Monsieur Laurent Dubois Inscriptions grecques dialectales de Sicile Rome : Écol
Monsieur Laurent Dubois Inscriptions grecques dialectales de Sicile Rome : École Française de Rome, 1989, 336 p. (Publications de l'École française de Rome, 119) Résumé Qui se référerait, pour appréhender la langue des Grecs de Sicile, aux seuls fragments des poètes locaux, Epicharme et Sophron, n'aurait à sa disposition qu'une information limitée et souvent suspecte. Grâce à leur diversité, les inscriptions, dont le nombre s'accroît d'année en année, permettent en revanche de saisir dans leur brute authenticité les particularités dialectales des Grecs originaires de métropoles diverses qui se sont installés dans l'île depuis le VIIIe siècle. Dans ce recueil, le lecteur trouvera un très large choix d'inscriptions grecques de Sicile classées par site et commentées d'un point de vue avant tout philologique mais aussi historique, cultuel et institutionnel. Citer ce document / Cite this document : Dubois Laurent. Inscriptions grecques dialectales de Sicile. Contribution à l'étude du vocabulaire grec colonial. Rome : École Française de Rome, 1989, 336 p. (Publications de l'École française de Rome, 119) http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/monographie/efr_0000-0000_1989_cat_119_1 COLLECTION DE L'ÉCOLE FRANÇAISE DE ROME 119 Laurent DUBOIS INSCRIPTIONS GRECQUES DIALECTALES DE SICILE CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DU VOCABULAIRE GREC COLONIAL ÉCOLE FRANÇAISE DE ROME PALAIS FARNESE 1989 © - École française de Rome - 1989 ISSN 0223-5099 ISBN 2-7283-0185-9 Diffusion en France : DIFFUSION DE BOCCARD 11, RUE DEMÉDICIS 75006 PARIS Diffusion en Italie : «L'ERMA» DI BRETSCHNEIDER VIA CASSIODORO, 19 00193 ROMA SCUOLA TIPOGRAFICA S. PIO X - VIA ETRUSCHI, 7-9 - ROMA AVANT-PROPOS Dans notre pays, c'est à l'école linguistique d'Antoine Meillet et de Joseph Vendryes que l'on doit un intérêt renouvelé pour les dialectes du grec ancien et leurs monuments épigraphiques. Ces deux noms sont cités en 1927 par Emile Bourguet, au début de son étude méritoire sur le dialecte laconien. Dans la même lignée se situent Pierre Chantraine et Michel Lejeune, qui ont su nous transmettre ce souci de ne pas privi légier les textes littéraires et d'exploiter au mieux les ressources de l'épigraphie. Les découvertes des dernières décennies ont rendu plus que jamais nécessaire la constitution de recueils d'épigraphie dialectale. Certes, on souhaiterait disposer déjà d'une refonte du beau recueil d'Eduard Sch- wyzer (1923), ou mieux encore, d'une nouvelle édition des volumes de la série dirigée par F. Bechtel et H. Collitz, en partie plus que centenai re (1883-1915). En attendant, il semble que des entreprises limitées, moins ambitieuses, puissent être utiles aux dialectologues et aux li nguistes. C'est pourquoi j'ai commencé il y a quelques années, dans le cadre conjoint de l'Université de Paris X-Nanterre (Centre de recher ches helléniques J. Defradas) et de l'Ecole pratique des Hautes Etudes (IVe section), d'examiner une série d'inscriptions dialectales de Grande Grèce et de Sicile. Avec un petit groupe d'auditeurs, qui étaient en même temps des collaborateurs, j'ai été amené en particulier à réunir un bon nombre de documents de Sicile. Laurent Dubois, tout de suite après avoir achevé son travail sur le dialecte arcadien, couronné par un recueil dialectal complet pour cette région, s'est lui-même attaché à l'île de Kôkalos et à sa documentation très variée. Il apporte ici aux dialectologues un choix de textes, où sont rassemblées de nombreuses données éparses, dans un cadre géographique et historique commode. J'ai donc plaisir à présenter cette Syllogé de Sicile, que je crois destinée à rendre de grands services et à montrer l'exemple pour des recueils similaires. Olivier Masson REMARQUE PRÉLIMINAIRE L'idée de ce livre a longuement mûri au séminaire d'Olivier Mas- son à l'Ecole pratique des Hautes Etudes où beaucoup d'inscriptions de ce recueil ont été minutieusement examinées. Suivant depuis seize ans le cours du mardi après-midi, j'ai appris à avoir de la langue et de l'onomastique grecques une conception plus globale. En traquant les termes et les noms rares de Sélinonte à Chypre, et d'Olbia à Cyrène, aussi bien sur des timbres d'amphores ou des monnaies que dans des épigrammes tardives, Olivier Masson n'a cessé d'apprendre à ses audi teurs à ne négliger aucune source, si bref soit le renseignement fourni, pour accroître notre connaissance du grec d'une région. Ce livre, qui est entièrement inspiré par cet enseignement, se veut une contribution à l'étude du vocabulaire grec de Sicile à partir des seules sources épigraphiques. Cette syllogé dialectale n'aurait sûrement jamais vu le jour si, dans le même savant je n'avais trouvé, pour rassembler les textes, un initia teur patient aux arcanes d'une bibliographie archéologique très éparp illée et parfois confidentielle, un maître attentif pour me signaler des erreurs et me mettre en garde contre des hypothèses insuffisamment étayées, et enfin un réviseur scrupuleux qui a su extirper du manuscrit des fautes nombreuses et des développements superflus. Il m'est enfin très agréable de remercier Monsieur Charles Pietri d'avoir accepté cet ouvrage dans la Collection de l'École française de Rome qui, depuis une génération, a joué un si grand rôle dans les pro grès de l'archéologie sicilienne. INTRODUCTION Grâce aux efforts constants des archéologues la masse des inscrip tions grecques de Sicile s'est considérablement accrue depuis la publi cation des IG XIV, n° 1-559, par G. Kaibel en 1892. Presque un siècle après ce grand corpus il était opportun de réunir à nouveau les plus importantes et les plus anciennes inscriptions qui furent rédigées par des descendants des vieux colons grecs de la grande île. Cet ouvrage n'est en aucune façon un corpus exhaustif : en sont par exemple exclues aussi bien les inscriptions hellénistiques en koinè que les longues et répétitives inscriptions financières de Tauroménion dont ne sont cités que quelques termes remarquables. Ne figurent pas non plus ici les inscriptions dont la publication n'a été que provisoire ou celles dont la lecture même est incertaine. Il s'agit donc d'une syllo- gé dialectale qui regroupe les vestiges épigraphiques les plus significat ifs et les plus anciens de la langue grecque de Sicile, du graffite céra mique au décret public, des légendes monétaires les plus typiques aux tablettes de malédiction. Comme l'épigraphie civique est extrêmement mal représentée en Sicile même, il était nécessaire d'inclure dans ce recueil les décrets émanant de cités siciliennes apparus dans les grands sanctuaires inte rnationaux comme Delphes, Olympie, Cos ou Magnésie du Méandre, documents de première importance puisque, du moins pour la période hellénistique, ils nous permettent de nous faire une idée des institu tions, de l'importance historique et de la langue de la cité qui rend le décret. Chaque inscription est présentée avec un bref lemme archéologi que, sa bibliographie essentielle et, pour les textes les plus anciens, un fac-similé, dans la mesure où il est possible d'en établir un. Le com mentaire qui suit la présentation du texte porte avant tout sur les pro blèmes d'écriture et les questions de vocabulaire. Je ne fais des remar ques dialectologiques que lorsqu'elles sont nécessaires à l'intelligence XII INSCRIPTIONS GRECQUES DIALECTALES DE SICILE du texte, et j'ai préféré regrouper les remarques grammaticales en un appendice final (Index VIII). Chaque fois que cela était indispensable à la présentation du dos sier épigraphique, j'ai fait figurer au début de chaque section une brève notice historique qui comportent les dates essentielles du destin sou vent tragique des grandes cités de l'Occident grec. Le volume est divisé en cinq chapitres dont les quatre premiers sont consacrés à chacune des grandes souches colonisatrices, eubéen- ne, mégarienne, corinthienne et rhodienne. Le cinquième est moins unitaire car s'y trouvent rassemblées les inscriptions dialectales de l'i ntérieur et du Nord de la Sicile qui émanent de cités dont la fondation ou l'hellénisation, soit du fait du silence des sources, soit de l'ambiguïté de ces dernières, ne peut avec sûreté être attribuée à l'une des quatre grandes ethnies colonisatrices. PRÉSENTATION DES INSCRIPTIONS Signes épigraphiques Le système adopté est celui du SEG dans lequel est distinguée la correction de la faute du graveur de la résolution d'une abréviation. - [...]: restitution de lettres aujourd'hui perdues. - (.) : correction moderne. - {.} : suppression d'une lettre gravée par erreur. - (.) : résolution d'une abréviation ou ajout d'une lettre qui facilite l'identification d'un mot (n implosif non noté, seconde de deux géminées). Alphabets Les ductus remarquables sont signalés dans le lemme de chaque inscription. Quand il s'agit de caractériser l'alphabet d'un graveur sont ici sui vies les habitudes des spécialistes de l'épigraphie archaïque comme L. H. Jeffery dans ses Local Scripts of Archaic Greece (1961) ou M. Guar- ducci, sans son manuel, Epigrafia Greca I (1967) : toutes les deux ont, avec beaucoup d'autres, adopté les «couleurs» distinctives de la carte des alphabets dressée au siècle dernier par A. Kirchhoff dans ses Stu dien zur Geschichte des griechischen Alphabets14 (1863-1887) [1973] : - l'alphabet «rouge» ou occidental a été employé en Eubée, en Béotie, en Thëssalie, en Arcadie, en Elide, en Laconie, mais surtout en Italie du Sud et ensuite en Etrurie : X note L· et M/ note kh. - l'alphabet «bleu» est celui de Mégare et de Corinthe, mais sur tout celui que les Athéniens ont emprunté à l'Ionie, à la fin du Ve siè cle : Χ note kh et M/ note uploads/Geographie/ inscriptions-grecques-dialectales-de-sicile.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 19, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 19.9024MB