Stendhal, Le Rouge et le Noir, Livre I, chapitre 10 Introduction à recopier et

Stendhal, Le Rouge et le Noir, Livre I, chapitre 10 Introduction à recopier et à compléter avec problématique et formulation des axes Stendhal fait paraître en 1830 Le Rouge et le Noir, l’un de ses premiers romans, dont la gloire sera posthume. En effet, peu apprécié lorsqu’il parut, l’ouvrage a remporté un immense succès à notre époque, si l’on en juge par ses multiples versions cinématographiques, dont celle de Claude Autant Lara et de J. D.Verhaeghe en 2002. Cette chronique de 1830, d’ailleurs sous-titre du roman, a beaucoup plu aux lecteurs de la fin du 19éme et à ceux du 20ème siècle, car elle est animée par un mouvement en avant et un élan particulièrement dynamique. Cet élan est celui de l’ambition qui pousse sans cesse le héros vers de nouveaux horizons et de nouvelles batailles, pour sortir de sa condition de pauvre paysan, et parvenir au sommet. La petite ville de Verrières, le séminaire de Besançon, l’hôtel de la Mole à Paris, constituent les grandes étapes de son ascension sociale. Nous à pénétrons les pensées de Julien Sorel et à nous identifier à lui, grâce à la technique romanesque utilisée fréquemment par l’auteur, la focalisation interne ou vision subjective. Et c’est un personnage attachant, très complexe et ambigu que nous découvrons ainsi, loin de l’image habituelle de l’arriviste ambitieux et sans scrupule, à la façon de Rastignac. Il sait aussi s’abandonner au bonheur de la rêverie et de l’imagination, à l’écart, dans un austère paysage montagnard. Dans notre passage, Julien précepteur des enfants du maire, M. de Rênal, vient de remporter deux victoires. Vivement agité par les scènes vécues récemment, les humiliations reçues, et les affrontements avec ses maitres, il entreprend l’escalade des pentes de la montagne qui domine la ville. .............. Extrait : Julien prenait haleine un instant à l’ombre de ces grandes roches, et puis se remettait à monter. Bientôt, par un étroit sentier à peine marqué et qui sert seulement aux gardiens des chèvres, il se trouva debout sur un roc immense et bien sûr d’être séparé de tous les hommes. Cette position physique le fit sourire, elle lui peignait la position qu’il brûlait d’atteindre au moral. L’air pur de ces montagnes élevées communiqua la sérénité et même la joie à son âme. Le maire de Verrières était bien toujours, à ses yeux, le représentant de tous les riches et de tous les insolents de la terre ; mais Julien sentait que la haine qui venait de l’agiter, malgré la violence de ses mouvements, n’avait rien de personnel. S’il eût cessé de voir M. de Rênal, en huit jours il l’eût oublié, lui, son château, ses chiens, ses enfants et toute sa famille. Je l’ai forcé, je ne sais comment, à faire le plus grand sacrifice. Quoi ! plus de cinquante écus par an ! un instant auparavant je m’étais tiré du plus grand danger. Voilà deux victoires en un jour ; la seconde est sans mérite, il faudrait en deviner le comment. Mais à demain les pénibles recherches. Julien debout sur son grand rocher regardait le ciel, embrasé par un soleil d’août. Les cigales chantaient dans le champ au- dessous du rocher, quand elles se taisaient tout était silence autour de lui. Il voyait à ses pieds vingt lieues de pays. Quelque épervier parti des grandes roches au-dessus de sa tête était aperçu par lui, de temps à autre, décrivant en silence ses cercles immenses. L’œil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie. Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet isolement. C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ? uploads/Geographie/ commentaire-rouge-et-noir.pdf

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