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Page 1 sur 6 Instructions pédagogiques sur les situations complexes dans les épreuves du Baccalauréat. Inspecteurs Pédagogiques de l’Enseignement Secondaire Général (IPRES) et Professeurs d’HISTOIRE-GEOGRAPHIE. Mesdames et Messieurs, j’ai l’honneur de partager avec vous quelques informations utiles et indispensables pour élaborer les sujets d’examens du Baccalauréat en Histoire-Géographie dans le nouveau contexte de l’harmonisation du Baccalauréat au sein de l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) avec les situations complexes dans les épreuves. Les situations complexes sont un nouveau format d’évaluation au Baccalauréat. Les 08 pays de l’UEMOA (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) envisagent d’organiser un Baccalauréat régional en avril 2021 et à l’horizon 2025 de délivrer un diplôme de Baccalauréat unique dans leur espace commun dans un objectif pédagogique de bien former les élèves, leur délivrer un diplôme de valeur unique pour toute la sous-région (Atelier de OUAGADOUGOU du 21 au 25 octobre 2019). Une situation complexe est une situation qui, pour être résolue, fait appel à plusieurs éléments (ressources) qui ont déjà été abordés par l’élève ; mais de façon séparée, dans un autre ordre, dans un autre contexte. Une situation complexe n’est pas une simple application d’une notion, d’une règle, d’une formule. Dans la situation complexe l’élève doit trouver les ressources à mobiliser pour résoudre le problème. Les réponses aux consignes ne doivent pas être une restitution des cours de la classe. Les élèves doivent s’appuyer sur des documents pour leur analyse. Quand on dit « en s’appuyant sur les documents », cela sous-entend que l’élève va utiliser ses connaissances. Mais quand on dit « selon les documents », il s’en tiendra uniquement aux documents. Les situations complexes dans les sujets d’examens sont la clé de voûte de la réforme de l’UEMOA : l’harmonisation des épreuves du Baccalauréat. Pour réussir ce pari, selon M. Xavier ROEGIERS, il faudrait une évolution dans la conception des épreuves pour s’adapter aux exigences du moment. Il faut aussi s’orienter vers des consignes qui appellent des productions fermées ou semi-fermées pour faciliter la correction. Selon l’expert Martin COMPAORE : « Il est impératif de rompre avec les pratiques traditionnelles dans l’élaboration des épreuves, car les situations complexes évaluent beaucoup plus les compétences que les ressources. Cela demande un changement de paradigme à ce niveau ». Les situations complexes sont un nouveau format d’évaluation. Il faudrait harmoniser les méthodes d’évaluation pour aller vers l’harmonisation d’un Baccalauréat unique, quitter un modèle aléatoire et aller vers un modèle négocié ou contractuel avec l’élève où on lui demande de répondre à des consignes précises sans faire d’introduction ni de conclusion. Page 2 sur 6 Les situations complexes et les grilles de correction permettent de diminuer les écarts de notes entre les correcteurs et d’éviter les échecs abusifs et les réussites abusives. En Histoire-Géographie, le commentaire libre de document est une question ouverte qui ne répond pas aux critères de situations complexes. Le commentaire libre équivaut au commentaire composé où c’est l’élève lui-même qui compose son commentaire. Les sujets ont évolué vers le commentaire dirigé qui répond à des questions bien déterminées, précises (situations complexes). Dans le premier cas (commentaire libre) les réponses peuvent ne pas être les mêmes ; alors que dans le second (commentaire dirigé) les réponses sont encadrées. Les situations complexes en commentaire dirigé ne doivent plus orienter l’apprenant vers l’élaboration d’une introduction et d’une conclusion. Avec le nouveau format d’évaluation, il faudrait supprimer la dissertation classique en tant que production d’une argumentation personnelle. Il faudrait bannir complètement la dissertation classique dans l’évaluation en Histoire et Géographie. La dissertation classique c’est produire une argumentation sur un thème en se servant de son intellect. La dissertation classique est un modèle très aléatoire, c’est pourquoi elle doit être bannie en Histoire- Géographie (sauf en français et en philosophie) d’après le Professeur Amadou M. CAMARA du Sénégal. La dissertation classique ne répond pas au profil de sortie d’un apprenant qui est de devenir un analyste des phénomènes et des évènements actuels. Le profil de sortie décrit les caractéristiques que l’on souhaite que l’élève développe à l’issue de sa formation au secondaire général. La dissertation classique ne répond pas non plus aux compétences disciplinaires recherchées en Histoire et Géographie. La compétence est la capacité de mobiliser un ensemble de ressources (internes et externes) en vue de traiter un ensemble de situations complexes (famille de situations). En Histoire il s’agit de : - Expliquer un évènement et son environnement ; - se situer par rapport à un évènement ; - établir un lien entre les évènements ; - se positionner comme acteur de changement en utilisant les outils de l’histoire. En Géographie il s’agit de : - Expliquer un évènement particulier (un déplacement de population, un fait écologique) ; - se positionner par rapport à cet évènement ; - utiliser les outils de la géographie pour résoudre un problème social, proposer des solutions à un problème d’aménagement du territoire ; - se positionner en référence à un système de valeurs. Page 3 sur 6 Avec le nouveau format d’évaluation, il faut changer d’abord les textes qui veulent qu’il y ait un sujet de dissertation classique. Il faut plutôt un sujet de commentaire dirigé de textes et d’analyse de documents qui sont des ressources à exploiter. Les consignes des situations complexes doivent être formulées par des verbes à l’impératif. L’impératif est une injonction qui s’adresse à l’élève, met l’apprenant au centre. Il est plus familier. Exemple : explique, démontre, analyse, compare, etc. L’infinitif est impersonnel. Il est utilisé pour exprimer les O.P.O (objectifs Pédagogiques Opérationnels). Que la consigne soit à l’impératif ou sous la forme interrogative n’a pas trop d’importance. L’essentiel est que la consigne soit claire, sans ambiguïté. Mais la forme impérative au singulier sied mieux aux consignes. On peut formuler une consigne où toutes les questions permettent de développer une seule compétence. Mais pour une autre compétence, il faut toujours une autre consigne. Les ressources ou supports sont l’ensemble des éléments matériels, virtuels ou réels qui sont présentés à l’élève et doivent être au nombre de 2 à 3. Mais pour les textes historiques, il peut arriver qu’on s’en tienne à un seul texte dans les situations complexes si le texte en question est très riche et varié permettant de voir plusieurs pans d’une évaluation. Donc, on peut ne pas avoir forcement 2 ou plusieurs textes comme ressources. Mais l’idéal c’est avoir deux ou trois textes différents concernant une même situation d’évaluation. En règle générale, on ne construit pas une situation complexe avec une seule ressource. Les ressources peuvent être des textes écrits, des données statistiques, des photos, des cartes, des documents iconographiques…, et dont l’élève doit effectuer un traitement pour résoudre la situation. Ces ressources sont appelées « ressources externes » par opposition aux concepts qu’on appelle « ressources internes » (savoirs, savoir-faire, savoir-être qui sont les 3 piliers de la compétence). En Histoire-Géographie, il s’agit d’analyser un document. Il faut toujours utiliser 2 ou 3 documents authentiques (originaux) par situation avec leurs sources. Un document authentique est un document qui n’a pas subi d’altération et qui n’a pas été traité, son traitement se fera par l’élève. En Géographie, il faut faire beaucoup attention aux données statistiques qui peuvent être manipulées en fonction des besoins (intérêts) des uns et des autres. Les données en Géographie doivent être récentes pour en faciliter l’analyse. Les documents proposés doivent comporter des sources qui répondent à des normes scientifiques afin de préparer les élèves à la rigueur scientifique. Désormais, on ne doit pas faire un pré-corrigé, il faut plutôt une grille de correction ou grille d’évaluation dans laquelle se trouvent les éléments de réponse. La grille de correction permet de calculer la note. Elle est constituée d’indicateurs spécifiques relatifs à chaque situation complexe. Les indicateurs relatifs aux critères de perfectionnement sont, eux, génériques. La grille de correction doit être précédée d’éléments de réponse suffisamment précis, ouverts pour valoriser les réponses des élèves et pour faciliter le remplissage de la grille. Ces éléments de réponse sont différents du pré-corrigé qui est quelque chose de figé. Page 4 sur 6 Avec la grille de correction, il n’y a pas de problèmes dans la correction. Les notes ne sont pas contestées parce que les critères et les indicateurs montrent à suffisance si la note est juste ou pas. Sur la base d’un modèle précis (les situations complexes), les réclamations de notes des élèves sont bien traitées ; alors que si c’est le modèle aléatoire (hasardeux, dont le résultat est incertain), ça devient un dialogue de sourds (l’élève n’est pas content de sa note et le professeur reste sur sa position). Le plan d’élaboration des grilles de correction doit comporter la colonne des consignes, des critères, des indicateurs, des barèmes et celle du Total des points. Page 5 sur 6 Exemple de Grille de correction. Consignes Critères Indicateurs Barèmes Total Consigne 1 CM1 : Pertinence de la production (réponse appropriée : répondre à ce qui est demandé). Eléments de réponse 18 CM2 : Utilisation correcte des outils de la uploads/Geographie/ instructions-pedagogiques-sur-les-situations-complexes-dans-les-epreuves-du-baccalaureat 1 .pdf
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- Publié le Sep 15, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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