2.13. LE PLATEAU DES PHOSPHATES Table des matières 2.13. Le Plateau des Phospha
2.13. LE PLATEAU DES PHOSPHATES Table des matières 2.13. Le Plateau des Phosphates (par C. Archambault, M. Combe & J.-P. Ruhard) ...................................................................................................... 239 Présentation géographique .................................................................................. 239 Géologie .............................................................................................................. 240 Stratigraphie .................................................................................................. 240 Structure ........................................................................................................ 240 Climatologie ....................................................................................................... 240 Hydrologie .......................................................................................................... 242 Hydrogéologie ..................................................................................................... 242 Le système aquifère ...................................................................................... 242 Nappe du Primaire altéré ................................................................................ 245 Généralités ................................................................................................. 245 Nappe de Gueffaf-Sidi-Amor ..................................................................... 245 Nappe de l'Infracénomanien ............................................................................ 246 Nappe du Cénomanien ..................................................................................... 247 Nappe du Turonien du Plateau des Phosphates et du Tadla ………………….. 247 Lithologie et géométrie du Turonien .......................................................... 247 Caractéristiques hydrauliques ................................................................... 248 Piézométrie ................................................................................................ 248 Chimie de l'eau .......................................................................................... 251 Perspectives d'exploitation du réservoir turonien ................................... 251 Nappe du Sénonien du Plateau des Phosphates et du Tadla ……………… 253 Nappe de l'Eocène ........................................................................................... 255 Exploitation des eaux .......................................................................................... 256 Alimentation en eau des centres urbains ......................................................... 256 Khouribga .................................................................................................... 256 Settate .......................................................................................................... 257 Oued-Zem ..................................................................................................... 257 Petits centres ruraux ........................................................................................ 257 Le barrage de retenue sur l'Oued Bou-Guerroum ....................................... 257 Conclusion ....................................................................................................... 258 Références ............................................................................................................ 258 2.13 LE PLATEAU DES PHOSPHATES par Christian ARCHAMBAULT, Michel COMBE & Jean-Paul RUHARD Prés e n t a t i o n géographique Constituant à l'origine un seul et même ensemble, le plateau des Phosphates et celui des Ganntour se trouvent actuellement séparés par la coupure de l'Oum- er-Rbia en deux parties d'importance très inégale. Pour une question d'homogénéité régionale, c'est uniquement de la partie située au nord de l'oued dont il sera question ici, soit le plateau Ourdirha ou plateau des Phosphates, dont le nom est directement lié à l'existence du gisement des Ouled-Abdoun, exploité autour de Khouribga. Le plateau des Ganntour est décrit avec la Bahira (chapitre 17). D'une superficie de 9 000 km2, ce vaste ensemble groupe les plateaux de Settate, Ben-Ahmed, Oued-Zem, Khouribga, Guissere et El-Borouj il est limité au N par le plateau Central et la plaine de Berrechid, au S par l'Oum-er-Rbia et la plaine du Tadla. Cette région est pauvre sur le plan agricole ; les terres sont consacrées à des cultures céréalières à faible rendement ou à l'élevage accompagné de cultures extensives. Seules les régions de Khemissete-Ouled- Saïd, El-Gara et quelques dépressions isolées portent des sols du type « tirs », d'une fertilité plus grande. Un trait fondamental caractérise ce plateau : sa richesse en phosphates et sa pauvreté en eaux superficielles et souterraines facilement accessibles. Un bouleversement socio-économique est apparu dans la région lors de la mise en exploitation des gisements de phosphates. Bien que leur existence ait été connue depuis le début du siècle, l'exploitation n'a commencé qu'en 1921 à Khouribga. Il est intéressant de noter la croissance rapide de la production qui a doublé entre 1956 (5,5 millions de t.) et 1968 (11 millions de t.) : elle représente 8 millions de tonnes pour le seul gisement de Khouribga et les perspectives portent sur une production de près de 12 millions de tonnes en 1974. Quant aux réserves théoriques des gisements, elles sont évaluées à 20 milliards de tonnes avec des teneurs en phosphate de 75 %. L'implantation, puis l'accroissement incessant des activités extractives se sont accompagnés en retour d'un afflux considérable de population et de la création de véritables villes dans des régions où transitaient autrefois des pasteurs nomades. Le tableau suivant témoigne du développement rapide de la population des principales agglomérations de la région entre 1936 et 1971 : Villes 1936 1951-52 1960 1970 Ben-Ahmed 1 225 4 328 6 650 9 500 EI-Borouj 1 365 2 838 3 955 4 000 Khouribga 8 011 20 365 40 838 80 000 Settate 18 146 25 205 29 617 40 000 240 RESSOURCES EN EAU DU MAROC Il en résulte que les problèmes d'alimentation en eau, liés à la fois aux besoins industriels et humains, se sont posés et se posent encore avec acuité lorsque l'on envisage la mise en exploitation de nouveaux centres d'extraction. Des investissements considérables doivent être consentis pour amener l'eau nécessaire depuis des sources lointaines d'approvisionnement. Géologie Ce plateau ne présente pas une morphologie tabulaire uniforme, mais constitue un ensemble de plates-formes emboîtées, disséquées par l'érosion, qui correspondent chacune aux niveaux calcaires les plus résistants de la série sédimentaire. Celle-ci s'étend du Crétacé à l'Eocène. Les plateaux s'étagent de 450 m d'altitude dans la région de Settate à 850 m aux environs de Khouribga. Au N et au S, ils se terminent par un relief en « cuesta » avec buttes-témoins en avant de la ligne de côtes. STRATIGRAPHIE La stratigraphie et la lithologie sont assez bien connues par suite des recherches suscitées par la découverte et la mise en exploitation du gisement de phosphates des Ouled-Abdoun. Sur les schistes et les quartzites primaires arasés qui affleurent au N et au SW du plateau, on rencontre successivement : — l'Infracénomanien (Albien ou Néocomien) non daté ; il est représenté par 10 à 60 m de marnes bariolées, de grès rouges et de gypse, en discor- dance sur le substratum primaire ; — le Cénomanien, représenté par une alternance de marnes souvent gypseuses et de marno-calcaires jaunes ; son épaisseur oscille entre 20 et 100 m sur le plateau des Phosphates ; — le Turonien calcaire (de 20 à 60 m d'épaisseur), qui constitue par sa dureté une dalle bien marquée dans la topographie ; — le Sénonien, épais de 40 à 70 m est formé d'un ensemble de marnes et de marno-calcaire jaune d'or ; on rencontre en outre, au tiers supérieur de cet étage, une dalle calcaire bien visible, dite « dalle calcaire intercalaire ». C'est au S, dans la région d'El-Borouj, que l'épaisseur du Sénonien semble être la plus grande ; — le Maestrichtien et l'Eocène (jusqu'au Lutétien), qui constituent la série phosphatée, puissante de 30 à 50 m. Le Maestrichtien (5 à 28 m) est représenté par des phosphates marneux, tandis que l'Eocène (20 à 30 m) présente des faciès plus variés (marnes phosphatées et phosphates sableux, dans lesquels on note plusieurs intercalations calcaires). L'ensemble de ces terrains est surmonté par une dalle de calcaires massifs détritiques. La série n'est complète qu'au NW dans la région de Khouribga—El-Borouj et elle semble plus puissante vers le S du plateau. L'érosion a déblayé ailleurs une partie plus ou moins importante des terrains et il en résulte de larges superficies d'affleurements du Cénomanien, du Turonien ou du Sénonien (fig. 111). STRUCTURE La structure du plateau des Phosphates est simple dans l'ensemble : sur le socle primaire très fortement plissé, faillé et redressé de la Méséta puis arasé, formations secondaires et tertiaires reposent en discordance avec un pendage général très faible vers le SSW. Des ondulations à très grand rayon de courbure peuvent également exister. Cette structure tabulaire s'ennoie lentement vers le S en s'épaississant progressivement sous le remplissage moi-plio- villafranchien de la fosse synclinale du Tadla. Le plateau des Phosphates s'est individualisé dès la fin du Lutétien, lorsqu'une partie de la Méséta s'est exhaussée, interrompant ainsi toute sédimentation. Ce phénomène n'a fait depuis que s'accentuer, en un vaste bombement de fond, jusqu'au mi-lieu du Miocène, pour former le « horst alpin » de la Méséta marocaine. Climatologie La pluviométrie moyenne du plateau des Phosphates relative à la période 1933-63, apparaît dans le tableau de la figure 109. Le chiffre relativement élevé de la pluviosité du plateau des Phosphates, malgré sa situation à plus de 100 km à l'intérieur des terres, s'explique par l'altitude relativement élevée et l'absence d'obstacle depuis l'océan Atlantique. Le régime des pluies est classique ; il comprend une saison humide d'octobre à avril et une saison sèche de mai à septembre. Les pluies sont concentrées en un petit nombre de jours. Les températures présentent des PLATEAU DES PHOSPHATES 241 amplitudes journalières et annuelles importantes : étés très chauds, hivers froids. Les gelées ne sont d'ailleurs pas rares sur les régions les plus élevées du plateau des Phosphates. L'évapotranspiration réelle moyenne annuelle a pu être calculée à partir de valeurs mensuelles pour 3 stations du plateau des Phosphates sur la période 1933- 63, en employant la méthode de Thornthwaite. Cette méthode fait intervenir un chiffre de 100 mm pour la FIG. 109 hauteur maximale d'eau pouvant être accumulée dans le sol et reprise ensuite par évaporation en cas de déficit pluviométrique mensuel (chiffre E1 du tableau suivant). Ce chiffre peut être réduit de moitié dans les terrains argileux où le sol est plus épais ou inexistant, spécialement en zone aride; un nouveau calcul a été effectué avec une valeur de 50 mm de façon à obtenir une valeur maximale extrême de l'évapotranspiration (chiffre E2). La pluie moyenne annuelle (P) et les évapotranspirations moyennes (E1) et extrême (E2) sont exprimées en mm. Le rapport de la différence entre pluie et évapotranspiration par la pluviosité indique en pourcentage la partie de la pluviosité annuelle non soumise à l'évapotranspiration c'est-à-dire la lame d'eau annuelle qui ruisselle ou s'infiltre selon les deux hypothèses relatives à l'importance des réserves du sol (100 et 50 mm). Station P El E2 P-E1 —— P P-E2 —— P Khouribga uploads/Geographie/ jgfjfjfjfiytiioyuo.pdf
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- Publié le Fev 08, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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