Kevin Andrew Lynch :(1918 à Chicago, Illinois — 1984 à Martha's Vineyard, Massa

Kevin Andrew Lynch :(1918 à Chicago, Illinois — 1984 à Martha's Vineyard, Massachusetts) est un urbaniste, architecte et enseignant américain. Son livre le plus connu est L'Image de la cité (The Image of the City) publié en 1960 aux États-Unis et traduit en 1969 en français Biographie Lynch a étudié à l'université Yale (1935-1937), auprès de Frank Lloyd Wright à Taliesin (1937-1939), à l'Institut polytechnique Rensselaer (1939-1940) et au MIT, où il obtient un baccalauréat universitaire en urbanisme (Bachelor's degree in city planning) en 19474. Dès 1948, il y enseigne, en 1949 il devient assistant professor, puis en 1955 associate professor et enfin en 1963 professeur. En 1978, il prend sa retraite et fonde avec Stephen Carr, la firme Carr, Lynch and Associates. Lynch a fourni au cours de sa carrière des contributions majeures dans le domaine du développement urbain par la recherche empirique sur la façon dont les individus perçoivent et naviguent dans le paysage urbain. Ses livres explorent la présence du temps et de l'histoire dans l'environnement urbain, comment les environnements urbains touchent les enfants, et comment tirer parti de la perception humaine de la forme physique des villes et des régions comme base conceptuelle d'une bonne conception urbaine. Kevin Lynch est mort en 1984 dans sa maison de vacances de Martha's Vineyard. Publications  (en) Kevin Lynch, Tridib Banerjee (éditeur) et Michael Southworth (éditeur), City sense and city design : writings and projects of Kevin Lynch, Cambridge, Mass, MIT Press, 1990 (ISBN 0-262-12143-3) (en) Kevin Lynch, A theory of good city form, Cambridge, Mass, MIT Press, 1981, 514 p. (ISBN 0-262-12085- 2) (en) Kevin Lynch, The image of the city, Cambridge, Mass, MIT Press, 1960 (ISBN 978-0-262-12004-3) (en) Kevin Lynch, Managing the sense of a region, Cambridge, MIT Press, 1976, 221 p. (ISBN 0-262-12072-0) (en) Kevin Lynch et Hack, Gary, Site planning, Cambridge, Mass, MIT Press, 1984 (réimpr. 1971), 3e éd. (1re éd. 1962) (ISBN 0-262-12106-9) (en) Kevin Lynch, A theory of good city form, Cambridge, Mass, MIT Press, 1981, 514 p. (ISBN 0-262-12085- 2) (en) Donald Appleyard, Kevin Lynch et John Randolph Myer, The view from the road (OCLC 563479) (en) Kevin Lynch et Michael Southworth (éditeur), Wasting away, San Francisco, Sierra Club Books, 1990 (ISBN 0-87156-675-3) (en) Kevin Lynch, What time is this place, Cambridge, MIT Press, 1972, 277 p. (ISBN 0-262-12061-5) Limage de la cité S’appuyant sur des études d’anthropologie et de psychologie, Kevin Lynch postule que la capacité des citadins à se former une image mentale partagée relativement forte de leur ville (« imagibilité » ou « imageability ») devrait être un critère fondamental de l’urbanisme. Une image forte permet à la fois aux gens de s’orienter facilement, d’apprécier l'esthétique des lieux, de forger un sentiment d’appartenance et même de consolider des croyances ou une vision du monde. Pour comprendre ce langage de la forme des villes, Lynch a analysé en détail les forces et les faiblesses de Boston, Jersey City et Los Angeles au moyen d’entrevues avec des citadins à qui on demandait de dessiner des plans de leur ville, de s’exprimer sur ce qu’ils en ressentent et de transmettre des descriptions de leurs itinéraires quotidiens. La qualité des images dépend de trois critères : l’identité (l’individualité, l’unicité), la structure (spatiale et paradigmatique) et la signification (émotive ou pratique). Il s’agit de principes minimaux, c’est-à-dire qu’un élément de la ville doit pouvoir être perçu à la fois comme distinct des autres et en relation avec les autres, en plus de pouvoir se voir attribuer une fonction. On doit pouvoir reconnaître où on se trouve, mais aussi situer cet endroit par rapport au reste de l’ensemble. Ces critères renvoient aussi à des intentions et à des usages souvent contradictoires, notamment l’opposition entre la régularité et la singularité, ou encore entre le beau et le fonctionnel. Néanmoins, Lynch insiste sur l’importance des contrastes à l’intérieur d’une ville pour mettre en valeur un élément qui fait sa beauté et sa richesse, que ce soit une voie commerciale, une pièce d’architecture ancienne, un espace vert, un édifice important. Selon sa thèse, l’urbanisme peut interférer dans la transformation de l’image d’une ville, mais celle-ci dépend d’abord du comportement et des perceptions d’une multitude d’individus. La principale contribution de Lynch est d’avoir classé la forme des villes en cinq types d’éléments minimaux, auxquels le chapitre 3 est consacré : les voies (« paths »), les limites (« edges »), les quartiers (« districts »), les nœuds (« nodes ») et les points de repère (« landmarks »)1. Ces types permettent de mieux décrire comment les images de la ville se construisent, même si tous les éléments sont interdépendants les uns des autres, liés entre eux sous la forme de complexes ou de localités intermédiaires. Un même élément peut appartenir à plus d’un type, parfois selon le citadin interrogé. Par exemple, les autoroutes sont des voies pour la plupart des automobilistes, mais deviennent des limites pour les piétons. De même, ce qui est un quartier commercial à une échelle rapprochée peut devenir, à une échelle plus large, un nœud. Les villes sont d’ailleurs des ensembles si vastes qu’il est essentiel de se former plusieurs images d’elles à différentes échelles; la nécessité des images mentales découle précisément de cette impossibilité de saisir tout l’espace d’une ville en un seul coup d’œil. 1 Pour plus de précision, leurs définitions sont transcrites intégralement dans la section des citations. La plupart des gens dessinent mentalement la ville en commençant par des voies, de manière à former une structure axiale, ou de manière à tracer leurs itinéraires personnels les plus fréquents. Pour des raisons structurelles, certaines voies sont difficiles à dessiner : elles sont discontinues, elles se croisent en des carrefours compliqués, leurs angles ne sont pas droits, ou encore elles ont des courbes difficiles à percevoir en chemin, mais qui changent radicalement la direction. Les voies importantes, mais similaires aux autres, peu différenciées, peuvent aussi causer des problèmes de mémorisation. Toutefois, les rues secondaires toutes parallèles servent souvent de simple moyen de mesure le long d’un axe, et n’ont pas besoin d’être identifiées clairement. Les quartiers peuvent être distingués par l’apparence physique des lieux, parfois par l’atmosphère et le bruit, mais aussi par les gens qu’on y rencontre (classe sociale ou critères ethniques). Les points de repère, quant à eux, fonctionnent le mieux lorsqu’ils sont associés à des nœuds, regroupés en grappes ou reliés en séquences. L'île de Manhattan, à New York, est donnée comme exemple de ville où l’on peut s’orienter facilement, ce qui signale une forte imagibilité. En effet, la structure quadrillée des rues et des avenues numérotées est très ordonnée, encadrée par des limites évidentes (des cours d’eau de chaque côté), et, contrairement à Los Angeles qui est aussi un quadrillage de voies, les quartiers et les nœuds sont hautement différenciés par leurs points de repère. Citations importantes « Comme un morceau d’architecture la ville est une construction dans l’espace, mais sur une vaste échelle et il faut de longues périodes de temps pour la percevoir. La composition urbaine est donc un art utilisant le temps, mais il est rare qu’on puisse y employer les séquences contrôlées et limitées des autres arts basés sur le temps, telle la musique. » (p. 1) « Dans une ville les éléments qui bougent, en particulier les habitants et leurs activités, ont autant d’importance que les éléments matériels statiques. Nous ne faisons pas qu’observer ce spectacle, mais nous y participons, nous sommes sur la scène avec les autres acteurs. Le plus souvent notre perception de la ville n’est pas soutenue, mais plutôt partielle, fragmentaire, mêlée d’autres préoccupations. » (p. 2) « Entre autres choses, les tests montrent clairement l’importance de l’espace et de l’étendue de la vue. […] Une vue étendue mettra parfois en évidence un chaos, ou une solitude sans caractère, mais un panorama bien arrangé semble constituer un besoin fondamental du bien-être urbain. » (p. 50) « les descriptions étaient souvent faites comme des répliques au contraste dans le décor urbain : contraste spatial, contraste des statuts, contraste des utilisations, ancienneté relative, ou comparaisons des propretés ou des arrangements paysagers. On remarquait les éléments et leurs attributs en fonction de leur situation par rapport à l’ensemble. » (p. 52) « Les voies sont les chenaux le long desquels l’observateur se déplace habituellement, occasionnellement, ou potentiellement. Ce peut être des rues, des allées piétonnières, des voies de métropolitain, des canaux, des voies de chemin de fer. » (p. 54) « Les limites sont les éléments linéaires que l’observateur n’emploie pas ou ne considère pas comme des voies. Ce sont les frontières entre deux phases, les solutions de continuité linéaires : rivages, tranchées de voies ferrées, limites d’extension, murs. Elles servent de références latérales plutôt que d’axes de coordonnées. De telles limites peuvent être des barrières, plus ou moins franchissables, qui isolent une région de l’autre; ou bien elles peuvent être des coutures, lignes le long desquelles deux régions se relient et se joignent l’une à l’autre. » (p. 54) « Les quartiers sont uploads/Geographie/ kevin-lynch.pdf

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