Du Paris réel au Paris représenté sur la carte Bruno ARANCIBIA Depuis les origi

Du Paris réel au Paris représenté sur la carte Bruno ARANCIBIA Depuis les origines de la société humaine, à peine les hommes se sont ressemblés dans les caves pour chercher abri, ils se sont intéressés a représenter le monde qu’ils habitaient; avant même de l'apparition de l'écriture, on avait déjà dessiné ce qu’on voyait, ce qu’on vivait. L'acte même de la représentation viens alors jouer un rôle presque rituel depuis l’apparition de la société humaine. Mais, quelles sont les implications de ce processus? Pourquoi on s’est intéressé à représenter les choses qu’on pouvait déjà voir dans la réalité? Représenter implique avant tout un choix, puisque si on ne contemple pas les moyens actuels tels que la photographie ou le cinéma, cela implique sélectionner parmi une quantité énorme des traits et détailles ceux qui, permettons nous la redondance, représentent mieux l’objet ou phénomène qu’on observe, c’est-à-dire, ceux qui permettront à qui observeront la représentation d’identifier, grâce à la manifestation des caractéristiques les plus notables de l'objet, le sujet réel qui est traité. Pourtant, l’acte de représenter implique avant tout un processus de rationalisation de ce qu’on voit, l’image qu’on crée doit d’abord être structurée mentalement. Ces représentations primitives dont on parlait sont dédiées a une multitude de scènes et d’objets de la réalité, et c’est a une d’elles qu’on s’intéresse spécialement : la représentation du territoire. Il faut d’abord noter que dans ce cas l’objet d'intérêt, le terrain, échappe dans presque tous les cas le regard de l’homme, exclues seulement les situations où on peux voir le territoire représenté depuis un point du terrain plus haut1. Dans son livre L’Empire des cartes, ouvrage fondamentale dans la littérature francophone autour de ce sujet, Christian Jacob se réfère a la carte comme “…ce dispositif qui montre ce que nul oeil peut voir, quand bien même elle représenterait le territoire le plus familier, celui des déambulations quotidiennes2”. 1 1 On remarque le cas de la carte de la Carte de Bedolina, étudiée en JACOB, 1999. 2 Idem. Quel est alors véritablement, si on suit la logique de Jacob, l’endroit de nos déambulations? C’est à partir de cette question qu’on a choisi de se concentrer sur le cas de Paris, une ville où depuis plus de deux mil ans les hommes déambulent et habitent, une ville représenté sur la carte une quantité innombrable des fois. Ainsi, le cas de l'agglomération parisienne est spécialement important dans le milieu cartographique: des cartes et réflexions tout à fait notables ont été dédiées à cette ville particulier, et cet aller-retour constant entre la ville réelle et la carte a enrichit la ville dans un sens urbain et architecturale, puisque comme on l’a dit ci-dessus, dessiner un carte implique, à certaine mesure, une rationalisation comparable a l’acte de faire du projet. Soit en déployant une démarche artistique, voire une dérive, ou en dessinant le prochain plan d'aménagement de la ville, cet article se concentre sur ces activités qui manifestent ce rapport tellement intime entre réalité et figuration. Dessiner une carte, un plan, est finalement une sorte de pratique, d'expérimentation et de composition et urbaine. Pour ce propos on traitera trois thématiques principales: Premièrement la relation entre la ville de Paris et sa représentation cartographique à travers l’histoire, où on s'intéressera d’abord à l’apparition de Paris sur la carte, au changement de la carte “à vue d’oiseau” à la carte en vue zénithale et finalement aux cartes officielles de la ville. Ensuite on traitera les transformations récentes qui ont eu lieu dans la production cartographique de Paris, premièrement l’apparition de la photographie satellite et les changements que cette technologie a déclenché, ainsi comme la possibilité d’être localisé sur la carte parisienne en temps réel pour finir avec la banalisation de la carte, désormais accessible dans tout moment pour tout parisien. Finalement, on étudiera les confrontations entre la ville réelle et la ville telle qu’elle est représentée sur la carte, premièrement avec le cas de Guy Debord, les situationnistes et ses dérives à Paris, et finalement en étudiant une des démarches artistiques contemporaines qui ont comme scénario la carte parisienne. À travers le traitement de ces thématiques, cet article cherche a mener une réflexion autour du rôle qui joue à nos jours la carte, et notamment les enjeux qu’elle implique dans les milieux architecturale et urbain qui nous intéressent particulièrement: Comment influent la ville réelle la représentation cartographique de Paris? Quel est le véritable écart entre représentation et réalité? Et encore, quelles sont les démarches et les questionnements q’y se donnent lieu? Voilà quelques questions que cet article cherche à répondre. On a déjà affirmé le rôle fondamental de la ville de Paris dans le contexte de la production cartographique, mais quelle est alors l'importance de cette relation quand on considère le cas inverse, c’est-à-dire, quelle est l’importance de la production cartographique quand on considère l’histoire de la capitale française? Pour répondre à cette question on tentera de faire l’analyse de certains aspect incontournables dans l’histoire de ce rapport constant, de cet aller-retour entre la ville réelle et celle qu’on observe dessinée sur les plans depuis le XVIème siècle. Cependant, il est impossible de raconter l’histoire de la ville en se basant que sur ces plans, comme l’affirment Pinon et Le Boudec: “l’histoire des plans de Paris est bien incapable à elle seule de raconter l’histoire de la capitale, ne serait-ce que parce que la cartographie a pris en marche le train de l’histoire urbaine. Quand le plans plans apparaissent, dans la première moitié du XVIème siècle, Paris existe depuis plus de 15 siècles3”. Néanmoins, l’étude de cette production peut contribuer a 2 3 PINON, LE BOUDEC, 2004, p. 7. comprendre le développement et la croissance de la ville dans les derniers cinq cents ans. Il est impossible d’affirmer quelle est la première carte de Paris qui a été dessiné, on pourrait se permettre d’imaginer que même à l’époque romaine des cartes de Lutetia étaient déjà dressées. En tout cas on possède pas connaissance d’aucune carte de cette période, et on dois se contenter en étudiant les premières cartes de la ville dont on peux confirmer l’existence. À ce propos on se réfère à l’ouvrage rédigé par Pinon et Le Boudec qu’on a déjà cité ci-dessus: “Les premiers plans de Paris, qui s'échelonnent pour l’essentiel dans le deuxième tiers du XVIème siècle, présent un ensemble assez disparate (des documents faits à la main de grand format aux gravures réduites), mais constituent une famille par ce qui est représenté et plus précisément par une orientation unique (puisqu’il s’agit de vues cavalières) qui place la Seine verticalement, découpant ainsi clairement Paris en trois parties: la Ville, la Cité, l’Université4”. Cet ensemble de plans qui partagent le même regard dans la représentation de la ville paraissent (selon les historiens et cartographes qu’on étudié le sujet), être inspirés tous d’un même plan “maître” qui aurait était relevé entre 1523 et 1530: un équipe de dessinateurs topographes aurait effectué un relevé de Pairs, qu’elle aurait entretenu jusque vers 1550 avec une étape vers 15355. Il est possible d’établir ces dates approximatives en observant la présence ou l’absence de certains bâtiments et infrastructures de la ville dont on connais les moments exacts de création et démolition 6. Cet plan ancêtre, nommé dans le milieu comme “plan premier” était possiblement dessiné a une échelle considérable, mesurant environ 5 mètres par 4, puisque des plans qu’on connaisse au présent qui en s’auraient été inspirés ont ces dimensions. Cette hypothèse pourrait paraitre d’abord un peu fortuite, mais dans l’histoire de la cartographie parisienne on peu retrouver des situations similaires en plusieurs moments postérieurs, où nombreux plans ont été dessinés à partir du même plan base. Ces plans bases qu’on retrouve au longue de l’histoire sont quelques fois considérés comme des fondateurs d’une famille, comme un plan type qui serait ensuite imité et repris. Cela s’explique probablement par le fait que réaliser le relevé cartographique de la ville impliquait (et implique encore à nos jours) un effort économique et temporelle énorme. “Le levé d’un plan d’une ville aussi étendue que Paris dès la fin du Moyen Âge est une entreprise considérable. Il est donc probable que les entreprises nouvelles de levés aient été rares. En dehors des cas où la nouveauté est indéniable, parce qu’il n’en existe pas avant (le plan perdu de 1523-1530 et sa “famille”) ou parce que le fond topographique est manifestement différent[…], elle n’est réellement assurée que si l’auteur le prétend (et encore après vérification) et que simultanément des documents (des minutes de relevés par exemple) l’attestent. Et pour chaque cas, un examen du plan s’impose7”. Ainsi, l’ensemble de ces plans, de cette “famille” datant du XVIème siècle partagent, plus ou moins, la même représentation de la ville. On reconnait dans ce groupe huit plans8: -Le plan dit de la Grande Gouache, dessiné en 1540, dont l’original a brûle en 1871, conservé par un relevé photographique; -Le plan de Sebastian Münster, gravé en 1548 - 1549. 3 4 Idem, p. 27. 5 Idem. 6 Pour un analyse détaille uploads/Geographie/article-final-petit.pdf

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