MAEMBLE Philippe KUNDI I BÉDI MASENG Étude généalogique de la famille MANGÔND (

MAEMBLE Philippe KUNDI I BÉDI MASENG Étude généalogique de la famille MANGÔND (2e édition) PUCAC Juillet 2021 DÉDICACE À la famille Mangônd, par laquelle je suis venu au monde et qui m’aura donné l’occasion de servir. 2 SOMMAIRE PRÉAMBULE I- FAIRE CONNAISSANCE DE LA FAMILLE MANGOND A) Territoire géographique B) Population 1) Sous-famille Ndog Nèm 2) Sous-famille Lôg Biub 3) Sous-famille Lôg Ngwang II- BREF APERÇU SUR L’ADEMA A) Historique B) Objectifs C) Organisation D) Quelques réalisations III- ANNEXES A) Hymne des Mangônd B) Palabre traditionnelle chez nous. 1) Le mariage 2) Le deuil 3 PRÉAMBULE En décembre 2000, nous avons fait paraître la première édition de cette étude sur la famille Mangônd et la principale association qui regroupait ses filles et fils à l’époque (ADEMA). Ce que nous proposions alors au lecteur était le résultat de nos investigations à titre personnel et en qualité de Président général de l’ADEMA pendant neuf ans1. La publication de cette première édition a, comme il fallait s’y attendre et comme nous l’avions souhaité, suscité des réactions de la part de certains frères Mangônd qui ont apporté leur contribution en nous faisant tenir des précisions ou des additifs en ce qui concerne leurs sous-familles ou la famille Mangônd en général. Nous remercions ainsi MM Ndoum Albert, Wayag Kébga Emile, Nyounaï Minyem et bien d’autres qui nous ont permis d’avancer dans une meilleure connaissance de notre famille. Mais toujours, il ne nous vient pas à l’esprit d’affirmer que nous ne nous trompons pas ou encore que tout est dit sur la famille Mangônd dans cette deuxième édition de KUNDI I BÉDI MASENG. Le chantier reste ouvert aux connaisseurs de tous les temps pour continuer et compléter cette œuvre. Des lacunes persistent, en particulier en ce qui concerne la sous-famille Log-Pii, faute d’informations fiables et cohérentes dans certains cas. L’auteur, par ailleurs Mbombog basa’a - mpô’o - bati, a, pour le plaisir du lecteur, enrichi cette nouvelle édition avec deux exemples de la palabre traditionnelle basa’a telle que la pratiquent les Mangônd depuis nos ancêtres. 1 – HENGUEGUE 1988 (Congrès Mangônd) avec la participation de MANDENG MA BAKANG. – BANNA’A le 07 Août 1993 (Réunion du Bureau Général du CODEVIMA), particulièrement l’intervention du Doyen Pierre BISSECK BI BAYIHA et NWAHA Bruno – Bot-Makak le 17 Septembre 1994 (Réunion du Bureau Général du CODEVIMA° avec les interventions du vieux MAKON MA NGOUNDBA et M. NJEM MINTOOGUE – Entretien avec les regrettés MINYEM MI NGOUNDBA (1963), David PEBI (1993) et avec Lucia NGO MBOG TUGA BINYEGI, une de nos plus vielles personnes que nous avons connues. 4 I- FAIRE CONNAISSANCE DE LA FAMILLE MANGOND Les regroupements des Mangônd qui se sont succédés, en particulier le Comité de développement des villages Mangônd (CODEVIMA) et l’ADEMA ont fait leur, entre autres, la mission de commencer à écrire l’histoire de la famille Mangônd, afin de faire connaître celle-ci non seulement aux générations futures, mais aussi à nous- mêmes et à nos amis contemporains. Car il y a de nos jours des adultes en pays bassa’a qui ignoraient il n’y a pas longtemps jusqu’à l’existence d’un tel groupe ethnique. A- Territoire géographique Il est difficile de situer le territoire occupé par la famille Mangônd, à cause de la dispersion de cette famille sur le terrain. Le caractère minoritaire des Mangônd est lié à cet état des choses doublé de la faiblesse des effectifs. Actuellement la famille Mangônd se rencontre dans les départements de la Sanaga Maritime et du Nyong-et- Kellé. Dans ce dernier département, seuls les arrondissements de Bot-Makak et de Nguibassal sont concernés. Dans ce qui suit, nous ne traitons que des Mangônd du Nyong-et-Kellé. Ici, la véritable entité territoriale des Mangônd est représentée par une bande de terrains en forme d’une tête de machine à coudre, s’allongeant sur environ 15 kilomètres entre Bot-Makak et Nguibassal, et qui regroupe les villages Henguegue, Nkoglum, Lamal et une partie de Nguibassal (village). Ce fut d’ailleurs le territoire de l’unique chefferie Mangônd d’antan, celle de Henguegue, sous les chefs successifs Libôg li Pague, Pague Pague, Tang Pèm. Couvert de forêt, ce territoire a un relief fortement accidenté du côté de Bot-Makak et Henguegue, où dominent les collines Malung et Bakedeg. Puis le relief baisse progressivement jusqu’à Lamal et Nguibassal. Ailleurs, dans les mêmes arrondissements de Bot-Makak et de Nguibassal, les Mangônd habitent des hameaux constituant des enclaves dans d’autres familles : Banna’a et Pég-Kul dans Ndôg-Suga, Mandôa dans Ndôg-Batjék, Song-Matip dans Pan… La dispersion se poursuit de nos jours avec de nouvelles acquisitions territoriales auprès des voisins et même à distance. Certaines familles choisissent même de s’installer définitivement dans les villes. Une très bonne chose pour l’intégration nationale, mais qui risque de faire perdre son identité à la famille si nous ne nous organisons pas. B- Population D’abord regroupés par sous-famille autour des patriarches, les Mangônd se sont dispersés sur ce territoire pour des raisons stratégiques ou de recherche de plus d’espace comme l’illustrent les deux témoignages ci-après. 5 La regrettée Lucia Ngo Mbog Tuga, veuve de Maemble ma Ngundba nous a confié que son mari et d’autres Mangond quittèrent leurs sous-familles à Henguegue, « affectés » au lieu actuel Lamal par le chef Pague Pague, pour protéger cette partie éloignée et peu peuplée de son territoire contre des voisins mal intentionnés. L’autre témoignage est celui de feu Daniel Nyôt Nyôt, avec la sous-famille Lôg-Batjab. Les générations s’entassant sur place, cette sous-famille commençait à étouffer sur son terrain Nsim à Henguegue. Nyôt Bég qui avait épousé trois filles Ndôg-Batjék obtint gracieusement de sa belle-famille le terrain Djenes situé dans l’actuel village Lamal. Il fit appel à ses cousins Pém Môngô et Nkong Sôngô qui quittèrent ainsi Nsim pour s’installer confortablement à Djenes. Comme toutes les autres populations du département du Nyong-et-Kellé, les Mangônd vivent essentiellement de l’agriculture : macabo, plantain, manioc, arachide, palmier à huile, cacao, surtout. Le slogan de ralliement des Mangônd est Kundi i bédi maseng, malon ma memlege mbobi : le touraco vert perché sur un parasolier, les peuples en admirant le beau plumage. Ils sont aussi surnommés “Jaman” (Allemands), probablement à cause de leur caractère endurant. Notre ancêtre, Mangônd, est un descendant des basa’a venant d’Égypte et ayant transité par Ngog-Lituba. Des études et recherches ont été faites pour établir sa généalogie antérieure. D’après E. Wonyu, citant le Pr Joseph Mboui dans MBOG BASSA, les Mangônd sont de la lignée de Njel, l’un des descendants des fondateurs de Mbog Bassa à Ngog Lituba. Dans le même sens, lors du congrès des Mangônd à Henguegue en 1988, feu Mbombog Mandeng ma Bakang nous apprit que l’ancêtre à l’origine de la famille Mangônd eut pour père Ném, fils de Biloo. À partir de ses deux affirmations, nous pouvons oser la reconstitution généalogique suivante empruntée dans Mbog Bassa : Mangônd, fils de Ném, fils de Biloo, fils de Nkol, fils de Nwan, fils de Tjék, fils de Njel… jusqu’à Nanga (Ngog-Lituba) et MELEK (Mbelek) en Égypte. 6 7 Généalogie de Mangônd d’après E. Wonyu Wonyu dans MBOG BASSA Melek (Mbelek), sous Pharaon 1er en Egypte Nlét Basumbul Bisé Ngoso Ikota Mbongo Ngok Tjék Mban Ngé Mbimbi Nanga, à Ngog - Lituba Tuba Tjék Mbok Nwii Mban Njel Mangônd Biloo Nkol Nwan Ném Ngônd Bakén Mban Bakén Batjék Jôl Béa Nos frères de la Sanaga Maritime (entretien avec M. Bangwén, un Ndôg-Ném, le 19-10-1996) ont une autre version : Mangônd est bien fils de Ném, mais il s’agit de Ném, fil de Nong, fils de Nyak, fils de Liking… jusqu’à Ngog – Lituba. D’après cette même source Mangônd, fils aîné de Ném, aurait eu pour frères Tjok, Mbédgé, Bakondok, Bikôô, Sôya et Njahwé. À côté de ces deux théories qui nous semblent bien sérieuses, il y a aussi d’autres qui prétendent que Mangônd (Ngônd) est plutôt fils de Kôk et frère de Sul1 ou que Mangônd est fils de Mpôô. La généalogie postérieure de Mangônd est à établir de nos jours. Dans les arrondissements de Bot-Makak et de Nguibassal, la famille Mangônd est constituée par trois sous-familles, descendants de Ném, Biub et Ngwang. Des interrogations existent encore quant aux relations entre ces trois derniers et Mangônd. Sont-ils ses fils ou ses petits-fils ? D’après feu Minyem mi Ngundba (entretien du 28-08-1963), les trois ancêtres Ném, Biub et Ngwang seraient : le premier, fils de Limbem li Mangônd et les deux derniers fils de Dilal di Mangônd, soit : Ce schéma semble en contradiction avec la pratique qui a plutôt lié les Ndog- Ném aux Log-Biub dans le passé. Une première explication lie Biub à Ném par la mère du premier, prétendue fille du deuxième. Il y a une autre version non moins vraisemblable. Ném Limbem ayant certainement un lien de parenté avec Mangônd2 serait arrivé quand, dans la conquête du terrain, Biub et Ngwang avaient déjà occupé le territoire initial des Mangônd (bloc Henguegue – Nkog-lum). Il se mit à conquérir des terrains aux environs. L’arrivée de ce troisième larron provoqua une divergence entre les deux frères Biub et Ngwang quant à son intégration uploads/Geographie/ kundi-i-bedi-maseng-repare.pdf

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