LE MAROC Jean-Louis Miège CHAPITRE PREMIER LE PAYS 1.Originalité du Maroc.-Le M
LE MAROC Jean-Louis Miège CHAPITRE PREMIER LE PAYS 1.Originalité du Maroc.-Le Maroc est le plus favorisé des pays de l’Afrique du Nord. Au nord-ouest de l’Afrique c’est le Maghreb extrême, entre le Sahara, l’Océan, la Méditerranée et les hauts plateau steppiques. Vaste (500 000 km²), sa situation lui donne l’avantage d’une double façade maritime. Encore européen par sa structure, son climat méditerranéen, déjà africain par les influences sahariennes, c’est, ainsi que mille fois répeté, une terre de contacts et de contrastes; Célerier remarque qu’elle a pour <<fonction essentielle d’assurer la liaison entre les deux parties de l’Eurafrique>>; A.Bernard note: <<La Berbérie est africaine par le sud, européenne par le nord>>, de Martonne: <<Ici se soudent ou s’affrontent l’Afrique proprement dite et l’Europe>>, Despois souligne que c’est <<un pays d’affinités beaucoup plus européennes qu’africaines>>. Vers l’est. La liaison avec le reste de l’Afrique du Nord est malaisée: le Rif, l’Atlas forment une frontière naturelle difficilement franchissable. Le couloir qui le relie à l’Algerie est long, étroit. Au-delà une avancée des hauts plateaux, comme un prolongement du Sahara, rend plus difficiles encore les communications. Le Maroc regarde vers l’ouest; le développement des côtes atlantiques est considérable (835 km), et de côtes bordées de plaines. Mais l’Océan n’est pas un appel: la côte frangée de la barre, est difficile. Vers le sud enfin toute la masse désertique isole du reste de l’Afrique. A ces premiers caractères vient s’ajouter le morcellement régional. Le compartimentage est certes moins net qu’en Algérie, les plaines sont plus étendues. Cependant il manque un centre naturel. Le cadre, vigoureux, laisse subsister des zones marginales: hauts plateaux quasi algériens du Maroc oriental,régions présahariennes.... Enfin la montagne joue un rôle primordial; vaste amphithéatre tourné vers l’ouest, bien exposé aux vents de l’Atlantique, dont les sommets atteignent 4 000 m, elle condense l’humidité, la met en réserve par ses neiges et son sol calcaire. Zone de la forêt et de l’herbe, pays de l’inépendance: dans les plaines pouvait s’affirmer l’autorité du sultan la montagne gardait ses libertes. 2.Structure.-Zone de contact entre les régions instables et la plate-forme rigide africaine, le Maroc fut formé au cours de trios grandes phases de plissement, avec un matériel sédimentaire déposé par la Méditerranée sur le bord du bouclier saharien: <<A chaque phase tectonique, le bord de l’Afrique joue le rôle de masse résistante contre laquelle se plisse le matériel plastique méditerranéen.>> (CHOUBERT). Successivement furent ainsi créés le domaine precambrien de l’Anti-Atlas, le domaine hercynien de l’Atlas et le domain alpin du Rif. Chacune de ces poussées agissant sur l’édifice antérieurement construit (rehaussement, failles, plis de couverture, volcanisme), et faisant <<gagner l’Afrique vers le nord>>. A l’époque quaternaire, enfin se forment les zones des anciens lacs (Saïs, Tadla, Tafrata), cependant que de petits glaciers burinent les sommets du grand Atlas ; les glaciations quaternaires de l’Europe sont ici remplacées par des périodes pluviales qui activent l’érosion et l’alluvionnement. Les étapes de cette formation ont individualisé des grandes régions géographiques. A)Le Rif .- Au nord le Rif forme une chaîne compliquée qui s’arque du détroit de Gibraltar à la Moulouya. Les poussées alpines, violentes, ont donné des plis brusques accompagnés par endroits, de nappes de charriages. Dans le Rif oriental l’altitude ne dépasse pas 1 800 m. L’interférence des poussees a produit une structure en dômes et cuvettes, d’aspect confus. Le climat semi-aride fait de la région le domaine de pasteurs nomades. Au centre,l’altitude se relève repidement; le massif dépasse 2 000 m (dj.Tidighine 20450 m). La chaîne s’élargit: en bordure de la mer de petits massifs primaries usés, une chaîne central de calcaire jurassique, au sud une zone marno-schisteuse. Entre ces chaînes s’étend la dépression de Chechouen. L’ensemble a été profondément entaillé par l’érosion, qui donne à ces montagnes d’altitude assez modeste, un aspect vigoureux. Le Rif occidental, humide, très peuplé de cultivateurs sédentaires, est parsemé de gros villages à toits de chaume a double pente. Toute à fait à l’ouest, les plis se resserrent et prennent une direction subméridienne. La chaîne s’abaisse sur une plaine atlantique, basse, zone de communication avec la Mediterranée. B) Le bassin du Sebou- Cette plaine étroite s’élargit vers le bassin du Sebou au sud. En forme d’entonnoir cet ancient golfe, comblé à la fin du tertiaire et au quaternaire largement ouvert vers l’ouest se reseerre vers l’est jusqu’à la trouée de Taza, articulation maîtresse du relief marocain, qui permet les communications entre le Maroc oriental et le Maroc atlantique. Ce vaste ensemble sédimentaire et alluvial est parcouru par le Sebou. Le fleuve dont la pente est extrêmement faible coule, pendant une grande partie de son cours parallélement à la mer et fait une série de méandres dans la plaine marécageuse (merdjas). Au sud, les hautes plaines de Fès et Meknès (500 a 700 m) occupent le fond de l’ancien lac du Saïs. Les calcaires y ont été décomposés en un sol noir, riche, cependant que le Sebou, le Rdom et le Beth y apportent leurs eaux. Sur l’oued Fès, alimenté par les sources vauclusiennes grâce aux causes méridionaux, s’étage, dans un amphithéâtre la ville de Fes, la plus vieille capital du Maroc. C) La Maseta marocaine.- Au sud du basssin du Sebou, entre l’Atlas et l’Océan, s’avance la maseta marocaine. Au bord de la mer, s’étend, de Rabat a Magador, une plaine légèrement relevée vers l’intérieur, où elle vient heurter le plateau central dont la sépare une ligne d’escarpement. Les fleuves, surimposés, ont percé des vallées étroites, encaissées. Plaine importante, par sa richesse agricole, surtout dans la Basse Chaouia et les Doukkala, par les communications qu’elle permet entre le Maroc de Fès et celui de Marrakech, Rabat, installé à l’éndroit où le socle primaire attaint la côte, en commande le débouché; les Marocains l’avaient appelé le “pont du Maroc”. Passé l’escarpement qui domine à l’est cette plaine, on entre dans la région où affleurement les terrains primaries. La pénéplaine dégagée des dépôts sédimentaires est soumise au travail d’un nouveau cycle d’érosion. Lourdes croupes, crêtes appalachiennes, entaille des vallées profondes, pointement des appareils volcaniques récents, forment un paysage confus. Les communications y sont difficiles. La vaste plaine de Kasbah-Tadla s’éntend a 400-500 m d’altitude entre les contreforts de l’Atlas et les plateux de la meseta. Au sud de l’Oum-er-Rbia, le socle primaire se relève dans le massif des Rehamna.Le placage sédimentaire déblayé par l’érosion, les roches dures ont été dégagées en saillies; ces “skours” émergent en alignement SSO-NNE. Zone très sèche, perméable, sur laquelle le vent, souvent violent, crée de véritable ergs. D)Les plaines du Sud.- Passés les Rehamna, entre les Djbilet et le Haut Atlas, s’ouvre le Haouz de Marrakech. Ancien chott comblé par les alluvions atlasiques au Quaternaire, c’est une plaine uniforme, sèche, isolée de la mer par les plateau des Haha et des Chiadma. Mais grâce au Grand Atlas, qui domine déjà la région géographiquement et économiquement, l’irrigation est possible par seguias et rettaras. Marrakech fort basse en latitude (latitude de Biskra) offer un aspect déjà saharien: et le contraste est célèbre de sa palmeraie et des sommets de l’Atlas couverts de neige, qui, au sud, forment l’horizon. Entre le Haut Atlas au nord, lAnti-Atlas au sud et le Siroua à l’est, la plaine du Sous, formée d’alluvions arrachées à l’encadrement montagneux, a un sol riche, l’influence de l’Ocean adoucit son climat, et les possibilities d’irrigation viennent accroitre encore ses aptitudes agricoles. E) L’Atlas.- Le Haut Atlas forme une immense chaîne de près de 800 km, de l’Atlantique jusqu’aux plateau orientaux. A l’ouest, après de hauts plataux calcaires sillonnés de plis courts perpendiculaires à l’océan, apparaissent les grands massifs de roches anciennes. Rehaussés par des plis de fond tertiaires, ils dressent des masses Lourdes, sombres, déchiquetées sur leurs versants par une violente érosion (on y relève les seules traces de glaciations quaternaire de l’Afrique du Nord). Muraille élevée (Toubkal 4 165 m), fragmentée par une série de gradins et de failles, percée de hautes vallées, c’est le chateau d’eau du Maroc meridional. A l’est au-delà du Tizi N’Tichka les Lourdes surfaces font place à des plis réguliers; la couverture sédimentaire (marno-calcaire) donne une montagne de type jurassien, plus ou moins modifié par le climat. Les plis sont affectés de failles ou percés par les fleuves (O.Ziz). L’altitude reste élevée (M’Goun 4 070 m). Mais au-delà du Djebel Ayachi (3 751 m), la montagne s’abaisse et s’oriente plus nettement vers l’est, où elle se prolonge par une série de chaînons isolés (Djellabib, Ourak, Bou Arfa) qui assurent la liason avec l’Atlas saharien de l’Algèrie. Au nord du Haut Atlas, le Moyen Atlas court de l’O. el Abid à la trouée de Taza. Montagne de calcaires il est formé d’une série de plis et de plisfailles, encadrés de causes tabulaires qui dominant la meseta. On y trouve de phénomènes karstiques, des cluses, des vallées monoclinales. A l’est, les plis se fondent dans de hauts plateaux que surmontent d’anciens appareils volcaniques. C’est le domaine des transhumants, chaque tribu vivant d’un cause et d’un morceau de vallée. Au sud et parallèle au Haut uploads/Geographie/ le-maroc.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 25, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1147MB