Description de la plante de coca Elle ressemble aux arbres épineux communs dans

Description de la plante de coca Elle ressemble aux arbres épineux communs dans la brousse des vallées andines de moyenne altitude et atteint une hauteur varia- ble entre 1,50 mètre et plus de 2 mètres selon les zones écologiques. Les branches sont droi- tes, portant des feuilles de couleur verte, min- ces, opaques, ovales et traversées par une nervure centrale et deux autres qui sont cour- bes et convergentes de la base à la pointe de la feuille. Le fruit de la coca a la forme d’une gousse rouge allongée. Les fleurs sont menues, groupées sur des tiges courtes ; la corolle est constituée de cinq péta- les jaunâtres, avec des anthères en forme de cœur, avec un pistil formé de trois carpelles soudés qui constituent un ovaire à triple alvéole. Erythroxylum coca (Lam. 1786) Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Linales Famille Erythroxylaceae Genre Erythroxylum Localisation géographique La distribution géographique de la coca épouse les contreforts orientaux de la chaîne orientale des Andes qui se dresse face au bassin amazo- nien. Son milieu de prédilection se trouve en cli- mat subtropical humide des vallées tièdes, avec une altitude comprise entre 500 et 1800 m. Son milieu optimal en Bolivie se situe dans les Yungas selon l’étymologie aymara, les vallées chaudes du sud-ouest du département de La Paz, où le climat présente un minimum moyen de tempéra- ture de 18,3 °C, avec un régime hygrométrique de 1242 mm de précipitation annuelle. En Bolivie, on distingue principalement trois variétés de coca propres à la consommation. Elles portent les noms de coca Paceña (culti- vée dans les Yungas), coca Bandiola (au large feuillage, cultivée entre Cochabamba et Sucre, après Mizque) et coca Totora, aussi appelée coca du Chapare. La coca Paceña, aux feuilles d’un beau vert vif est, traditionnellement, la plus prisée, au contraire de celle du Chapare. Le Chapare se situe dans le centre-nord de la Bolivie, où il présente un milieu naturel dominé par un couvert forestier qui est typique d’un climat subtropical marqué par d’abondantes précipitations. La superficie de cette province est de 24 500 km2. Cette région est bordée au sud par un chaînon des Andes orientales, la rivière Sécuré à l’ouest, et par les rivières Ichilo et Mamoré à l’est. Quatre cours d’eau traversent, du sud au nord-est, la région. On peut diviser le Chapare en trois ensembles géographiques. La partie haute est composée de la barrière des piémonts et de collines bas- ses et couvre 13 % du total. Elle est couverte d’une forêt tropicale dense entrecoupée de petites vallées et de torrents. La partie centrale est formée par une plaine alluviale, de superficie égale à la partie haute, formée de terrasses hautes disposant d’un bon drainage et constitue le prolongement des pié- monts. Traversée par des rivières importantes, cette partie est la plus fertile du Chapare. Le dernier secteur géographique est constitué de terrasses basses soumises à une inondation quasi permanente. Il est couvert de sédiments détritiques apportés par une forte érosion due à l’importance des précipitations. La forêt couvre les trois quarts de la province, les pluies, en effet, varient selon les zones de 2 800 mm à 5 500 mm. P L A N T E S E T J A R D I N S 305 fiche 64 La culture de la coca, une plante andine d’usage millénaire Nomenclature La coca appartient au genre Erythroxylum qui se rattache à la famille des Erythroxylaceae et comprend près de 200 espèces natives d’Amérique centrale et du Sud. Parmi elles, la plus connue est E. coca, une plante utilisée et cultivée traditionnel- lement par les populations de l’arc andin depuis la Colombie jusqu’à la Bolivie. Son nom local possède de nombreuses variantes (hayo au Nicaragua et naase en Colombie), et son appellation actuelle qui fut donnée par les textes coloniaux espagnols paraît dériver de la langue de l’ethnie aymara du sud du Pérou et du nord de la Bolivie, kkokka qui signifie arbre. Jean-Claude Roux Le Chapare : terre d’accueil des mineurs licenciés et paysans pauvres de l’Altiplano Le Chapare représente un excellent exemple des terres de colonisation de la nouvelle fron- tière agricole. En effet, en 1976, à peine 6 % de la superficie provinciale était consacrée à l’agriculture, dont 39 % en bananes plantain, 32 % pour les agrumes, 20 % pour le riz. S’y ajoutaient les coupes de bois avec 30 000 m3 par an. Les petits hameaux étaient isolés et ne disposaient d’aucun service de base et la situa- tion sanitaire y était déplorable, avec des taux très élevés de mortalité des enfants comme des adultes imputables à la mauvaise qualité de l’eau. La population totale était estimée à 40 000 per- sonnes, formée en partie de migrants quechuas venus de l’Altiplano (entre 3 600 m et 4 100 m d’altitude), de quelques noyaux d’Aymaras et de moins d’un millier d’Indiens nomades repoussés dans les zones forestières denses du parc Isiboro-Sécuré où ils sont maintenant confrontés à l’avancée de ce véritable front mouvant de la feuille de coca. Le boum de la coca a porté, selon les estima- tions, la population à environ 150 000 person- nes venues en majorité des zones minières de l’Altiplano en crise à partir de 1984-1985 et ren- forcées par des contingents de paysans andins pauvres. La culture de la coca, appuyée initiale- ment par les cartels colombiens, devait trouver un terrain d’élection dans la région du fait d’une situation de non-droit facilitée par l’isolement et la quasi-absence de contrôle des pouvoirs publics. Au plus haut, avant l’application des mesures d’éradication, on estimait entre 50 000 et 90 000 hectares l’emprise de la coca illégale qui était cultivée et ensuite transformée en cocaïne dans des laboratoires clandestins situés au Beni et à Santa Cruz. Malgré les mesures de répression accompagnées de campagnes pour encourager la culture de produits de substitu- tion, la coca a résisté jusqu’à maintenant. En effet, son rapport monétaire, payé directement en dollars par les trafiquants, est sans com- mune mesure avec le travail et les revenus issus des cultures « vertueuses » (1 000 dollars par récolte sur un cato de coca de 0,20 hectare, avec la possibilité d’obtenir de trois à quatre récoltes annuellement). Conduite technique Sa culture obéit dans ses modalités techniques à quelques variantes régionales en fonction des milieux physiques. Au moins deux tech- niques existent pour la cultiver. En général, elle se sème en pépinières acceptant tous les genres de sol, mais exigeant un travail systé- matique d’entretien par désherbage autour du pied de la plante. Après avoir ameubli le sol en ôtant les pierres superficielles, on arrose la plante puis on la couvre de paille. On construit un abri couvre- soleil si elle se développe sans ombrage, mais pour échapper à la détection par satel- lite ou avion, les cultures illégales sont en général occultées sous ombrage, voire mélangées à d’autres planta- tions. Quand la plante atteint 25 cm, on la transplante dans un terrain déjà préparé et débarrassé d’herbes et de cailloux. Avec des pierres ou de la terre, on édifie des plates-formes rehaussées et rectangulaires, sortes de tables, qui circonscrivent les aires de plantation qu’on nomme camellones, et qui de loin donnent un aspect d’al- ternances de bandes parallèles où se cultive la coca. Le second type de culture, propre au Yungas a été décrit par un naturaliste italien, Luigi Balzan (décédé en 1893). A G R I C U L T U R E S S I N G U L I È R E S 306 Tropique du Capricorne S A N T A C R U Z E L B E N I P A N D O L A P A Z C O C H A B A M B A O R U R O C H U Q U I S A C A T A R I J A P O T O S Í 0 150 km BRÉSIL BRÉSIL PÉROU CHILI ARGENTINE PARAGUAY La Paz Sucre Océan Pacifique Cochabamba Mizque B O L I V I E Villa Tunari Yunguas Chaparé Lac Titicaca 16° 20° 68° 60° Les Yungas dans le département de La Paz et le Chapare dans le département de Cochabamba, zones de prédilection de la coca en Bolivie. Il s’agit d’une culture en fosse ou ados (waru waru, en aymara), la plante étant protégée par les parois du sillon tracé. Avec des pierres ou de la terre, on édifie des plates-formes rehaussées et rectangulaires qui circonscrivent les fosses de plantation : elles s’appellent des camellones et ce sont elles qui de loin produisent un aspect de terrain strié de bandes ou de rayons où se cultive la coca. On transplante dans ces fosses les petits plants qui ont 25 cm de haut. Dans le Chapare, selon le type de terrain, la plante est mise en place sur la terrasse de terre qui a été édifiée, et qui est traversée par de petits fossés assurant l’écoulement des eaux de ruissellement. La table de uploads/Geographie/ la-culture-de-la-coca-une-plante-andine-d-x27-usage-millenaire-fiche-64.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager