Société Royal» c Sambre et Meuse » Assodefion sans but lucratif Le Guetteur Wal

Société Royal» c Sambre et Meuse » Assodefion sans but lucratif Le Guetteur Wallon REVUE TRIMESTRIELLE 50** année u.-_ioofc. 1974 - LE GUETTEUR WALLON Organe de la Société Royale et ÏÏUu&e (A.S.B.L.) IN MEMORIAM Fernand DANHAIVE Joseph CHOT Chanoine Evariste HAYOT Abbé René BLOUARD HAUT PATRONAGE M. René CLOSE, Gouverneur de la Province de Namur. M. Robert GRUSLIN, Gouverneur honoraire de la Province de Namur. Monseigneur A. M. CHARUE, Révérendissime Evêque de Namur. M. F. PIELTAIN, ancien bourgmestre de la ville de Namur. COMITE D'HONNEUR Monseigneur Philippe DELHAYE, Prélat de la Maison de S.S., Professeur à la Faculté de Théologie de Louvain, Membre C* de l'Académie Royale de Belgique. M. Félix ROUSSEAU, Président de la Commission Royale d'Histoire, Membre de l'Académie Royale de Belgique. M. Emile DAVE, Vice-président délégué de l'Institut International pour les Pro blèmes humains du Travail, Membre C* de la Commission Royale de Folklore. CONSEIL D'ADMINISTRATION Président : M. Joseph ROLAND, Directeur de la revue « Le Guetteur Wallon ». 47, Avenue de la Pairelle, 5000 Namur. Vice-Présidents : MM. Ernest MONTELLIER, et Georges TURC. Rédacteur en chef : M. Emile DAVE, 117, Avenue Gouverneur Bovesse, 5100 Jam bes. Secrétaire : M. Jean BAUDHUIN, 47, rue Melchior, 5002 Saint-Servais. Trésorier : M. François LEMPEREUR, rue de la Pépinière, 60, 5000 Namur. Membres : Mlle Louise-Marie DANHATVE, Mme JACQUET-LADRIER, Messieurs J. BOVESSE, R. CLINIAS, A. DULIERE, J. FICHEFET, F. JACQUES, W. LASSANCE. L. LEONARD, J. MULLER, P. THOMAS-DELFORGE. Cotisation ordinaire : 200 frs. Cotisation de soutien : 300 frs. C.C.P. 505262 au nom de Sambre et Meuse — Le Guetteur Wallon, 5000 Namur SOMMAIRE Marcel PAQUOT : Un grand patriote : François Bovesse. Hector MAGOTTE : Treignes. Histoire de la paroisse et de son église (suite). Jules HERBILLON : Notes de toponymie namuroise. XL. Poilvache, à Houx. XLL Loyabe, La Hiaupe. Anniversaires. Avis important. Comptes rendus. Un grand patriote : François BOVESSE « Le bilinguisme en Wallonie avec une Flandre flamande, c'est la Belgique entière dominée par la Flandre ». François Bovesse dans La Défense wallonne du 22 février 1931. Homme très simple et bon, capable d'associer dans un idéal de noblesse et de paix, toutes les volontés sincères, le namurois François Bovesse chantait de sa belle voix grave : Je t'aime mon pays pour ta fine lumière Qui met des reflets doux sur le bleu de nos toits, Et des baisers dorés sur nos maisons de pierre Oh de simples bonheurs parlent un lent patois. Et Moi, mon domaine n'est qu'un bout de sol wallon. Une association s'est fondée en 1946, « Les Amis et Disciples de François Bovesse », pour encourager les lettres, les sciences et les arts. N'oublions pas à ce sujet que Namur est la cité natale de Féli cien Rops et que Bovesse fut échevin des Beaux-Arts de sa ville. L'association organise à la Maison de la Culture, Avenue Golenvaux, 5000 Namur, une exposition François Bovesse en souvenir de sa tragique mort le 1er février 1944. François Bovesse naît le 10 juin 1890, il descendait par sa mère d'un officier lorrain ayant servi durant les guerres de la pre mière République française. Après des études au Collège des Jésuites et à l'Athénée royal de Namur, il suivit les cours de la faculté de droit à l'Université de Liège. En 1910, on le trouve soldat au 14° régiment de ligne ; en août 1912, il fonde le journal Sambre et Meuse auquel collaboreront Louis Boumal (en commentant Charles Van Lerberghe), Félix Rousseau Richard Dupierreux et René Pou- ret ; le 14 septembre, il se marie à celle qui sera sa dévouée compa gne ; le 23 juillet 1914, il est proclamé docteur en droit, et quelques jours plus tard, le 4 août, alors qu'il vient de perdre son oremier enfant, il est rappelé par le service militaire et défend Liège aux abords du fort d'Evegnée. Soldat au 14° de ligne, dans la compagnie du commandant — 81 — Debrez, il appartenait au bataillon du major Gillain, qui ne fui pas touché par l'ordre de retraite du général Léman, lequel se trouvait à la tête de la troisième division d'armée. Le bataillon étant encerclé, son chef envoya six soldats connaissant le terrain, dont François Bovesse, demander des ordres au général Léman. Ils étaient au fort de Loncin, auprès du général, lorsque le fort sauta. Ayant pu s'é chapper, ils portèrent à leur major l'ordre de chercher à rejoindre l'armée de campagne ; cet exploit fut accompli et les six soldats se virent nommés chevalier de l'Ordre de Léopold le 25 août 1914 pour action d'éclat. La guerre continue. Bovesse se bat vaillamment comme pa trouilleur. Blessé par un éclat d'obus, le 29 septembre 1914. à Ca- pelle-au-Bois, à l'ouest de Malines, lorsque nous fîmes une sortie du camp retranché d'Anvers pour attirer sur nous le plus d'Alle mands possible, pendant que les Français se battaient sur la Marne, Bovesse ne se laissa pas évacuer. Il fit la dure retraite d'Anvers à l'Yser. Là ses blessures s'enveniment. Tremblant de fièvre, il revient volontairement prendre sa place dans les tranchées de Ramscapelle d'où on le retire épuisé. Le 17 novembre, reconnu inapte au service actif, il devient substitut de l'Auditeur militaire de Calais. Démobilisé, François Bovesse s'inscrivit au barreau de Namur et fut, de 1918 à son entrée à la Chambre des représentants en 1928, chargé du cours de législation militaire à l'Ecole belge de guerre. En 1920, il obtint la Légion d'honneur. A l'occasion des Fêtes de Wallonie, en 1928, La Gaillarde d'argent lui fut attribuée, ainsi qu'au talentueux compositeur Ernest Montellier, actuellement membre titulaire de la Société de langue et de littérature wallonnes, pour un poème que j'ai conservé. Les Jeux Floraux que Namur organise à l'instar de ceux célèbres que Clé mence Isaure aurait, selon la légende, institués à Toulouse, au 15e siècle, valent aux lauréats une gaillarde d'or ou d'argent. Voici ce texte de Bovesse, mis en musique par Montellier. LA MEUSE WALLONNE L'Allemagne a le Rhin, l'Escaut est à la Flandre, Fleuves mâles qui vont par leurs pays germains. Si j'évoque leurs noms il me parait entendre Des peuples forts chantant une chanson d'airain. Mais toi, Meuse au doux nom, fleuve-femme, harmonie Qui donne à mon pays et son rythme et son sens O Meuse de chez nous, Meuse de Wallonie, Ma lèvre dit ton nom d'amante en frémissant. — 82 — Devant tes ponts au dos courbé, aux jambes rondes, Les barrages d'acier peignant tes eaux d'argent, Nous ne méditons point de conquérir le monde Hissés sur des vaisseaux qui vont la voile au vent ; Notre regard s'arrête aux cimes des collines Dont la courbe bientôt cerne nos horizons ; Nos cœurs et nos esprits à la douceur inclinent, Notre âme est faite au bleu du toit de nos maisons. Et nos parlers sont clairs comme des eaux qui chantent, O fleuve ceint de fleurs qui glisse nonchalant De la ville d'ardoise à la roche qui plante Son reflet d'or dans l'ombre brune d'un chaland. Paysages, patois, tout se fond sur ses berges, La chanson des enfants, les toits de nos maisons, Nous voulons à jamais garder ton âme vierge O Meuse de chez nous, ô Meuse des Wallons. François Bovesse avait fondé en 1921 le Comité des Fêtes de Wallonie. Pour célébrer le cinquantenaire de cet événement et le premier hommage rendu cette année-là aux héros de 1830 et de 1914-1918, plusieurs manifestations furent alors organisées, notam ment un cortège évoquant l'histoire de Namur, une visite au cime tière de la ville rassemblant plusieurs milliers de pèlerins, un dépôt de gerbes par les autorités aux monuments des illustres héros, un pèlerinage de milliers d'enfants venus piquer sur chaque tombe de soldat belge ou allié, une gaillarde de sang et d'or, et comme apo théose spirituelle, une messe en wallon dans l'église Saint-Jean. Saint-Jean, clocher bulbeux Au-dessus des toits bleus, chantait dans sa ferveur François Bovesse. Devenu en 1931 ministre des Postes-Télégraphes-Téléphones, puis ministre de la Justice, et enfin ministre de l'Instruction oubli- que, ce qui lui permit sur ma suggestion, Jules Duesberg étant rec teur, de venir fêter à Liège lors de sa promotion à l'éméritat, le grand romaniste Maurice Wilmotte, il fut le 13 avril 1937, nommé par le roi gouverneur de la province de Namur. En 1938, il fonda la revue Les Lettres mosanes, qui n'eurent malheureusement que trois numéros, car l'invasion allemande se produisit. Conformément aux ordres reçus, Bovesse se replie avec l'admi nistration provinciale au midi de la province, puis vers la France, et — 83 — on le nomme Haut commissaire belge dans le département de l'Hé rault, où il se prodigue en faveur des réfugiés. Rentré en Belgique avec ceux-ci, il est révoqué par l'autorité occupante et redevient avocat au barreau de Namur. A la Noël de 1941, arrêté par les Allemands sous le soupçon d'avoir dit du mal d'eux, il fut incarcéré jusqu'au 3 juillet 1942, à la prison de Saint-Gilles. Puis au cours de 1943, il servit d'otage comme moi sur uploads/Geographie/ le-guetteur-wallon-pdfdrive.pdf

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