164 SCÈNES D'UNE ÉPIPBANIJ;: MANT!S 2009: Alexandros Mantis, «The Asklepieion o
164 SCÈNES D'UNE ÉPIPBANIJ;: MANT!S 2009: Alexandros Mantis, «The Asklepieion of Athens», dans MIRO, SFAMENI ÜASPARRO & CALi 2009, p. 67-77. Dl! MELFJ 2007 : Milena Melfi, 1 santuari di Asclepio in Grecia 1, Rome, 2007. NAJDEN 2005: Fred Naiden, «Hiketai and Theôroi at Epidauros», dans 1 . ELSNER, lan RuTHERFORD (éds), Pilgrimage in Graeco-Roman and e。イセウ@ Christian Antiquity. Seeing the Gods, Oxford, 2005, p. 73-95. Y P APAEFTHIMIOU 2009a: Vanda Papaefthimiou, «Recent excavations at th Asklepieion of Athens», dans DE MIRO, SFAMENI GASPARRO & CALi 20Qge p. 79-89. , P APAEFTHYMIOU 2009b : Vanda Papaefthymiou, «Der Altar des Asklepieions von Athen »,dans TAE JENSEN, HINGE, ScHULTZ & WrcKKISER 2009, p. 68-89. RIETHMÜLLER 2005 : Jürgen W. Riethmüller, Asklepios. Heiligtümer und Kulte Heidelberg, 2005. ' RoEBUCK 1951 : Carl A. Roe buck, The Asklepieion and Lerna, Princeton, 1951. RosE 1886: Valentin Rose, Aristotelis qui ferebantur librorum Fragmenta Leipzig, 1886. 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Les dieux et les déesses antiques sont bien morts, et les musées ne contiennent que leurs cadavres de marbre. Marguerite Yourcenar, L'homme qui a aimé les Néréides, Nouvelles Orientales*. 1. ENTRE CORPS ET ESPACE Le côté sombre des Nymphes n'est pas inconnu à l'historien des reli- gions: Roger Caillois en premier, dans trois articles parus en 193 7 dans la Revue de l'Histoire des Religions, avait attiré l'attention sur l'aspect inquiétant de ces divinités, qui sont d'habitude considérées comme bien- veillantes et affables, proches des mortels'. Sous la plume de ce savant éclectique, les Nymphes métamorphosent leur image traditionnelle: dépouillées de leur apparence aimable, elles dévoilent leur dangerosité, leur appartenance aux «démons de midi», des êtres malveillants qui apparaissent à l'heure méridienne et personnifient le péril de la chaleur Nous remercions Daniel Barbu de nous avoir fait connaître ce texte, qui n'a pas seulement été une lecture agréable, mais aussi une précieuse source de réflexion. CAILLOIS 1937 a; CAILLOIS 1937 b (qui traite plus particulièrement des Nymphes); CAILLOIS 1937 C. 166 SCÈNES D'UNE ÉPIPHANIE et du soleil, particulièrement nui ible aux marins el aux 「・イァ・イ セ N@Entités féminines redoutables comme le dit nlre autre. Théocrite, qui n'hésit pas à les désigtler comme deinaP, elles incarnent un érotisme périllcliX.c qui renverse !es schéma sexuels habituels en reléguant l'h.ollllne at; rôle de proie facile et passive d'une féminité plurielle et agressive. C'c t le ruylhe d'Hyla , enlevé et englouti dans une sour e par les Nymphes amoureuses de lui, qui illustre au mieux la menace représentée par ces personnages à travers une histoire où se croisent les thèmes de la sexua- lité, du rapt et de la mort4• A cette connotation effrayante des Nymphes dans la pensée grecque appartient de plein droit, selon Roger Caillois, le phénomène de la nympholepsie, c'est à dire l'état de possession prophé- tique causé par ces divinités, qui sont censées frapper leurs «victimes» - exclusivement masculines - en provoquant un état de folie, de perte de contrôle sur leur discours et leur corps. Le savant français interprétait par ailleurs les symptômes qu'il croyait pouvoir ramener à la nympho- lepsie (genoux fléchis, langue liée, impossibilité de marcher) comme la transposition au niveau mythique du coup de chaleur, de l'insolation une hypothèse séduisante qui confirmait à ses yeux la nature 、セ@ «démons de midi» de ces divinités, mais qui représente actuellement un des résultats les plus largement dépassés de son travail. Ce côté malveil- lant et dangereux des Nymphes a d'ailleurs connu un succès durable: ces figures sombres seraient en fait à l'origine des Néréides du folklore grec moderne, fées capricieuses et méchantes, qui tombent amoureuses de mortels qu'elles enlèvent en les rendant fous, ou en causant leur mort, comme cela arrive dans le récit de Marguerite Yourcenar cité en épigraphe5• Après Roger Caillois, la nympholepsie ne devait longtemps rencon- trer que relativement peu d'attention: parmi les contributions les plus remarquables, celle de Philippe Borgeaud a permis de situer ce phéno- mène religieux dans un système cultuel et mythique complexe, où elle Pour une analyse de la méthodologie de Roger Caillois et sur 1 'utilisation de la catégorie de «démons» voir BoRGEAUD 2000. Théocrite XIII, 44. Pour l'histoire d'Hylas les loci classici sont Apollonius de Rhodes I, 1207-1239; Théocrite XIII; Argonautiques Orphiques 639-657. Sur le mythe d'Hylas en générale, voir SouRVINOu-INwooo 2005 (sur les Nymphes plus particulièrement p. 1 03-ll8); sur les rapports entre nympholepsie et nymphomanie, voir STEWART 1985. Sur les Néréides v. STEWART 1985 et BRACCINI 2012, p. 51-57. LA NYMPHOLEPSIE ENTRE POSSESSION ET PAYSAGE 167 •articule d'une façon dynamique avec d'autres formes de possessions, s otammenl celles causées par Je dieu Pan, inséparable compagnon セ」 ウ@ Nymphe dans le cadre d un panthéon qu'on pourrait définir «ru. ûque», celui de divinités qui habitent l'espace en dehors de la ville6. Selon cette interprétation, le dieu bouc d'un côté et le chœur de jeunes filles divines de l'autre, agissent selon deux modèles opposés et complémentaires: si dans le cas de Pan, c'est le dieu qui fait irruption soudainement et violemment parmi les mortels, en provoquant avec son apparition terrifiante un état de paralysie et aphasie, la possession par les Nymphes 。ー。セ。ゥエ@ plutôt, ウオイエセオエ@ .au ni_veau セ・@ la イセーイ←ウ・セエ。エゥッョ@ mythique, comme le resultat d'une d actwn seductnce, qm envoute les victimes, les enlève et les transporte au loin7• Selon cette interpréta- tion, il ne s'agit donc pas seulement de se focaliser sur les Nymphes, mais d'aborder plutôt la difficile tâche de comprendre les systèmes de relations religieuses dont elles font partie et à l'intérieur desquels elles agissent, ainsi que leurs modalités spécifiques d'actions. Un autre courant critique s'est par ailleurs concentré sur l'importance de l'aspect cultuel, plus précisément sur les témoignages archéolo- giques que les cultes institués par les nympholeptes ont laissés, notam- ment dans les grottes de Vari en Attique, de Pharsale en Thessalie, et de Kafizin à Chypre, sur lesquelles nous auront 1' occasion de revenir plus loin8• Dans un travail pionnier, Nicolas Himmelmann-Wildschütz s'est penché sur le cas du nympholepte Archédamos dans la grotte attique de Vari, en suggérant une sorte de divinisation de ce personnage après sa mort, motivée par son statut de possédé par les Nymphes9 • Une trentaine d'années plus tard, Walter Robert Connor, grâce à une étude très soignée de la même grotte, nous a permis de comprendre encore plus clairement comment les rapports entre le nympholepte et la société s'articulaient à travers le medium du culte, grâce à l'utilisation de catégories d'analyse ressortissant du domaine de l'anthropologie culturelle 10 • Plus récem- 6 BoRGEAUD 1979, p. 159-191. 7 La traduction de cet état d'enlèvement et stupeur est représentée sur le plan physique par l'apoplexie, cf. BoRGEAUD 1979, p. 177-189. 8 On trouvera aussi une excellente synthèse des différents cultes des Nymphes de la Grèce ancienne dans LARSON 2001, pour les cultes dans les grottes notamment p. 227-258. 9 HlMMELMANN-WlLDSCHÜTZ 1957. 1° CoNNOR 1988. 168 SCÈNES D'UNE ÉPIPBANI!: ment, la nouvelle publication de la grotte de Vari pnr ünthcr chorn, . H R · . io!l CL ans upprecht Goette pourrait ouvnr de nouvcU s pistes de rechercJ sur le nympholepte Archédamos grâce à une atlenti e réévaluation セ・@ la clu·onologie relative des témoignages du culte qui se s nt suc ←、セ@ e dans et e pace sacré tout en confirmant e::; ·entiellement les inluiti s précédentes 11 . ons Il faut par contre N」ッョセゥ、←Z・イ@ avec eaucoup de précaution le · résul- tats de la monographie tres recemment con acré à la nympholep ie . ' · d' p 1 · . Pa1 on one n 1ue ac 1e qu1 malgré 1 'appréctable tenta ti e de considé à la_ fois les ⦅ッ オイ 」セウ@ エゥエ ←Nイ。 セイ・ウ LN@épigraphiques el archéologiques ウ・ ュセ[@ redefimr ct clargu· la cal gon e même d nympholepsie bien au-deFt d ce que les ources a1 1tiques permettent en cher ·hanl à ramener c' phénomène religieux au thème mythologiqu el li tt6raire d 1 amo e d , ur entre une eesse et un mortel, un choix qui nous semble poser des diffi. cuités méthodologiques non négligeables1 2. La littérature critique a donc suivi deux fils rouges différents dans l'analyse du pbén mène de la nympholepsie: d'un côté elle a choisi uploads/Geographie/ fabiano-nympholepsie-entre-religione-t-paysage-scan-libre.pdf
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- Publié le Jan 22, 2021
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