Le Journal de l’Afrique N°10 Table de matière La vidéo du mois de mai Editorial

Le Journal de l’Afrique N°10 Table de matière La vidéo du mois de mai Editorial Génocide des Tutsi du Rwanda : à quand la vérité ? Par Raphaël Doridant Burkina Faso: «Cette transition n’est pas celle pour laquelle la popula- tion s’est battue» Par Jean-Baptiste Kaboré et Baba Miliki « Y-en-a marre » et « Balai-citoyen »: les nouveaux "Tirailleurs" de l'impérialisme en Afrique! Par Roland Fodé Diagne Les causes lointaines de la guerre au Mali Par Amadou Seydou Traoré Leçons bolivariennes pour l’Afrique Par Said Bouamama Brèves 2 Editorial : Au-delà du discours politique En octobre 2014, la jeunesse a d’abord secoué puis renversé une dictature françafricaine incarnée par Blaise Compaoré au Burkina-Faso. Le peuple burkinabè a été couvert de louanges pour avoir « décidé de prendre son destin en main ». Une organisation de la société civile dénommée Balai Citoyen est depuis lors sur orbite. Ses moindres gestes sont suivis et relayés par/dans les grands médias de toute la planète. Au-delà du discours politique, qu’est-ce qui a concrètement changé au « Pays des Hommes intègres » depuis la chute de Compaoré, au profit des masses populaires ? Pourquoi les grands médias qui fermaient leurs portes au président révolutionnaire et charismatique Thomas Sankara réservent-ils un traitement princier aux leaders du Balai Citoyen ? Pour qui roulent ces derniers ? Six mois, après la « révolution burkinabè », le Journal de l’Afrique (JDA) revient sur ce moment fort de l’histoire du pays et apporte des réponses à ces interrogations. Cette édition du JDA aborde bien d’autres sujets tels que : les élections présidentielles organisées fin avril au Togo, les origines lointaines et impérialistes de la guerre qui a ensanglanté le Mali en 2013… Elle propose surtout aux Etats africains de suivre les pas des pays d’Amérique latine (à travers l’ALBA) pour se libérer de l’impérialisme, condition sine qua non pour enclencher un véritable développement au service des citoyens et non à la solde de l’impérialisme tentaculaire. Carlos Sielenou et Olivier A. Ndenkop 3 La vidéo du mois « Ces gens-là qui meurent sur les plages, et je mesure mes mots, si c’était des blancs, la terre entière serait en train de trembler ! Mais là, ce sont des noirs et des arabes … » Invitée à l’émission « Ce soir ou jamais », édition du 24 avril 2015 sur France 2, l’écrivaine Fatou Diome a trouvé les mots justes pour dénoncer « l’hypocrisie » des Occidentaux sur l’immigration clandestine qui tue des milliers d’êtres humains chaque année. Voir la vidéo ici https://youtu.be/726mdxtfQHo 4 Brèves La Chine offre un stade olympique à la Côte-d'Ivoire Stade national de Chine Pour une bonne organisation de la Coupe d'Afrique des nations de football (Can) 2021, la Chine offrira à la Côte-d’Ivoire un stade olympique d'une capacité de 60 000. L’annonce a été faite le 22 avril 2015 par les autorités ivoiriennes. Cette infrastructure sportive « clé-en-main » sera construite sur 20 hectares dans la commune d'Anyama, au nord d'Abidjan à partir de 2016 et permettra d'accueillir des compétitions d'athlétisme, de football et de rugby. Une cité olympique sera également construite autour de ce joyau. Les entreprises chinoises sont très présentes en Côte-d’Ivoire, notamment dans la construction de barrage et des infrastructures routières. 5 Enfin des vols directs entre l’Afrique et le Japon ! Photo DR La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a annoncé fin avril 2015 le lancement d’une ligne directe entre son hub d’Addis-Abeba et Tokyo. Jusqu’ici, les passagers qui partaient de l’Afrique pour le Japon devraient transiter de pays en pays voire de continent en continent. « Avec cet unique service direct entre l’Afrique et le Japon, nos vols vers Narita donneront à nos clients les meilleures options de connectivité possibles», a déclaré Tewolde Gebremariam, PDG de la compagnie aérienne éthiopienne, cité par l’Agence Ecofin. La compagnie éthiopienne qui transporte 18 millions de passagers par an vient de signer un contrat avec Boeing pour l’acquisition de 20 avions 737 MAX8 pour un montant de de 2,1 milliards de dollars. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Togo : Faure Gnassingbe réélu dans la contestation « La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) constate que Faure Essozimna Gnassingbé est élu au titre des résultats provisoires, sous réserve de confirmation de ces 6 résultats par la Cour constitutionnelle". C’est en ces termes que Taffa Tabiou président de la Ceni a annoncé, en direct sur la chaîne de télévision nationale du Togo mardi 28 avril au soir, les résultats de la présidentielle du 25 avril dernier. En reconnaissant un taux d’abstention de 40%, la Ceni a indiqué que Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 a obtenu 58,75 % des suffrages contre 34,95% pour son principal rival Jean-Pierre Fabre. L’opposition crie au hold- up électoral en évoquant les « bourrages d’urnes ». Faure Gnassingbe est arrivé au pouvoir après la mort de son père qui a dirigé le pays de 1963 à 2005. …………………………………………………………………………………………………. Burkina-Faso : le nouveau code minier toujours attendu Photo DR Depuis deux mois, le Conseil national de transition reçoit des propositions en vue de concevoir la mouture finale du nouveau Code minier du Burkina-Faso. Les populations l’attendent depuis trois ans. Mais, le régime de Blaise Compaoré n’en avait pas fait une priorité. Le vendredi 24 avril dernier, la Coalition des organisations de la société civile intervenant dans le secteur minier a organisé une conférence publique sur le thème : « Quel code minier pour le développement du Burkina Faso ? ». Selon les acteurs de la société civile burkinabè, le code actuellement en vigueur est « trop favorable aux entreprises minières ». Ils s’organisent pour que le nouveau Code institue un « Fonds minier de développement local » chargé de financer les projets de développement directement profitables aux populations. …………………………………………………………………………………………………………………………….. 7 « Y en a marre » et « Balai-citoyen »: les nouveaux "Tirailleurs" de l'impérialisme en Afrique! Que cachent vraiment ces beaux slogans de "démocratie" et de "lutte contre les dictatures" scandés par certains acteurs de la « société civile » en Afrique ? L'exportation de la "démocratie" à travers les ONG ne rappelle-t-elle pas l'exportation de la "civilisation" qui fut l'un des principaux leitmotive de la conquête coloniale subie par les peuples de ce continent ? Par Roland Fodé Diagne Photo DR L'opinion démocratique, patriotique, panafricaine et anti-impérialiste sénégalaise a appris avec étonnement l'opération de mercenariat de Y en a marre du Sénégal et du Balai-Citoyen du Burkina Faso en République Démocratique du Congo (RDC). Les autorités du pays de Lumumba, Mulélé et Kabila ont expulsé les jeunes missionnaires ouest-africains en annonçant avoir saisi du "matériel, de l'argent et des armes destinés à déstabiliser la RDC" et "arrêté pour les juger leurs co-religionnaires congolais". Les jeunes "Tirailleurs" sénégalais et burkinabés prétendent agir pour la "démocratisation" de l'Afrique et "lutter" ainsi contre les "dictateurs" qui s'accrochent au pouvoir en traficotant les "institutions, les constitutions" pour "voler les élections". 8 Mais que cachent vraiment ces beaux slogans de "démocratie" et de "lutte contre les dictatures" ? L'exportation de la "démocratie" à travers les ONG ne rappelle-t-elle pas l'exportation de la "civilisation" qui fut l'un des principaux leitmotive de la conquête coloniale subie par les peuples ? Ces mercenaires d'aujourd'hui ne sont-ils pas de simples copies des missionnaires d'antan qui balisèrent la voie des "Tirailleurs" qui furent les troupes de choc commandées par les Faidherbe, les Galliéni, les Bugeaud pour tailler les immenses territoires qui constituèrent les empires coloniaux occidentaux? Y en a marre et Balai citoyen ne sont-ils pas des "tirailleurs" missionnaires compléments des troupes de choc armées impérialistes d'aujourd'hui que sont les Daesh et Boko Haram au service de la françafric, de l'eurafric et de l'usafric ? Avant Y en a marre et Balai citoyen, les "révolutions colorées" Roumanie, RDA, Serbie, Georgie, Ukraine, etc., ont été les bancs d'essai expérimentaux pour renverser les pouvoirs qualifiés de "dictatures" et y installer les nouvelles tyrannies "démocratiques" libérales bourgeoises soumises aux intérêts impérialistes. Cette stratégie a été récemment étendue aux révoltes populaires en Afrique du nord et au Moyen-Orient sous le nom de "printemps arabes". La question est toujours la même: comment dévoyer la colère du peuple contre les régimes dictatoriaux libéraux corrompus vers des pouvoirs "démocratiques" libéraux corrompus ? Ce schéma dont l'objectif est de préserver le contrôle de l'impérialisme sur le pays considéré intègre les fers aux feux utilisables pour empêcher la souveraineté nationale et populaire que sont les fanatiques religieux, les dictatures militaires qui partagent le programme unique libéral et la soumission aux diktats libéraux du FMI, de la Banque Mondiale et de l'OMC et l'implosion des Etats-Nations à l'instar de l'ex-Yougoslavie et du Soudan. Rappelons qu'à la Baule en 1990, sentant la montée des mouvements populaires en Afrique, Mitterrand avait donné le coup d'envoi des "Conférences nationales" en déclarant : "S'il y a contestation dans tel Etat particulier, eh bien ! Que les dirigeants de ces pays en débattent avec leurs citoyens. Lorsque je dis démocratie, lorsque je trace un chemin, lorsque je dis que c'est la seule façon de parvenir à un état d'équilibre au moment où uploads/Geographie/ le-journal-de-l-x27-afrique-n010.pdf

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