UNIVERSITÉ NATIONALE Ecole de Littérature et Sciences du Langage Compréhension

UNIVERSITÉ NATIONALE Ecole de Littérature et Sciences du Langage Compréhension et expression écrites IV COMMENT REDIGER UN EDITORIAL REUSSI ? 1 Gabriela Vargas Murillo, M.FLE. La rédaction de l’éditorial déclenche autour d’une idée centrale, voire d’un événement qualifié comme méritant d’être discuté et qui en constituera le titre. Les éléments péritextuels -titres, intertitres, rubriques, en d’autres termes topographie et typographie- possèdent 2 deux visées : celle de captation et celle d’information. Indispensables, bien sûr, l’actualité et l’impact –de plusieurs natures- cachés ou manifestes dans le thème. L’approche adoptée pour l’abordage du sujet poursuivra un objectif précis : critiquer, recommander, appuyer, faire l’éloge, dénoncer, comparer, etc. Avant d’entreprendre sa tâche, le rédacteur doit se poser des questions incontournables : qui ?, quoi ?, quand ?, où ?, comment ? Il devra se renseigner le plus amplement possible pour discerner quels problèmes pourrait poser cette idée centrale aux yeux du public. Au préalable, l’auteur dresse un panorama des faits et des détails pour appuyer son argument. Il recueillera des informations abondantes, fidèles, variées afin d’y arriver. Le lecteur devra être capable de distinguer les faits et les interprétations, grâce notamment aux arguments clairs et aux exemples appropriés, souvent appuyés sur les interventions de personnes clés par leur maitrise de la matière. L’intention de l’éditorial laisse ses récepteurs face à une argumentation leur provoquant de réfléchir à leur propre point de vue. Sa rédaction devra synthétiser la position du journal ou bien celle du rédacteur –il faudra être explicite sur ce point-. Comme vitrine d’opinion, l’usage de certaines formules devient nécessaire à la reconnaissance des positions énoncées. Faire souvent recours à l’ « on doxique » (cf. Nam-Seong Lee et sa thèse) et aux « collectifs » en constituent des exemples : le premier est la représentation de la rumeur publique, le deuxième la légitimation d’une position supposée être aussi partagée par autrui. Employer des expressions 1 Pour en savoir plus : http://www.commentfaiton.com/fiche/voir/12840/comment-rediger-un-editorial http://www.snn-rdr.ca/rdr/nr_writingeditorials.html http://semen.revues.org/2610 http://es.scribd.com/doc/7122090/Informe-Escrito-Los-Editoriales-Periodisticos-41B 2 Thierry Herman et Nicole Jufer. L'éditorial, « vitrine idéologique du journal » ? In Semen 13-2001. (http://semen.revues.org/2610) « autoritaires » en est une autre stratégie : « il faut », le verbe « devoir » ou encore un conditionnel pour nuancer l’exigence d’action de la part des dirigeants. Ces formules contribueront à conformer une certaine « suggestion » voire « ordre » qui leur est adressée. « L'usage des pronoms NOUS ou ON … est fréquent …témoigne d'une volonté de l'éditorialiste de créer une communauté réelle ou fictive à laquelle le lecteur peut (ou doit) se sentir intégré. L'existence de ce NOUS inclusif ou identitaire est fortement liée à la notion première d'opinion publique, qui concerne initialement la nation et son fonctionnement démocratique permettant aux citoyens d'exprimer leur opinion ».3 En outre, un bon éditorial n’est pas un sermon. Le titre, suggestif, essaie de capturer l’attention du public, mais l’amorce la retient jusqu’à la fin. Il s’agit d’attirer l’attention des lecteurs sur la situation tout en les incitant à former leurs propres opinions sur le sujet sans pourtant dépasser 2000 signes. Le paragraphe final devient vital pour atteindre l’objectif de l’éditorial en tant que lieu d’opinion par excellence : il synthétise la position de l’auteur et peut servir comme récapitulation des arguments énoncés. L’idée centrale est reprise pour conclure de manière frappante et fermer de façon magistrale l’ensemble. A partir d’ici, les outils et les techniques de l’éditorial vous appartiennent. Faites- en un bon atout de votre expression écrite. A vous ! Lisez l’éditorial suivant et repérez les éléments constituants. Signalez-les. Confrontez ensuite votre réponse et le corrigé. 3 Thierry Herman et Nicole Jufer. L'éditorial, « vitrine idéologique du journal » ? In Semen 13-2001. (http://semen.revues.org/2610) Immigration : le bon exemple américain 4 LE MONDE | 29.01.2013 à 12h22 • Mis à jour le 29.01.2013 à 14h26 Une semaine après son discours d'"inauguration", marqué à gauche, Barack Obama devait prononcer, mardi 29 janvier, une allocution relançant une promesse jamais réalisée pendant son premier mandat : la réforme des lois sur l'immigration. Son ambition ? Permettre la régularisation des sans-papiers, dont le nombre est estimé à quelque 11 millions. Mais la nouveauté n'est pas là : elle réside dans la spectaculaire volte-face des républicains sur une question qui, parmi d'autres, a coûté la victoire à leur candidat en novembre 2012, en lui aliénant le vote "latino". Pour séduire la droite de son parti, Mitt Romney refusait d'envisager une amnistie et promettait de rendre la vie impossible aux illégaux. Quatre sénateurs républicains, dont l'ancien présidentiable John McCain, viennent de signer, avec quatre de leurs collègues démocrates, un projet de réforme global traçant un chemin vers la régularisation des sans- papiers, voire leur naturalisation. Pareille perspective serait conditionnée à une sécurisation totale des frontières, à la mise en place d'un contrôle systématique des entrées et sorties, et même des embauches. Pour les étudiants enfants de sans-papiers, les travailleurs agricoles et les hauts diplômés, les procédures seraient accélérées. Le donnant-donnant – sécurisation contre régularisation – est probablement irréaliste. Tout comme l'idée de rendre étanches 3 000 kilomètres de frontières désertiques. Dans son propre projet, Barack Obama ne devrait d'ailleurs pas retenir cette conditionnalité. Et il est tout sauf certain que le président parvienne aisément à faire adopter un tel texte par la Chambre des représentants : dominée par les plus radicaux des républicains, l'idée de régularisation massive des sans-papiers y fait souvent figure d'épouvantail. Il reste que la nouvelle position des sénateurs républicains mérite d'être saluée. Sur le fond, elle représente un tournant pragmatique, conforme à l'opinion modérée de la majorité des Américains sur ce sujet si fortement lié à leur identité. Sur le plan politique, elle constitue un défi au Tea Party. Après le compromis accepté, en décembre, sur le plafond de la dette, c'est un nouveau signe du recentrage du Parti républicain. La France n'est pas les Etats-Unis. Même si l'Hexagone a longtemps joué un rôle comparable, en Europe, de terre de refuge et d'espoir pour les migrants. Mais le tournant réaliste des républicains devrait faire réfléchir les responsables politiques français. "Tout le monde s'accorde à dire qu'il n'est pas bon que ces gens se cachent dans l'ombre", a déclaré le sénateur républicain McCain. "Nous avons profité trop longtemps de gens pour tondre nos pelouses, (...) et même garder nos enfants, sans leur accorder le moindre des avantages qui font que ce pays est formidable." Pareil langage a peu de chances d'être entendu en France, où la crise et le chômage ont renforcé l'hostilité à l'égard des immigrés. Et fait oublier qu'une vraie politique d'immigration ne devrait pas être seulement considérée comme un fardeau politique et social, mais comme une exigence pour l'avenir et un atout pour le dynamisme d'un pays. 4 http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/29/immigration-le-bon-exemple-americain_1823910_3232.html uploads/Geographie/ leditorial.pdf

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