LEFEBVRE, Habiter : le droit à la ville - Interrogation sur la façon d’habiter-
LEFEBVRE, Habiter : le droit à la ville - Interrogation sur la façon d’habiter-dans-la-ville et défend l’utopie de la société urbaine, dans laquelle tous les citoyens partagent équitablement la ville. Du rural à la ville - Il cherche à comprendre les manifestations du pouvoir et de la domination du capital dans la vie quotidienne et dans son espace. L’élaboration de l’espace dans laquelle se construit la vie humaine, soit à la campagne, soit dans la ville, est le résultats d’interactions multiples entre le plan sociale et la pratique des habitants. L’utopie est alors le meilleur espace possible, comme œuvre commune que tous les citoyens aménagent en vue de ‘églité et du bien-être de tous. La ville est le centre de la campagne périphérique. L’ « urbain » est la société où la ville et la campagne sont interdépendantes. L’être citadin - Le lieu de la demeure est toujours dans la ville, ou en rapport avec la ville. L’homme est essentiellement membre d’une communauté civile, contrairement à HEIDEGGER ou BACHELARD qui le considèrent comme être solitaire. L’importance de la ville chez L. est comparable à celle de l’espace public chez ARENDT. Par caricature, on peut dire qu’on habite dans l’espace privé, qu’on fabrique dans un atelier privé ou social, et qu’on agit dans l’espace public chez ARENDT (3 modes de la vie qui ne se croisent pas vraiment). Pour ARENDT ? la ville est une grande œuvre artificielle, contrairement à la cité. L. considère que la ville comme œuvre est le produit de l’action. Il s’oppose à la distinction de la ville et de l’espace public, et à la hiérarchisation de l’action et de l’œuvre. La ville est autant l’espace vécu, où l’on passe la moitié de sa vie, que la demeure. La ville est le l’espace réel où tout ce qui fait l’héritage de la société urbaine se concentre. L’essence de a ville est l’accessibilité a tout ce qui a enrichi l’humanité. « Œuvre elle-même, elle est le lieu où se produisent des œuvres diverses. » La politique, comme action qui met en rapport les hommes, ne peut être indifférente à la production et reproduction de la ville, l’espace vécu de tous. La fin de la ville ? - ENGELS considère que la ville est le moyen de domination de l’économie, par la concentration des fonctions économiques et des lieux de production, permettant la hiérarchisation sociale. Afin de régler le monopole de la ville, il préconise la dispersion de l’industrie dans la campagne. Mais deux erreurs graves pour L. : considérer la fonction de la ville comme lieu de fabrication de la production en négligeant la porté symbolique de la ville pour des êtres faits pour vivre en communauté (pour L. Œuvre commune dont les habitants jouissent par nécessité et volontairement). L. met l’accent sur les valeurs sociales, plutôt qu’économiques, de la ville, des valeurs à partager par tous les habitants. Pour lui, les problèmes actuels de la ville moderne ne peuvent pas être résolus par sa dissolution mais par la construction d’une société urbaine où chacun puisse jouir librement du droit à la ville. La fin de la ville désigne, chez lui, non pas sa dispersion mais le seuil de la société urbaine, qui dépasse l’ooposition ville/campagne. L’herméneutique de la ville - La sémiologie de la ville : Une telle ville de la jouissance et de l’utilisable est peut-être utopique mais n’est pas fictionnelle ou surréelle. Passage d’une philosophie à une herméneutique de la ville. Il tente de « déchiffrer », de lire la ville. Pour L., l’espace n’est pas une donnée a priori comme chez Kant ou une forme purement mathématique éliminant le temps vécu et historique. La société humaine est le sujet de la production de l’espace : la ville n’est pas un produit comme un autre, c’est le texte magistral où s’inscirvent les divers sens de la société urbaine. La ville réfère à un champ sémantique, c’est un « texte social ». Mais uneanalyse sémiologique de la ville enfermerait le locuteur quotidient dans la super- structure de la communication urbaine. Les sujets urbains d’aujourd’hui sont incapable de réfléchir sur leurs pratiques, ils reproduisent signes et significations pour les vendre ou les consommer. Dès lors il est impossible de mener une révolution urbaine qui transforme le système actuel. Il y a aussi plusieurs systèmes, et plusieurs niveaux de systèmes, de signes( le système de signes marchands interfèrent avec le système de signes culturels par exemple). Par l’interprétation des singaux urbains, l’habitant devient « homme social », accède à une compréhension de soi. - Les symboles de la ville, idéologiques ou utopiques ? : Le symbole est épuisable chez L. Le symbole urbain est lié à l’identité urbaine des citoyens. Après la révolution indsutrielle, l’idéologie de la société urbaine a changé toute la morphologie de la ville au nom de « l’urbanisme ». C’est une des meilleures armes stratégiques du capitalisme pour augmenter les valeurs d’échange des biens par la distinction entre centre-ville et banlieue (Le centre devient non utilisable, sauf pour ceux qui peuvent payer des loyers extrêment chers : magasins de luxe et banques plutôt qu’écoles ...). Le centre n’est plus espace public mais « espace de consommation ». L’urbanisme favorise la distinction et la discrimination sur grande échelle, créant des espaces homologues ou analogues faisant simplement circuler les signaux capitalistes, déterminés par le « symbolisme » dogmatique. - Isotopie, hétérotopie et utopie : isotopie, homoégénéité des espaces que l’urbanisme a produits et aménagés avec les signes qui reçoivent uniformément leur sens de l’économie capitaliste. L’hétérotopie est le lieu dont on croit qu’il est dans la société urbaine mais est, en réalité, exclu de celle-ci (Ville satellité « gâtée, abîmée, frustre ». Leurs habitants n’ont pas vraiment le droit d’user de sa richesse. L’utopie est la fin de la révolution urbaine. - Enchevêtrement de l’architecture et de la narrativité : l’herméneutique de Ricoeur est l’interprétation du soi qui élabore son identité en rapport avec les identités des autres à travers le langage (écrit, conversation, lecture). Ainsi, le temps raconté et l’espace construit son créés par les êtres humains, qui ne sont pas isolés mais communautaires. D’où la possibilité dune herméneutique de l’espace, chez Ricoeur, par laquelle les habitants peuvent accéder à l’interprétation de soi grâce à leur co-habitat. Il applique à l’architecutre les trois étapes de la mimesis : préfiguration (nul ne vit à l’état naturel, le nouveau-né est accueili dans une habitation. Le site construit, om ont habité les êtres humains avant de construire un autre site, est une préfiguration de l’architecture.) , configuration, refiguration (possibilité de lire et relire nos lieux de vie à partir de notre manière d’habiter). Construire est donc une œuvre intermédiaire entre l’ancienne façon d’habiter et la nouvelle, et non une œuvre terminale. Ainsi, la narrativité d’une œuvre architecturale dépend de la qualité de création de l’architecte. A la différence de la lecture et de l’écriture qui sont des actions solitaifres, la construction nous confronte toujours au voisinage. Double position de l’habitant en tant que lecteur et auteur lui conférant plus directement une responsabilité politique que la position solitaire du lecteur littéraire. uploads/Geographie/ lefebvre-habiter-le-droit-a-la-ville.pdf
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- Publié le Jan 06, 2023
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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