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1 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation BREVET DES COLLEGES Série : GENERAL Épreuve : FRANÇAIS Session 2015 Durée de l’épreuve : 3H15 Coefficient : 2 PROPOSITION DE CORRIGÉ 2 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation PREMIERE PARTIE QUESTIONS 1) Deux lieux sont distingués. En vous appuyant sur des éléments précis du texte, vous montrerez ce qui les oppose. (/2) Deux lieux sont en effet distingués : la mémoire et la réalité. La mémoire est le lieu où le narrateur se réfugie pour fuir sa condition présente, où il est perdu dans le désert (« je n’étais rien qu’un monde égaré entre du sable et des étoiles », l. 2), un monde froid où il se sent vulnérable (« ici, je ne possédais plus rien au monde », l. 1) ; la mémoire est pour lui un refuge, par le réconfort presque magique que lui offre sa maison d’enfance (« une vieille maison que j’aimais », l. 11) dans ses souvenirs (« enchantements de ma mémoire », l. 9). 2) « Il était un parc » (l. 10) A – Quelle remarque pouvez-vous faire sur cette construction grammaticale ? (/1) C’est une construction impersonnelle : « il » est un sujet grammatical mais ne désigne aucune réalité ; « un parc » est le sujet réel. B- A quel genre narratif vous fait-elle penser ? (/1) Cette construction grammaticale rappelle celle, initiale, des contes : « il était une fois ». 3) Montrez, en vous appuyant sur des souvenirs précis des lignes 10 à 21, que l’évocation des souvenirs ravive les sensations du narrateur. (/2) L’évocation des souvenirs ravive les sensations du narrateur : en se souvenant d’où il vient, il se retrouve (« je m’orientais », l. 14) et retrouve en même temps les sensations oubliées – olfactives : « plein du souvenir de ses odeurs » (l. 15) ; tactiles : « plein de la fraîcheur de ses vestibules » ( l. 16) ; auditives : « chant des grenouilles » ( l. 17), « plein des voix qui l’avaient animée » (l. 16), ce dernier exemple l’ouvrant au sentiment réconfortant de l’enfant entouré d’amour qu’il a été. 4) « enchantements de ma mémoire » (l. 9) a-Comment le nom « enchantement » est-il formé ? (/0,5) EN/CHANT/EMENT : on y reconnaît, autour du radical « chant » qui vient du verbe « chanter », un préfixe « en », et un suffixe « ement » qui donne au mot sa nature de nom commun. b-Quel(s) sens donnez-vous à ce mot ? (/1) 3 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation Le mot « enchantement » fait référence au plaisir (être enchanté), mais aussi au charme magique. Ici, il s’agit des deux à la fois : le plaisir du souvenir réconfortant, et la magie que permet la mémoire. 5) « J’avais besoin…moi-même » Quels sont les « mille repères » dont il s’agit ? (/1,5) Les repères sont aussi bien de l’ordre de l’odorat (« odeurs », l. 15), du toucher (« fraîcheur », l. 16), de l’ouïe (« voix », l. 16) : tout un monde revit en lui, par la magie de l’évocation, et cela lui permet de se retrouver lui-même (« je m’orientais » l. 14, « me reconnaître moi-même » l. 18) et d’avoir l’impression de ne pas être perdu comme il l’est géographiquement. S’il parle de « mille repères » (l. 18), c’est que, contrastant avec l’absence totale du moindre repère géographique auquel se référer, ces premiers jalons mémoriels lui ouvrent le chemin de plein d’autres souvenirs enfouis, comme l’ont découvert avant lui Châteaubriand avec le chant de la grive dans les bois ou Marcel Proust à qui le goût de la madeleine trempée dans du thé laisse apparaître « l’édifice immense du souvenir » (A la Recherche du temps perdu - Combray). 6) Selon vous, pourquoi les songes sont-ils comparés à « des eaux de source » ? (/2) La comparaison des « songes » avec « des eaux de source » s’impose car comme les sources sortent de la terre, les songes surgissent du fond de l’enfance où ils étaient enfouis. En outre, l’image de la « source » est celle d’une origine : il s’agit bien ici d’un retour aux sources… 7) Comment comprenez-vous que le texte puisse se terminer sur le mot « neige » ? Appuyez votre réponse sur l’ensemble du texte. (/2) La neige représente une étendue vierge, comme le désert où il se trouve ; il y a donc une identité possible entre les deux qui permet un point de comparaison. Cette étendue vierge pourrait laisser la place à des divagations morbides, mais elles sont évitées par le recours aux souvenirs heureux qui la peuplent aussitôt (« sentiment d’une présence, d’une amitié très proche » l. 7). Cependant, la neige du souvenir est surtout mise en opposition avec le désert de la réalité, c’est un contraste nécessaire : le froid de la neige s’oppose au chaud du désert qu’il veut oublier, et paradoxalement cette neige est évocatrice de la chaleur de l’enfance souvenue et des draps propres qui, dans « les grandes armoires solennelles de la maison » (l. 25) disent tout du confort et de l’attention maternelle à l’homme, « mortel égaré » ( l. 2) dans la froide inhumanité du désert. 8) Trouvez-vous que ce texte procure une émotion poétique ? Justifiez votre réponse à l’aide d’exemples précis. (/2) Ce texte procure une émotion car le narrateur convoque son enfance avec une ferveur désespérée : il se raccroche littéralement à des souvenirs heureux pour ne pas sombrer dans le désespoir, et on ressent pour lui de la compassion. En outre, ce recours à la chaleur de l’enfance fonctionne, et par catharsis on en est heureux pour lui, il y a comme un partage d’humanité, une compréhension. Car ce qui rend l’émotion poétique, c’est d’abord qu’elle appelle une émotion semblable en chacun de nous : celle de l’enfance ou du bonheur des souvenirs qui réconfortent, 4 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation c’est une émotion humaine. Mais ensuite et surtout, son style est poétique : il fait référence à la nature (« sapins noirs et tilleuls » l. 10), utilise des oppositions (désert/neige) qui sont belles et stimulent l’imagination, le rythme ternaire issu de la rhétorique donne une pulsation centrale au texte (« plein du souvenir…/plein de la fraîcheur… /plein des voix… » l. 15 et 16), plusieurs sensations sont convoquées (odeur, toucher, ouïe), le vocabulaire est soutenu et précis (« vestibules » l. 16), et finalement cette relecture du monde ouvre à une réflexion et une prise de conscience personnelle (« trouver un sens à ce silence fait de mille silences » l. 20) qui sont la finalité de toute poésie. REECRITURE (/4) Récrivez ces deux phrases en remplaçant « je » par « nous » et en procédant à tous les changements nécessaires. « Je n’étais rien qu’un mortel égaré entre du sable et des étoiles, conscient de la seule douceur de respirer… Et cependant, je me découvris plein de songes. » Nous n’étions rien que des mortels égarés entre du sable et des étoiles, conscients de la seule douceur de respirer… Et cependant, nous nous découvrîmes pleins de songes. DICTEE (/6) Il n’y avait rien d’autre sur la terre, rien, ni personne. Ils étaient nés du désert, aucun autre chemin ne pouvait les conduire. Ils ne disaient rien. Ils ne voulaient rien. Le vent passait sur eux, à travers eux, comme s’il n’y avait personne sur les dunes. Ils marchaient depuis la première aube, sans s’arrêter, la fatigue et la soif les enveloppaient comme une gangue. La sécheresse avait durci leurs lèvres et leur langue. La faim les rongeait. Ils n’auraient pas pu parler. Ils étaient devenus, depuis si longtemps, muets comme le désert, pleins de lumière quand le soleil brûle au centre du ciel vide. Extrait de Désert, de JMG Le Clézio. 5 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation DEUXIEME PARTIE REDACTION (/15) Sujet 1 : Ses souvenirs ont redonné courage au narrateur : que décide-t-il de faire ? Racontez la suite du texte. Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes). Il s’agit d’une suite de texte. Certains critères sont donc à respecter : - garder le point de vue du texte : 1ère personne du singulier ; - rester dans le même système de temps : imparfait/passé simple ; - conserver ce qui caractérise le texte : une expression des sensations et des sentiments personnels ; - maintenir le même niveau de langage : soutenu ; - poursuivre la spécificité du texte, dans la mesure du possible : une expression relativement poétique, faite d’images et de rythmes évocateurs. Quant au fond, une narration est attendue, mais rien n’empêche de montrer ses talents en description, ou sa capacité à varier les discours uploads/Geographie/ brevet-francais-pdf.pdf

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