Project Gutenberg's Les chasseurs de chevelures, by Captain Mayne-Reid This eBo

Project Gutenberg's Les chasseurs de chevelures, by Captain Mayne-Reid This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net Title: Les chasseurs de chevelures Author: Captain Mayne-Reid Release Date: January 11, 2004 [EBook #10682] Language: French Character set encoding: ISO Latin-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES CHASSEURS DE CHEVELURES *** Produced by Renald Levesque and PG Distributed Proofreaders LES CHASSEURS DE CHEVELURES PAR LE CAPITAINE MAYNE-REID Traduit de l'anglais par: ALLYRE BUREAU INTRODUCTION LES SOLITUDES DE L'OUEST. D roulez la mappemonde, et jetez les yeux sur le grand continent de  l'Am rique du Nord. Au del de l'Ouest sauvage, plus loin vers le   couchant, portez vos yeux: franchissez les m ridiens; n'arr tez vos   regards que quand ils auront atteint la r gion o les fleuves aurif res    prennent leur source au milieu des pics couverts de neiges ternelles.  Arr tez-les l . Devant vous se d ploie un pays dont l'aspect est vierge de    tout contact des mains de l'homme, une terre portant encore l'empreinte du moule du Cr ateur comme le premier jour de la cr ation; une r gion dont    tous les objets sont marqu s l'image de Dieu. Son esprit, que tout   environne, vit dans la silencieuse grandeur des montagnes, et parle dans le mugissement des fleuves. C'est un pays o tout respire le roman, et qui  offre de riches r alit s l'esprit d'aventure. Suivez-moi en imagination,    travers des sc nes imposantes d'une beaut terrible, d'une sublimit     sauvage. Je m'arr te dans une plaine ouverte. Je me tourne vers le nord, vers le  sud, vers l'est et vers l'ouest; et, de tous c t s, j'aper ois le cercle    bleu du ciel qui m'environne. Ni roc, ni arbre ne vient rompre la ligne de l'horizon. De quoi est couverte cette vaste tendue? d'arbres? non; d'eau?  non; d'herbe? non; elle est couverte de fleurs! Aussi loin que mon oeil peut s' tendre, il aper oit des fleurs, toujours des fleurs, encore des   fleurs! C'est comme une carte colori e, une peinture brillante, maill e    de toutes les fleurs du prisme. L -bas, le jaune d'or; c'est l'_h lianthe_   qui tourne son disque-cadran vers le soleil. A c t l' carlate; c'est la    _mauve_ qui l ve sa rouge banni re. Ici, c'est un parterre de la    _monarda_ pourpre; l , c'est l'euphorbe talant ses feuilles d'argent;   plus loin, les fleurs clatantes de l'_asclepia_ font pr dominer l'orang ;    plus loin encore, les yeux s' garent sur les fleurs roses du _cl om _. La    brise les agite. Des millions de corolles font flotter leurs tendards  clatants. Les longues tiges des h lianthes se courbent et se rel vent en    longues ondulations, comme les vagues d'une mer dor e.  Ce n'est pas tout. L'air est plein de senteurs douces comme les parfums de l'Arabie et de l'Inde. Des myriades d'insectes agitent leurs ailes charmantes, semblables des fleurs. Les oiseaux-mouches voltigent  alentour, brillants comme des rayons gar s du soleil, ou, se tenant en   quilibre par l'agitation rapide de leurs ailes, boivent le nectar au fond  des corolles; et l'abeille sauvage, les aisselles charg es, grimpe le long  des pistils mielleux, ou s' lance vers sa ruche lointaine avec un murmure  joyeux. Qui a plant ces fleurs? qui les a m lang es dans ces riches    parterres? La nature. C'est sa plus belle parure, plus harmonieuse dans ses nuances que les charpes de cachemire. Cette contr e, c'est la   _mauvaise prairie_. Elle est mal nomm e: c'est le JARDIN DE DIEU.  La sc ne change. Je suis, comme auparavant, dans une plaine environn e   d'un horizon dont aucun obstacle ne brise le cercle. Qu'ai-je devant les yeux? des fleurs? Non; pas une seule fleur ne se montre, et l'on ne voit qu'une vaste tendue de verdure vivante. Du nord au sud, de l'est   l'ouest, s' tend l'herbe de la prairie, verte comme l' meraude, et unie   comme la surface d'un lac endormi. Le vent rase la plaine, agitant l'herbe soyeuse; tout est en mouvement, et les taches d'ombre et de lumi re qui  courent sur la verdure ressemblent aux nuages pommel s fuyant devant le  soleil d' t . Aucun obstacle n'arr te le regard qui rencontre par hasard    la forme sombre et h riss e d'un buffalo, ou la silhouette d li e d'une     antilope; parfois il suit au loin le galop rapide d'un cheval sauvage blanc comme la neige. Cette contr e est la bonne prairie, l'in puisable   p turage du bison.  La sc ne change. Le terrain n'est plus uni, mais il est toujours verdoyant  et sans arbres. La surface affecte une s rie d'ondulations parall les,   s'enflant et l en douces collines arrondies. Elle est couverte d'un   doux tapis de brillante verdure. Ces ondulations rappellent celles de l'Oc an apr s une grande temp te, lorsque les frises d' cume ont disparu     des flots et que les grandes vagues s'apaisent. Il semble que ce soient des vagues de cette esp ce qui, par un ordre souverain, se sont tout   coup fix es et transform es en terre. C'est la _prairie ondul e_.    La sc ne change encore. Je suis entour de verdure et de fleurs; mais la   vue est bris e par des massifs et des bosquets, de bois taillis. Le  feuillage est vari , ses teintes sont vives et ses contours sont doux et  gracieux. A mesure que j'avance, de nouveaux aspects s'ouvrent mes yeux;  des vues pittoresques et semblables celles des plus beaux parcs. Des  bandes de buffalos, des troupeaux d'antilopes et des hordes de chevaux sauvages, se m lent dans le lointain. Des dindons courent dans le taillis,  et des faisans s'envolent avec bruit des bords du sentier. O sont les  propri taires de ces terres, de ces champs, de ces troupeaux et de ces  faisanderies? O sont les maisons, les palais desquels d pendent ces parcs   seigneuriaux? Mes yeux se portent en avant, je m'attends voir les  tourelles de quelque grande habitation percer au-dessus des bosquets. Mais non. A des centaines de milles alentour, pas une chemin e n'envoie sa  fum e au ciel. Malgr son aspect cultiv , cette r gion n'est foul e que      par le mocassin du chasseur ou de son ennemi, l'Indien rouge. Ce sont les MOTTES, les les de la prairie semblable une mer. Je suis dans une for t    profonde. Il est nuit, et le feu illumine de reflets rouges tous les objets qui entourent notre bivouac. Des troncs gigantesques, press s les  uns contre les autres, nous entourent; d' normes branches, comme les bras  gris d'un g ant, s' tendent dans toutes les directions. Je remarque leur   corce; elle est crevass e et se dess che en larges cailles qui pendent     au dehors. Des parasites, semblables de longs serpents, s'enroulent  d'arbre en arbre, treignant leurs troncs comme s'ils voulaient les  touffer. Les feuilles ont disparu, s ch es et tomb es; mais la mousse     blanche d'Espagne couvre les branches de ses festons et pend tristement comme les draperies d'un lit fun bre. Des troncs abattus de plusieurs  yards de diam tre, et demi pourris, gisent sur le sol. Aux extr mit s     s'ouvrent de vastes cavit s o le porc- pic et l'opossum ont cherch un     refuge contre le froid. Mes camarades, envelopp s dans leurs couvertures  et couch s sur des feuilles mortes, sont plong s dans le sommeil. Ils sont   tendus les pieds vers le feu et la t te sur le si ge de leurs selles.    Les chevaux, r unis autour d'un arbre et attach s ses plus hautes    branches, semblent aussi dormir. Je suis veill et je pr te l'oreille. Le    vent, qui s'est lev , siffle travers les arbres, et agite les longues    floques blanches de la mousse: il fait entendre une m lodie suave et  m lancolique. Il y a uploads/Geographie/ les-chasseurs-de-chevelures-by-reid-mayne-1818-1883.pdf

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