Marguerite de Navarre Le Miroir de l'ame pecheresse – an electronic transcripti
Marguerite de Navarre Le Miroir de l'ame pecheresse – an electronic transcription – http://erc.lib.umn.edu/dynaweb/french http://erc.lib.umn.edu/dynaweb/french/NavaMirr/@Generic__BookView;lang=ro Transcribed and encoded by Mary Skemp Edited by Miranda Beaven Remnek TEI formatted filesize 73 kbytes Electronic Text Research Center, University of Minnesota, Minneapolis, MN, 1998. (c)1998, The Trustees of the University of Minnesota. The University of Minnesota makes a claim of copyright only to original contributions made by the Early Modern French Women Writers Project participants and other members of the university community. The University of Minnesota makes no claim of copyright to the original text. Permission is granted to download, transmit, or otherwise reproduce, distribute, or display the contributions to this work for non-profit educational purposes, provided that this header is included in its entirety. For inquiries about commercial uses, please contact: Electronic Text Research Center Wilson Library, Room 179 University of Minnesota Minneapolis, MN 55455 United States of America e-mail: m-remn@tc.umn.edu URL: http://www.lib.umn.edu/erc/frenwom.htm Prepared by The Early Modern French Women Writers Project Miranda Beaven Remnek, Project Director Our text is based on the 1873 edition of Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, edited by Félix Faure. (Librairie des Bibliophiles, Paris, 1873, tome 1, pp. 13-68.) The print copy consulted is from the University of Minnesota Libraries. Call number: 842 M38 OM. Marguerite de France, par la grace de DIEU Royne de Navarre, au lecteur. Si vous lisez ceste oeuvre toute entiere, Arrestez vous, sans plus, à la matiere, En excusant la rhythme et le langage, Voyant que cest d'une femme l'ouvrage, Qui n'a en soy science, ne sçavoir, Fors un desir, que chacun puisse voir Que fait le don de DIEU le Createur, 1 Quand il luy plaist justifier un coeur : Quel est le coeur d'un homme, quant à soy, Avant qu'il ayt receu le don de Foy, Par lequel seul l'homme a la congnoissance De la Bonté, Sapience et Puissance. Et aussi tost qu'il congnoit Verité, Son coeur est plein d'Amour et Charité Ainsi bruslant, perd toute vaine crainte, Et fermement espere en DIEU sans feinte. Ainsi le don que liberalement Le Createur donne au commencement N'ha nul repos, qu'il n'ayt dëifié Celuy qui s'est par Foy en DIEU fié. O l'heureux don, qui fait l'homme DIEU estre, Pseau. 81 Et posseder son tant desirable Estre. Helas ! jamais nul ne le peult entendre, Si par ce don n'a pleu a DIEU le prendre. Et grand'raison ha celuy d'en douter, Si DIEU au coeur ne luy a fait gouster. Mais vous, Lecteurs de bonne conscience, Je vous requiers, prenez la patience Lire du tout ceste oeuvre qui n'est rien, Et n'en prenez seulement que le bien. Mais priez DIEU, plein de bonté naïve, Qu'en vostre coeur il plante la Foy vive. Le Miroir de l'ame pecheresse Seigneur DIEU crée en moy coeur net. Pseau. 50. Où est l'Enfer remply entierement De tout malheur, travail, peine et tourment? Où est le puitz de malediction, D'où sans fin sort desesperation? Est il de mal nul sy profond abysme Qui suffisant fust pour punir la disme De mes pechés, qui sont en sy grand nombre Qu'infinité rend sy obscure l'ombre Que les compter ne bien voir je ne puys? Car trop avant avecques eux je suis. Et qui pis est, je n'ay pas la puissance D'avoir d'un seul, au vray, la congnoissance. Bien sens en moy que j'en ay la racine, Et au dehors ne voy effect ne signe, 2 Qui ne soit tout branche, fleur, fueille et fruit, Que tout autour de moy elle produit. Si je cuyde regarder pour le mieux, Me vient fermer une branche les yeux ; Tombe en ma bouche, alors que veux parler, Le fruit par trop amer à avaller. Si pour ouyr mon esperit s'esveille, Fueilles à tas entrent en mon oreille ; Aussi mon nez est tout bousché de fleurs. Voila comment en peine, criz et pleurs, En terre gist sans clarté ne lumiere Ma chetive ame, esclave et prisonniere, Les piedz liez par sa concupiscence, Et les deux bras par son acoustumance. En moy ne gist le povoir du remede, Force je n'ay pour bien crier à l'aide. Bref, à jamais, à ce que je peux voir, Espoir aucun de fin ne dois avoir ; Jean 1. Mais sa grace, que ne puys meriter, Qui peult de mort chacun resusciter, Par sa clarté ma tenebre illumine ; Et sa vertu, qui ma faulte examine, Rompant du tout le voile d'ignorance, Me donne au vray bien clere intelligence Que c'est de moy, et qui en moy demeure, Et où je suis, et pourquoy je labeure Qui est celuy, lequel j'ay offensé, Auquel sy peu de servir j'ay pensé. Parquoy il fault que mon orgueil r'abaisse, Et qu'humblement en plorant je confesse Que, quant a moy, je suis trop moins que riens : Job. 10 et Gene. 8. Avant la vie boue, et apres fiens ; Un corps remply de toute promptitude A faire mal, sans vouloir autre estude ; Subjet à mal, ennuy, douleur et peine, Vie tresbrefve et la fin incertaine ; Job. 14. Qui soubz peché par Adam est vendu, Rom. 5,7. Et de la Loy jugé d'estre pendu. 1. Cor. 15. Car d'observer un seul commandement Psal. 31. Il ne m'advint en ma vie vrayment. En moy je sens la force du peché, Roma. 7. Dont moindre n'est mon mal d'estre caché Tant plus dehors se cele et dissimule, Plus dens le coeur s'assemble et accumule Ce que DIEU veult, je ne le puis vouloir ; Roma. 7. Ce qu'il ne veult, souvent desire avoir : Qui me contraint par ennuy importable, 3 De ce fascheux corps de mort, miserable, Desirer voir la fin tant desirée, Estant la vie esteinte et dessirée. Qui sera ce qui me delivrera, Et qui tel bien pour moy recouvrera ? Las! ce ne peult estre un homme mortel, Car leur povoir et sçavoir n'est pas tel Mais ce sera la seule bonne grace Du Toutpuissant, qui jamais ne se lasse, Par JESUS CHRIST, duquel il se recorde, Rom. 5. Nous prevenir par sa misericorde. Las! quel maistre, sans avoir desservy Nul bien de luy, mais l'ayant mal servy, Et sans cesser offensé chacun jour, A mon secours ne fait pas long sejour. Il voit le mal que j'ay, quel et combien, Et que de moy je ne puis faire bien ; Hiere. 10. Mais, coeur et corps, sy enclin au contraire, Que nul povoir ne sens, que de malfaire. Il n'attend pas qu'humblement je le prie, Ne que voyant mon enfer à luy crie : Rom. 8. Par son Esprit fait un gemissement Dens mon coeur, grand inenarrablement ; Et postulant le don, dont le sçavoir Est incongnu à mon foible povoir. Et lors soudain cest ignoré souspir Me va causant un tout nouveau desir, En me monstrant le bien que j'ay perdu Par mon peché, lequel bien m'est rendu Et redonné par sa grace et bonté, Qui tout peché a vaincu et domté. O Monseigneur, et quelle est celle grace, Quel est ce bien qui tant de maux efface? Vous estes bien remply de toute amour, D'ainsi me faire un sy honneste tour. Helas! Mon DIEU, je ne vous cerchois pas, Mais vous fuyois en courant le grand pas ; Et vous ça bas à moy estes venu, Jean 3. A moy, qui suis ver de terre tout nud. Que dy je ver? Je luy fais trop d'injure A moy qui suis tant infame et parjure, D'orgueil remply par mondaine raison De faulseté, malice et trahison. Ce qu'ont promis mes amys au baptesme Psal. 118. 4 Et que depuis j'ay confermé moymesme (Qui est sans fin de vostre passion Roma. 6. Sentir en moy mortification, Psal. 43. Estre tousjours avecques vous en croix, Où vous avez cloué, comme je crois, Et rendu mortz la Mort et tout peché, Roma. 6. Que souvent j'ay reprins et detaché), Rompu je l'ay, denyé et faulsé, Ayant sy fort ma volunté haulsé, Par un orgueil plein d'indiscretion, Que mon devoir et obligation Estoit du tout oublié par paresse. Et qui plus est, le bien de la promesse Marc 16. Que j'euz de vous le jour de mon baptesme, Et vostre amour, j'en ay fait tout de mesme. Que diray je? Encores que souvent De mon malheur vous vinsiez au devant, Apoca. 3. En me donnant tant d'advertissementz Par parole, par Foy, par sacrementz, M'admonnestant par predication, Me consolant par la reception De vostre corps tresdigne, et sacré sang, Me promettant de me remettre au rang Des bienheureux en parfaite innocence. J'ay tous ces biens remis en oubliance Souvent vous ay ma promesse rompue, Car trop estoit ma povre ame repue De mauvais pain et damnable doctrine, En desprisant secours et medecine : Et quand aussi l'eusse voulu querir, Nul ne congnois qu'eusse peu requerir ; Car il n'y a homme, ny saint, ny ange, Par qui le coeur jamais d'un pecheur change Las! bon JESUS, voyant ma cecité, Et que secours en ma necessité Ne puis avoir d'aucune uploads/Geographie/ marguerite-de-navarre-le-miroir-de-l-x27-ame-pecheresse 1 .pdf
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- Publié le Dec 02, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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