2 3 4 5 Je tiens à exprimer mes remerciements les plus sincères à Furuya Sensei
2 3 4 5 Je tiens à exprimer mes remerciements les plus sincères à Furuya Sensei, professeur à l’Université de Waseda ainsi qu’à Fuji Sensei professeure associée à l’Université de Waseda qui m’ont encadrée au sein de leur laboratoire, et conseillée quant aux différentes pistes à suivre pour traiter du commerce à Tokyo. Leur aide et leur bienveillance, ont été précieuses en particulier pour les enquêtes de terrain que j’ai mené dans les différents quartiers de Tokyo. Je tiens à remercier Ariga Sensei, professeur à l’université de Waseda, pour ses cours d’urbanisme qui m’ont appris à voir Tokyo d’un autre paradigme. Je remercie également Monsieur Pierre Bouilhol et Monsieur Victor Fraigneau, mes encadrants à l’ENSAPLV, pour leur patience et pour les entretiens qu’ils m’ont accordés, qui ont été cruciaux dans le développement de mon sujet, et qui m’ont permis à la fois de me remettre en question en permanence et de structurer ma pensée. 6 7 *commerce se réfère à l’entité physique du commerce de détail intérieur *Tokyo se réfère aux 23 arrondissements de la préfecture de Tokyo « Ainsi Tokyo est-elle une ville-amibe, avec sa prolifération rampante, ses modifications incessantes. Comme les mollusques sans os, comme les corps unicellulaires, elle ressuscite, même si elle est détruite et brûlée. Bonne ou mauvaise, la ville-amibe japonaise est douée d’une grande résistance, d’une grande vitalité. »1 L’aire métropolitaine2 de Tokyo est la plus grande ville du monde. C’est un lieu où le changement est palpable et où le paysage est modelé par le bâti. C’est une ville d’apparence désordonnée mais où tout semble avoir une place et un objectif. « C'est le prototype d'une ville en constante évolution, une métropole de la consommation où l'ancien est instantanément remplacé et où l'avant-garde est constamment mise en avant »3 Tokyo, souvent qualifiée de chaotique et résiliente, est une ville complexe à comprendre et à apprivoiser, tant par la taille que par le manque de repères qui caractérise son tissu urbain. Tokyo est une ville multinodale avec un certain nombre de sous-centres et d'unités plus petites, de villes et de districts. Ces nœuds sont reliés entre eux par un réseau ferroviaire efficace. Tokyo est une ville faite de plusieurs parties mais pas d’un tout. La fonction commerciale semble dominer dans la compacité de Tokyo, elle est partout ou elle n’est pas du tout. Elle s’étire des sous-sols aux hauts des immeubles et comble les moindres interstices. La fonction commerciale n’est pas continue, elle s’adapte au schéma polycentrique de la ville, et s’aimante aux stations. Dans le même temps, elle déserte le tissu qui lie les centres entre eux, conférant aux zones résidentielles une aura de calme absolu. Quand le commerce émerge dans la ville, il semble l’incarner en effaçant tout ce qui l’entoure. Cependant, la fonction commerciale ne peut être envisagée seulement d’un point de vue économique. Elle fait partie intégrante de la ville. Dans les pays occidentaux, la diversité des fonctions commerciales, des commerces de proximité aux commerces franchisés, semble vouée à s’amenuiser, par la concurrence grandissante, des commerces en ligne, et pas une injonction morale à moins consommer. Mais Tokyo semble s’affranchir 1 ASHIHARA YOSHINOBU, L'ordre caché : Tôkyô, la ville du XXIe siècle ? 1994 2 La ville de Tokyo et ses 23 arrondissements ont fusionné avec la préfecture de Tokyo englobant toutes les villes alentour 3 JORIS BERKHOUT, City beyond time dans Tokyo Totem, flick studio, 2015 de ces problèmes, pour inscrire la fonction commerciale dans une sorte de pérennité. Alors, comment la fonction commerciale est elle prégnante à Tokyo ? Comment expliquer son ubiquité ? En quoi peut on comprendre les qualités urbaines, paysagères de Tokyo à travers la fonction commerciale ? J’ai voulu comprendre l’influence de la fonction commerciale d’un paradigme sociétal et social, historique, urbain et paysagé, sur la ville de Tokyo, en tant que synthèse de ces paradigmes. J’ai donc appréhendé le sujet à l’échelle de la ville, puis du quartier. A partir de différents ouvrages tirés des champs de la sociologie, de la géographie, de l’urbanisme et de l’architecture, j’ai pu étoffer mon analyse du sujet par plusieurs enquêtes de terrain. J’ai réalisé une première étude de terrain sur 12 quartiers de Tokyo, en me basant sur des faits, des observations, des photographies, mais aussi à travers une analyse subjective du ressenti véhiculé par l’atmosphère. Une seconde étude a consisté à restituer factuellement des projets commerciaux originaux ou caractéristiques de Tokyo à travers des photos, des observations et par la réalisation d’axonométries explicatives. Une dernière étude plus approfondie a été réalisée sur le quartier du Shibuya, accomplie à l’aide de croquis de coupes perspectives, d’observations, de vidéos et de relevés sonores. Le mémoire qui suit s’articule en 4 parties. Le premier chapitre a pour but de circonscrire le sujet d’étude, en exploitant les atouts d’un concept documenté dans la littérature, et en présentant les différents commerces étudiés à Tokyo. Le second chapitre vise à appréhender la relation du commerce à la société, en étudiant l’emprise de la fonction commerciale sur la société et dans le même temps l’influence de la société sur la fonction commerciale. De là, le troisième chapitre s’attache à comprendre la relation du commerce à l’urbain, en étudiant les formes urbaines et typologies engendrées par le commerce, pourvoyant ou non à l’urbanité de la ville. Enfin le dernier chapitre permet de discuter des qualités de la fonction commerciale et de sa participation à l’activité et à l’attractivité de la ville. 8 4 BEAUJEU GARNIER ET DELOBEZ, Géographie du commerce, Masson, 1977 5 PHILIPPE DUGOT, Commerce et urbanisme commercial dans la fabrique de la ville durable, 2019 A. Le commerce dans la littérature 1. le commerce, la culture et l’urbain Il est fréquent lorsqu’on visite une ville ou un pays pour la première fois, d’être attiré par ses commerces pour en comprendre la culture, au sens large du terme. Selon Beaujeu Garnier et Delobez 4, « le commerce apparaît sans doute comme l’élément traduisant le plus fidèlement le type de société dans lequel il est implanté. Il en reflète à la fois le niveau de développement économique et technique, les comportements psychologiques, la structure sociale, les réglementations politiques. » Le commerce permet de saisir la physionomie et le relief sociétal d’un pays. Le commerce permet d’explorer à travers son activité économique, mais aussi à travers les formes urbaines et les contacts sociaux qu’il engendre, les habitudes, les goûts, les traditions, la gastronomie d’un pays ou d’une ville. Tokyo ne fait pas exception, tant les commerces y sont florissants. Le plus frappant lorsqu’on pose le pied dans la capitale Japonaise est peut-être la quantité de commerces différents se déployant dans les trois dimensions de l’espace et jusque dans les milieux jugés pas l’occident comme inhospitaliers. Mais le commerce à Tokyo permet de ressentir toute la dichotomie d’un pays tiraillé entre traditionnel et modernité. Le commerce, par les dispositifs urbains qu’il amène avec lui, par son architecture, par son implantation, par sa fonction participe à la morphologie du tissu urbain. « Le commerce est un marqueur de la ville, il en épouse les évolutions, les transformations, le fonctionnement ou les dysfonctionnements. Il y participe aussi. […] La ville ne peut se concevoir sans le commerce de même que le commerce ne peut jamais mieux s’épanouir que dans un environnement urbain. »5 Le commerce a aussi un rôle prépondérant à l’échelle de la rue. Emile Magne expose la dépendance de la rue aux fonctions qui la compose : « Une rue, si belle soit-elle, ne manifeste pas d'existence par la seule vertu de son architecture. Organisme inerte, elle a besoin d'être habitée et parcourue pour acquérir une âme. Dès lors, reflet d'humanité, elle adopte, dans la collectivité urbaine, l'attitude lui communiquent ses habitants et ses passants ». Il évoque le magasin en tant qu’âme ardente de la rue, et décrit une rue sans commerce comme un passage Figure 1: Une rue commerçante de Tokyo, Ueno 9 entre deux murs d’un tombeau Egyptien.6 Le commerce affiche un décorum urbain. Il est alors indéniable que « les commerces contribuent fortement à la qualité du paysage urbain, à l’animation des rues de jour comme de nuit, et déterminent en partie l’attractivité des quartiers par le type de fréquentation de l’espace public qu’ils génèrent : touristes, résidents métropolitains, riverains, familles, jeunes… ».7 Comme le fait remarquer Philippe Dugot, « Sans doute que le commerce n'est pas le seul vecteur d'animation rues, et ce faisant de la ville. Le travail sous toutes ses formes anime la ville. Les écoles ou les terrains de sport produisent leurs propres flux et rassemblements, lieux et moments de convivialité qui font vivre la ville. Mais le fait que le commerce ne soit pas le seul animateur de la ville (…) ne doit pas lui enlever de son importance primordiale dans l’épanouissement d’une urbanité de qualité. »8 Le commerce possède une place importante dans l’histoire ainsi que dans tous les pays du monde. Qu’il puisse être un vecteur culturel ou générer de l’urbanité ne feront qu’ajouter à uploads/Geographie/ memoire-de-master-noemie-boutinet.pdf
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- Publié le Jan 09, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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