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i A UC SOUTHERN REGIONA iiiinii OOO CX)0) Hi Q^i MONTESQUIEU """"^ CONSIDÉRATIONS «iTjR LES CAUSES DE LA GRANDEUR DES ROMAINS ET DE LEUR DÉCADENCE 'f^ Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays. MONTESQUIEU CONSIDÉRATIONS SUR LES CAUSES DE LA GRANDEUR DES ROMAINS ET DE LEUR DÉCADENCE PUBLIÉES AVEC UNE INTRODUCTION ET DES NOTES PAR L. PETIT DE JULLEVILLE MAITRE DE COFÉKENCES DE LANGLE ET DE LITTÉRATURE FRANÇAISES A l'École normale supérieure HUITIEME EDITION PARIS LIBRAIRIE CH. DELAGRAVE 15, rue soufflot, 15 Digitized by the Internet Archive in 2009 witii funding from University of Ottawa iittpV/www.archive.org/detaiis/considerationssOOmont '^' PRÉFACE MU UMition originale des Considërations est celle de 1734 (Afïistei'damj chez Deshordes, in-V2J. Elle fut reproduite sans changements notables dans cinq édi- tions successives. Une septième édition, corrigée et aug- mentée par l'auteur, parut en 1748 (Paris, Durand, ou bien Huart et Moreau, in-12). Deux autres éditions conformes à celle de 1748 parurent encore du vivant de Vauteur : l'une en 11hl (Edimbourg, Hamilton et Balfour^ inS^J; ïautre en 1755 (Paris y Leclerc ou Guillyn, in-12J, Il a paru depuis la mort de Montesquieu (1755^ jusqu'à nos jours plus de cinquante éditions des Consi- dérations, publiées séparément. L'ouvrage est également reproduit dans plus de quarante éditions des Œuvres de Montesquieu (Voy. Bibliographie des œuvres de Montesquieu, jjar Danqeau \Louis Vian^, corrigée et complétée dans /'Histoire de Montesquieu^ par le même). L'édition de 17 4iS, la dernière qu'ait revue l'auteur, est celle que nous suivons. Dans l'édition de 1748, on a joint auœ Considéra- tions le Dialogue de Sylla et d'Eucrate. ^ou&CLvon^ Vï PEÉFAOK. paiement reproduit ce morceau célèbre. I^ous avons cru devoir conserver aussi la table analytique^ par où te termine l'ouvrage; cette table, omise, à tari selon nous^ dans un si grand nombre d'éditions, est l'œuvre de Montesquieu, ou tout au moins elle fut faite avec son aveu, et sans doute revue par lui. Elle aide aux reclier- ches, parfois difficiles dans un ouvrage, assez court, il est vrai, mais très rempli défaits et d'idées. Elle éclaire la pensée de l'auteur par une analyse fort précise de tous les paragraphes. Il n'est pas sans intérêt de trouver, par exemple, aux mots Décadence et Gran- deur, un résumé du livre tout entier, dictéprobablement par Montesquieu lui-même (\). (1) La table a paru pour la première fois dans l'Edition de 1748. A cette date, Montesquieu, presque aveugle, dictait set tuvrages, ordinairement à sa fille. INTRODUCTION I, — Montesquieu Montesquieu disait un jour à son fils : a Tous êtes assez heureux pour n'avoir ni à rougir ni à vous enor- gueillir de votre naissance » (1). Il écrivait dans ses Pensées diverses : d Quoique mon nom ne soit ni bon ni mauvais, n'ayant guère que deux cent cinquante ans de noblesse prouvée, cependant j'y suis attaché (2) ». Son trisaïeul, Jean de Secondât, maître d'hôtel d'Henri de Navarre, le grand-père maternel d'Henri lY, acquit en 1561 la terre de Montesquieu. Jean Gaston, petit- fils de Jean de Secondât, fut président à mortier au Parlement de Bordeaux. Celui-ci est le grand-père de Charles-Louis de Secondât, baron de la Brède et de Montesquieu, auteur des Lettres persanes, de VEsprit des lois, et des Considérations sur les causes de la gran- deur des Romains et de leur décadence. Il naquit au château de la Brède, près de Bordeaux, le 18 janvier 1689. Il fut élevé par les Oratoriens de Juilly, chez lesquels il passa cinq ans. Sa naissance lui laissait le choix entre deux professions. Lui-même (1) Voy. Œuvres. Paris, Pourrai, 1838, tome vu, p. 244. (2) Idem, id., p. 247. rill INTRODUCTION. écrivait pvus tard à son fils : « Vous serez de robe ou d'épée ». Montesquieu choisit la robe. Il fut reçu con- seiller au Pi-rlement de Bordeaux le 24 février 1714, et président à mortier le 20 juillet 1716. Cet homme, qui devait écrire VEsprit des lois, fut, de son propre aveu, un médiocre magistrat. « Au sortir du collège, dit-il, on me mit dans les mains des livres de droit ; j'en cherchai l'esprit ; j'ai travaillé ; je ne faisais rien qui vaille i>. Ailleurs il écrit : a Quant à mon métier de président, j'ai le cœur très droit, je comprenais assez les questions en elles-mêmes ; mais , quant à la procédure, je n'y entendais rien. Je m'y suis pourtant appliqué ; mais ce qui m'en dégoûtait le plus, c'est que je voyais à des bêtes le même talent qui me fuyait pour ainsi dire (1) ». Peu éminent dans sa profession, Montesquieu cher- cha en dehors d'elle le moyen de se distinguer. Nous possédons six discours qu'il prononça dans l'Académie de Bordeaux sur des matières scientifiques, de 1717 à 1721. En 1719, il faisait appel à tous les savants du monde entier pour qu'ils lui envoyassent des docu- ments dont il eût tiré une a histoire (physique) de la terre ancienne et moderne ». L'avis fut inséré dans le Mercure et dans le Journal des savants (2). Ainsi il cherchait sa voie, et allait s'égarer peut-être (3). Mais (1) Pensées diverses. (2) Mercure àQ janvier 1719.— Journal des Savants, p. 169. (3) Des juges compétents font cependant cas du génie scien- tifique de Montesquieu. Voy. Sur les écrits scientijiquea d« Montesquieu, par D. André, 1880^ broch. in 8°. INTRODUCTION. II le prodigieux succès d'un livre qu'il écrivît sans doiîte en se jouant, et sans y fonder aucun espoir de renom- mée durable, le détourna pour toujours des sciences physiques et naturelles. Les Lettres permnes paru- rent en 1721, à Amsterdam ; mais la France les connut bien vite. Quatre éditions au moins parurent à l'étranger dans cette seule année. Les libraires allaient disant à leurs auteurs attitrés : « Faites-nous des Lettres persanes ». Les auteurs docilement se mirent à l'œuvre ; on vit paraître a. une multitude de lettres turques, juives, arabes, iroquoises, sauvages (1) 3>. Ces pâles imitations ne firent que confirmer le succès de l'original. La société du temps de la Régence se reconnut dans cette satire, tantôt légère, tantôt profonde, toujours spirituelle, de ses mœurs, de ses préjugés, de ses vices ; elle se complut dans un portrait, qui pourtant n'était pas flatteur. On goûta jusqu'à ce roman oriental, assez froid, qui se mêle singulièrement à des pages brillante» où la France du Régent, de Law et du cardinal Du- bois est dépeinte avec tant de verve. £n revanche, on ne comprit peut-être pas d'abord toute la valeur et la grande portée des morceaux plus graves que l'auteur avait glissés entre deux portraits satiriques, comme pour s'essayer aux œuvres sévères qui devaient absor- ber le reste de sa vie. Qui croirait que cette belle page doit être cherchée dans les Lettres persanes^ et noa ilans VEspintdes loisf « Il est quelquefois nécessaire de (1) Correspondance de Grimm, 15 juiû 1760. INTRODUCTION. changer certaines lois. Mais le cas est rare, et lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante ; on j doit observer tant de solennités et apporter tant de précautions, que le peuple en conclue naturellement que les lois sont bien saintes, puisqu'il faut tant de formalités pour les abroger. Quelles que soient les lois, il faut toujours les suivre, et les regarder comme la conscience publique, à laquelle celle des particuliers doit se conformer toujours » (Lettre 129). Il est piquant d'observer dans les Lettres persanes, qu'en visitant la bibliothèque du couvent des Dervis, Rica , qui semble ici l'interprète de Montesquieu, se plaît à railler tour à tour les ouvrages de toute sorte qu'on étale sous ses yeux : les écrits des théologiens, des ascètes ou des casuistes ; ceux des grammairiens, des glossateurs, des commentateurs ; ceux des orateurs, des géomètres, des métaphysiciens et des physiciens ; les livres de médecine, d'anatomie, de chimie ; ceux de sciences occultes et d'astrologie judiciaire, et les ou- vrages des poètes que le dix-huitième siècle com- menco dès lors à rabaisser, comme s'il eût prévu que les grands poètes manqueraient à sa gloire. Dans cette revue dédaigneuse de tous les genres où s'est exercé l'esprit humain, un seul est épargné, respecté : l'his- toire, l'histoire poHtique et philosophique, celle des institutions et des lois, d Là ce sont ceux qui ont écrit de la décadence du formidable empire romain.... Ce sont ici les historiens d'Angleterre, où l'on voit la liberté sortir sans cesse des feux de la discorde et de la sédition j le prince toujours chancelant sur un trône INTRODUCTION. XI inëbranlable ; une nation impatiente, sage dans sa fureur même, i Première ébauche du magnifique cha- pitre deVEsprit des lois, sur la Constitution d'An- gleterre. Ainsi, un lecteur attentif, en lisant les Lettres persanes, aurait pu prédire que l'auteur, mûri par les années, dégoûté des œuvres légères, écrirait un jour sur l'histoire, et non en peintre de batailles, mais en homme d'Etat. En effet, après un dernier sacrifice fait aux goûts frivoles de son temps, par la publication du Temple de Gnide uploads/Geographie/ montesqiueu-considerations-sur-les-causes-de-la-grandeur-des-romans-et-de-leur-decadence.pdf
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- Publié le Mai 20, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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