Vues sur la ville 1 Sommaire EN VUE Participation et infor- mation à l’échelle

Vues sur la ville 1 Sommaire EN VUE Participation et infor- mation à l’échelle du quartier 2 DOSSIER Villes et cultures 3 BONNES PRATIQUES 6 REFERENCES 7 PRE-VUES 8 Indissociables, consubstantielles, villes et cultures ont sort définitivement lié. Car les villes sont toutes entières lieux de cultures. Lieux d’une culture produite par l’histoire, qui sédimente en quelque sorte avec le temps et fonde aussi bien cette urbanité spécifique de la cité européenne que les significations particulières des villes du monde. Lieux d’une culture en production continuelle aussi, faite de toutes les créations et fruit de toutes les imaginations locales, dont les plus fertiles et contemporaines sont justement dites «cultures urbaines». Si villes et cultures sont intimement liées, notre dossier révèle d’autres relations, moins profondes et connues certes, mais bien réelles. C’est ainsi que la culture et l’économie entrent de plus en plus souvent en combinaison. Par une offre culturelle croissante et diversifiée, les villes démontrent leur dynamisme économique et renforcent leur pouvoir d’attraction. Grandes métropoles et petites villes rivalisent donc dans le domaine des arts et de la culture. Public ou privé, l’investissement culturel génère de la valeur ajoutée et des externalités géographiques, au bénéfice des consommateurs et des entreprises. Autre mise en relation importante, primordiale même du point de vue de la cohésion des sociétés urbaines: la culture, au sens très large que lui donne l’anthropologie mais aussi dans son acception plus pointue de collection des formes d’expression artistique, représente un facteur d’intégration fantastique. Parce que la culture est marque d’appartenance et fondatrice d’identité en même temps que manière d’entremise et matière à communication, elle améliore le «vivre ensemble», dans le double respect de l’égalité et de la différence. Aux multiples dimensions précitées des relations entre ville(s) et culture(s) s’ajoute désormais la notion de développement durable. Une notion tellement fédératrice et fondamentale qu’on doit la considérer comme la cause et le signe de l’émergence d’une nouvelle culture, celle de la durabilité, d’une culture bien sûr essentiellement urbaine. • Yj, Jbr VILLES ET CULTURES Observatoire universitaire de la Ville et du Développement durable DOSSIER : No 5. Février 2003 Projet IRIS Vues sur la ville 2 Dans un contexte où les conflits bloquant les procédures traditionnelles d’aména- gement augmentent et s’intensifient, une participation plus large des acteurs con- cernés est devenue une condition à la construction d’un consensus. Les pro- cessus d’aménagement du territoire ont ainsi un besoin accru en outils permet- tant d’intégrer la population aux proces- sus de décision. Le projet de recherche CITYCOOP s’inscrit dans cette évolution de l’aménagement. Son objectif est de développer de nouveaux instruments d’aide à la décision pour la planification urbaine dans une approche interdisciplinaire et concertée. Afin de mieux comprendre le déroulement des processus de décision, d’identifier les causes des conflits et blocages et de définir quels sont les réels besoins en information, trois études de cas ont été menées sur le canton de Genève à des échelles d’aménagement différentes (cf. réf.). Ces études ont démontré les difficultés des processus actuels à gérer la diversité des acteurs et des pro- blématiques urbaines. On constate l’importance de structurer les processus décisionnels et en particulier, d’examiner méthodologiquement la phase d’intelligence ou phase de reconnaissance des problèmes. Cette phase décisive requiert l’élaboration d’ins- truments qui intègrent les points de vues des différents acteurs concernés et leur apportent une information pertinente pour construire un langage commun. En effet, si l’information nécessaire est généralement disponible, elle n’est souvent pas valorisée et communiquée de manière adaptée. Les SIG et les méthodes d’analyse statistiques et multicritère peuvent donc y remédier en permet- tant de gérer l’information, la synthétiser et la communiquer. Face à ces constats, Citycoop s’est donc concentré sur le développement de méthodes qui permettent aux habitants d’un quartier de se construire une vue d’ensemble pertinente par rapport à une problématique ou un projet. Ce diagnostic partici- patif pourrait notamment permettre aux habitants de contribuer à la formulation du cahier des charges correspondant et non plus simplement de s’exprimer sur les variantes de projet comme c’est le cas actuellement. en vue EXPÉRIENCE À ST-JEAN : LE DIA- GNOSTIC DE QUARTIER Afin d’expérimenter cette proposition, le groupe de recherche CITYCOOP s’est associé avec quel- ques habitants du quartier de St-Jean pour réali- ser un diagnostic du quartier. Cette expérience s’est déroulée sur quatre mois, de septembre à décembre 2002. L’objectif de la démarche était d’établir un état des lieux de la situation actuelle (un diagnostic), qui puisse aboutir à une série de mesures concrètes. La mise en place d’un processus participatif à ce stade très initial de la gestion du territoire a notamment permis aux habitants d’accéder à un ensemble d’infor- mations sur la situation de leur quartier. Il convenait donc de mettre en commun d’une part l’information institutionnelle provenant des services de l’administration et d’autre part, celle provenant des habitants sur leurs expériences et vécu du quartier. Concrètement, la démarche a consisté à accom- pagner un groupe de travail constitué dans le cadre du Forum des habitants animé par la Maison de quartier de St-Jean. Ce groupe de travail appelé Groupe Diagnostic était formé d’une dizaine d’habitants qui ont suivi tout le processus jusqu’à l’élaboration du diagnostic. Le processus s’est déroulé en 4 étapes. A partir de préoccupations émises par la population, le Groupe a défini des enjeux. Des indicateurs spatialisés ont ensuite été créés pour évaluer ces enjeux et finalement fixer les 4 enjeux prioritaires pour le quartier qui constituent le diagnostic. Finalement, si ces 4 enjeux prioritaires consti- tuent le résultat central de la démarche, le document qui concrétise le diagnostic décrit le processus dans son ensemble, à savoir les préoccupations, tous les enjeux et les indicateurs cartographiés. Cette expérience qui fut perçue très positivement par les participants nous a permis de développer un processus original et particulièrement adapté au niveau local. Cette démarche se voulant participative, son succès devrait essentiellement être évalué par une appropriation des résultats par les habitants du quartier, notamment ceux qui s’impliquent dans différents groupes de travail liés à des projets de quartier. Certains signes apparus dans cette direction sont très encourageants, toutefois il est encore un peu tôt pour être affirmatif sur ce point. • col. (coordination Hd) PROJET CITYCOOP : PARTICIPATION ET INFORMATION À L’ÉCHELLE DU QUARTIER Florent JOERIN, Sandrine BILLEAU, Gilles DESTHIEUX, Sylvie MOUQUIN, Aurore NEMBRINI Contact Centre Universitaire d’Ecologie Humaine (CUEH) 40, bd du Pont- d’Arve 1211 Genève 4 Tel : 022/705 81 88 Courriel : aurore.nembrini @unige.ch http://ecolu- info.unige.ch /recherche/citycoop/ Le projet de recherche CITYCOOP est la contribution suis- se à l’action européenne COST C9 « pro- cesses to reach urban quality ». Financé par l’Office Fédéral de l’Education et de la Science, il regroupe l’Université de Genève et l’EPFL et collabore éga- lement avec la communauté d’études pour l’aménagement du territoire (CEAT) et le département de l’aménagement, de l’équipement et du logement (DAEL). JOERIN F., NEMBRINI A., REY M. C., DESTHIEUX G., (2001), Information et participation pour l’aménage- ment du territoire. Revue internationale de Géomatique, 11(3-4) SIG et développement du territoire, 309-332 Vues sur la ville 3 VILLES ET CULTURES Reconnaissant les villes comme lieux de mémoire et de culture, comme des champs sociaux chargés d’histoire, l’Ob- servatoire universitaire de la Ville et du Développement durable accordera une place importante à l’étude des relations entre villes et cultures. Relations inti- mes, complexes, indissolubles. D’une part, la culture contribue à la pro- duction de la ville — pensons à l’origine de tant de villes comme centres cérémo- niels liés au religieux dans leur fondation comme dans leur organisation. D’autre part, la ville se développe en produisant des activités culturelles qui la caractérisent et augmentent son attrait, aux yeux de ses habitants comme de ses visiteurs. DU MATÉRIEL AU SYMBOLIQUE : ENRICHIR LA CULTURE URBAINE ET DONNER «DROIT DE CITÉ» À NOS VILLES Cet accent mis sur les relations entre villes et cultures peut prendre plusieurs formes, mobiliser différents référentiels théoriques et méthodologiques. La géographie cultu- relle d’aujourd’hui reconnaît que nos villes sont confrontées à un double mouvement, à la fois physique et mental. Et que, sans doute, une résistance persiste dans les esprits des citadins eux-mêmes à l’encontre du développement économique, social et culturel des villes. L’une des ambitions de l’Observatoire rési- de justement dans la volonté de dépasser la culture anti-citadine, particulièrement rémanente en Suisse, en proposant un véritable renouveau des représentations et en favorisant une prise en charge du culturel qui soit à la mesure du déve- loppement matériel partout visé. Nous voulons, rien moins, «démasquer la cité», en lui donnant «droit de cité», en lui révélant ses significations symboliques, en proposant pour nos villes une véritable identité culturelle. Nous voulons mettre en évidence le fait que les villes ne sont pas de simples collections d’artéfacts matériels, mais bien des sites par et sur lesquels sont projetées des idéologies, exprimées des valeurs culturelles, exercés des pouvoirs. Encore faut-il être au clair sur les valeurs cul- turelles qu’un projet, architectural par exem- ple, est susceptible d’inscrire dans le milieu construit. L’hétérogénéité est certainement l’une de uploads/Geographie/ no-05-2003-architecture.pdf

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