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PHOTO : D. R. PHOTO : H. LYÈS/ARCHIVES PHOTO : EL WATAN LIRE L’ARTICLE DE ALI BOUKHLEF EN PAGE 24 LIBYE LE PASSAGE DE MAROCAINS INQUIÈTE L’ALGÉRIE N°7698 - Vingt-sixième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1€. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 24 janvier 2016 ■ Face à la montée soudaine des actes de pillage, les citoyens, y compris les chômeurs, se sont associés aux forces de l’ordre pour lutter contre les délinquants ■ Les protestations se sont poursuivies hier dans les villes de Sidi Bouzid et Regueb pour revendiquer de l’emploi et le développement dans la région. LE GOUVERNEMENT DÉBORDÉ PAR LES CONTESTATIONS SOCIALES LA TUNISIE SUR UNE POUDRIÈRE LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT EN TUNISIE MOURAD SELLAMI EN PAGE 11 REPORTAGE LOUISA HANOUNE À M’SILA ALGÉRIE-FRANCE «LA MAJORITÉ NE DOIT PAS SE TAIRE» ALAIN JUPPÉ EN VISITE LE 31 JANVIER ■ Le président de Talaie El Houriat, Ali Benfl is, a animé, hier à Blida, une rencontre régionale de son parti où il a brocardé les tenants du système politique, qu’il accuse de vouloir consacrer son hégémonie à la faveur de la révision constitutionnelle. ■ La plus grande proportion de la population algérienne, soutient la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, est touchée par la politique d’austérité mise en œuvre par le pouvoir en place qui vise carrément, a-t-elle plaidé, à soustraire aux pauvres pour donner aux riches. ALI BENFLIS À BLIDA «LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION CONSACRE L’HÉGÉMONIE…» LIRE L’ARTICLE DE HOCINE MALLEK EN PAGE 3 LIRE L’ARTICLE DE S. GHELLAB EN PAGE 3 LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 3 Oued El Ma Oued El Ma sous le choc sous le choc APRÈS LA RÉPRESSION DE MERCREDI DERNIER ■ La localité de Oued El Ma, distante de 40 km de la ville de Batna, n’est pas près d’oublier la violence de la répression, par la gendarmerie, de la manifestation contre l’annulation d’un projet d’usine. LIRE L’ARTICLE DE LOUNÈS GRIBISSA EN PAGE 2 La commune de Oued El Ma (40 km au nord-ouest de la ville de Batna) n’oubliera pas de sitôt le cauchemar qu’elle a vécu mercredi dernier. D’aucuns parlent de la répression qui s’est abattue sur les villageois sortis cette semaine pour dénoncer énergiquement l’annulation d’un projet d’usine promis il y a cinq ans. Reportage réalisé par Lounes Gribissa L a population est depuis sous le choc, surtout à cause de la tournure qu’ont pris les événe- ments. Des témoins évoquent la violence dont auraient fait usage les forces d’intervention de la Gendarmerie nationale. La ville, qui garde les stigmates des affrontements, semble toujours sous le choc des dépassements des forces de sécurité. Dans les ruelles de Oued El Ma, on nous interpelle pour nous montrer les dégâts. Le chef du groupement de gendarmerie a affirmé que les forces de l’ordre sont intervenues dans le cadre de la loi et qu’elles avaient des mandats de perqui- sition dûment signés par le procureur de la République. Mais l’énigme est totale. Slimani Khemissi, doctorant en droit constitutionnel, reste ferme : «Nous devons faire la différence entre per- quisition et assaut. Les maisons qui ont fait l’objet de perquisition portent encore les stigmates d’une intervention musclée, telles les traces de rangers sur les meubles et les portes.» Menzer Boudjemaâ, l’avocat qui s’est saisi du dossier des détenus, nous a confié qu’un mandat de perquisition obéit à des règles : «On ne défonce pas la porte de la maison d’un citoyen sans établir un PV !» Et d’ajouter : «Une fois à l’intérieur de la maison, les gendarmes n’ont à aucun moment demandé aux habitants de décliner leur identité, puisque le mandat de perqui- sition est nominatif.» Il déclare qu’il a même fait l’objet de menaces. Deux autres personnes racontent qu’elles ont subi des exactions. La première, Ham- mou Messaâdia, 49 ans, handicapé moteur, sur une chaise roulante : «Les gendarmes ont enjambé le mur et ont fait irruption chez moi, cassant les vitres de la fenêtre de ma chambre. Ma mère, âgée de 78 ans, les suppliait de craindre Dieu.» La deuxième, un ber- ger, a été prise alors qu’elle revenait du pâturage et est toujours en garde à vue. Approché par nos soins, le député FLN Nouas Aziz, qui se trouvait sur les lieux, a déclaré avec beaucoup d’hésitation que «cette intervention est entachée de dépassements». Fayçal Azzouz, 34 ans, conducteur d’engin, est très en colère : «Ils ont cassé la porte, ont giflé ma femme, lui ont arraché la chaîne qu’elle portait au cou, lui ont pris ses bijoux et une somme d’argent que j’avais empruntée à mon employeur.» Et d’ajouter : «Ils ont aussi pris 40 cartouches du fusil à pompe que je possède de manière légale.» Un PV dressé par un huissier de justice, dont nous détenons une copie, relate toutes ces déclarations. Il est impor- tant de noter que les portes ont été défoncées à coups de pied et de troncs d’arbre en guise de bélier. Les portes, parfois même des meubles, portent encore les traces de rangers. Un autre avocat, Lamouri Ahmed, explose : «C’est une honte ! 30 fois une honte ! Ils ont fracassé la porte du hammam, défoncé une porte intérieure qui donne sur le kiosque tenu par mon neveu et ils ont tout pris.» Les témoignages que nous avons re- cueillis ne sont pas exhaustifs, il en reste beaucoup d’autres sur lesquels nous reviendrons mardi, alors que cinq des détenus seront jugés au tribunal de Oued El Ma ; trois autres le seront au tribunal de Batna mercredi. La ville a retrouvé son calme et les habitants ont renoué avec leurs habi- tudes. Les citoyens vaquent à leurs occupations et tous les commerces sont ouverts. Les enfants surexcités par la présence de journalistes approchent de manière furtive pour satisfaire leur curiosité. Dire que mercredi passé, ils étaient tous armés de frondes et s’entraînaient au tir sur des cibles. Les citoyens ont pris les choses en main, ont retroussé les manches et ont tous participé au nettoyage. LES ENGAGEMENTS DU WALI Cette opération a commencé dès que la délégation — composée d’une ving- taine de personnes parmi les notables, les universitaires, les représentants de la société civile et des élus locaux — dépêchée aux discussions avec le wali était de retour et a rendu compte de la réunion. Le wali a pris acte des principales revendications des citoyens de Oued El Ma : maintenir le projet de station d’énergie solaire, ouvrir la route de Chlaâlaâ et libérer les détenus. Ras- surés par les réponses du premier res- ponsable de la wilaya, les citoyens ont fait preuve de sagesse et ont repris leurs activités après que leur ville ait été pa- ralysée par une grève générale durant 48 heures. Ils nourrissent tous l’espoir que Aziz, l’un des blessés, hospitalisé au CHU de Batna, s’en sorte bien ; il a, selon les témoignages de son frère, sept côtes fêlées et le poumon perforé. A l’hôpital, il est sous surveillance de policiers et c’est grâce à l’intervention du responsable de la police que ses parents ont pu lui rendre visite. La commune de Oued El Ma, qui a compté de nombreux martyrs lors de la lutte pour l’indépendance, a aussi le mérite d’avoir résisté aux hordes terroristes durant la décennie noire. Un souvenir qui fait dire à un notable de la ville : «Les terroristes, nous les avions empêchés de pénétrer dans nos maisons…» L. G. El Watan - Dimanche 24 janvier 2016 - 2 R E P O R T A G E APRÈS LA RÉPRESSION DE MERCREDI DERNIER OUED EL MA SOUS LE CHOC L ’Alliance nationale patriotique, regroupant des gardes communaux, des Patriotes et des éléments de groupes de légitime défense (GLD), a organisé hier un meeting dans la commune de Saharidj, dans la wilaya de Bouira, autour du contenu du projet de révision de la Constitution. Les animateurs de cette Alliance, présentée comme un espace de concertation politique et non partisan, se disent lésés et oubliés par l’Etat après «des années de sacrifice et de lutte contre le terrorisme». Pour Aliouat Lahlou, porte-pa- role de l’Alliance, la non-constitutionnalisation de la résistance des gardes communaux, des Patriotes et autres GLD contre le terrorisme dans cette nouvelle Constitution est «une preuve tangible du mépris de l’Etat vis-à vis de notre résistance contre le terrorisme». Et d’inviter le président de la République à revoir ce point. «Nous étions le fer de lance de la lutte antiter- roriste, aux côtés des autres corps de sécurité. Des milliers d’hommes ont payé de leur vie pour sauver la République, d’autres vivent dans la misère, c’est inacceptable», déclare M. Lahlou, qui souligne que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la feuille de route tracée par cette Alliance visant la mobilisation des gardes com- munaux et la société civile pour faire aboutir leur principale revendication. Les animateurs de l’Alliance ont précisé qu’une autre rencontre populaire est prévue demain uploads/Geographie/ oued-el-ma-oued-el-ma-sous-le-choc-sous-le-choc-la-tunisie-sur-une-poudriere.pdf
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- Publié le Dec 15, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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