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Corneille BAZILLE LE MEILLEUR MARIAGE MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre CONNELLE BAZILE Instituteur à la Guadelaupe LE Meilleur Mariage Roman idéa liste, o* l'auteur condamne la forme actuelle du mariage por en préconiser une nouvelle Tous droits Réservés Presse Américaine - Point- à Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre L E M E I L L E U R M A R I A G E MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre D U M Ê M E A U T E U R En préparation 1 — L'Eau de Mont-Carmel, 1 vol. 2 — La Terreur noire à la Guadeloupe, (Roman de mœurs créoles) 3 - Au Musée Lherminier, 1 vol. L E M E I L L E U R M A R I A G E Aux Legislateurs d'aujourd'hui O. В, ERRATUM Lisez s. v . p : Page 3 glaciale ; page 5 : retentir et non retenir Page 7 ( l r e ligne) : . . . nous laissions errer notre regard et non notre regard errait Page 11 . . . que je sois égoïste Page 17 . . leur façon de vivre a changér Page 18 (chap. VI) : Il y en a beaucoup Page 21 : de scandale s'il ne protestail pas et s'il ne se plaignait . . . V \ x\' .'''*?> - < Page 24 : Je sais que ceux qui sont charges Page 28 : les laisser enchaînés. Page 29 : Ne pensez-vous pas que l'abandon. Ces fautes, survenues dans l'impression de l'ouvrage, n'incom­ bent naturellement pas à l'auteur. L E M E I L L E U R M A R I A G E C'était dans la période des grandes vacances. On était au samedi 23 du mois d'août : je m'en souviendrai toute la vie. ,J'étais en villégiature à Pointe-à-Pitre. Je flânais par la rue Frébault, large, bordée de belles maisons, quand sou­ dain une main nue toucha à l'épaule. Je me retournai et je vis se dresser devant moi un homme assez grand, mince, dont le visage livide semblait celui d'un mort qui vient de se lever du fond do la tombe. — Ah ! Ah ! C'est toi, Arsène ? demandai-je à l'ami qui me souriait. — Oui ! Oui c'est bien moi, mon cher, répondit-il d'une d'une voix galciale. — Sapristi ! tu as été rudement secoué par la maladie ! — Heureusement ça va bien pour l'instant. Et comment cela va-t-il de ton côté ? — Je suis en bonne santé, Dieu merci. . — Quand es-tu arrivé ? — Depuis la semaine dernière je suis ici. — Et comment ça marche là-bas ? — Clopin, Clopan ! Alors, sur ces entrefaites nous marchâmes côte à côte, prêts à nous confier nos pensées les plus intimes. — Je suis sûr que tu ignores la grande nouvelle! me dit-il à brûle-pourpoint. — Laquelle donc? demandai-je intrigué. — La nouvelle du mariage de notre ami Renéza ! — Comment ! 11 se marie ? — Mais oui ! — Avec qui donc ? — Avec mademoiselle Marie-Ange. Et c'est aujour­ d'hui la célébration de leur mariage. I — Ah !... – 4 – SaintPaul, où clovait avoir lieu la cérémonie nuptiale. Soit par la rue Lamartine, soit par la rue Abbé Grégoire, soit par la rue d'Enuery, soit par la rue François Arago, soit par la rue Alsace-Lorraine, soit par la rue Alexandre Isaac, on aboutit à une place où cette grande église dresse sa cons- coustruction massive. Or, mon ami Arsène et moi, nous nous acheminâmes vers la rue Barbés pour nous rendre près de l'église, poussés par l'irrésistible besoin d'assister à la cérémonie, de re­ garder de nos yeux la magnificence des toilettes et l'allure des gens. Il était quatre heures. Le soleil qui descendait à l'horizon prenait en écharpe la rue Alexandre Isaac. L u c e moment, brillamment ensoleillées, les ruines Pittoresques de la gendarmerie nationale et des maisons a voisinantes incendiées le 23 décembre 1922, formaient un décor em­ preint d'une certaine grandeur mêlée de tristesse. L'azur du ciel enveloppait toute la ville d'une douce et. lumineuse clarté. 11 y avait déjà une grande affluence sur la place Gourbeyre et sur l'esplanade de l'église ; c'était une foule bavarde où se trouvaient tous les visages de la. Curiosité, de la jalousie, de l'envie, de la haine, les femmes de réputa­ tion scandaleuse qui assistent à chaque' union et qui disent, des obcénités qui font poullier de rire les autres, a s s i s t a n t s . Tous les désœuvrés de la ville s'étaient donné rendez-vous devant l'église ce jour-là parce bel après-midi du mois d'août ; toutes sortes de femmes étaient là, venues à. la curée de leur indiscrétion et attendaient avec impatience le cortège revenant de la mairie Enfin des autos arrivèrent et furent salués par ce mur­ mure qui marque la présence, d'une célébrité. Les mariés et les invités en descendirent, et le cortège se forma devant la somptueuse façade de l'église. Aussitôt les cloches se mirent en branle pour épandre sur la ville les joyeuses vibrations de leur thème oie bronze. Le monde se; pressa et veinent, de l'entrée de l'église à la rue, deux haies de personnes se formèrent, laissant un étroit éspace pour le défilé du cortège. On se pencha de part, et d'autre pour mieux voir la mariée si jolie sous son voile de tulle. Et il fallait voir comment chacun s'appliquait à la dévisager, comme on a coutume de le faire en pareil cas. sans respect, sans politesse, sans décence. Après 1er- deux époux aux bras l'un de l'autre; les parents et les invités défilèrent, quelques uns ayant cet air Nous n'étions paS loin de l'église Saint-Pierre et endimanché et ridicule que donne bien souvent le port de la grande toilette à ceux qui n'en ont pas l'habitude. Les plus grandes familles étaient représentées à cette noce. Les dames y faisaient assaut de luxe, de coquetterie, de parure et de beauté. Les cloches sonnaient à grande volée. Et quand le beau cortège entra, tout le monde envahit l'église par les différentes portes et se précipita vers l'autel dans un épouvantable fracas, Toute cette foule monta sur des bancs pour ne rien perdre du spectacle. L'église splen­ didement illuminée se trouvait alors pleine de monde, des commères de la ville, des bonnes, des gens de bien, montrant sous la différence de robes, de castes et d'éduca­ tion la même curiosité imbécile et inconvenante, le même désir bas d'examiner la jeune fille et son époux qui semblaient dégager un rayonnement de bonheur. Et cette grande église apparaissait ce jour-là plus gracieuse avec tout son aspect intérieur misen relief par les lumières accro­ chées aux lustres, aux candélabres. L'orgue tonnait en faisant retenir ce temple dans une pleine et forte harmonie. Le suisse heurtait les dalles de sa hallebarde. C'était la solennité et la pompe de ce que l'on pouvait appeler un beau mariage. La cérémonie prit des proportions grandioses. Mon ami et moi, nous pûmes voir tout à notre aise tons les détails de cette belle cérémonie. Un grand tumulte éclata à la sortie, le tumulte d'une foule qui s'écarte précipitamment avec des cris, des gestes, une effroyable mêlée d'expressions vulgaires, des remarques échangées sans imprévues. On parlait, on jabotait, on criait, on se poussait, on se bousculait, tandis que l'es gens du cortège se remettaient en voitures. Les autos démarrèrent. Tout en cherchant à m'étourdir de ses paroles, mon ami essayait de m'entraîner dans la foule bariolée et bruyante. Mais, ayant manifesté le désir d'attendre je fus écouté et nous restâmes un instant sur le perron pour embrasser d'un regard circulaire cette foule qui s'éparpillait de tous côtés avec une rumeur confuse. – 5– II de l'Eglise, et lentemet nous primes ta rué Alexandre Isaac pour nous rendre sur la place de la Victoire. Les cloches continuaient à sonner, mais peu à peu leur branle se ralentissait. Certaines mêmes s'étaient lues déjà, alors que d'autres s'obstinaient encore. Leurs coups espaces rendaient leurs vibrations plus longues, puis enfin elles finirent par cesser tout à t'ait. L'air bronzé s'assoupissait. MON ami et moi nous étions pénétrés tous deux de cette ivresse délicieuse que répand l'air exquis des journées ensoleillées de notre l' ile d'Emeraude », Autour de nous des vertiges de parfums émanés dé la terre chaude et des toilettes nous étourdissaient. De la joie flottait partout : elle tombait du ciel bleu et du soleil couchant en reflet d'azur et d'or, elle émanait des arbres heureux de la place aux branches desquelles les feuilles verdoyaient, et dilataient sous le ruissellement des derniers rayons du soleil ; elle émanait de la magnificence de ce beau jour pur, de la grande paix des choses des murmures des passants, des cris des enfants qui sautaient, couraient et jouaient sur la place, des uploads/Geographie/ pap11137 1 .pdf

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