UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LE RACISME À L'ÉGARD DES AUTOCHTONES EN MILIEU

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LE RACISME À L'ÉGARD DES AUTOCHTONES EN MILIEU URBAIN AU QUÉBEC : EXPÉRIENCES, ENJEUX ET DÉFIS MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENGE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN SOCIOLOGIE PAR KIM O'BOMSAWIN MAI 2011 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques Avertissement La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522- Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.» AVANT PROPOS La réflexion à la base de ce. mémoire a commencé à prendre forme bien avant le début de sa rédaction ou de l'enquête terrain. Avant que je ne m'intéresse à la question particulière des Autochtones en milieu urbain et aux problèmes relatifs à leur intégration, les problématiques liées aux relations interculturelles avaient toujours été au cœur de mes préoccupations intellectuelles. Dès le début de mes études universitaires en sociologie à l'UQAM, j'ai eu la chance d'être embauchée à la Chaire de recherche sur immigration, l'ethnicité et la citoyenneté (CRIEC) et à l'Observatoire international sur le racisme et la discrimination. C'est ainsi qu'entourée de chercheurs chevronnés j'ai pu faire mes premières armes en recherche et réaliser l'importance des enjeux liés à l'immigration et à l'intégration des minorités culturelles et racisées pour le Québec d'aujourd'hui et de demain. C'est également en travaillant sur un projet de recherche de la CRIEC qui visait à analyser les modalités d'intégration des jeunes Québécois d'origine arabe1 que j'ai pensé le cadre de ce projet de mémoire de maîtrise. Par exemple, la grille d'entrevue de ma recherche est inspirée de la grille que nous avions utilisée à 1' époque pour la recherche sur les jeunes Québécois d'origine arabe, mais bien entendu adaptée à la réalité autochtone. Pour toute l'aide et l'inspiration qu'ils m'auront apportées, je tiens donc à remercier d'entrée de jeu Micheline Labelle, Ann-Marie Field, Jean-Claude Icart et Rachad Antonius pour leur soutien qui aura été si important tout au long de ces années. 1 Oueslati, B., Labelle, M., Antonius, R. (2006). Incorporation citoyenne de jeunes Québécois d'origine arabe: conceptions, pratiques et défis, UQAM, Cahiers du Centre de recherche sur l'immigration, l'ethnicité et la citoyenneté, no. 30. IV Par ailleurs, étant d'origine Autochtone, j'ai toujours eu un intérêt plus marqué pour les questions touchant les Premières Nations. C'est lors d'un colloque portant sur les enjeux liés au racisme au Québec, organisé par l'Observatoire international sur le racisme et la discrimination, que j'ai eu la chance de faire une rencontre des plus marquante pour la suite de mon parcours universitaire. L'Observatoire avait alors invité la Présidente du Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (RCAAQ)2, Mme Édith Cloutier, également directrice du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or, à venir nous parler de l'intégration des Autochtones dans cette ville. Lors de sa conférence, Mme Cloutier avait révélé au grand jour ce qui pour moi, à 1' époque, représentait une réalité tout à fait nouvelle et dont je n'avais jamais mesurée l'ampleur: l'intensité des manifestations du racisme ·dont étaient victimes les Autochtones qui habitaient la ville de Val-d'Or. Par de nombreux exemples concrets, Mme Cloutier faisait la démonstration que le racisme, dans sa ville, était un problème grave, mais complètement banalisé et passé sous silence. Alors que je travaillais depuis plusieurs années à documenter et à dénoncer les barrières systémiques que devaient affronter les minorités racisées à Montréal, je ne croyais pas, très naïvement à l'époque, que le racisme pouvait encore aujourd'hui prendre des formes aussi directes et violentes. C'est ainsi qu'avec une grande curiosité, j'ai essayé de trouver des ouvrages québécois qui auraient documenté la situation du racisme à l'égard des Autochtones au Québec. Nouveau constat: aucun rapport, aucun article scientifique, n'avait été consacré à documenter ce phénomène. C'est donc animée de cette curiosité de découvrir la réalité du racisme à l'extérieur de la ville où j'habite (Montréal) et avec le désir de contribuer, ne serait-ce que minimalement, à 1 'avancée des connaissances en matière de racisme à 1' égard des 2 À partir de maintenant, nous utiliserons l'acronyme RCAAQ pour désigner le Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec. v Autochtones que j'ai choisi cet objet de recherche dans le cadre de mon programme de maîtrise en sociologie. Mon association avec les gens du RCAAQ s'est par la suite renforcée lorsque je me suis jointe à l'équipe du Réseau DIALOG en tant que stagiaire de recherche. Ces deux réseaux travaillent en partenariat depuis plusieurs années afin de faire avancer la cause des Autochtones en milieu urbain. En m'intégrant et en participant aux activités de ces réseaux, j'ai pu me forger une nouvelle compréhension de la réalité du racisme vécu par les Autochtones dans les villes. En effet, en plus des entrevues que j'ai menées dans le cadre de ce projet de recherche, l'équipe de DIALOG et du RCAAQ ont nourri ma réflexion tout au long de la rédaction de ce mémoire et c'est en grande partie grâce à eux et à leur travail que j'ai pu aller au-delà du cadre d'analyse et de la problématique initiale. C'est donc eux, en premier lieu, que je tiens à remercier. Mes plus sincères remerciements vont cependant à mes deux co-directrices, Carole Lévesque, professeure à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS- UCS), et Shirley Roy, professeure au département de sociologie de l'UQAM. Vraiment, je ne crois pas que je serais arrivée à mener ce projet à terme sans elles. Leurs lumières et leurs encouragements dans les moments de grand découragement (et oui, il y en a eu plusieurs!) m'auront été indispensables. Un merci tout particulier à Carole qui m'a fait une place au sein de son équipe du Réseau DIALOG. J'ai ainsi pu sortir de chez moi et avoir la chance de côtoyer des gens extraordinaires. Merci les filles, Julie et loana, pour votre écoute et vos encouragements ! Je ne saurais également remercier suffisamment Shirley d'avoir accepté de financer en grande partie la transcription des entrevues, ce qui m'a fait sauver un temps bien précieux! Merci également à toutes les personnes qui ont accepté de faire partie de cette recherche. Vous êtes la matière et le cœur de cet ouvrage. Merci à Gina Richmond et VI Édith Cloutier qui rn' ont ouvert toutes grandes les portes du Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or et qui m'ont aidé dans la recherche de participants. Merci à Jacques Delagrave, de la Direction des études du Cégep de Sept-Îles, qui m'a également aidé à trouver des gens qui accepteraient de participer à mon projet. Je tiens également à remercier le Réseau DIALOG, le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), le Fond de recherche sur la société et la culture du Québec (FQRSC), ainsi que l'Union des municipalités du Québec (UMQ) pour l'aide financière qu'ils m'ont accordée. Finalement, l'amour, l'amitié et le soutien de mes proches auront été essentiels tout au long de ce long processus. Maman, papa, mon amoureux Marc et mes meilleures amies, Virginie, Julie et Laurence, merci de m'avoir soutenues, conseillé, de m'avoir changé les idées et surtout d'avoir pris soin de moi ... RESUME Ce mémoire de maîtrise porte sur le racisme à 1' égard des Autochtones en milieu urbain au Québec. Partant du constat que le racisme anti-autochtone est une réalité bien peu documentée au Canada et encore moins au Québec, nous proposons dans ce mémoire d'analyser et de relever les manifestations du racisme dont sont victimes les autochtones qui vivent en milieu urbain au Québec à partir du contenu d'entrevues effectuées auprès d'Autochtones vivant à Montréal, Val-d'Or et Sept- Îles. L'objectif principal de cet ouvrage est de dégager une meilleure compréhension de ce type de racisme spécifique. Pour ce faire, nous situons d'abord les principaux jalons historiques qui ont marqué 1 'histoire des relations entre les Autochtones et l'État canadien, pour ensuite présenter une recension des écrits sur le racisme - en tant qu'idéologie - ainsi qu'une recension des écrits amérindianistes plus spécifique à notre objet de recherche. La typologie des manifestions du racisme de Michel Wieviorka constitue le cœur de notre cadre d'analyse. C'est donc à partir de ses définitions du préjugé à caractère raciste, de la discrimination directe et indirecte, de la ségrégation et de la violence raciste uploads/Geographie/ racisme-aux-etats-unis-2.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager