C 2€ lundi 12 janvier 2015 LE FIGARO - N° 21 905 - www.lefigaro.fr - France mét

C 2€ lundi 12 janvier 2015 LE FIGARO - N° 21 905 - www.lefigaro.fr - France métropolitaine uniquement è PAGE 13 LES PROPOS HAINEUX PULLULENT SUR LA TOILE è PAGE 14 LES MÉDIAS DÉMENTENT TOUTE DÉRIVE è PAGE 32 LE MONDE DES ARTS DANS LA RUE è PAGE 40 UN ÉLAN DE SOLIDARITÉ À TRAVERS LE MONDE è PAGE 2 PLUS DE 4 MILLIONS DE PERSONNES SE SONT MOBILISÉES CE WEEK-END è PAGE 2 UN DISPOSITIF DE SÉCURITÉ HORS NORMES è PAGE 6 LE MONDE S’UNIT À PARIS CONTRE LE TERRORISME è PAGE 7 VALLS S’OPPOSE À NÉTANYAHOU SUR LE FOYER DES JUIFS FRANÇAIS è PAGE 8 TRAUMATISÉE, LA COMMUNAUTÉ JUIVE ATTEND DES MESURES è PAGE 9 LA CARTE DE FRANCE DES RASSEMBLEMENTS è PAGE 10 ILS NE VEULENT PAS « ÊTRE CHARLIE » è PAGE 11 LE POINT SUR L’ENQUÊTE è PAGE 12 LES FAILLES DE L’ANTITERRORISME AND : 2,20 € - BEL : 2 € - CH : 3,40 FS - CAN : 4,50 $C - D : 2,50 € - A : 3 € - ESP : 2,40 € - Canaries : 2,50 € - GB : 1,90 £ - GR : 2,50 € - Guadeloupe/Martinique : 2.40 € - Guyane/St Martin : 2.70 € - ITA : 2,50 € LUX : 2 € - NL : 2,50 € - PORT.CONT : 2,40 € - MAR : 15 DH - La Réunion : 2.30 € - TUN : 2,90 DTU - ZONE CFA : 1.900 CFA ISSN 0182.5852 L a France debout ! La France, rassemblée dans le deuil. La France, digne dans sa colère. Les dirigeants du monde en- tier venus porter à notre pays le témoignage de la solidarité plané- taire. Et surtout, cette foule immense, ces centaines et ces centaines de mil- liers de citoyens rassemblés à Paris, en France et partout sur la planète, dans un fraternel coude-à-coude, pour rendre hommage aux dix-sept victi- mes de la sauvagerie islamiste. Pour crier silencieusement leur attache- ment viscéral aux principes démocra- tiques et républicains. Pour défendre, tout simplement, notre civilisation et nos libertés. Comment ne pas être ému par ce spectacle d’une nation enfin réunie ? On pense à Marc Bloch : « Il est deux catégories de Français qui ne compren- dront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédéra- tion. » Dans l’imaginaire national, la journée historique du 11 janvier 2015 aura aussi sa place. Bien sûr, on pourrait à bon droit ironiser sur certaines envolées lyriques un peu faciles, pointer les contradictions et les arrière-pensées au sein de ces cortèges officiels que les jour- nalistes de Charlie Hebdo auraient sans aucun doute été les premiers à ridiculi- ser, s’étonner de certaines présences incongrues (le bras droit d’Erdogan, tout de même, il fallait oser !), mais ce serait faire fausse route. Dans le deuil, la famille se retrouve ; elle n’oublie pas ses différences qui demain reprendront lé- gitimement leurs droits – c’est cela, la démocratie – mais soudain elle s’unit parce que l’essentiel est en jeu. Si tant d’hommes et de femmes, de droite et de gauche, chrétiens, juifs, musulmans ou athées, ont éprouvé le besoin de se ras- sembler pour entonner La Marseillaise, c’est bien que quelque chose les rassem- ble : l’amour de la France, aujourd’hui menacée. Et même ceux qui n’y étaient pas, ceux qui, après mûre réflexion, ont refusé de clamer « Je suis Charlie » ne sauraient, pour ce seul motif, être retranchés de ce moment de communion nationale ! Les uns, parce qu’ils croient au Ciel, quelle que soit leur confession, ont considéré que l’on ne répondrait pas à la folie des hommes par le mépris du sacré et l’apo- logie de la dérision. D’autres, de gauche ou de droite, n’ont pas voulu que leur indignation soit récupérée par un « sys- tème » politique qu’ils jugent grave- ment fautif. D’autres encore, par tem- pérament, sont tout simplement rétifs à ces effusions collectives médiatisées. Après l’émotion, le courage Dans le deuil, la famille se retrouve ÉDITORIAL par Alexis Brézet, directeur des rédactions abrezet@lefigaro.fr £@abrezet Dernière édition lefigaro.fr « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais 3’:HIKKLA=]UWUUZ:?k@l@b@c@a"; M 00108 - 112 - F: 2,00 E è LES EFFORTS D’UN PROF DE BANLIEUE POUR EXPLIQUER LES ATTENTATS è LA GUERRE AFFAIBLIT-ELLE DAECH ? è ENTRETIEN AVEC JEAN-PIERRE LE GOFF è LA CHRONIQUE DE NICOLAS BAVEREZ PAGES 16 À 19 CHAMPS LIBRES SOMMAIRE KENZO TRIBOUILLARD/AFP Plus de 3,5 millions de personnes, dont 1,5 million à Paris, ont participé dimanche à la marche républicaine d’hommage aux victimes des attentats de la semaine dernière. Dans la capitale, au milieu d’une marée humaine, François Hollande a défilé aux côtés d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement. LA FRANCE DEBOUT [...] Suite page 19 AFP ture de police avait ainsi sécurisé deux parcours parallèles empruntés par les manifestants : un axe principal reliant la place de la République à la place de la Nation par le boulevard Voltaire sur une distance de 3 km et un itinéraire de « délestage », via l’avenue de la République, le boulevard Ménilmon- tant, puis l’avenue Philippe-Auguste. Juste avant ce défilé prévu à 15 heures, tout le secteur avait été passé soigneu- sement au peigne fin. Les toits des im- meubles bordant le parcours et les égouts avaient fait l’objet d’une minu- tieuse inspection préalable. Musclé, le dispositif est toutefois resté discret pour encadrer et sur- veiller l’immense foule qui est venue de part et d’autre de la capitale. Scè- nes totalement inhabituelles, les for- ces de l’ordre ont même été accla- mées… Partout, les manifestants, ont relaté ces mêmes moments d’ovation. ANGÉLIQUE NÉGRONI AVEC PAUL DE COUSTIN anegroni@lefigaro.fr £@PauldeCoustin DES DIZAINES de chefs d’État étran- gers et de gouvernements rassemblés autour du président de la République, François Hollande, une marée humai- ne autour de la place de la Républi- que : pour ce rassemblement sans précédent, c’est un dispositif de sécu- rité hors normes qui avait été mis en place ce dimanche à Paris. Des dizaines de tireurs d’élite per- chés sur les toits, 150 policiers en civil chargés de la protection des hautes personnalités et de la surveillance du public, 2 200 hommes des forces mo- biles prêts à intervenir : tels sont les moyens exceptionnels mis en œuvre tout au long de la journée. En charge des opérations, la Préfec- DELPHINE DE MALLEVOÜE PRÈS DE 4 MILLIONS de Français mobi- lisés et unis ce week-end contre le ter- rorisme, au terme d’une funeste semai- ne. C’est une mobilisation sans précédent, la plus importante jamais re- censée en France. Dimanche, place de la République à Paris, la France ne pleure plus, elle n’a plus peur, elle est au front, solidaire et déterminée à se battre contre le fanatisme. « Terroriste t’es foutu, la France est dans la rue ! », scande d’un seul chœur une marée humaine qui crie aussi : « On n’a pas peur ! ». « La France ne sera pas à genoux, aujourd’hui elle se relève des coups, dit Mathilde, venue de Versailles. L’après-Charlie, c’est mainte- nant ! » Dès 11 heures, des centaines de mil- liers de Français, parisiens et provin- ciaux, mais aussi étrangers affluent de toutes parts pour participer à la marche républicaine. Familles, ados, vieillards, Juifs, Arabes, athées, Chinois, Noirs et tous métissages de France sont côte à côte « pour défendre la liberté et les va- leurs républicaines », résume Jean, un comptable de 36 ans. Juchés sur la statue de la place, sym- bolisant la République, de nombreux jeunes galvanisent la foule au rythme des slogans et de chants. Au sommet, une image forte et peu habituelle en d’autres circonstances : une jeune femme voilée se tient aux côtés d’un ancien partisan de la Manif pour tous et s’époumonent en- semble : « Vous êtes qui ? » « Charlie ! », répond la foule. « On est tous français », reprennent-ils, en entraînant des ton- nerres d’applaudissements. Aux pieds de la statue, un autel circu- laire voué au culte des victimes, les des- sinateurs de Charlie Hebdo mais aussi les policiers morts en service, ainsi que les otages de l’Hyper Cacher de Vincennes, abonde de bougies, de fleurs, d’objets, de dessins et de messages. La dénoncia- tion du terrorisme, avec humour mais sans concession, est claire : « Être isla- miste et finir ses jours dans un Hyper Ca- cher, tuer un journal et mourir dans une imprimerie… si Dieu existe, il a de l’hu- mour ! », dit une pancarte. Elles sont in- nombrables, levées à bout de bras, pen- dues autour du cou, parfois collées à même le front : « Je suis flic, je suis juif, je suis français, je suis Charlie », repren- nent-elles à l’envi pour incarner la co- hésion nationale. « C’est beau cette mo- bilisation et cette solidarité, dit Kahina, uploads/Geographie/ le-figaro-francais.pdf

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