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OEUVRES COMPLETES S.* DE- fêrctïrutftott ttmttfeiY., immat* A. SAUTELET ET 0° ETCHAKLES GOSSELIN ";.'.',., LIBRAIRES-ÉDITEÙÏS. . . . MDCCCXXVI.. ',-.,. ; . ' HVFO0HNIBR IMPHIUBDI1. OEUVRES COMPLÈTES DE SIR WALTER SCOTT. TOME DIX-SEPTIÈME. IMPRIMERIE DE H. FOURNIER, RUE DESEINE, N° l4. L'ANTIQUAIRE. ( fty 2lntiqu(u-i), ) TOME PREMIER. Jeconnaissais Anselme, ilétait homme sage ! Très instruit, etplus fin , certes , qu'aucun denous. Mais onétait surpris deson enfantillage , Etdulevoir encor rechercher les joujoux : Tels que petits bouquins ornés d'enluminures , Médailles dont larouille ettaça les figures , Etmême l'air noté dequelque vieux refrain Dont peut-être onberça jadis leroiPépin AVERTISSEMENT. L'OUVRAGE suivant complèteuue série de fictionsdes- tinées à faire connaître les moeursécossaises à trois différentesépoques. WAVERLEY embrassait le temps de nospères, GUYMANNERING celui de notre jeunesse, et 1'ANTIQUAIRE nous reporte aux dix dernières années du dix-huitième siècle.Dans VAntiquaire, commedans Guy Mannering, j'ai cherché mes principaux personnages dansla classede la sociétéqui est la dernière à ressentir l'influencede ce poli de la civilisationgénérale qui rend semblables les moeurs des différentes nations. C'est dans la même classe que j'ai placé quelques-unes des scènespar lesquellesj'ai cherché à faire apprécier l'é- nergie de certaines passions violentes, parce que les hommesdu peuple sont moins soumis à la contrainte habituelle de dompter leurs sensations, et parce que je 6 AVERTISSEMENT, pense avec M. Wordsworth (i) que rarement ils man- quent de lesrendre dans le langagele plus expressifet le plus éloquent. Tel est, je crois , particulièrement ce qui a lieu pour les habitans des campagnesen Ecosse, classe que.j'ai long-tempsfréquentée (2).La force et la simpli- cité antique de leur langage, souvent empreint de l'élo- quence orientale de l'Écriture chez ceux d'entre eux qui ont une intelligence élevée, rend pathétique leur douleur, et donne de la dignité à leur ressentiment (3). J'ai pluscherché à décrire minutieusement desmoeurs nationalesqu'à combiner artificiellementdesévénemens. Je dois avouer qu'à mon grand regret je me suis senti dans l'impuissance de réunir ces deux conditions d'un bon roman. La friponnerie de l'adepte dans l'ouvrage qu'on va lire peut paraître forcée et invraisemblable. Mais nous avons eu, dans les derniers temps, des exemplesplus frappans encore d'une superstitieuse crédulité, et le lecteur peut être assuré que cette partie de la narration est fondéesur des événemensencore récens. (1)L'auteur faiticiallusion àl'espèce dedoctrine démocratique enpoésie exposée parle poèteWordsworth dansla préface deses oeuvres. Le lecteuren trouveraune exposition abrégée dansle Voyage hïst.etlitt.enAngleterre etenEcosse. —ED. (2)SirWalterScott a passéune grande partiedesajeunesse dans lesfermes desafamille, situées dans lescomtés deRoxburgh etde Selkirk. Il adit lui-même quesa nourrice fut sapremière institutrice enpoésie. <—' En. (3)La Bibleest la lecturedetouslesjours dansunefamille bienréglée d'Ecosse. Voyez dansl'ouvrage déjàcitéduDr.A.P. latraduction du Samedi soir du laboureur,où Burns , dansun desesmomens d'inspiration grave et religieuse, peintl'intérieur d'unechaumière. —ED. AVERTISSEMENT. 7 Je n'ai plus maintenant qu'à exprimer ma reconnais- sanceau public pour l'honorable réception qu'il a dai- gné faire à des ouvrages qui n'ont guère eu d'autre mérite que quelque vérité de coloris, etje prends congé de lui respectueusement comme quelqu'un qui proba- blement sollicite sa faveur pour la dernière fois(1). (t) Onvoiticiquel'auteur,en feignant dedonnerau public sondernier ouvrage, sepréparait seulement à mettreen scène le Jedediah Gleishbotham etle P.Pattieson desContes demon Hôte, pourremplacer lepremier auteur anonyme deWaverley. —ED. L'ANTIQUAIRE. ( Wqe 2tntiquari). ) CHAPITRE PREMIER i'Qu'on m'appelle nucarrosse !uncarrosse àl'instant ' " Qu'on crie , elque cecripartout serépétant, iiOn n'entende plus rien qu'un effrosse Iuncarosse !» CliroimiihotanlliiiU'goi. VERS la fin du dix-huitièmesiècle, un jeune homme de bonne mine, obligé de se rendre dans le nord-est de l'Ecosse, arriva le matin d'un beau jour d'été pour re- tenir et occuper une place dans une de ces voitures publiques qui vont d'Edimbourg au ^Queensferry,où, io L'ANTIQUAIRE, comme le nom de ce dernier lieu l'annonce (i), et comme tous mes lecteurs d'Ecosse le savent bien, l'on trouve un paquebot pour traverser le Frith (2) du Forth. Lavoiture était destinée à contenir sixvoyageurs réguliers, outre ceux que le cocher, par un trafic inter- lope, pouvait recruter sur la route, et qu'il imposait en quelque sorte aux possesseurslégitimes des places.Les billets qui donnaient droit à une place garantie dans ce carrossepeu commode étaient distribués par une vieille femme à l'air rusé dont le nez effiléportait une paire de lunettes. Elle habitait une — laigh shop , — c'est-à- dire une espèce de caveau ouvert dans High-Street, au fond duquel elle vendait du ruban, du fil, des aiguilles, des écheveaux de laine, de la grosse toile, et d'autres objets du même genre, à l'usage du beau sexe. Mais il fallait autant de courage que d'adresse pour descendre dans son antre profond par un escalier droit et escarpé sans y tomber la tête la première, ou sans y précipiter quelqu'un des nombreux échantillons qui, placés de chaque côté sur les marches de l'escalier, an- nonçaient le négoce de la vieille(3). Un placard manuscrit, collésur une planche avancée, (1)Quecnsferry signifie passage dela reine.Ferryest un lien oùl'onpasse unerivière àbac. Quecnsferry estunbourg royaldu comté doLinlilbgow , sur la côteduFrithduForth,àneufmilles ouest d'Edimbourg. Onsup- posequesonnom luiyientdela femme du roiMalcom Canmore ( lo5y ), quifréquentait beaucoup cepassage. —ED. (2)UnFrith ouFirth est un détroitformé par l'embouchure d'un fleuve sejetantdansla mer. LeFrith du Forths'appelle aussi souvent le Frith, sansajouterduForth.—ED. (3)Ontrouve encore dansla mêmerue de cessortesdebou- tiquespresque souterraines. —ED. L'ANTIQUAIRE. 11 annonçait que la diligence de Queensferry, dite la Mou- che des Havves(i), partirait à midi précis, le mardi 15juillet 17—, afin d'assurer aux voyageursles moyens de profiter de la marée pour traverser le Frith. Pour cette fois, il mentait comme un bulletin, car, quoique le clocher de Saint-Gileseût fait entendre l'heure, répé- tée par l'horlogedu Tron (2), aucune voiture ne parais- sait au lieu du départ. Il est vrai qu'on n'y avait retenu que deux places, et il était possible que la maîtresse de la demeure souterraine s'entendît avecson Automédon, afin de laisser passer, en pareil cas, un certain délai pour remplir les places vides. Peut-être aussi ledit Au- tomédon, chargé d'un convoifunéraire, s'était-il trouvé retardé par la nécessité de dépouiller son équipage de sesornemens lugubres; ou il s'amusait peut-être encore à vider une pinte avec son compère le valet d'écurie; ou, — bref, la voiture ne paraissait pas. Le jeune homme commençait à s'impatienter, lors- que la personne qui avait retenu la deuxièmeplace vint le joindre et partager cette contrariété, qu'on peut compter au nombre des petites misères de la vie hu- maine. Celui qui se dispose à se mettre en voyageest distingué aisément de ses concitoyens. Les bottes, le manteau, le parapluie, le petit paquet sous le bras, le chapeau enfoncé sur le front, un air résolu, un pas délibéré, le laconismeavec lequel on répond aux com- plimensdes connaissancesqu'on rencontre, sont autant de marques auxquelles le voyageur qui a l'expérience (1)Hawes signifie lesfruitsdel'aubépine. C'estle nomd'une auberge, quenoustraduirons cuphonioe gratin.—ÉD. (2)Saint-Giles, cathédrale d'Edimbourg; Tron-Cbuch, estaussi uneéglisede la vieille ville.—ÉD. i2 L'ANTIQUAIRE, des malles-postesou des diligences peut reconnaître de loin le compagnon de son futur voyage.C'est alors qu'é- coutant les conseils de la sagesse humaine, le premier arrivé se hâte de s'emparer de la meilleure place de la voiture, et d'y arranger son bagage de la manière qui lui convient, ayant l'arrivée de son compétiteur. Notre jeune homme n'était guère doué de prudence dans aucun genre : d'ailleurs l'absence de la voiture lui était les moyens de se prévaloir de son droit de priorité. Il s'amusa donc, pour se dédommager, à tâcher de deviner quels étaient l'état et le caractère du personnage qui arrivait au bureau. C'était un homme d'environ soixante ans , peut-être plus, maisdont le teint frais et la démarche assurée prou- vaient que les.années ne l'avaient encore privé ni de ses forces ni de sa santé. Il avait une physionomie des plus écossaises, les traits un peu durs, l'oeil malin et per- çant et un air de gravité habituelle animée par un penchant à l'ironie. Il portait un habit complet de drap d'une couleur assortie à son âge et à son air sérieux; sa perruque bien frisée, bien poudrée, et sur- montée d'un chapeau enfoncé jusque sur ses yeux, semblait annoncer un homme appartenant à une des professions savantes. Ce pouvait être un ecclésiastique: cependant il avait l'air plus mondain que ne l'ont ordi- nairement les ministres de l'Église d'Ecosse, et sa pre- mière exclamation ne laissa aucun doute à cet égard. Il arriva d'un air pressé, et jetant un coup d'oeild'a- larme sur le cadran de l'horloge dej'église, il regarda à l'endroit où la voiture aurait dû se trouver, et s'écria: — Le diable s'en mêle, j'arrive trop tard! Le jeune homme le tira d'inquiétude en lui disant L'ANTIQUAIRE. i3 que la voiture n'avait pas encore paru. Le vieillard, sentant probablement lui-même son défaut de ponctua- lité, n'eut pas d'abord le courage d'accuser le cocher d'en manquer. Il prit des mains d'un enfant qui le sui- vait un paquet qui semblait contenir un grand volume in-folio, et, lui passant la main sur la tête, lui dit de s'en aller, et de dire à M.B*** que s'il avait su qu'il eût tant de loisir, il aurait ajouté un mot ou deux avanl de conclureson marché. — Sois exact uploads/Geographie/ scott-walter-sir-traduction-nouvelle-t17-l-x27-antiquaire-vol-1.pdf

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