Sokodé ville multicentrée du Nord-Togo Jean-Claude Barbier Bernard Klein É d i
Sokodé ville multicentrée du Nord-Togo Jean-Claude Barbier Bernard Klein É d i t i o n s Petit atlas urbain Petit atlas urbain Sokodé ville multicentrée du Nord-Togo Jean-Claude Barbier ORSTOM éditions L’institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération Paris 1995 Bernard Klein Avant-propos d’émile le Bris et Pierre Peltre Préface de Nicoué L. Gayibor ISBN‑: 2-7099-1273-2 © ORSTOM éditions 1995 La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toutes repré- sentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Rédaction cartographique effectuée par le Laboratoire de cartographie appliquée Coordination‑technique : Catherine Valton Préparation et saisie des fonds sous Microstation (station Intergraph)‑: Bernard Klein Conception et rédaction sous Adobe Illustrator (Macintosh) : Catherine Valton Avec la participation de Annick Aing, Élisabeth Auberton, Guillaume Balavoine, Yves Blanca, Rémy Deruelle, Marie-Sophie Putfin, Odette Saladin, et les conseils de Michel Danard Sous la direction de Pierre Peltre, responsable du LCA Sokodé, ville multicentrée du Nord-Togo Avant-propos Petit atlas urbain‑: connaissance du passé, gestion de l’espace L’ ouvrage que présentent Jean-Claude Barbier et Bernard Klein constitue un événement qui ne doit surtout pas passer inaperçu malgré l’appellation générique, peut-être excessive- ment modeste, de « Petit atlas urbain ». Il est en effet significatif que, près de 20 ans après le lancement, par l’ORSTOM, des « Atlas des structures agraires » qui ont mar- qué près de deux décennies de recherche, l’urbain accède de plus en plus à ce type de traitement cartographique. Un pas supplémentaire est fait avec cet ouvrage dont on ne peut que souhaiter qu’il constitue l’amorce d’une série. Tous ceux qui ont oeuvré sans relâche, pendant cette période, à la reconnaissance des recherches urbaines ne peuvent que se féliciter de ce travail qui place un sociologue et un urba- niste en position de pionniers. Non certes que la recherche urbaine n’ait jamais débouché sur des produits cartographiques prenant la ville pour cadre ; est-il besoin de rappeler l’entreprise d’enver- gure que constitue la «version papier» de l’atlas informatisé de Quito, réalisée sur place avec les partenaires équatoriens ? La présentation efficace de l’atlas de Richard-Toll sur un support informatique ? Ou encore les cartes urbaines des atlas de la Nouvelle Calédonie et de la Polynésie française, et celles de l’atlas régional Sud-Cameroun, fruit de la colla- boration entre les chercheurs et l’équipe du Laboratoire de cartographie appliquée ? Jamais pourtant cette collaboration n’était allée aussi loin entre les deux corps de métier tant au niveau de la conception que dans la réalisation du produit. Cet atlas de Sokodé consacre également la vitalité des recherches menées depuis quelques années sur ce que l’on appelle de façon sans doute dépréciative les « centres urbains secondaires ». Les politiques de décentralisation, favorisées au Sud par la coopération internationale, expli- quent certes cet engouement mais l’on aurait tort de le rame- ner à un simple effet de mode. En Afrique sub-saharienne, où l’on a tôt fait de décré- ter que les villes n’ont pas d’histoire, la réflexion entamée par J.-C. Barbier et d’autres avec lui sur les « civilisations urba- nisantes » de l’époque précoloniale, porte assurément très loin. Elle a trouvé écho lors de récentes rencontres consacrées aux villes secondaires (Caen, novembre 1993 ; Tours, juin 1994) et rejoint les préoccupations actuelles d’un certain nombre de bailleurs de fonds, dont l’Union euro- péenne comme l’atteste le rapport commandé en 1993 à M.-T. Manchotte (« La prise en compte du développement urbain dans les programmes d’ajustement structurel », Bruxelles, Commission européenne). Un expert travaillant pour l’OCDE-Club du Sahel (J.-M. Cour, « Les enjeux de l’urbanisation dans les pays en voie de développement : le cas de l’Afrique de l’Ouest », Symposium international de Montréal, juin 1995) attire à juste titre notre attention sur la nécessité « d’urbaniser » les questions abusi- vement classées comme non urbaines, qui vont des grands choix macro-économiques au développement rural. Or, c’est bien d’abord à partir des villes secondaires que l’on assurera nition volumineux et peu pédagogique. Ni inventaire, ni simple base de données, le « petit atlas urbain » de Sokodé combine deux desseins : produire des connaissances pour comprendre une ville, mais aussi adapter un outil pour une autre planification urbaine soucieuse de mettre ou remettre le débat urbanistique sur la place publique qu’il a malheu- reusement abandonnée. Se voulant instrument d’une « prise en main par les citoyens de leur propre cité », l’entreprise se donne les moyens de son objectif : user de technologies à la fois peu onéreuses et de mise en oeuvre aisée. Nul ne peut prédire aujourd’hui le succès d’une entre- prise visant au fond à « forger une citoyenneté dans laquelle l’habitant d’une ville se sente partie prenante du destin de sa cité ». Trop d’impondérables, de contraintes de tous ordres entrent en jeu. Nul doute que la greffe proposée par J.-C. Barbier et B. Klein ne prendra que si les nouvel- les autorités locales africaines adoptent cette perspective. Puissent tous ceux qui jouent un rôle dans la promotion de l’idée municipale valoriser l’outil qui leur est présenté ; nous pensons bien entendu aux coopérations publiques bi- et multilatérales et aux grands programmes internationaux comme le Programme de gestion urbaine et le Programme de développement municipal, mais aussi au nouveau mode d’intervention que constitue la coopération décentralisée. Émile LE BRIS UR55 «Enjeux de l’urbanisation», département SUD de l’ORSTOM Pierre PELTRE Laboratoire de cartographie appliquée, centre ORSTOM d’Île-de-France Sokodé, ville multicentrée du Nord-Togo Avant-propos le bon fonctionnement des systèmes ville-arrière pays et qu’émergera une nouvelle génération de projets urbains comportant des actions localisées dans l’hinterland rural. On relèvera, dans le présent travail, la volonté d’élargir la vision du site à l’environnement de la ville et de mobiliser toutes les disciplines apportant des connaissances sur cet environnement. Quel meilleur choix que Sokodé pour plonger dans l’histoire. La chefferie, nous montrent les auteurs, « annonce en quelque sorte la ville », une agglomération construite selon un schéma multicentré contredisant tous les modèles hiérar- chisés qui opposent un centre et une périphérie, des quar- tiers riches et des quartiers populaires. Ici l’on pense d’abord «quartier» avant d’avoir une vue d’ensemble de la cité et cette représentation de la ville n’est pas sans influencer les solidarités sociales, les adhésions religieuses et les votes politiques. Quoi de mieux que des cartes pour donner à voir ce que J.-C. Barbier et B. Klein appellent le primat de la « communauté résidentielle » ? Ville singulière, Sokodé l’est assurément mais les auteurs insistent à juste titre sur le fait que leur travail intro- duit à d’autres villes de même type au Togo, mais aussi au Bénin et jusqu’au Cameroun. L’« avancée technologique » que constitue l’outil cartographique informatisé se met ici au service d’une démarche comparative associant, autour de l’objet urbain, tous les spécialistes des sciences sociales, et même très au-delà dans le cas présent. L’on saura toutefois gré aux auteurs (et c’est sans doute en cela que leur initiative mérite d’être imitée) de voir plus loin que le « tout dire monographique », par défi- Préface Une approche historique pour un atlas urbain Sokodé, ville multicentrée du Nord-Togo C apitale de fait de la région septentrionale du Togo jusqu'aux années 1970, Sokodé jouit d'un prestige certain, non seulement auprès de tou- tes les populations des régions avoisinantes, mais également de tous les Togolais. Son passé se lit dans la texture d'un habitat demeuré en partie tradi- tionnel en dépit d'un siècle de présence d'une administra- tion de type moderne. Aux vieilles souches autochtones de la région, sont venus, dans un premier temps, se mélanger des immigrés gurma qui apportèrent la structuration politique en petites unités autonomes, fondées par des segments claniques qui en détiennent le commandement par voie héréditaire. à ce cadre de commandement, commerçants et artisans souda- nais ajoutèrent un élément dynamique décisif, qui fera la réussite de la ville‑: l'islam et, avec lui, le sens des affaires liées aux relations commerciales. Sur ces atouts historiques – certes dilués à travers les villages de l'ensemble du pays kotokoli –, vint se greffer le fait colonial avec la création, fin 1897, d'un poste allemand à Sokodé. Comme le soulignent les auteurs avec justesse, Sokodé demeura longtemps un poste administratif installé auprès de villages «‑indigènes‑». Mais son évolution, à la mesure de l'essor que connaissaient alors les agglomérations secon- daires, fut régulière, marquée par la soudaine montée de l'islam dans les années 1950. L'urbanisation de la ville s'accéléra à partir des mêmes uploads/Geographie/ sokode-ville-milticentree.pdf
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- Publié le Jan 20, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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