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Il ; ~ I' JVy~ · , .... r -- • • Souad MOUDIAN C II'L. Mille et un proverbes rifains . ' .. Ce livre a été publié avec le soutien du Ministère de la Culture 2004 ,+,/}'1. 1 L "!.'.'-'..-J~ ç ?üid',;." , 1----~ ----4 . j Dépôt légal: 2004/0644 ISBN: 9981-822-63_9 Impression: Dar Al Qalam 12, Avenue Annour R b . a at Tél: 037 29 9490 1 [ t ! 1 r i f 3 Remerciements Je tiens a remercier vivement mon frère Nourddine qui m'a encouragée è publier ce recueil de proverbes. Mes remerciements vont également il mon professeur Abdelali Sabia qui a accepté de lire une première version de ce travail et qui l'a enrichie de ses remarques. Je remercie enfin mes informateurs sans lesquels un tel recueil n'aurait pas pu voir le jour et tous ceux qui ont contribué à sa réalisation. • 5 Préface Un proverbe bien de chez nous dit «Mal I~em r-reqba, mukul w medmum» (litt. C'est comme la chair de l'encolure, on la mange et on la dénigre), et c'est tout le destin, curieux et prodigieux destin tout de même, de ces chrestomathies, qu'à peine on tolère aujourd'hui dans la cité des "sciences", et qui ne doivent une reconnaissance (à défaut d'une légitimité) que par une condescendance bien charitable. Et pourtant, avec le dictionnaire" ne sont-ce pas ces recueils, aussi loin qu'on remonte dans le temps, qui ont fourni l'essentiel de sa matière à une pensée qui se pense ~ ou à une langue qui se dit. f Faut-il rappeler que le proverbe est, de toules les osmoses, celui qui, sans cesser d'être discours, est aussi propos sur le discours, et sans cesser d'être l'expression d'expériences incertaines (d'aucuns les appelleraient « sagesses ») en est surtout la règle. Ni doctes opuscules herméneutiques, ni impénétrables démonstrations savantes, les recueils de proverbes sont à peine une nomenclature de pensées, que la foi de quelques visionnaires offre à l'immortalité. C'est cela-même la revanche de ces florilèges, qui comme les proverbes eux-mêmes, traversent allègrement les temps et les espaces. Et lorsque, au-dela de cette gloire simple, un recueil a vocation d'oeuvre humanitaire, celle de la sauvegarde d'une culture et d'une langue, alors honneur à celle par qui cela arrive. Souad Moudian, linguiste d'abord, parémiologue de surcroît, mais surtout fille et petite fille d'un Rif auquel une certaine histoire a longtemps 1 Mais ces recueils n'en sont-ils de quelque façon pas? tourné te dos, à travers cette œuvre, fait révérence à sa culture en s'en faisant le meilleur des échos. Son action ne pouvait mieux commencer que par un ouvrage qui ne souffre ni controverse ni litige, seul discours qui transcende l'individualité des parti pris, et où l'impartialité de la doxa rifaine, comme de sa civilisation dans toute sa splendeur, est la plus manifeste. A. Sabia 1 i 1 1 1 1 1 i 1 ! 1 ! 1 1 ! , 7 Introduction Les proverbes que nous présentons dans cet ouvrage forment un ensemble de 1001 proverbes rifains, extraits d'un corpus plus large (près de 2000). Nous présentons ici les plus fréquents et les plus usités. Nous comptons mettre à la disposition du public le reste des proverbes dans des publications ultérieures. Cet ensemble de proverbes a été collecté auprès de plusieurs informateurs et informatrices issus . de la province d'AI Hoceima et plus particulièrement d'Ayt Amart. Cette région fait partie des tribus du sud-ouest du Rif. Elle est délimitée au nord par Ayt Ouaryagher et Ayt Mezdouy, au sud par Imarnissen, à l'ouest par Beni Bechir et à l'Est par Igzennayen. Cependant, ceci ne veut nullement dire que nous n'avons pas eu recours à d'autres informateurs issus d'autres régions; citons à titre d'exemple Ayt Ouaryagher et Ayt Touzine. En outre, l'influence du parler Ayt Amart apparaîtra clairement dans notre transcription. Ceci est dû au fait qu'il s'agit de notre propre parler. Ainsi, on remarquera que nous notons le r, qui est toujours prononcé chez les gens de ce parler, contrairement aux autres parlers qui ont tendance à ne pas le prononcer. Soit l'adverbe de négation, il est prononcé et noté uret non pas u comme le prononcerait un ouaryaghri par exemple. Mais, comme il faut devant un corpus d'une certaine grandeur, sacrifier aux classements d'usage, nous avons privilégié le classement alphabétique au détriment de classements sémantiques ou syntaxiques. En effet, nous avons classé les proverbes selon l'alphabet latin puisque le texte tout entier est écrit en français (système de transcription en latin et , ' 8 traduction française) en considération de la,première lettre du premier.mot de chaque proverbe indépendamment de son caractère radical ou affixal. Un tel classement, nous en sommes consciente, pose autant de problèmes que tout autre classement, mais entachera de plus notre classification d'un artifice, notamment à une approche lexicale ou sémantique. En effet, deux proverbes commençant par le même verbe employé à deux aspects différents apparaîtront à deux endroits différents dans le recueil suivant qu'il est actualisé à l'aoriste, à l'accompli ou à l'inaccompli (cf. par exemple, ikkar (il-se lever-Acc.), ilenkar (il-se lever-Inac.), ag ikkar (il-se lever- Aoriste)). Un classement par la première lettre du radical ferait que les verbes ci-dessus se succèdent dans le recueil. Néanmoins, notre classement a le mérite d'éviter au lecteur de revenir à un radical du mot rifain que seuls quelques érudits ont la possibilité de retrouver parmi toutes les formes dérivées du mot. Par ailleurs, la traduction des proverbes se présente sous deux formes: une traduction littérale et une traduction intelligible. Nous avons essayé de « coller» au sens littéral du proverbe malgré les impératifs de la syntaxe française qui ne rendent que très imparfaitement la structure du rifain. Cependant, ce type de phrases ne peut pas être bien formé sémantiquement, d'ou le recours à la traduction intelligible ou au sens global du proverbe. La traduction littérale ne reflétant pas exactement le (ou les) sens visé(s) par le proverbe, le second type de traduction essaie de fournir une signification moyenne du proverbe afin que le sens de celui-ci soit le plus accessible possible. Certains proverbes, tirés d'un conte ou d'une légende, sont accompagnés d'une note explicative. Lorsque le cas est possible, nous fournissons des équivalents proverbiaux français à ces proverbes. i 1 9 (1) a mmi ya pennecman a wen issa wgyur! ur s ighir ra x ufug, ra x . uqenfuIJ. o mon fils le coquelicot! ô celui que l'âne a mangé ! il ne lui est apparu ni sur le genou, ni sur le visage. On cite ce proverbe à propos des personnes qui acquièrent des biens qu'elles ne méritent pas. (2) a mmi ya ya{Ji g ugimi ! ggert ! uxa ygn. o mon fils le petit-lait et le repos! D'un seul coup il est avalé. On cite ce proverbe quand des gens cherchent à obtenir ce dont ils rêvent sans faire aucun effort. (3) a rePIJar pu-peIJrayen ! ar-ay-d jamgatt inu, ur g al! 1 nnig 5 yiZ wara iflnayen2. o mer, celle ayant deux mers! Rends-moi ma femme; je ne veux ni un enfant, ni deux. On cite ce proverbe quand on regrette d'avoir fait quelque chose qui a mal tourné. (4) a sigi pelcebbas / a sigi jcemmgeç-as ! o sidi Belabbas ! ô sidi 1 tu es â la hauteur de tes actes. On cite ce proverbe quand on veut louer un homme habile et compétent. 2 On raconte qu'un homme, qui n'avait pas d'enfants, a emmené sa iemme a la plage pour qu'ils puissent eniin avoir des enfants. Sa femme. n'ayant jamais nagé, s'est noyée. L'homme prononça alors les mots ci-dessus. (5) a wen (i)ra innimen si uxa yulfr-as-d ! a wen ur innimen si uxa yuf-ij ! o celui qui élail habilué a quelque chose el elle lui manque! à celui qui n'élail pas habitué à quelque chose et il l'a trouvée! Le proverbe signifie que les deux (celui qui avait quelque chose qu'il n'a plus et celui qui a une chose qu'il n'avait pas avant) ne s'adaptent pas facilement à leurs nouvelles situations, (5) a wi g i/meftan ilarka/)-d! o celui qui meurt et revit ! On cite ce proverbe quand on souhaite que celui qui est mort revienne pour voir l'état de sa famille et pour gérer ses affaires comme il le faisait auparavant. (7) a wra!!i ya yirgazen mn ira leften axruf! o mes fils les hommes! s'ils mangeaient du bois! On cite ce proverbe quand un homme désire avoir des enfants sans dépenser de l'argent pour les nourrir et les élever. (8) a yamehrulf ! ma a lesse!! si ? o malade! veux-lu manger quelque chose? On cite ce proverbe pour insinuer à quelqu'un que l'offre se fait par l'acte et non par la parole. (Un malade refusera de manger; sa réponse sera: « non, je ne veux rien' )). Si l'on veut vraiment lui offrir quelque chose, il faudra passer à l'acte, car il est inutile de demander son avis). 1 1 1 1 1 1 1 11 uploads/Geographie/ souad-moudian-mille-et-un-poverbes-rifains-2004.pdf

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