Trame verte et bleue Synthèse documentaire établie par Robert Laugier pour le c
Trame verte et bleue Synthèse documentaire établie par Robert Laugier pour le compte du Centre de Ressources Documentaires Aménagement Logement Nature (CRDALN) Mars 2010 Trame verte et bleue Une synthèse documentaire Mars 2010 Commandée par le CRDALN à l’intention de la DGALN Réalisée par Robert Laugier, ingénieur consultant indépendant http://laugier.robert.free.fr/ robert-laugier@orange.fr Note Ce document a été rédigé en reprenant éventuellement des parties de texte dans les documents dont la liste est produite en annexe. 1 Trame verte et bleue Une synthèse documentaire Introduction A l’initiative du CRDALN et à l’intention de la DGALN (Direction Générale Aménagement Logement Nature), ce texte propose une synthèse à partir d’une sélection de documents traitant de la trame verte et bleue, une notion présente dans le projet de loi portant engagement national pour l’environnement, dit Grenelle 2. Cette notion de trame verte et bleue qui trouve ses racines historiques dans les pratiques paysagères, se veut un outil d’aménagement, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Son objectif est principalement de préserver la biodiversité des territoires en assurant une continuité des espaces naturels indispensables à la survie des populations des écosystèmes, et cela à toutes les échelles de territoire, du local au régional et même au continental. Fragmentation et urbanisation menacent la biodiversité Pour survivre et résister aux agressions (épidémies, prédations, morts accidentelles…), la population d’une espèce doit comprendre un effectif minimal. Elle doit donc aussi disposer d’un territoire de taille suffisante lui permettant de réaliser la totalité de son cycle vital (alimentation ici, nidification là, repos ailleurs). La fragmentation des espaces naturels liée aux activités humaines constitue donc une forte menace pour les écosystèmes. Elle s’observe à grande échelle dans certains modes d’exploitation des forêts tropicales mais elle existe également à l’échelle du paysage et provoque un déséquilibre dans le mode de vie de certaines espèces (migration perturbée, aire de répartition altérée, raréfaction des échanges génétiques). La superficie des espaces naturels diminue, tant du fait de l’urbanisation que de la pratique d’une agriculture intensive (suppression des haies, des fossés, etc.) et il a été observé que la réduction de ces espaces naturels en deçà d’un certain seuil pouvait provoquer la disparition de certaines espèces. [2][7] Quelques notions importantes Les réservoirs de biodiversité [4][6][17] C’est dans ces espaces que la biodiversité est la plus riche et la mieux représentée. Les conditions indispensables à son maintien et à son fonctionnement y sont réunies. Egalement nommés « cœurs de nature », ce sont les zones vitales où les individus réalisent la plupart de leur cycle (reproduction, alimentation, repos, etc.), ces zones pouvant éventuellement être éloignées les unes des autres pour certaines espèces. Par exemple, les mares de ponte sont parfois éloignées des sites d’hivernage. 2 Le corridor écologique [4][6][17] Les zones utilisées par les plantes et animaux pour se déplacer d’un réservoir de biodiversité à l’autre sont appelées corridors écologiques. Ils sont indispensables pour satisfaire d’autres besoins de circulation, comme ceux liés aux besoins de dispersion d’une espèce (recherche de nouveaux territoires, de nouveaux partenaires…), donc de favoriser la connectivité du paysage. Ils constituent un outil d’aménagement durable du territoire pour une conservation dynamique de la biodiversité. On les classe généralement en trois types principaux : • structures linéaires : haies, chemins et bords de chemins, cours d’eau et leurs rives, etc. ; • structures en « pas japonais » : ponctuation d’éléments-relais ou d’îlots-refuges, mares, bosquets, etc. ; • matrices paysagères : type de milieu paysager, artificialisé, agricole, etc. Le réseau écologique [4][6][17] Le réseau écologique vise à favoriser le déplacement des espèces entre les habitats favorables dispersés sur leur aire de répartition. Il est constitué de réservoirs de biodiversité et de corridors. La connectivité comme mesure de protection Face à cette fragmentation, il convient donc de maintenir ou de restaurer la connectivité du paysage, c’est-à-dire le degré avec lequel ce paysage permet les mouvements des espèces en favorisant ainsi le brassage génétique, le sauvetage de populations en déclin ou encore la recolonisation d’habitats après une extinction locale. [2] En effet, du fait de la fragmentation des espaces naturels, les espèces ne peuvent plus vivre aujourd’hui sur un espace naturel d’un seul tenant, mais sur un ensemble de zones vitales, les réservoirs de biodiversité, plus ou moins proches ou éloignées. [14] Enrayer la perte de la biodiversité passe, notamment en France, par la préservation et la restauration de continuités écologiques. Ces nécessaires maintien et rétablissement des continuités écologiques impliquent que l’espace rural, les cours d’eau, les zones urbaines mais également les grandes entités paysagères et écologiques que constituent les montagnes, les fleuves, les grandes zones herbagères et forestières, le littoral sauvage, etc., demeurent ou redeviennent partout où c’est possible des espaces de vie pour la nature. [14] Ainsi, une nouvelle méthode d’approche s’impose : il faut désormais raisonner en termes de maillage et de fonctionnalité des écosystèmes, en termes de continuités écologiques, à une échelle spatiale très large. Au sens du projet de loi portant engagement national pour l’environnement, dit Grenelle 2, les continuités écologiques correspondent à l’ensemble formé par les réservoirs de biodiversité, les cours d’eau retenus au titre de la Trame verte et bleue et les corridors écologiques qui les relient. [14] [17] Objectifs et rôle de la Trame Verte et Bleue ou TVB Dans le projet de loi portant engagement national pour l’environnement, dit Grenelle 2, la Trame verte et bleue ou TVB a pour objectif d’enrayer la perte de biodiversité en participant à la restauration des continuités écologiques entre les milieux naturels. Ainsi, la TVB vise à : [1] [4] • la diminution de la fragmentation et de la vulnérabilité des écosystèmes et des habitats naturels et semi-naturels, et la préservation de leur capacité d’adaptation, • l’identification et la liaison des espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors écologiques, • la facilitation des échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces, • la prise en compte de la biologie des espèces migratrices, • la possibilité de déplacement des aires de répartition des espèces sauvages et des habitats naturels dans le contexte du changement climatique, • l’atteinte ou la conservation du bon état écologique ou du bon potentiel des masses d’eau superficielles, 3 • l’amélioration de la qualité et la diversité des paysages. La double fonctionnalité de la trame verte et bleue Fonctionnalité écologique : maintien d’un tissu vivant favorisant la reproduction, le repos, la nourriture, le déplacement des populations animales et végétales ; Fonctionnalité spatiale et paysagère : organisation et fonctionnement des espaces naturels et humains. [7] Ainsi, le maintien de la connectivité repose sur la mise en place d’une trame verte et bleue fondée sur un inventaire des habitats spécialisés, la compréhension des continuités et leur organisation en trames fonctionnelles. [2] La trame verte et bleue constitue donc une opportunité pour la protection de la nature. Plus particulièrement, la trame bleue devrait permettre de préserver et reconstituer la continuité écologique des cours d’eau à travers un classement des cours d’eau et leur protection contre la pollution. Le problème de la continuité peut alors se heurter à la présence d’ouvrages dont l’utilité économique peut être objet de discussion. [2] L’agriculture a un rôle dans la mise en place de la trame verte et bleue. Dans l’espace agricole, les espaces concernés sont les zones qui ne sont ni labourées, ni fertilisées comme les haies, les prairies naturelles, les bandes enherbées, les zones humides, ou les landes, donc les zones qui ne sont pas directement affectées à la production et dans lesquelles l’homme n’intervient que peu. [2] Dans le domaine de la sylviculture, ceci se traduit dans les plans de gestion avec, par exemple, la mise en place d’îlots de vieillissement et d’îlots de sénescence (des zones où l’on avait plutôt tendance à tronquer), une meilleure association des plantations et des ruisseaux, la création de mares intermédiaires. [2] Les composantes de la TVB Comme son nom l’indique, la trame verte et bleue est constituée de deux composantes, une composante verte et une composante bleue. [1] [5] [15] La composante verte comprend : • des espaces naturels importants, • des espaces concernés par certaines parties du code de l’Environnement, • les corridors écologiques (espaces naturels ou semi-naturels, formations végétales linéaires ou ponctuelles) permettant de relier ces espaces, • des surfaces en couvert environnemental permanent mentionnées dans certaines parties du code de l’Environnement. La composante bleue comprend : • les cours d’eau, des parties de cours d’eau ou canaux figurant sur des listes établies conformément à certaines dispositions du code de l’Environnement, • tout ou partie des zones humides dont la préservation ou la restauration contribue à la réalisation d’objectifs définis dans le code de l’Environnement, • mais aussi des cours d’eau, des parties de cours d’eau, des canaux et des zones humides importants pour la préservation de la biodiversité mais non visés par ces dispositions. De plus, il faudra considérer la nature multidimensionnelle d’un réseau écologique qui vient de la diversité des milieux présents sur le territoire étudié (à chaque type de milieu correspond une sous- trame, par exemple sous-trame forestière, sous-trame uploads/Geographie/ texte-synthese-tvb-cle5c7da6-1.pdf
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- Publié le Dec 20, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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