TERMINALES 2 et 6 Devoir maison de philosophie ( A rendre le mercredi 19 octobr

TERMINALES 2 et 6 Devoir maison de philosophie ( A rendre le mercredi 19 octobre 2022) Traiter au choix l'un des deux sujets suivants : TEXTE 1 Expliquer le texte suivant : La discipline1 est donc utile, non pas seulement dans l'intérêt de la société, et comme le moyen indispensable sans lequel il ne saurait y avoir de coopération régulière, mais dans l'intérêt même de l'individu. C'est par elle que nous apprenons cette modération du désir sans laquelle l'homme ne saurait être heureux. Et, par là, elle contribue même, pour une large part, à former ce qu'il y a de plus essentiel en chacun de nous, je veux dire notre personnalité. Car cette faculté de contenir nos tendances, de résister à nous-mêmes, que nous acquérons à l'école de la discipline morale, est la condition indispensable à l'apparition de la volonté réfléchie et personnelle. La règle, parce qu'elle nous apprend à nous modérer, à nous maîtriser, est un instrument d'affranchissement et de liberté. J'ajoute que c'est surtout dans les sociétés démocratiques comme la nôtre2 qu'il est indispensable d'apprendre à l'enfant cette modération salutaire. Car, parce que les barrières conventionnelles, qui, dans les sociétés organisées sur d'autres bases, contenaient violemment les désirs et les ambitions, sont en parties tombées, il n'y a plus que la discipline morale qui puisse exercer cette action régulatrice dont l'homme ne peut se passer. Parce qu'en principe toutes les carrières sont ouvertes à tous, le désir de s'élever (socialement) est plus facilement exposé à se surexciter et à s'enfiévrer au-delà de toute mesure, jusqu'à ne plus connaître de limites. (…) Il ne s'agit nullement de dresser insidieusement l'enfant à une résignation quand même, d'endormir en lui les ambitions légitimes, de l'empêcher de regarder au-delà de sa condition présente ; tentatives qui seraient en contradiction avec les principes mêmes de notre organisation sociale. Mais il faut lui faire comprendre que le moyen d'être heureux est de se proposer des objectifs prochains, réalisables, en rapport avec les capacités de chacun et de les atteindre, non de tendre nerveusement et douloureusement sa volonté vers des fins infiniment éloignées et par conséquent inaccessibles. Emile DURKHEIM, L'éducation morale (1903) 1La discipline est l'ensemble des règles de conduite communes imposées aux membres d'une même société. 2Les sociétés démocratiques reposent sur le principe de l'égalité des droits et donc de l'égalité des chances. TERMINALES 2 et 6 Devoir maison de philosophie ( A rendre le mercredi 19 octobre 2022) Traiter au choix l'un des deux sujets suivants : TEXTE 2 Expliquer le texte suivant : Le joueur qui au casino met en jeu sa fortune agit avec étourderie ; si ce n’est pas la sienne, mais celle d’un autre, il le fait de façon criminelle ; mais s’il est père de famille, alors son agir est irresponsable, même s’il agit incontestablement de son propre bien et indépendamment du fait qu’il perde ou qu’il gagne. L’exemple veut dire : seul celui qui a des responsabilités peut agir de façon irresponsable. Le conducteur casse-cou est étourdi à son propre égard, mais il est irresponsable dès lors que sa manière de conduire met en danger également des passagers ; en les accueillant à bord il a assumé une responsabilité pour un temps et limitée à une seule prise en charge, une responsabilité qu’il n’a pas par ailleurs à l’égard de ces personnes et de leur bien-être. Le comportement irréfléchi, innocent et parfois agréable dans d’autres circonstances, devient ici une faute en soi, même si tout devait bien se passer. Dans les deux exemples, il y a un rapport définissable, non réciproque de la responsabilité. Le bien-être, l’intérêt, le sort d’autrui a été remis entre mes mains du fait des circonstances ou d’une convention, ce qui veut dire que mon contrôle sur cela inclut en même temps mon obligation pour cela. Exercer le pouvoir sans observer l’obligation est alors « irresponsable », c’est-à-dire une rupture dans le rapport de confiance de la responsabilité. Une claire délimitation du pouvoir et de la compétence fait partie de ce rapport. Le capitaine est maître du navire et de ses passagers et il en porte la responsabilité ; le millionnaire parmi les passagers qui est par hasard l’actionnaire principal de la compagnie maritime et qui peut engager ou renvoyer le capitaine a dans l’ensemble un plus grand pouvoir. Le capitaine agirait de façon irresponsable si, obéissant à l’homme de pouvoir, il agissait contrairement à son avis plus éclairé, par exemple afin de battre un record de vitesse, bien que sous un autre rapport (celui de l’employé), il ait des comptes à lui rendre. Hans JONAS, Le principe responsabilité, (1979) TERMINALES 3 et 5 Devoir maison de philosophie ( A rendre le jeudi 20 octobre 2022) Traiter au choix l'un des deux sujets suivants : TEXTE 1 Expliquer le texte suivant : Il y a dans la condition d'être conscient un perpétuel malaise. Au moment où je perçois une chose, j'éprouve qu'elle était déjà là avant moi, au-delà de mon champ de vision. (…) Un vieux veston posé sur une chaise dans le silence d'une maison de campagne, une fois la porte fermée sur les odeurs du maquis et les cris des oiseaux, si je le prends comme il se présente, ce sera déjà une énigme, il se contente d'occuper de morceau d'espace, mais il l'occupe comme jamais je ne pourrai occuper aucun lieu. (…) Chaque chose n'affirme son être qu'en me dépossédant du mien, et je sais toujours sourdement qu'il y a au monde autre chose que moi et mes spectacles. Mais d'ordinaire je ne retiens de ce savoir que ce qu'il faut pour me rassurer. Je remarque que la chose, après tout, a besoin de moi pour exister. Quand je découvre un paysage jusque là caché par une colline, c'est alors seulement qu'il devient pleinement paysage, ce monde qui avait l'air d'être sans moi, de m'envelopper, de me dépasser, c'est moi qui le fais être. Je suis donc une conscience, une présence immédiate au monde, et il n'est rien qui puisse prétendre à être sans être pris de quelque façon dans le tissu de mon expérience. Je ne suis pas cette personne, ce visage, cet être fini, mais un pur témoin, sans lieu et sans âge, qui peut égaler en puissance l'infinité du monde. Tant qu'il s'agit des choses, nous nous sauvons facilement de la transcendance3. Celle d'autrui est plus résistante. Car si autrui existe, s'il est lui aussi une conscience, je dois consentir à n'être pour lui qu'un objet fini, déterminé, visible en un certain lieu du monde. S'il est conscience, il faut que je cesse de l'être. Or, comment pourrais-je oublier cette attestation intime de mon existence, ce contact de moi avec moi, plus sûr qu'aucun témoignage extérieur et condition préalable pour tous ? Nous essayons donc de mettre en sommeil l'inquiétante existence d'autrui. Je demeure le centre du monde. Je ne peux donc pas sérieusement me confondre avec cette apparence que j'offre aux autres. Maurice MERLEAU-PONTY Sens et non sens (1948) TERMINALE 5 3 Transcendant : ce qui se situe au-delà d'un domaine pris comme référence, ce qui est au-dessus et d'une autre nature TERMINALES 3 et 5 Devoir maison de philosophie ( A rendre le mercredi 19 octobre 2022) Traiter au choix l'un des deux sujets suivants : TEXTE 2 Expliquer le texte suivant : L'abus des sociétés oisives jettent presque tout le monde dans la recherche des flatteries, même payées, par ce moyen on arrive à une espèce d'assurance. Mais cela n'est pas l'amour de soi, c'est la vanité. Personne n'en est exempt que je sache, en ce sens que tout éloge plaît un petit moment. Je trouve quelque chose de touchant dans la vanité ; c'est naïvement demander secours aux autres. Mais cette parure ne tient guère. La vanité est vanité. (…) Tout amour est quelque chose que l'on n'a pas en soi. Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi, je dis sa richesse intime, non sa parure ; et comme c'est de soi qu'on aime, ce n'est pas soi qu'on peut aimer. On aime l'image de soi que se font les autres, en ce sens que cette image, si elle est aimable, rend la société agréable et sûre. Mais cette image n'est point moi ; aucun objet, aucune chose n'est moi. Je, c'est le sujet, ce n'est pas l'attribut. Là-dessus aucune parure ne tient. Ce que je fais, cela seul est de moi ; mais en moi il n'en reste rien ; compter sur l'habitude et sur le talent c'est compter sur les autres ; il ne reste en moi que le courage ; mais encore faut-il le faire et le porter ; dès qu'il est objet, dès qu'on voudrait l'aimer, il n'est plus. Si le souvenir console un peu, il est une charge aussi, s'il est beau. J'ai pensé souvent à ce musicien qui, après quelques œuvres de grande beauté, ne trouva plus rien de bon ; sans doute mit-il tout son génie à se condamner ; il mourut fou. Peut-être est-il uploads/Geographie/ textes-explication-type-bac-octobre-2022.pdf

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