- 1 - IUFM DE BOURGOGNE Professeur agrégé COMMENT AMELIORER LES APPRENTISSAGES

- 1 - IUFM DE BOURGOGNE Professeur agrégé COMMENT AMELIORER LES APPRENTISSAGES PAR L’UTILISATION DU CONCRET EN CLASSE DE 3ème ? Mémoire présenté par Caroline Desvignes Discipline Directeur de mémoire Sciences de la Vie et de Sylvie Champeau la Terre Année 2004/2005 Dossier N° 04STA00101 - 2 - REMERCIEMENTS Je tiens à remercier tout particulièrement ma tutrice Marie-Christine MIGINIAC, professeur agrégée de SVT au collège Nicolas COPERNIC pour tous les conseils qu’elle a donnés pour corriger mes erreurs de novice dans l’enseignement et tout le temps qu’elle a bien voulu m’accorder. De même un grand merci à tout le personnel (collègues enseignants, documentaliste…) pour leur soutien et la bonne humeur générale, et grâce à qui je garderai un très bon souvenir de mon année de stage. Enfin, un gros clin d’œil pour mes chères têtes blondes et brunes de 3ème à qui je dis merci de m’avoir « formée » à mon métier d’enseignante, et à qui je souhaite bonne route pour la suite de leurs études. - 3 - SOMMAIRE Introduction I. CONSTAT ET MISE EN PLACE DU PROBLEME 1. Caractéristiques des classes de 3ème a) La classe de 3ème dans le système éducatif b) Quelques données sur les classes de 3ème que j’ai en responsabilité 2. Les difficultés rencontrées dans ma pratique a) L’exemple d’une activité b) De l’analyse de ma pratique à l’émergence du problème c) Vérification du problème 3. Confrontation de ma pratique avec les données théoriques a) L’élève acteur b) La motivation ou le désir d’apprendre c) Vers une précision de ma problématique II. DES HYPOTHESES DE TRAVAIL ET DES TENTATIVES D’EXPLICATION 1. Créer un environnement attractif et motivant a) Première hypothèse de travail b) Deuxième hypothèse de travail 2. La démarche scientifique : a) Troisième hypothèse de travail 3. Bilan : créer un environnement didactique 4. Les difficultés à surmonter III. QUELQUES ESSAIS DE REMEDIATION 1. Quelles sont les preuves d’un travail efficace ? a) Comment construire une fiche d’évaluation ? b) Les difficultés d’une telle évaluation 2. Utiliser un logiciel éducatif : a) Description de la séance b) Bilan 3. Inclure le quotidien : a) Description de la séance - 4 - b) Bilan 4. Utiliser des maquettes : a) Description de la séance b) Bilan Conclusion - 5 - INTRODUCTION ¾ 16 juillet 2004 : résultats de l’agrégation ¾ 2 septembre 2004 : entrée en service de la jeune Caroline DESVIGNES en tant que professeur de SVT au collège Nicolas COPERNIC de Saint-Vallier. ¾ Du 16 juillet au 2 septembre 2004 : panique à bord, environ un mois de réflexions, d’hypothèses sur ce fatidique jour de rentrée, tout ce tracas pour répondre à la question : « comment ça va se passer ? ». Oui, un mois pour se dire qu’il va falloir passer d’un jury de quatre personnes (fabuleuse expérience de l’agrégation ou du CAPES) à un auditoire de trente petits fauves, ça fait court ! Comment cela pouvait-il bien se passer ? Allaient-ils monter sur les tables, me jeter des stylos au visage, se moquer du fait que finalement je n’avais pas l’air beaucoup plus âgée qu’eux ? Les possibilités étaient infinies… Finalement, je fis abstraction de tout ce que les médias ou mes amis professeurs me racontaient pour adopter une vision un peu plus optimiste. Moi-même ayant été une bonne élève (toute prétention mise à part), et ayant toujours fait partie de classes dites « de bon niveau », j’eus en tête l’image paisible de trente charmants petits bambins m’écoutant religieusement, ne disant mot que pour répondre à mes questions ou pour faire les exercices demandés, apprenant au fur et à mesure ses leçons et comprenant les choses dès que les mots sortaient de ma bouche… Après tout, la disposition d’une salle de classe en dit long sur le rôle de chaque protagoniste d’un cours : les tables des élèves sont toutes tournées vers celle du professeur (qui se trouve surélevée de surcroît !). Autant de faits qui attestent que l’élève est là pour enregistrer les dires du « tout puissant professeur », comme s’il était une sorte de bande vierge sur laquelle s’imprimait le savoir… Forte de toutes ces idées, je commençai mes heures de cours par le passionnant programme de génétique : les chromosomes, les gènes, les allèles…Tout y passait ! Et parlons de ce magnifique exercice que j’avais concocté sur le gène TDF. Ah, ce bon vieux gène TDF…Et bien croyez vous que les enfants m’écoutaient ? Croyez vous qu’ils m’auraient donné d’eux-mêmes une définition du mot « gène » ? - 6 - Que nenni ! Quelle naïve elle fait la jeune professeur ! Quelle vision idéaliste et centrée sur l’enseignant lui-même ! C’était sans compter le fait que chaque élève n’est pas une machine à apprendre ; le mécanisme est heureusement plus complexe que cela. Je suis rentrée chez moi déçue, déçue de n’avoir pu leur transmettre ma passion pour la génétique, déçue d’avoir échoué dans ma mission de professeur…Qu’avait-il donc bien pu se passer… ? Je feuilletais les programmes pour voir ce que j’allais bien pouvoir leur préparer pour les cours suivants, quand soudain mon esprit s’éclaira…J’avais compris…La génétique, l’immunité, l’activité nerveuse et cérébrale...comment amener toutes ces notions du programme de 3ème à des élèves de quatorze ans à peine. Je reformule ma question ; comment faire comprendre des choses qu’ils ne peuvent pas percevoir, qu’ils ne peuvent pas toucher? Les Sciences de la Vie et de la Terre sont par essence sciences d’expérimentation, alors comment faire quand justement on ne peut pas manipuler. Les gènes, les anticorps…Les élèves ne peuvent pas toucher cela, et je ne parle même pas de mon gène TDF ! Voilà pourquoi ils bavardent dans leur coin plutôt que de répondre à mes questions ! Comment peuvent-ils être intéressés par des notions qui ne les touchent pas directement ! Que sont les Sciences de la Vie si justement on ne peut y inclure la Vie ? Tout cela m’amène à la problématique suivante : Comment améliorer les apprentissages par l’utilisation du concret en classe de 3ème ? Pour répondre à cette question, j’expliciterai dans une première partie les raisons qui m’ont poussée à choisir ce sujet. J’essaierai ensuite de fournir des hypothèses de travail, sur lesquelles j’appuierai dans une ultime partie mes possibles remédiations au problème. - 7 - I. CONSTAT ET MISE EN PLACE DU PROBLEME : 1. Caractéristiques des classes de 3ème : a) La classe de 3ème dans le système éducatif : Afin de comprendre les difficultés que comporte l’enseignement des SVT en classe de 3ème, il est nécessaire de se plonger dans le B.O afin de donner les objectifs pédagogiques de ce niveau. La classe de 3ème est un niveau dit « d’orientation », c'est-à-dire une année charnière ou l’élève devra décider de la suite de son parcours ; partir en seconde générale, technologique ou choisir l’apprentissage. L’enseignant doit alors tenir compte de l’ensemble de ces options : « achever de donner une vision cohérente et signifiante des SVT aux élèves auxquels cette discipline ne sera plus enseignée, et procurer aux autres des bases sur lesquelles puisse s’appuyer la formation qu’ils poursuivront au lycée dans ce domaine. » Au terme de la classe de 3ème chaque élève doit maîtriser à la fois des connaissances élémentaires amenant une approche globale du monde vivant et de la Terre, et des méthodes au service de ces connaissances (savoir utiliser le microscope, la loupe binoculaire…). Mais le B.O insiste sur une notion clé : la pratique expérimentale. Il est dit en effet que « les activités pratiques […] ancrées prioritairement dans le réel […] donnent à l’enseignement des SVT sa pleine valeur formatrice ». Les activités pratiques sont en effet au cœur de la démarche diphtéric : Di=données initiales P=problème H=hypothèses T=test E=expérience R=résultats I=interprétation des résultats C=conclusion Cette démarche est à intégrer dans un programme de 3ème centré sur l’être humain, concernant le fonctionnement de son organisme, et ses interactions avec l’environnement : A. Unité et diversité des êtres vivants (programme de génétique). B. Protection de l’organisme (programme d’immunologie). C. Fonctionnement de l’organisme, activité des cellules et échanges avec le milieu. D. Relations à l’environnement et activité nerveuse. E. Responsabilité humaine : santé et environnement. b) Quelques données sur les classes que j’ai en responsabilité : Je dispense 4h30 de cours par semaine au collège Nicolas COPERNIC de Saint-Vallier à trois classes de 3ème, réparties ainsi : - 8 - S’il fallait faire des « catégories » d’élèves (ce qui peut paraître très aléatoire étant donné que chaque élève n’est heureusement pas identique à lui-même de semaine en semaine), je les classerais comme suit ; il y a … - … les « sérieux » Æ ils s’investissent de manière intelligente dans le cours en participant à l’oral, en étant attentifs et en faisant les activités demandées sans rechigner. - … les « passifs » Æ ils semblent relativement intéressés par la matière mais ne participent que par contrainte, soit par manque de motivation, soit par timidité. uploads/Geographie/ these-pedagogie 1 .pdf

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