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DEUXIÈME PARTIE Une langue pour apprendre 09882407_101-198.indd 101 06/09/10 10:32 Classe bilingue, école primaire Binh Minh, Hanoi, Vietnam. 09882407_101-198.indd 102 06/09/10 10:32 103 CHAPITRE 1 Actualité de l’enseignement du et en français dans le monde L’apprentissage d’une langue recouvre des réalités diff érentes selon le statut que lui reconnaît un territoire donné. Même dans le cas des États et gouvernements membres, associés ou observateurs de la Francophonie, celui-ci diff ère considérablement : le français, parfois au sein d’un même pays comme au Canada ou en Belgique, peut être la première langue parlée (langue maternelle), la langue principale de la scolarisation (comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels on parle parfois de « langue seconde » à propos du français), une des langues essentielles de l’enseignement secondaire ou supérieur (comme en Afrique du Nord), une langue étrangère parmi d’autres, avec parfois un enseignement précoce ou de type bilingue. Dans ce cas, le français est susceptible de servir de vecteur à l’apprentissage d’une « discipline non linguistique » (DNL), comme l’histoire ou les sciences. Compte tenu de ces diff érences majeures, la présentation des données collectées par l’Observatoire (voir les tableaux ci-après) distingue entre les statuts du français tout en rassemblant dans un même groupe les États et gouvernements de l’OIF, mais elle sépare également, pour plus de rigueur, les apprenants en français des apprenants du français. Le texte d’une recherche sur les expériences didactiques menées dans des environnements multilingues fi gure également dans ce chapitre, afi n de permettre au lecteur de mieux appréhender ces diff érences de contextes. Pour connaître avec précision le nombre de personnes concernées par ces enseigne- ments, il faut non seulement avoir accès aux statistiques de l’Éducation nationale des pays, mais aussi essayer de dénombrer les personnes inscrites à des cours de français en dehors du système scolaire public, y compris parmi la population adulte. Les tableaux reproduits dans le présent ouvrage rendent compte des situations par grandes régions du monde et contiennent, lorsqu’ils ont pu être renseignés, les chiff res se rapportant au système scolaire par niveau d’enseignement (primaire, secondaire et supérieur1), qu’il soit public ou privé, mais aussi les eff ectifs des élèves inscrits dans les écoles, collèges et lycées français à l’étranger (250 000 élèves dans 450 établissements) gérés ou homologués par l’Agence pour l’ensei- gnement français à l’étranger (AEFE), dont beaucoup ne sont pas français. Les informations disponibles sur l’apprentissage du et en français dans d’autres structures – centres de langues, instituts et centres culturels, alliances françaises… – sont données dans les commentaires et analyses proposés avec les tableaux. 1. Les eff ectifs concernant l’enseignement supérieur ne rendant que partiellement compte de la réalité du paysage universitaire francophone, le lecteur se reportera avec profi t au planisphère présenté à la fi n de cette partie. 09882407_101-198.indd 103 06/09/10 10:32 104 1 Actualité de l’enseignement du et en français dans le monde CHAPITRE Afi n de réunir un maximum de données, des questionnaires ont été adressés aux représentants personnels des chefs d’État et de gouvernement pour les informations concernant les États membres et observateurs de la Francophonie. Pour le reste du monde ont été sollicités les postes diplomatiques français qui, non seulement sont présents dans tous les pays du monde, mais ont surtout, entre autres, pour mission de suivre l’évolution de l’enseignement du et en français, ce qui n’est pas explicitement le cas des autres grands réseaux diplomatiques d’États membres de la Francophonie. L’apport considérable du ministère français des Aff aires étrangères et européennes doit ici être souligné et nos remerciements sont tout particulièrement adressés aux agents qui ont pris le temps de répondre, souvent avec beaucoup de pertinence, aux questions posées. Sur l’ensemble des questionnaires envoyés, 139 réponses nous sont parvenues. Malheureusement, plusieurs pays membres ou observateurs manquent à l’appel1, ainsi que quelques pays non membres dont on sait pourtant qu’on y enseigne la langue française dans des proportions parfois importantes, comme au Brésil ou au Pérou. En l’absence de données, nous avons utilisé des articles de presse ou des indicateurs issus d’Instituts nationaux de la statistique. Pour les pays membres ou observateurs dont les données manquaient, nous avons fait le choix de reporter les chiff res parus dans l’ouvrage La Francophonie dans le monde, 2006-20072, en les signalant par la mention 2007. Certains remontent malheureusement à 2003 ou 2005, mais il s’agit de donner au lecteur des repères, même si la situation a pu considérablement évoluer lorsque les chiff res sont anciens. Ainsi, il convient de préciser que pour les pays suivants, les eff ectifs mentionnés sont, au mieux, ceux de l’année 2003 : Côte d’Ivoire, Géorgie, Guinée, Haïti et Rwanda. 1. Albanie, Andorre, Burundi, Cameroun, Comores, Côte d’Ivoire, Dominique, Géorgie, Guinée, Pologne, Rwanda, Serbie, Slovaquie et Slovénie. 2. Éditions Nathan, Paris, 2007. LES LYCÉES FRANÇAIS 1. Source : Marie-Estelle Pech, « Les lycées français de l’étranger plébiscités », Le Figaro.fr, 10 mars 2010. 2. La liste de ces établissements peut être consultée sur http://legifrance.gouv.fr/affi chTexte.do?cidTex te=JORFTEXT000020668870. Le réseau géré par l’Agence pour l’ensei- gnement français à l’étranger (AEFE) du ministère des Aff aires étrangères et euro- péennes de la France a accueilli, en 2010, 4 % d’élèves en plus qu’en 2009. La crois- sance des eff ectifs a été particulièrement forte, supérieure à 10 %, dans plusieurs pays d’Asie (Inde, Vietnam, Corée du Sud ou Chine) 1. Si les Français représentent la majorité des élèves inscrits, 40 % d’entre eux sont étrangers. Selon les pays, la pro- portion peut considérablement varier, même si la gratuité instaurée récemment pour les citoyens français, à partir de la classe de seconde, a favorisé leur inscrip- tion, notamment dans des métropoles où les frais d’inscription sont élevés, comme à Londres, à Bruxelles, à Madrid ou à New York. Le réseau des Établissements d’enseignement français à l’étranger (EEFE), qui disposent d’une homologation du ministère français de l’Éducation nationale (au nombre de 465 en 2009-20102), se compose de trois types de structures : – établissements gérés directement par l’AEFE (77) ; – établissements conventionnés avec l’AEFE (166) ; – autres établissements simplement homologués par le ministère de l’Éducation nationale – MEN (222). 09882407_101-198.indd 104 06/09/10 10:32 105 DEUXIÈME PARTIE Une langue pour apprendre En revanche, pour tenter d’analyser l’évolution globale ou donner des indications de tendance, nous n’avons retenu que les cas pour lesquels nous disposions de données complètes et comparables pour les deux enquêtes, celle de 2007 (eff ectifs de 2005 ou 2006, voire de 2003) et celle de 2010 (eff ectifs de 2008 ou 2009), soit une centaine d’États et de gouvernements, dont 46 de l’OIF. Dans ces cas, l’approche régionale a été favorisée. Une vue d’ensemble Au total (près de 180 États et gouvernements observés), ce sont plus de 116 millions de per- sonnes qui suivent un enseignement du ou en français dans le monde, auxquelles il convient d’ajouter les 500 000 personnes inscrites dans le millier d’alliances françaises3, les 40 000 appre- nants des réseaux de la Mission laïque française (MLF) et les 20 000 élèves scolarisés dans la cinquantaine d’établissements et d’écoles affi liées de l’Alliance israélite universelle (AIU)4. Sur la centaine de territoires susceptibles d’être observés avec des mesures comparables d’une enquête à l’autre, on constate une progression du nombre d’apprenants du et en français dans le monde entre 2007 et 2010. Néanmoins, cette hausse, proche de 13 %, cache une réalité beaucoup plus contrastée et, surtout, se limite à un peu moins de 6 % si l’on exclut de la liste les États dans lesquels le français est la seule langue d’enseignement. Globalement, le français enseigné comme une langue étrangère (FLE) progresse donc légèrement. En résumé, que l’on considère cette seule catégorie ou que l’on intègre aussi les apprenants en français, la chute constatée en Europe (– 17 % pour la première, le FLE, et – 7 % pour la seconde) est largement compensée par la hausse des eff ectifs de l’Afrique subsaharienne (+ 31 % et + 19 % pour le FLE) et celle constatée en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (entre + 12 % et + 13 % pour les deux catégories), qui redressent la balance globale. Concernant les apprenants américains et caribéens (– 1 % pour le FLE et au total) et ceux du continent asiatique (+ 16 %), nous devons attirer l’attention du lecteur sur un certain manque d’homogénéité des données collectées d’une enquête à l’autre et sur la faiblesse relative des eff ectifs concernés qui nous imposent la prudence dans l’analyse. Quel que soit le type d’enseignement dispensé, y compris à distance (cf. en annexe la présentation des ressources en ligne), le rôle joué par les professeurs est déterminant. Avec 3. Chiff res de 2008 fournis par la Fondation Alliance française. 4. http://www.aiu.org/. LA MISSION LAÏQUE FRANÇAISE 1. http://www.mlfmonde.org/. 2. 36 établissements gérés directement, 38 en partenariats et 33 Écoles d’entreprises. La Mission laïque française1 (MLF) est une association de droit français dont le but est la « diff usion de la langue et de la culture françaises » à l’étranger uploads/Geographie/ une-langue-pour-apprendre.pdf
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- Publié le Nov 24, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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