4 L’Actualité Poitou-Charentes – N° 50 université prises innovantes, le ministè

4 L’Actualité Poitou-Charentes – N° 50 université prises innovantes, le ministère de la Recherche a suscité la création d’incubateurs d’entreprises. Vingt- neuf incubateurs publics sont re- connus en France, dont un en Poi- tou-Charentes. Il a été fondé par les universités de Poitiers et La Rochelle, l’Ensma et le CNRS, avec le soutien du Conseil régional, des Conseils généraux de la Vienne et de la Charente, des communautés d’agglomération de Poitiers et La Rochelle. Son directeur, Pierre Gohar, nommé le 1er octobre 2000, connaît bien la région puisqu’il fut en poste à l’Anvar Poitou- Charentes entre 1991 et 1993. En outre, il a créé et géré une entre- prise technologique (1995-1998) qui fonctionne toujours, puis il fut directeur adjoint de l’essaimage au CEA, et contribua ainsi à la création des incubateurs de Grenoble et de l’Ile-de-France sud. «L’incubateur Poitou-Charentes présente des particularités, dit-il. C’est une structure sans mur et par conséquent le projet est hébergé dans le laboratoire où il est né, ou là où le souhaite le créateur, dans la structure d’accueil la plus adaptée à son développement. D’autre part, si l’incubateur est naturellement ouvert aux projets issus des labora- toires des établissements fonda- teurs, il l’est également à tout pro- jet extérieur à ces établissements (par exemple, essaimage d’entre- prise). Enfin, la thématique n’est pas seulement technologique, elle intègre la notion de services innovants.» Un budget de 2,5 MF à 3 MF devrait permettre de soutenir une dizaine de projets chaque an- née, en apportant financement, ap- pui technique, conseil, suivi. Le directeur effectue une première sélection des dossiers puis présente celle-ci au comité de sélection com- posé de huit membres fondateurs et huit industriels et financiers. D’ici à la fin de l’an 2000, six dossiers seront retenus, dans les domaines des biotechnologies, de l’agroalimentaire, du multimédia et d’Internet, de la santé. Evidem- ment, ces projets bénéficient d’une stricte confidentialité. Plusieurs projets «extérieurs» émanent d’an- ciens universitaires et étudiants de la région. «Trois conditions sont requises pour passer la première sélection, explique Pierre Gohar : un porteur de projet motivé, un marché iden- tifié, une technologie démontrée (après la phase recherche/dévelop- pement). Le laboratoire doit pren- dre en charge l’intégralité des coûts de développement technologique.» Une fois accepté, le projet est ac- compagné de façon professionnelle afin «d’augmenter les chances de réussite». Sans lésiner sur les moyens d’accompagnement, l’in- cubateur s’appuie sur un réseau de prestataires extérieurs. Il assure également une veille technologi- que et stratégique, sachant que l’identification d’un marché local ne dispense pas d’une vision inter- nationale de la concurrence, au con- traire. Pour les projets qui appel- lent de lourds développements tech- nologiques, il travaille en parfaite synchronisation avec l’Anvar. Le candidat, qu’il soit chercheur reconnu, jeune diplômé, doctorant, essaimé d’entreprise, dispose de deux ans pour transformer son pro- jet en entreprise. J.-L. T. www.irpc.fr Incubateur d’entreprises Du labo au marché COLLOQUE SUR LE PAYSAGE L’équipe Geste de l’Université de Poitiers, dirigée par le géographe Michel Périgord, organise un colloque national sur le thème «Action paysagère et acteurs territoriaux», les 7 et 8 décembre à la Maison des sciences de l’homme et de la société. Trois grands thèmes seront abordés : les enjeux du paysage, les outils de l’action, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques paysagères publiques. Tél. 05 49 45 32 92 Poitou-Charentes décerne des prix de thèse, dotés de 10 000 F pour le premier et de 5 000 F pour le deuxième. Chaque candidat passe une audition publique devant un jury d’universitaires et de personnalités qualifiées. Elisabeth Morin, vice-pré- sidente du Conseil régional, a remis quinze prix cette année à des doc- teurs des Universités de Poitiers et de La Rochelle. A l’école doctorale d’ingénierie chi- mique, biologique et géologique de Poitiers, Christophe Pignier a ob- tenu le premier prix pour sa thèse sur la «régulation de l’expression fonc- tionnelle des canaux calciques par les catécholamines au cours du dé- veloppement in vitro des cardio- myocytes ventriculaires de rats nouveaux-nés». Les deuxièmes prix sont attribués à Jean-Marc Clacens, Fabrice Compère et Emmanuel Jou- bert. Au titre de l’année 1999, Laetitia Becq-Giraudon, notre collaboratrice, a reçu le premier prix pour sa thèse intitulée «Vip, Pacap et réponse im- munitaire : des questions subsistent». A l’école doctorale des sciences pour l’ingénieur, Fabrice Holvoet est lau- réat («Une figure gymnique à haut risque, le Tkatchev à la barre fixe, nous révèle certains de ses secrets au cours d’une analyse mécanique»), ainsi que Eric Auroux, Eric Etien, Emmanuel Grolleau et Frédéric Jacquot. A l’école doctorale des sciences juri- diques, deux prix sont remis, à Denis Rochard («La protection internatio- nale des indications géographiques») et Marguerite Canedo. Le premier prix de l’école doctorale des sciences humaines, économiques et sociales revient à Sylvain Souchaud. Deux prix sont décernés à l’école doctorale de l’Université de La Ro- chelle, le premier à Ingrid Fruitier et le second à Christine Dupuy. Quinze prix de thèses P P our encourager les jeunes chercheurs, le Conseil régional our valoriser la recherche publique sous forme d’entre- Marc Deneyer L’Actualité Poitou-Charentes – N° 50 5 d’Héloïse est éditée en collection de poche, chez Folio Classique. L’échange épistolaire quasi my- thique d’Abélard et d’Héloïse a été traduit par Edouard Bouyé, direc- teur adjoint des Archives départe- mentales de la Vienne. Selon lui, si Abélard et Héloïse peut être consi- déré comme la première vraie cor- respondance d’amour, c’est aussi un témoignage concret sur les mœurs et les relations amoureuses au XIIe siècle. Abélard appartenait à l’ordre des clercs et enseignait la théologie. Après avoir épousé Hé- loïse, qui était son élève, et eu un enfant avec elle, Abélard fut vic- time de l’atroce mutilation qui lui a valu sa renommée. Séparés – corps et âmes – , Héloïse, femme lettrée, et Abélard, le chanoine châtré, se sont écrit pendant deux ans des lettres dictées par l’amour, la ran- cœur, le divin et le quotidien. Grâce au minutieux travail de traduction d’Edouard Bouyé, cette correspon- dance est remise au goût du jour. Le travail fut laborieux mais pas effrayant pour cet ancien chartiste érudit en lettres latines. En trois mois et sur son temps libre, ce passionné d’histoire a pris soin de décortiquer les huit lettres afin d’of- frir aux lecteurs « une traduction plus littérale que littéraire » et de rendre ainsi à l’histoire d’Abélard et d’Héloïse son authenticité con- textuelle. La souffrance physique et morale d’Abélard répond aux déclarations enflammées d’une Héloïse qui se veut «sa putain». Le ton n’est donc plus à l’élégance trompeuse comme dans les traduc- tions précédentes où Héloïse était désignée par le terme fallacieux de «courtisane», mais est tel que celui employé par ces deux amants vic- times d’un tragique destin. Edouard Bouyé a su concocter une édition savante, ou plutôt savamment me- née avec chronologie, notes et no- tice : le texte se déploie dans toute sa réalité historique. Un critère qu’Edouard Bouyé, en tant qu’his- torien, ne pouvait ignorer. Cet homme travaille en effet à «l’uti- lité et l’intérêt» : utilité de faire parler le passé et intérêt de le trans- mettre. Et ainsi cette histoire d’amour meurtri ne l’est pas par le temps qui a passé puisqu’elle est aujourd’hui, dans sa version la plus cheur au Centre de sociologie de l’éducation et de la culture, Ber- trand Geay retrace dans ce livre les transformations structurelles et identitaires qui se sont opérées dans cette profession au cours de ces vingt dernières années. La démarche sociohistorique met ici à jour les mécanismes plus ou moins visibles qui sous-tendent les changements liés aux représenta- tions que nous pouvons avoir de cette profession. Et parallèlement, du regard que les instituteurs por- tent sur leur propre fonction : «Comment regarder d’un œil neuf un groupe professionnel dont la simple désignation réveille tant d’images préconstruites et ranime, même inconsciemment, tant d’op- LES ILES DE L’OUEST «Les îles océaniques des mers exotiques semblent souvent et paradoxalement plus familières que les îles pré-continentales que sont Bréhat, Sein, Noirmoutier ou l’île d’Aix.» La rédaction de ce volumineux travail de recherche paraît répondre à ce constat liminaire. Dix-sept îles du littoral ouest français sont ainsi passées au crible de l’analyse géohistorique : Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Groix, Belle-Île- en-Mer, Arz, l’île-aux-Moines, Houat, Hoëdic, Bouin, Noirmoutier, Yeu, Ré, Aix et Oléron. Rien ne semble laissé au hasard, la vie quotidienne des insulaires s’offre à nos yeux dans ses moindres détails. Par delà les caractéristiques démographiques, climatiques, linguistiques et géopolitiques de ces îles du Ponant, c’est la notion d’iléité, «concept topopsychologique», qui apparaît insensiblement au regard du lecteur, dans les interlignes du texte. Aux antipodes de notre vision habituelle de petit paradis estival, l’île est perçue par ses habitants comme une Terre- Mère : «Faire l’histoire des îles c’est donc aussi se départir de son image d’île quand on n’est pas ou plus insulaire.» En «cédant à l’utopie d’une Histoire totale», Dominique Guillemet (maître de conférences d’histoire moderne à l’Université de Poitiers) nous plonge au cœur de ces microcosmes insulaires bien avant les invasions touristiques de uploads/Geographie/ universite.pdf

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