Société haïtienne d'histoire et de géographie. Revue de la Société haïtienne d'
Société haïtienne d'histoire et de géographie. Revue de la Société haïtienne d'histoire et de géographie. 1933/01-1933/10. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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REVUE DE LA Societé d'histoire et de Géographie d'Haïti PARAISSANT TOUS LES TROIS MOIS Vol. 4 N° 9 Port-au-Prince (Haïti) Janvier 1933 SOMMAIRE: JEAN- JOSEPH VILAIRE—Causerie sur nos duels historiques C. RIGAUD —Economie politique Monopole Taxes Internes LA RÉDACTION- Me Edmond de Lespinasse IGNACE URBAN-Sur la Géographie Bo- tanique d'Hispaniola (6ème partie) L. R. -Avènement du Général Fabre Nicolas Geffrard par Antoine Michel NOTES et NOUVELLES V. VALCIN, 6 IMPRIMEUR 1518, Rue du docteur Aubry oudu Réservoir PORT-AU-PRINCE (HAITI). CAUSERIE SUR NOS DUELS HISTORIQUES On ne doit nullement s'étonner qu'une part soit faite au duel dans notre histoire: elle est presque tout entiè- re militaire, et ses personnages sont pour la plupart des guerriers. Or, souvent le duel est une petite guerre, c'est plus qu'un combat entre deux personnes, car autour des combattants et de leurs témoins, il y a le public, le public muet, mais anxieux, haletant; lui aussi prend part à la lutte. Quel intérêt il y trouve? il est divisé de sympathie et d'opinion. Bien des gens voudraient voir tomber celui-ci, d'autres frapper celui-là. Et dans ce si- lence angoissant qui préside au duel,monte et se confond, dans une mêlée visible au seul regard de la mort qui veille, lame multiple et diverse du peuple combattant lui aussi par des voeux contraires et des sentiments opposés. Pensez donc, nos pères sont restés, sous les armes de 1790 à 1804! de l'affaire d'Ogé à l'indépendance. Qua- torze années de guerre coupée de courtes trêves à l'ombre du drapeau; Cette vie du camp, dont ils nous ont légué les vertus et les vices, devait leur rendre familier le duel, le seul tribunal au verdict duquel on se plie quand les tribunaux sont fermés et que les juges sont eux-mêmes des soldats. Mais verdict hasardeux, justice aveugle entre toutes que le duel. De tous les préjugés qui égarent l'esprit humain, le duel est le plus absurde, mais le plus respecté; la mo- rale le condamne, les philosophes le flétrissent, tout le monde l'abhorre, cependant personne ne le réprouve publiquement. On se bat pour soi, mais malgré soi, parce que c'est ainsi, qu'une coutume très vieille le veut et que la société l'ordonne. On connaît l'histoire de ce grand homme d'Etat amé- ricain, l'une des gloires de son pays, à l'époque où il venait de naître à l'indépendance. Il fut provoqué en duel par un adversaire politique qui était bien loin de le valoir. Ce descendant de huguenots, élevé dans les principes les plus austères de la religion chrétienne, avait toutes les raisons de ne pas se battre. Cependant, malgré la répugnance que lui inspirait cette coutume horrible, le préjugé du duel fut, comme toujours, le plus fort, il finit par y céder, en étouffant la voix de sa conscience, et au mépris des principes de la philoso- phie et des lois de la religion. Hélas! ce duel lui fut fatal. Je puis me permettre d'avoir l'air de critiquer le duel: on ne se bat plus en Haïti. A la bonne heure ! C'est un progrès d'ordre social et moral. Pourquoi se battre? Nous sommes tous frères. Les Haïtiens, depuis quelques années, se sont dit: « Nous de nous battrons plus en duel, c'est entendu. » Et je vous prie de croire que ce contrat... solennel! s'exécute à la lettre. Jamais un peuple n'a fait preuve de plus de bon sens que le nôtre en cette circonstance. Rappelez-vous que l'hon- neur est l'unique prétexte au duel, or, il y a des épo- ques où il ne faut point parler de l'honneur, ( c'est encore une question d'honneur) comme il ne. faut point parler de corde dans la maison d'un pendu. L'honneur est sauf, l'honneur est sauf, tenons-le nous pour dit, c'est très consolant. Depuis le mot de François 1er à Pavie, quand tout est perdu, l'honneur seul peut être sauf; c'est donc ce qui se perd le dernier et le plus dif- ficilement. Et nous en sommes charmés. Aussi je crains fort, en vous parlant de duel, de vous paraitre: lire un vieux chapitre de quelque histoire ancienne. Ah ! c'est que nos pères aimaient bien le duel ! ils l'ai- maient trop: c'est un excès dont nous subissons les conséquences par l'absence complète de ce dont ils faisaient un abus. Mais ce n'est point du tout malheu- — 3 - reux pour nous, car le duel est mauvais, il est barbare, il est stupide. Je n'aime pas le duel ; j'aime le duéliste, celui des temps derniers. C'était un personnage remar- quable en son genre, nullement méchant; il tenait une grande place dans le monde; faisait du bruit; c'était tout son tort et tout son bonheur; mais il n'était pas dangereux, parce que brave et généreux. Sur le champ d'honneur il parlait toujours d'offrir le pre- mier coup à son adversaire comme on offre une rose à une femme, et notre gentil homme, un peu rier-à- bras, acceptait des accommodements avec galante- rie. On peut toujours s'arranger: les amis s'entremet- tent, les journaux font des commentaires, toute la ville en parle, cela suffit : un non-lieu est dressé, et l'honneur est sauf. Pendant toute une semaine on ne s'est point ennuyé; c'est beaucoup dans un pays où il n'y a pas de théâtre. Nous en avions autrefois en plein air avec des acteurs, c'étaient des duélistes. Mais le duel est bien mort, le duel et le semblant de due'... Comme tout a changé lentement, insensiblement, mais profondément! si vrai que pour retrouver ce qui était fort commun chez nous, il nous faut ouvrir les pa- ges de l'histoire. Ça va nous mettre du sang sur les doigts; quel plaisir pouvons nous en éprouver alors? Aucun, certainement, s'il nous fallait seulement voir mourir des hommes. Ce qui est digne d'intérêt, et ce qu'il faut retenir, c'est le souvenir des anciennes moeurs, l'état d'âme d'une époque révolue et le carac- tère si particulier de notre race, fait de fierté et d'hé- roïsme. Comme il nous parait étrange ces temps lointains, où le jeune homme, au début de la vie, devait apprendre à travailler de ses mains, à manier les armes et à dan- ser. C'était le trépied sur lequel reposait l'éducation masculine. Aujourd'hui les métiers sont délaissés, on ne connaît plus le maniement des armes, d'aucune ar- me, mais on continue à danser, ce qui est triste. - 4 - L'amour des armes, l'engouement pour la carrière militaire étaient la caractéristique des gens d'autrefois et tout leur orgueil; de la des excès de bravoure dont les exemples sont si communs dans notre histoire et le sentiment de l'honneur poussé à l'extrême et aiguil- lonné jusqu'à faire de tout un point d'honneur. Les cas de duel étaient fréquents, qui de nos jours ne nous trouveraient nullement froissés, et l'on serait même ridicule d'en faire un motif de uploads/Geographie/ vol4-9.pdf
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- Publié le Oct 07, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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