MOHAMMED ABOU RAS VOYAGES EXTRAORDINAIRES Le VOYAGES EXTRAORDINAIRES ET NOUVELL

MOHAMMED ABOU RAS VOYAGES EXTRAORDINAIRES Le VOYAGES EXTRAORDINAIRES ET NOUVELLES AGRÉABLES PAR MOHAMMED ABOU RAS BEN AHMED BEN ABD EL-KADER EN-NASRI HISTOIRE DE L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE (Suite. — Voir les nos 132, 133, 134, 135, 136, 137 et 138) *1_,-Leul ce? ‘..r. Les Almohades vinrent ensuite . Ils parcoururent les échelons de la gloire et conquirent Oran au milieu du Vle siénte 1 MOHAMMED ABOU RAS VOYAGES EXTRAORDINAIRES COMMENTAIRE L'origine du mot Almohade (El-Mouh'idoun — unitaires) remonte au chéikh ou professeur El- Mandi ben Toumert. Ce mettre ès ares, s'étant rencontré, dans un voyage qu'il fit en Orient, en l'année 501, avec El-R'azéli, sa lit recevoir par ce docteur dans la secte philosophique de El- Acha'ri ou du Touh'id (monothéisme). Les populations du Mar'reb, Lemtouna et autres, ap- partenaient alors au rite de H'anbàl. Lorsque Abd El-Moumène entendit parler, à Bougie, de ElMandi ben Toumert, qui enseignait à Tlemcène et dont la 71 réputation volait de contrée en contrée, il résolut, ainsi que tous les érudits du pays, de se présenter à celte lumière ; il put devancer tout le monde dans l'exécution de ce projet, et se convaincre qu'il avait en face de lui une mer de science, surtout en ce qui concerne le monothéisme. El-Mandi est auteur d'un ouvrage inimitable intitulé El-Nordada. Ses disciples, sous les auspices d'un pareil maure, adoptèrent le système de croyance et de morale de El-Actia'ri et pri-rent le nom de El- llouliidoun iMmoliades — monothéistes), pour se mettre immédiatement en opposition d'esprit avec les Lenitouna et leurs adhérents. Abd El-Motimène, avant rie prendre El-Mandi pour professeur, avait suivi les levons de Ibn Kliarib Es-S'ala et du chéikh Es-Selam EI-Ou ici, dont la tombe est à côté de celle de Abou Mediène. Abau (El-R'azàli), professeur de El-Mandi, ayant pris le chemin de l'Ouest pour visiter Youssof ben Tachetine, fut informé, à Alexandrie, de la mort de ce prince et revint sur ses pas. C'était avant le départ d'El-Mandi pour l'Est. Au moment où El-R'azàli apprenait que son ouvrage avait été brûlé en Espagne, d'après les instructions de l'Émir Mi, El-Mandi arrivait auprès de lui et lui confirmait la nouvelle de la destruction de son livre par le feu. Le savant théologien éten- dit les mains en récitant le premier chapitre du Coran, devant une assemblée de 400 taleb environ, qui appelèrent la colère divine sur les princes d'Andalousie.. — Maitre, s'écria El-Mandi, dites que le chàtiment leur sera infligé par mes mains.Par tes mains, s'il platt à Dieu, ajouta El R'azàli. Depuis ce jour, l'idée de s'élever au pouvoir souverain germa dans l'esprit de El-Mandi. De 2 MOHAMMED ABOU RAS VOYAGES EXTRAORDINAIRES retour de son voyage dans l'Est (514), 11 dévoila ses projets. Mi avait déjà deviné un rival dans ce professeur. C'est là l'individu à la monnaie carrée, dont on attend la venue dans le Mar'reb ., lui avait dit quelqu'un. -Ali tenta de s'emparer de l'agitateur; mais El-Mandi s'enfuit à Aimai, —et de là gagna sa tribu, • où il trouva protection contre les lintre- prises du souverain. Il réunit une armée et marcha sur Maroc. Ali lui infligea une cruelle leçon et peu s'en fallut qu'il n'ester- mire' foutes les troupes du rebelle. Les débris de cette malheureuse armée rallièrent leur chef. —Où sont donc les promesses que vous nous aviez faites ? lui demandèrent ses fidèles. —Le crépuscule vrai n'apparalt qu'après le faux, répondit ElMandi. —Malgré cet échec, El-Mandi persista dans ses idées ambitieuses jusqu'à sa mort (524). Il laissa à Abd El-Noumène l'héritage de ses projets. On connalt la vie de cet homme illustre. —Abd El-Moumène naquit chez les Krloum, fraction des Beni A'ber, dont la montagne forme la partie centrale de la chatue de Teràra, qui domine Ahnaï. D'autres le font originaire des it'bs, tribu de K'éis, dans le Hedjaz. La première version est celle qui se rapproche le plus de la vérité. Quoi qu'il en soit, c'était un savant fort en faveur et un jurisconsulte éminent. Ses enfants furent également des gens érudits. —Sefàk'ès, Sousse et Tripoli étaient entre les mains des ennemis de l'Islam. Abd El- Moumène ne quitta les armes que lorsqu'il eut délivré ces villes d'un joug odieux. Ses guerres les plus remarquables eurent lieu en Espagne. Il maltraita fort les Infidèles et arracha ce pays à la domination des Lemtouna. En 542, Abd El-Mouméne posa son camp sous les murs de Ceuta, dont la population réclama le secours du cadi A'yàd'. Celui-ci traversa la mer pour aller rejoindre Yalla ben Wània le Lemtounien, aïeul de cet Yahya dont j'ai rappelé l'histoire en parlant de la 3e branche des S'anhàdja. Il le rencontra à El-Khad'ra et le sollicita de nommer un gouverneur à Ceuta. Ibn R'ania fil partir Yahya Es-Sahraouy avec le cadi. La guerre dura six mois et aboutit à la soumission du gouverneur de Ceuta. Abd El- Moumène Iraila avec distinction le cadi A'yàd' à cause de sa charge, et lui pardonna de ne point avoir embrassé sa cause. Toutefois, il le transporta chez les nomades de Selà. A'yàd' 3 MOHAMMED ABOU RAS VOYAGES EXTRAORDINAIRES exerça chez ces populations les fonctions de cadi 73 jusqu'à sa mort (544). Son tombeau jouit d'une certaine considération. Il aurait été, croit-on, secrètement assassiné par des séides aux gages d'Abd El-Moumène, auprès duquel il avait été accusé d'avoir émis l'avis qu'il était légal de brûler le livre En outre, ses ennemis lui faisaient un crime impardonnable de passer le samedi en prières, bien qu'il s'appuyât, en cela, sur ces paroles divines, rapportées par la tradition du Prophète : 0 Moussa, adore-moi le samedi. C3pendan1, Ibn R'ània, convaincu de la supériorité des armes des Almohades, se réfugia à 111aïorque, à l'est de l'Andalousie, auprès de son frère Mohammed. Abd El-Moumène mit le siège devant Séville. Cette ville fut prise d'assaut, à la su:le de sanglants combats livrés sous ses murs. Ablallah ben Abou Becr ben El-A'rbi fut tué par mégarde. Une députation des Almoravides vaincus se rendit à Maroc. A sa tète était le cadi Abou Becr. Abd El-Moumène témoigna à ce dernier la part qu'il prenait à sa douleur au sujet de la mort de son fils. Le cadi et ses compagnons se retirèrent comblés de présents et de marques de la générosité royale. Abou Becr mourut en route. Il fut enterré dans le cimetière de Fez (542). En 546, Abd EI. Moumène porta la guerre en Afrique et entra par surprise à Alger, dont il vainquit la population composée de S'anhàdja et de Beni Illezeenna. Le lendemain malin, il entrait à Bougie. ll dirigea son fils contre la citadelle connue aujourd'hui sous le nom de Kola' Beni Wammad, au sud de Medjàna. Cette forteresse, alors commandée par Djouchène ben El-Aziz, fut prise et livrée à l'incendie. Djouchène fut tué avec 18,000 de ses soldats. Cette K'ola' avait été fondée, en 398, par Hammad hen Bobo' guine ben Ziri, roi senhàdjien, au moment où il tournait ses vues du côté de la souveraine puissance et se révoltait contre le fils de son frère, Mis, dont nous avons déjà parlé. Il peupla sa ville de gens de Hamza, de Kherba, et surtout de Media. Lcs savants y accoururent en grand nombre, car it était le protecteur éclairé des lettres. La population s'accrut dans des proportions énormes et son commerce devint très florissant. flamme(' fut un ardent sonnite 'et un ennemi acharné des Raildites; il recon naissait comme légitime l'autorité des deux khalifa, Otmane et AIL Comme nous rayons vu, Ziri ben Menad créa la ville d'Achir, au pied du Djebel Titeri. Son fils, Bologuine, fonda Lemdia, Alger et Miliana, et le fils de ce dernier, Ilammad, la }Cola' des Beni Baffin:ad. La ville de Ziri et celle de son petit-fils furent ruinées. Les trois citées lAties par Bologuine devinrent prospères et leur importance ne fit qu'augmenter avec le temps. Le 4 MOHAMMED ABOU RAS VOYAGES EXTRAORDINAIRES bonheur suivait Bologuine dans toutes ses entreprises. El-Moa'zz El-Oléidi, lors de son départ pour l'Égypte, abandonna à Bologuine l'Afrique et le Matereb, invita les populations à rester sous son obéissance, lui fit de nombreuses recommandations, et l'appela Youssof. Au moment d'engager Bologuine, qui l'avait accompagné de Kaïrouane à Se eès, à retenir sur ses pas, il lui dit : s Si vous devez oublier nies conseils, n'oubliez pas au moins ces trois choses : Gardez-vous de décharger les No- mades du tribut ; maintenez toujours le sabre levé sur la téte des Berbers; ne confiez jamais l'administration de vos provinces à aucun membre de votre famille, de crainte que vos parents, ainsi favorisés, n'arrivent à penser qu'ils sont plus dignes que vous de la puissance souveraine. Abd El-Moumène avait 400 concubines. Dans un même jour, il reçut la nouvelle de la naissance de 17 enfants. Voilà un fait demeuré sans analogue. La conduite de ce prince dans les affaires était sage et prévoyante; malheureusement il était Bandit°. Abd El-filoumène et Youssof ben Tachefine sont deux des plus grands rois sanhadjiens. D'après Ibn Doréir, on doit donner à la première lettre du mot uploads/Geographie/ voyages-extraordinaires.pdf

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