Féroze CAMARD Master 1 AEI Semestre 1 Economie Internationale Partie 1 : L’impa
Féroze CAMARD Master 1 AEI Semestre 1 Economie Internationale Partie 1 : L’impact de la mondialisation Aussi étonnant que cela puisse paraître au premier abord, l’économie de marché ne va pas pouvoir se développer davantage dans les jours à venir. En effet, ce système n’est malheureusement plus viable, malgré un début, certes, très prometteur. Pour mieux comprendre cette idée, il nous faut remonter à la source de l’humanité, Lucy, il y a environ 4,5 millions d’années. C’est effectivement dans cette période que les économistes puisent le point de départ de l’Histoire de l’Humanité. Jusqu’en -8 000 avant J-C, l’Homme ne vivait, si ce n’est survivait, que de chasse, pêche et cueillette. Ce mode de vie se transforme alors, par le biais de l’agriculture, dont les plus anciennes traces se localisent dans les parties irakiennes des fleuves du Tigre et de l’Euphrate. Cette société dite agraire domina durant près d’une dizaine de siècles. Les trois derniers siècles ont, eux, été plus amplement étudiés par les économistes. Comme on peut le constater, le degré d’étude des sociétés par les économistes est inversement proportionnel à la durée des différentes périodes précitées. Il est intéressant aussi de jeter un œil à l’évolution de la densité de population et ses caractéristiques aux mêmes périodes. Il faut savoir que la Terre a connu son premier milliard d’habitants uniquement au XIXe siècle, durant la gouvernance de Napoléon Bonaparte. Un cycle semble se dessiner depuis le milieu du XX siècle : en 1960, la population mondiale atteignait les 3 milliards ; en 2000, elle double pour dépasser légèrement les 6 milliards ; selon les prévisions, l’an 2040 se caractériserait par une population forte de 9 milliards d’individus. C’est clairement un processus complètement effréné ! Et il s’explique par le fait que le nombre de femmes dans la population mondiale ne cesse de croître bien que le taux de fécondité semble décliner. D’autres chiffres ont aussi le mérite d’être mentionnés. Sachant qu’aujourd’hui nous sommes environ 6,5 milliards d’individus et que le modèle de base est celui de la société de consommation, il reste troublant de constater qu’uniquement entre 1,2 ou 1,3 milliard d’individus vivent avec ce modèle. Cet archétype est très prisé et, par conséquent, très médiatisé ; et ce, dans le monde entier. Cependant, il existe environ la même quantité de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’un dollars par jour. Parallèlement, la FAO1 a recensé prés de 950 millions individus ne mangeant pas à leur faim. De surcroît, entre 1,2 et 1,3 milliard n’ont pas accès à l’eau potable. Selon d’autres sources, prés d’un milliard vivrait dans une zone géographique en proie à l’insécurité. Il en va de même pour l’alphabétisation, faisant bien trop souvent défaut dans certaines régions. Si on compare le milliard vivant dans la société de consommation et le milliard vivant sous le seuil de pauvreté, il ressort assez clairement que la mondialisation n’est pas un phénomène complètement idéal. Et elle s’éloigne de la perfection encore d’un pas lorsqu’on considère qu’entre 1,6 et 1,7 milliard de personnes vivent avec 1 à 2 dollars par jour. A partir de cela, on peut supposer que ceux qui ont plus de 2$/j peuvent raisonnablement espérer améliorer petit à petit leur niveau et/ou mode de vie. Cela nous donne donc 2 milliards de personnes environ qui rêvent d’accéder et peuvent prétendre à un meilleur avenir. Il apparaît assez franchement que la probabilité pour que les 6,5 milliards d’individus sur Terre bénéficient du modèle de la société de consommation est absolument nulle ! Ce modèle n’est donc, pour certains, que projeté et non atteint en pratique. Quand bien même les mécanismes permettraient de satisfaire toute la population, il est clair que les matières premières manqueraient ; il nous faudrait l’équivalent de deux ou trois autres planètes pour satisfaire la population en matières premières. C’est un projet purement impossible. Même si nous supposons, juste à titre théorique, que ce projet insensé était réalisé d’une manière quelconque, la gestion des planètes étant tellement destructrice, on ne ferait qu’accentuer la pollution et détériorer l’environnement ; la Terre deviendrait très vite invivable et inhabitable. Ainsi, n’est-il pas insensé d’affirmer que la généralisation du modèle de la société de consommation n’est ni probable, ni faisable et, surtout, ni souhaitable ! Un changement est nécessaire. Plusieurs théories se concurrence quant à ce changement et à la préservation de la Terre et, par extension, de l’Humanité. Ceci fera l’objet de la fin du cours. 1 La Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) ou Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture est une organisation créée en 1945. Elle regroupe 190 membres et son objectif est « Aider à construire un monde libéré de la faim ». Economie Internationale Féroze CAMARD Master 1 AEI Semestre 1 A) Les trois phases de la mondialisation Jusqu’au XVIe siècle, un grand historien belge, Braudel, parlait des « économies- mondes », qui représentaient, selon lui, de vastes empires et qui fonctionnaient dans l’ignorance totale du reste du monde, malgré de très légers liens les uns avec les autres – à l’image des Romains et des Chinois, au IIIe siècle avant J-C, ce lien représentant respectivement la route de la soie et celle des chevaux. C’est d’ailleurs en faisant connaissance avec l’empereur de l’époque, Ying Zheng de Qin, que les Romains nommèrent la Chine. En effet, le terme Qin, prononcé /Ts'in/, était également écrit Chin, ce qui a naturellement donné le nom de Chine que l’on connaît aujourd’hui. En 1521, un évènement d’une importance capitale se produit et sera plus tard considéré comme le premier pas de la première mondialisation : le portugais Magellan, à la tête de trois ou quatre navires, effectue le tour du monde. Bien que le capitaine soit tué aux Philippines, 18 marins reviennent au port de départ. Cette mondialisation n’est toutefois que très limitée dans le sens où, par exemple, les Portugais rapatriaient par an uniquement quelques bateaux depuis l’Indonésie afin de s’approvisionner en épices. L’Histoire n’aurait cependant clairement pas été celle que l’on connaît si les Chinois avaient saisi l’opportunité qui leur a été offerte. Les Chinois ont perdu l’occasion d’être les acteurs principaux de la mondialisation. Il est évident que la mondialisation actuelle est dominée par les chinois. En effet, les Chinois étaient à la pointe des avancées techniques et avaient déjà inventé au XVe siècle la boussole, le gouvernail du tombeau et les bateaux à douze mâts. Les Européens n’auraient très certainement pas fait le poids devant le degré d’avancement sino-asiatique. Entre 1420 et 1430, environ sept expéditions vont être effectuées, dirigées notamment par l’Amiral Zeng He, avec jusqu’à 28 000 hommes. Il est pertinent de rappeler ici que Christophe Colomb n’avait à sa disposition qu’une dizaine d’hommes. Ces expéditions arrivèrent au Mozambique, les populations visées auraient été surprises par l’avancement technique et la force humaine déployée par les chinois. Ceux-ci considèrent malencontreusement que les populations externes sont des « diables jaunes, noirs ou blancs ». Selon leurs croyances, seule la Chine, appelée à l’époque l’Empire du Milieu, était une civilisation digne de ce nom. Et, de ce fait, elle ne trouve rien d’intéressant et repart sans exploiter la richesse de la pointe africaine. L’Empereur interdit dès lors les grandes embarcations et l’exploration de sites éloignés, jusqu'à la fin du XIXe siècle – durant lequel la Chine sera surprise de constater les progrès dont ont fait l’expérience la plupart des pays. Lorsque les Européens et Barthélémy Diaz arrivent au Cap de Bonne Espérance en 1487 par contre, ils ne repartent pas tout de suite. En effet, les Européens tentent le pari fou de « transmettre » leur civilisation, bien qu’ils aient des moyens numériques bien inférieurs aux Chinois. C’est cette mentalité qui a su profiter aux Européens qui ont incontestablement dominé la mondialisation. Il y a trois phases majeures de mondialisation qui, d’ailleurs, s’emboîtent l’une avec l’autre : 1. La première mondialisation est purement religieuse. L’ambition des européens au XVI e siècle est de délivrer le message du Christ, à savoir l’existence d’un paradis éternel accessible à tous. Ces croisades se sont parfois traduites par des conversions plus ou moins forcées. 2. La seconde mondialisation est plutôt axée sur le progrès. Au XIXe siècle, l’Europe développe des technologues puissantes, notamment dans le domaine des armes par la poudre, ainsi que des moyens d’industrialisations non égalés. Les Européens pensent être la partie du monde la plus avancée. C’est pourquoi ils veulent et se pensent obligés de le transmettre. La portée du progrès est donc mondiale, la vocation de tout peuple étant d’y accéder au plus vite. Cette propagation, bien qu’européenne, prouve que le progrès place l’ensemble de l’humanité dans un tout. Economie Internationale Féroze CAMARD Master 1 AEI Semestre 1 3. La troisième mondialisation s’opère durant les années 1980 et a pour objet de diffuser un modèle de consommation et, plus généralement, de comportements. En termes de temps, on est passé de l’éternité (l’accès au paradis est éternel) à l’histoire (le progrès a fait avancer l’histoire) pour uploads/Geographie/ l-x27-impact-de-la-mondialisation.pdf
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- Publié le Oct 15, 2022
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