Les souvenirs d’un petit berger. Je me rappelle que la première fois que j’ai c
Les souvenirs d’un petit berger. Je me rappelle que la première fois que j’ai couché avec mes moutons, je ne savais pas où faire mon lit. J’ai mis une botte de paille dans le râtelier pour y dor- mir. Quand je me suis réveillé le matin, il ne restait plus un brin de paille sous moi. Les moutons m’avaient mangé mon lit. Et je me rappelle que la nuit suivante, il fai- sait un gros orage. J’avais peur tout seul. Je me suis levé pour aller près de mon chien qui dormait sous un chariot dans la cour : c’était une compagnie. Jules Renard Escapade. La fillette se mit à courir… Elle avait franchi la grille rouillée, toujours ouver- te, par laquelle on passe sans transition du jardin dans le bois. A bout de souffle, elle s’arrêta dans la première clairière. Son chien, la langue pendante, la regar- dait avec des yeux intrigués. Elle se mit à rire, à lui tirer la queue. Puis elle repartit dans une cabriole. Elle ne savait pas où elle allait… Un lapin qui détalait la ramena brusquement dans le domaine des réalités. Lucie Delarue-Mardrus • Les valeurs de la lettre C • Le présent de l’indicatif • Le participe présent et l’adjectif verbal La fouine et le merle. Dès que tombe le crépuscule, les merles commencent, solitaires et méfiants, un chant passionné, bruyant, têtu, varié à l’infini comme pour forcer la venue du printemps. C’est alors que la fouine se glisse, sans façon, sous les taillis et arrive silencieuse au pied de l’arbre où s’égosille le siffleur. Tant que l’oiseau chante, elle avance, s’arrêtant quand il se tait, grim- pant sans bruit, redevenant immobile, puis reprenant quand il recommence, se collant à la branche, faisant corps avec elle. Quand elle se sent assez proche, elle se précipite d’un bond sur la bestiole, dont le chant s’étrangle entre ses griffes. d’après Louis Pergaud • Le présent de l’indicatif • L’accord sujet-verbe • Le sujet inversé • Les noms en té et tié Un village de montagne. On va et le chemin devient une espèce de rue très étroite, où passent tout juste quelques mulets chargés. Elle s’en va à moitié de travers, tordue par des façades qui avancent ou qui reculent. Elle n’est point pavée, seulement, de place en place, une pierre qui s’est enfoncée dans la terre sous le frottement des pieds est ressortie, et autour, quand il pleut, se forme une boue épaisse. On va donc comme dans un gué, en sautant d’une pierre à l’autre. D’un côté de la rue, par l’effet de la montée, les maisons sont en contrebas, montrant seulement leur toit, de l’autre au contraire, elles se dressent tout entières… d’après Ramuz La Classe - n°102 - 10/99 12 CM2 au 3 30 0 dictées S1 S4 S3 S2 alouettes furent sauvées. Un autre jour, de très bonne heure, elle sauva le rossi- gnol que la couleuvre allait dévorer. C’est pourquoi les oiseaux venaient vole- ter tout autour de la petite fille ; ils se posaient très doucement sur ses mains et sur ses épaules. Elle comprenait leur lan- gage et tous leurs cris, elle savait leur parler. d’après Maurice Genevoix • Le passé simple • L’accord de l’adjectif qualificatif et du participe passé employé comme adjectif • s et ss Une partie de pêche. Un jeudi, de grand matin, debout sur une roche, je laissai flotter ma ligne dans le tourbillon des belles eaux claires. Ah ! quel bonheur quand, au bout de quinze à vingt minutes, en allongeant et retirant lentement l’amorce sur l’eau agitée, tout à coup une secousse répétée m’avertit que le poisson avait mordu et qu’ensuite le bouchon descendit comme une flèche habilement lancée… C’était un gros ! Je le laissai filer, et puis, relevant la gaule à la force du poignet, une truite colorée fila dans les airs et se mit à sauter au milieu des ronces coupées et des herbes pleines de rosée. d’après Erckmann-Chatrian L’enfant et la fontaine. C’était, au bout du monde, au fond du temps, le paradis. Sur le versant d’une lande boisée qu’elle regardait, à la limite des prairies qui s’étendaient au-dessous d’elle, une vieille demeure avec un toit montant sur lequel poussaient des herbes. Point de terre attenante. Rien qu’un petit verger derrière la maison et, au bas de ce verger, une fontaine, le premier et le plus beau miroir où je me suis miré. Là, je m’amusais des glissades des insectes sur l’eau lisse et brillante. Sur le fond de sable gisaient des brindilles et des feuilles mortes. Parfois des têtards traversaient ces espaces tranquilles. Je les suivais dans leurs voyages. d’après Jean Guehenno • Le passé simple • quel ≠qu’elle • L’infinitif La nuit du petit oiseau. Perché sur une petite branche, le petit oiseau crut pouvoir dormir sans crainte, la tête ensevelie sous ses plumes, quand, à la lueur d’une étoile, il vit se glisser dans les arbres la chouette silencieuse. La fouine était venue du fond de la vallée, l’hermine était descendue du rocher, la martre des sapins avait quitté son nid, le renard rôdait dans les broussailles. Qu’elles furent longues, ces heures où, n’osant bouger, il n’eut pour protection que les longues feuilles qui le cachaient ! Quelle fut sa joie, au lever du soleil, de pouvoir s’élancer à tire-d’aile, protégé, défendu par la lumière ! d’après Tschudi • Imparfait et passé simple : révision • on ≠ont • on et on n’ Une belle soirée. La soirée fut si belle et si parfaitement limpide qu’on aurait pu se croire encore au milieu de l’été. Il y avait de la lune, un clair de lune éblouissant, et la route crayeuse, avec ses maisons blanches, en était éclairée comme en plein midi, d’un éclat plus doux, mais avec autant de pré- cision. La grande rue droite qui traverse le village était déserte. On entendait à peine, en passant devant les portes, des gens qui soupaient en famille derrière leurs volets déjà clos. Partout, chez les habitants, on n’était pas encore au lit. Un étroit rayon de lumière s’échappait par les serrures et jaillissait comme un trait rouge à travers la blancheur froide de la nuit qu’on goû- tait avec délice. d’après E. Fromentin La Classe - n°102 - 10/99 13 30 dictées au CM2 • L’imparfait de l’indicatif • L’accord sujet-verbe • Les verbes commençant par ap • Les adverbes en ment Les moulins sur la rivière. Ces petits moulins très vieux, très fati- gués, coupaient d’une agitation de vie la douce sauvagerie des tranquilles vallées. La grande roue ruisselante scandait sour- dement les rumeurs du travail, les mulets passaient lentement sous le fouet, char- gés de farine, faisant claquer le caillou du sabot ; des troupes de canards conduits par des oies s’apostrophaient sur l’eau et péroraient tous à la fois. Quelques coups d’aviron, la grande paix de la nature retombait à nouveau sur le fleuve et les rives muettes ne renvoyaient plus, de loin en loin, que l’aboiement d’un chien de berger ou le beuglement du taureau qui appelait ses génisses. d’après G. Clemenceau • L’imparfait et le passé simple • leur : pronom personnel ou adjectif possessif • tout • Les noms en [œr] La petite fille et les oiseaux. Tous les oiseaux aimaient la petite fille parce qu’elle était bonne pour eux. Ainsi, un soir, tout juste à temps, elle put voir la belette qui rampait vers le nid de l’alou- ette. Elle se mit aussitôt à crier, à taper dans ses mains très fort, pour faire peur à la bête au poil jaune ; et les petites S5 S6 S9 S7 S10 S8 • L’accord de l’adjectif qualificatif • L’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire être • Le sujet qui Le petit déjeuner. Le moment du déjeuner était pour nous fort agréable ; sur l’épaisse table de chêne ciré fumaient deux grands bols de café au lait qui répandaient une odeur déli- cieuse. Aux fenêtres les stores étaient baissés, mais par la porte grande ouverte qui se découpait en un rectangle de lumière, nous parvenaient les chants mêlés des oiseaux et des insectes, ainsi que le murmure des feuillages froissés par les souffles du vent… Maman était assise en face de moi ; ses cheveux, qui étaient dénoués, retombaient sur ses épaules et dans son dos en longues mèches souples. Nous prenions notre temps, beurrant de longues tartines que nous mangions en silence. d’après Paul Colin • Participe passé en é et infinitif en er • L’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir Un chemineau. C’était un homme de moyenne taille, fort et bien proportionné, dans la force de l’âge. Il pouvait être âgé d’une cinquan- taine d’années. Une casquette à visière de cuir cachait en partie son visage que le soleil avait brûlé. Sa chemise de grosse toile jaunie laissait dépasser sa poitrine velue. Il portait une cravate qu’il avait tordue en corde, un pantalon uploads/Geographie/ 30-dictees-au-cm2.pdf
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- Publié le Mar 11, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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