J ~ ---------------------------------------------------------------------------
J ~ ---------------------------------------------------------------------------------- Kamal Na ït -Ze r r a d Grammaire moderne du kabyle tajerrumt tatrart n teqbaylit KARTHALA sur internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture. Paysage de Kabylie, collection privée. © Éditions Ka r t h a l a , 2001 ISBN : 978-2-84586-172-5 Kamal Naït-Zerrad Grammaire moderne du kabyle tajerrumt tatrart n teqbaylit Éditions Ka r t h a l a 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS “Tayawsa tis krad, tamussni, ay Azwaw, d asafu. D asafu n tafat : eëë asafu ad ifu yezzuzef tillas. Tamussni d asafu n wuryu : eëë asafu ad yessery ayen yerkan, d wayen yeblan, d wayen ur nesci izuran.” Mouloud Mammeri Le troisième principe, la connaissance, mon cher Azwaw, est un flambeau, un flambeau de lumière qui fera disparaître les ténèbres. Oui, la connaissance est telle une torche ; laisse-la consumer ce qui est pourri, dépassé, rétrograde, obscurantiste et ce qui n’a pas de racines. Avant-propos Le berbère (tamazight) existe sous la forme de langues très proches les unes des autres, parlées principalement dans les pays suivants : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Niger et Mali. Nous allons étudier ici le kabyle, qui est parlé en Algérie. On citera parmi les autres langues : le chaoui (Algérie), le touareg (sud de l’Algérie, Niger, Mali), le chleuh ou tachelkit et le rifain (Maroc), etc. On pourrait définir une langue berbère comme l’ensemble des parlers d’une région où l’intercompréhension ne pose aucun problème. La langue kabyle décrite ici est représentative des deux Kabylies, avec comme limite à l’est une ligne reliant la ville de Bejaia au nord à celle de Bordj-Bou-Arreridj au sud. Les variantes locales (lexicales ou gram maticales) seront indiquées brièvement au cours de l’esposé. On ne traitera donc pas des parlers de la côte est de Bejaia. Cette grammaire traite de la transcription du kabyle, de la morphologie (étude des formes) et de la syntaxe (étude des fonctions et analyse de la phrase). Elle comprend également quelques morceaux choisis de la littérature kabyle. Le système de notation retenu est globalement celui que nous avons déjà proposé1 , avec quelques modifications suite aux ateliers organisés au 1. K. Naït-Zerrad, Un exemple de graphie usuelle du berbère, Etudes et Documents Berbères, 11, La Boîte à Documents/Edisud, 1994. 8 GRAMMAIRE MODERNE DU KABYLE Centre de recherche berbère (CRB) de l’Inalco (Paris) et consacrés à la notation usuelle et à l’aménagement de la langue berbère2 . Le premier chapitre présente ce système, mais tout au long de l’ouvrage, on trouvera des indications et des règles d’écriture. La syntaxe étant le parent pauvre des rares grammaires publiées, elle a été particulièrement développée. Avant d’examiner en détail les fonctions et la nature des différents éléments d’un énoncé, nous en donnons une description morphologique brève mais complète. L’analyse syntaxique que nous proposons ici va du plus simple au plus complexe. On examinera donc en premier lieu le groupe nominal, puis le verbe. Après avoir analysé la phrase simple, puis la phrase complexe, on terminera avec les modalités de la phrase et enfin la mise en relief, très importante en kabyle, langue où l’expressivité joue un rôle non négligeable Cet ouvrage veut s’adresser au plus grand nombre : lycéens, étudiants et enseignants. C’est pourquoi la description est traditionnelle et la terminologie spécialisée réduite au minimum. 2. Atelier « Problèmes en suspens de la notation usuelle à base latine du berbère » (24-25 juin 1996) (synthèse de S. Chaker) ; Atelier « Aménagement linguistique de la langue berbère » (5-9 octobre 1998). AVANT-PROPOS 9 Note La plupart des exemples sont tirés des ouvrages suivants : 1. Genevois H., Monographies villageoises, I- At-Yanni et Taguemount- Azouz, EDISUD / La boîte à Documents, 1995. 2. Genevois H., Monographies villageoises, II- Lgemea n Ssarig - Tawrirt n AtMangellat, EDISUD / La boîte à Documents, 1996. 3. Dallet J.M. et DegezelleJ.L., Les cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’ antan, I-Textes, F.D.B., Fort-National, 1964. 4. Boulifa S.A., Méthode de langue kabyle, cours de deuxième année. Etude linguistique et sociohgjique sur la Kabylie du Djurdjura. -Texte zouaoua suivi d'un glossaire, Jourdan, Alger, 1913. 5. Contes merveilleux et fables, textes nouveaux dans le parler des At-Abbas, F.D.B., Algérie, 1975. Tazwart Ma nmuqel yer tjerrwnin i d-yeffyen ar assa, a naf stuqtent ameslay yef talya, maca ur das-fkin ara azal-is i twinest d wamek sseqdacen isem ney amyag d wawalen nniden. Ayen neered a t-nessali deg wedlis-agi, ur d tajerrumt yemmden imi yessefk a neg atas n tezrawin di tmurt akken a nawed iswi-yagi. Atas n tmeslayin tiqbayliyin weread ur ttwassnent akken ilaq. Nebya kan a nelhu cwi( yer zdat, ur nettyima ara deg weskan-nni n s ufella. Tajerrumt-a ad tawi yef tira n tmaziyt, yef tezrawt n talyiwin n wawalen, akk d teslet n wawalen n twinest (iwimi neqqar taseddast). Di taggara, a naf doyen kra n yedrisen i d-nefren si tsekla taqbaylit. Sin yeswan i day-yellan di tedmi : • Tazwara, d tira n tmaziyt. Yessefk tura yiwen ur yettaru akken i das-yehwa, ma yedfer abrid-agi i d-newwi. Wid yuran tijerrumin d kra nniden i y-yezwaren, fkan-d ilugan i tira, maca ilugan-agi drusit akken a naru tamaziyt war asteqsi. Di tjerrumt-a, nedfer ayen nebda deg wedlis-nney amezwaru (taseftit di tmaziyt), s tezrawt n wawalen nniden. • Wis sin, neered a nefk ilugan i usiley n wayen akk yeenan amyag (urmir ussid, izelman... ) d yisem (addad amaruz, asget... ), i wakken ad yili d allai i uselmed n teqbaylit ger ifassen n uselmad ney n unelmad. Nemmeslay-d dayen yef usiley n umawal, imi d ayen ixutren i usnunnet n tutlayt tamaziyt. Am wakken i d-nenna dayen, nefka azal ameqqran i 12 GRAMMAIRE MODERNE DU KABYLE tseddast, acku s tagi i nezmer a nissin amek ara neg tiwinas d wamek i teddes tutlayt. Drartt deg wussart n 24-25 Yuni 1996 d 5-9 Tuber 1998 timliliyin di Inalco (Paris) yef tira n tmaziyt. Kkin di temliliyin-a atas imusnawen n tmaziyt i d-yusan si Merruk d Dzayer d wid yellan di Fransa ney di Lalman. Imakkayen byan ad ssiwden yer yiwen ugemmay i tmaziyt ara ssqedcen medden akk, akken ad fakken akk iyeblan, ad tefru taluft-a yeggan atas n medden snulfuyen-d tira. Ihi, fkan-d akk imusnawen rray-nsen, taggara msefhamen yef yiwen ugemmay akk d ilugan i tira n tmaziyt. Isekkilen d ttaqa n ilugan d wid yettwassnen yagi i teqbaylit, maca s temliliyin-agi yur-sen tura azal meqqren. S tidet, aya uryelli d unsib, imi unsib d awanak kan i s-izemren. Maca d yiwen rray akken ad ddukklen Imaziyen meqqar yef yiwet tyawsa, tayawsa n tira, acku war tira di tudert-nney.assa, ur ttilin Imaziyen. Ayen i d-yeffyen si temliliyin-a ur imid ara imi ulac atas n wakud, maca ttaqa n temsalin enan-tent imusnawen. Grant-d kra n temsalin nniden, nessaram a d-afent tifrat-nsen deg wakud i d-iteddun. Nessaram doyen wid yettarun, ladya iselmaden, imaruten, inelmaden d wid iqeddcen deg tiddukliwin, ad defren ilugan-a. D w a id abrid ma nebya s tidet tamaziyt ad tidir, ad tili, ad teqqim i waqu yuqan. Nessaram inelmaden d wid akk ihemmlen tamaziyt ney ran a tt-issinen, a d-afen dagi ayen ara yessiyen (ney ara yesmendgen) tuwwlin-nsen d ucedhi-nsen yer tmusni Iqayen. 13 Abréviations, symboles, conventions a,aor. aoriste mut. mutuellement a. i. aoriste intensif n.a.v. nom d’action verbal c c complément circonstanciel ng- négatif COD complément d’objet direct 0 absence de voyelle ou schwa COI complément d’objet indir. P- personne CR complément référentiel pl. pluriel A C. être PN phrase nominale EA état d’annexion pr. prétérit EL état libre PV phrase verbale ENM énoncé nominal minimum réc. réciproquement) EVM énoncé verbal minimum rég. régulier f. féminin sg- singulier g- genre V voyelle pleine (a, i ou u) hab. habituellement ; habitude — thème int. intensif < provient de IT indicateur de thème > devient Litt. littéralement donne m. masculin * précède un mot qui n’existe pas sous la forme représentée. [ ] entre crochets, on notera les sons, c’est-à-dire la prononciation. / / entre deux barres obliques, on notera les phonèmes. Les consonnes d’un mot seront désignées par la lettre « c », portant éventuellement un indice qui indique le rang occupé par la consonne. On notera de la même manière l’ordre des voyelles, si nécessaire. Exemple : afeg « voler, s’envoler » sera représenté par : aciec2 Phonétique, écriture 1 Les sons, consonnes et voyelles, qui forment les mots de la langue kabyle sont représentés par un alphabet de 32 lettres, basé sur une notation latine. Le kabyle s’écrit en caractères latins3 depuis plus d’un siècle avec un système de notation qui a évolué constamment, depuis les travaux de Boulifa S.A.4 jusqu’à ceux de M. Mammeri5. Le système de transcription employé ici représente le dernier stade de cette évolution, qui n’est probablement pas encore arrivée à son terme. Il suit les recommandations des ateliers sur la notation usuelle du berbère organisés par le Centre de 3. Il existe un alphabet berbère conservé par les Touaregs, les tifinagh, consistant en figures géométriques et combinaisons de points, dont l’ancêtre se retrouve dans les centaines d’inscriptions uploads/Geographie/kamal-nait-zerrad-grammaire-moderne-du-kabyle-1.pdf
Documents similaires
-
11
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 28, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 4.8383MB