Haute Ecole de Travail Social Institut d’Etudes Sociales Langage du corps et ém

Haute Ecole de Travail Social Institut d’Etudes Sociales Langage du corps et émotions Réflexions d’éducateurs sociaux Réflexions d’éducateurs sociaux sur la prise en compte de leur langage du corps et de leurs émotions, à partir d’images de leur pratique professionnelle quotidienne Travail élaboré dans le cadre de la formation HES, présenté par Maëlle DUBATH - option éducation sociale, volée PT 02 - Dirigé par Joëlle LIBOIS Genève, septembre 2006 Haute Ecole de Travail Social Institut d'Etudes Sociales LANGAGE DU CORPS ET EMOTIONS Réflexions d'éducateurs sociaux sur la prise en compte de leur langage du corps et de leurs émotions, à partir d'images de leur pratique professionnelle quotidienne Travail élaboré dans le cadre de la formation HES, présenté par : Maëlle Dubath - option éducation sociale, volée PT 02 - Dirigé par : Joëlle Libois Genève, septembre 2006 1 Page de titre : tableau « sans titre », Céline Murtas (2001) REMERCIEMENTS Merci Joëlle de m'avoir accompagnée tout au long de ce mémoire. J'ai beaucoup apprécié ta disponibilité, tes conseils, ta confiance et tes encouragements. Un merci particulier à Iléana, Thierry, Eric et Joseph, ainsi qu'à leur direction et collègues. Merci à mes lectrices, Christine, Esther et Marie-Paule, pour vos remarques et commentaires pertinents. Merci Céline d’avoir accepté que ton tableau figure sur ma page de titre. Merci Denis et Laurent pour votre aide technique et votre souplesse. Merci Rebecca, Céline et Céline, Zoé, Stéphanie, Nadège, Christine, amies précieuses de tous les instants. Merci à ma famille et à toutes les personnes qui m'ont encouragée, aidée, soutenue et accompagnée durant ce travail de mémoire. Les opinions émises dans ce travail n'engagent que leur auteure. 2 TABLE DES MATIERES 1. PROBLEMATIQUE 3 2. APPORTS THEORIQUES 6 2.1 Emotions, langage du corps, communication 7 2.2 Différentes théories sur les émotions 8 2.3 Langage du corps et émotions selon David Le Breton 10 2.4 Définitions 13 2.5 Travailler avec le corps et les émotions 18 3. METHODE : INTRODUCTION A LA CLINIQUE DE L'ACTIVITE 25 3.1 Origine et objectifs 26 3.2 Outils 28 4. DEMARCHE 31 4.1 Premières données : OASIS 2005/2006 32 4.2 Autoconfrontation collective 34 4.2.1 PREPARATION 34 4.2.2 DEROULEMENT 35 5. PAROLES ET IMAGES ISSUES DES AUTOCONFRONTATIONS 37 5.1 Les positions du corps 39 5.1.1 PRESENTATION 39 5.1.2 ANALYSE 54 5.2 Les émotions 60 5.2.1 PRESENTATION 60 5.2.2 ANALYSE 74 6. CONCLUSION 82 7. BIBLIOGRAPHIE 87 8. ANNEXES 90 8.1 Serment d'Hippocrate 91 8.2 Concepts de la clinique de l'activité 92 3 1. PROBLEMATIQUE 4 Dans nos métiers de travail social, notre principal objectif est d'entrer en relation avec les personnes, d'instaurer de la confiance. Cette rencontre se fait par la parole et par le corps. Notre corps est en première ligne, car nous n'avons pas de machine entre nous et les gens avec lesquels nous travaillons : nous sommes face à eux. Notre principal outil, c'est nous-mêmes. Nos positions, notre attitude, nos gestes, nos regards ou nos sourires ont un rôle essentiel pour entrer en relation, puis pour construire des liens. Nous travaillons donc avec tout notre être : notre tête, nos réflexions et nos dires, nos émotions, nos cinq sens et notre langage corporel. Le langage corporel peut désigner plusieurs choses : comment nous nous tenons quand nous sommes en train de discuter avec un usager (postures) ; des regards, des sourires, toutes les expressions du visage ; des gestes, des mimiques, des attitudes ; des places et des positions (autour d'une table ou à un bureau par exemple), etc. Ce que nous ressentons est étroitement lié avec notre langage corporel ; le corps est le théâtre des manifestations des émotions : on peut trembler, avoir les larmes aux yeux, rougir, etc. Suite à différents constats, surprises et questionnements, j'ai décidé de m'intéresser plus particulièrement au langage corporel et aux émotions dans nos pratiques de travailleurs sociaux. En voici quelques-uns : ƒ Notre positionnement professionnel est souvent centré sur l'usager. Nous essayons de repérer ses émotions, d'observer ses attitudes, afin de l'accompagner pour l'expression ou la verbalisation de ce qu'il ressent. Or, je me demande dans quelle mesure les professionnels sont attentifs à leurs propres émotions, attitudes ou postures : verbalisent-ils ce qu'ils ressentent ? Tiennent-ils compte de leurs positions (à table par exemple) ? ƒ Après quelques réflexions sur le langage du corps, j'ai réalisé qu'il n'y a pas de gestes précis à effectuer dans nos métiers de travailleurs sociaux, contrairement aux infirmiers qui, par exemple, prennent la tension. Au contraire, j'ai parfois été surprise par des remarques au sujet de gestes à ne pas faire (lors de mes stages, ou d'échanges avec d'autres professionnels). Y a-t-il des gestes interdits ou contraires à la déontologie du métier ? Existe-t-il des attitudes, des gestes ou des positions repérables dans le métier de travailleur social ? ƒ Dans les interactions entre un professionnel et un usager, ce qui m'intéresse, c'est l'impact que peut avoir une émotion observée chez l'un, sur l'autre. Autrement dit, si un professionnel rougit ou se tortille les mains par exemple, quel impact auront ces manifestations corporelles d'émotions dans l'interaction avec l'usager ? Quel(s) effet(s) produisent les postures, les positions et les attitudes que les professionnels adoptent, dans leur travail avec les usagers ? ƒ "Être professionnel", qu'est-ce que cette expression signifie ? De manière implicite, le milieu professionnel exerce une influence sur notre attitude. Or, il est d'usage de considérer la capacité à ne pas laisser transparaître ses émotions, à se maîtriser, à se protéger, à prendre de la distance, comme la posture adéquate du professionnel. Quelle place pour vivre nos émotions, les montrer, les dire ? Toutes ces interrogations m'ont amenée à formuler ma question de recherche en ces termes : Comment les professionnels du travail social prennent-ils en compte leur langage corporel et leurs émotions dans leur pratique quotidienne ? 5 Afin de répondre à cette question, j'ai procédé de deux manières : Dans un premier temps, je me suis plongée dans la littérature, dans le but d'approfondir mes connaissances et de nourrir ma réflexion concernant les mouvements du corps et les émotions. Dans un second temps, j'ai utilisé un outil de la clinique de l'activité, l'autoconfrontation croisée1, pour récolter les réflexions de professionnels sur ces thèmes. Cette méthode est basée sur le support visuel (les professionnels sont filmés dans leur pratique), l’échange entre pairs et la co-analyse (professionnels et chercheur), dans le but de susciter le questionnement et d’encourager le développement de la pensée. En effet, il m'a paru pertinent de me servir d'images pour permettre aux professionnels de s'exprimer plus facilement sur les mouvements corporels et leurs émotions. J'ai envie de considérer le corps sous l'angle de ses potentialités, et j'estime qu'utiliser nos mouvements corporels, montrer et dire nos ressentis, sont des atouts par rapport au travail que nous pouvons faire avec des usagers. En partant de cet a priori, j'ai émis l'hypothèse que les professionnels du travail social ne travaillent pas assez consciemment avec leur langage du corps, ou l'expression de leurs sentiments. Je parle ici de professionnels du travail social : bien que cette recherche repose sur les dires de professionnels travaillant dans une structure pour adolescents, il me semble que cette question peut s'inscrire autant en éducation sociale, en service social qu'en animation socioculturelle. Dans ce travail, je m'intéresse au langage corporel des professionnels, que ce soit lors d'interaction entre professionnel et usager, mais aussi entre professionnels d'une équipe. Je ne traiterai pas ici de l'expression corporelle des usagers. Ce mémoire se présente en quatre parties : ƒ la première concerne les apports théoriques : je commence par lier les émotions au langage du corps et à la communication, puis je présente succinctement diverses théories sur les émotions, pour retenir celle de David Le Breton. J’expose ensuite des définitions du corps et des émotions, avant de traiter des potentialités du corps ; ƒ dans la deuxième partie, je décris brièvement la clinique de l'activité : son origine, ses objectifs, ainsi que deux de ses outils méthodologiques, à savoir le sosie et l'autoconfrontation croisée ; ƒ la troisième est consacrée à ma démarche : j'explique comment j'ai récolté mes données, à partir d'un cours sur l'analyse du travail en 2005 jusqu'à l'autoconfrontation collective organisée en mars 2006 ; ƒ et, dans la dernière partie, je présente les réflexions des professionnels et mon analyse pour chacun des deux thèmes retenus, – les positions du corps et les émotions -, en utilisant les images de leur pratique et leurs commentaires au fil de la démarche. La conclusion sera l'occasion de revenir brièvement sur les apports théoriques et de mettre plus particulièrement en évidence les points principaux des deux thèmes issus des autoconfrontations ; enfin, je nommerai les limites et les forces de cette recherche, ainsi que les nouvelles questions. 1 La clinique de l'activité et l'autoconfrontation croisée font l'objet du chapitre 3. 6 2. APPORTS THEORIQUES 7 2.1 Emotions, langage du corps, communication En débutant cette recherche, je voulais travailler sur les émotions. Or, j'ai choisi d'étudier aussi le langage du corps, uploads/Geographie/langage-du-corps-et-emotions.pdf

  • 42
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager