1 Département des Lettres et Langue Française Niveau : 1ère année master – Litt

1 Département des Lettres et Langue Française Niveau : 1ère année master – Littérature Générale et comparée Matière : Littérature Maghrébine Francophone Enseignante : AMROUCHE Fouzia Cours N° 2 LE MAGHREB : Histoire – conquête – colonisation 1. ANTIQUITE Le Maghreb fut envahi et occupé par un grand nombre de populations diverses du Proche-Orient et d’Europe : les Phéniciens au VIIIe siècle av. J.-C. et les Français, les Espagnols et les Italiens aux XIXe et XXe siècles apr. J.-C. La continuité a été assurée par les Berbères — qui se trouvaient déjà en Afrique du Nord lorsque les Phéniciens arrivèrent —, et qui constituent un peuple composite, dont les origines demeurent obscures. Leur nom vient du latin Barbari, nom que les Romains attribuaient à tous les peuples qui leur étaient étrangers. Vers l’an 1000 av. J.-C., des échanges commerciaux commencèrent à travers le Sahara. Cette activité économique joua un rôle considérable dans le développement des ports d’Afrique du Nord, et des villes telles que Fès. À l’époque, le désert était beaucoup moins vaste qu’aujourd’hui. Des bœufs et des chariots en effectuaient la traversée. Lorsque le climat du Sahara devint plus sec, les dromadaires devinrent le principal moyen de transport. Au plus fort des échanges commerciaux transsahariens, l’or et les esclaves étaient les principales marchandises expédiées vers le Nord (Fès, Tunis et Tripoli notamment). Le sel, les armes et les cauris (coquillages utilisés comme monnaie) étaient les principaux produits vendus sur la route du Sud. Au VIIIe siècle av. J.-C., les Phéniciens, appartenant à la grande nation commerçante de la Méditerranée orientale, commencèrent à établir des comptoirs commerciaux le long de la côte septentrionale, notamment à Carthage, à Hadrumète (aujourd’hui Sousse), à Leptis Magna et à Utique, mais pas en Cyrénaïque (Libye) où ils rivalisèrent avec les Grecs à partir du VIIe siècle av. J.-C. Carthage était le comptoir phénicien le plus réputé. Elle se développa peu à peu et devint le centre d’un empire au Ve siècle av. J.-C. Puis elle tomba aux mains des Romains en 146 av. J.-C. (les Guerres Puniques). Il fallut encore un siècle à ceux-ci pour dominer réellement la région. L’Empire romain créa la province romaine d’Afrique, dont la capitale fut Utique, développa la culture des céréales et fonda une civilisation urbaine prospère, notamment à Leptis Magna et à Sabratha en Libye, à Carthage et à Thugga (aujourd’hui Dougga) en Tunisie, à Timgad et à Tipasa en Algérie, et à Volubilis au Maroc. Après le déclin à Rome, le christianisme se diffusa dans la région. Celle-ci fut successivement dominée après 429 apr. J.-C. par les Vandales, les Byzantins et les Berbères, jusqu’aux conquêtes arabes. 2. L’AVENEMENT DES ARABES Aux VIIe et VIIIe siècles, les troupes arabes venant d’Égypte déferlèrent à travers le Maghreb.Ils introduisirent la langue arabe et la religion islamique, qui allaient devenir deux éléments dominants de l’identité maghrébine. Au départ, cette évolution impliquait le contrôle du Proche-Orient sur la région mais, à la fin du VIIIe siècle, de nouveaux royaumes avaient commencé à se constituer. Par la suite, plusieurs dynasties gouvernèrent le Maghreb, et par moment certaines parties de l’Afrique occidentale (fin XVIe siècle-début XVIIe siècle) et de l’Espagne (XIe siècle-XVe siècle). Au XIIe siècle, les Almoravides furent combattus par Ibn Tumart, un réformateur berbère de l’islam, qui vivait dans le Haut-Atlas, fondateur de la dynastie des Almohades. Après sa mort en 1130, son successeur Abd el-Mumin réussit à conquérir le Maghreb. La dynastie almohade prit fin en 1269 avec la prise de Marrakech par les Mérinides. Ceux-ci s’emparèrent de Tlemcen en 1337 et de Tunis en 1347, mais furent refoulés par une autre dynastie berbère, celle des Abdelwadides, qui régna à Tlemcen, tandis que les Hafsides dominaient l’Ifriqiya, région qui regroupait l’est de l’Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine. La population arabe, d’abord concentrée dans les zones urbaines se répandit progressivement dans les régions rurales. L’adoption par les Berbères de la langue arabe se fit également lentement. 2 Au début du XVIe siècle, l’expansion de l’Empire ottoman balaya les dynasties de Libye, de Tunisie et d’Algérie. L’ouest du Maghreb, resté à l’écart de l’envahisseur turc, fut dominé par les Saadiens, une dynastie de chérifs hassanides, qui dut s’opposer à la pression chrétienne de la Reconquista (les Portugais prirent Ceuta en 1415 et les Espagnols s’emparèrent de Mellila en 1497), tout en organisant une expédition contre l’empire malien du Songhaï, en 1591. Les Saadiens furent remplacés en 1666 par la dynastie des Alaouites, qui règne encore aujourd’hui au Maroc. Le Maghreb oriental continua de faire partie de l’Empire ottoman pendant encore deux cent cinquante ans, même si l’Algérie, la Tunisie et la Libye étaient devenues, vers la fin de cette période, des États plus ou moins autonomes 3. DOMINATION COLONIALE ET INDEPENDANCE L’invasion française de l’Algérie en 1830 marqua le début de la période coloniale. Pendant plus de cent ans, les Français tentèrent d’intégrer l’Algérie à la France, essentiellement en raison de l’abondance de ses ressources. À partir de 1881, la France contrôla également la Tunisie, sous la forme d’un protectorat. Le Maroc fut érigé à partir de 1912 en un protectorat divisé entre la France, qui contrôlait la région principale du pays, et l’Espagne, qui dominait des zones plus réduites dans le Nord (le Rif) et le Sud (la bande de Tarfaya). En Libye, la rivalité entre la présence ottomane en déclin et l’Italie, qui faisait preuve d’assurance, atteignit un point critique avec la Première Guerre mondiale, bien que l’Italie ne pût achever son occupation qu’au début des années 1930. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Libye fut administrée militairement par la France et la Grande-Bretagne. Le Sahara occidental et la Mauritanie passèrent respectivement sous contrôle espagnol et français vers la fin du siècle. Cependant, ce fut en Algérie, en Tunisie et au Maroc que l’expérience coloniale fut la plus forte. Les Français introduisirent une grande part de leur culture et de leurs méthodes de travail, notamment dans la plaine de la Mitidja, près d’Alger, et orientèrent les économies des trois pays vers les besoins du marché métropolitain. L’indépendance des cinq États du Maghreb fut réalisée entre 1951 et 1962. La Libye devint le premier État indépendant en 1951, sous la forme d’une monarchie gouvernée par les senoussis, qui conservèrent le pouvoir pendant les dix-huit années suivantes. Le Maroc et la Tunisie virent la fin de leur protectorat en 1956. Au Maroc, la dynastie des chérifs Alaouites, qui avait dirigé le pays avant et pendant le protectorat, continua à gouverner. Peu de temps après l’indépendance, la Tunisie choisit d’être une république, qui évolua vers un système monopartiste. La Mauritanie obtint son indépendance en 1960. Mais ce fut en Algérie, où s’étaient implantés un grand nombre de Français, que la décolonisation se réalisa le plus difficilement. Ce fut le seul pays à se battre pour son indépendance, qui fut réalisée en 1962, après un conflit de huit ans, dans lequel plus d’un million de personnes perdirent la vie. Histoire du colonialisme moderne: Le colonialisme se définit comme étant cette « doctrine qui vise à légitimer l’occupation d’un territoire ou d’un Etat, sa domination politique et son exploitation économique par un Etat étranger » . Le colonialisme n’est pas une doctrine propre aux temps moderne, il suffit pour s’en convaincre de penser à l’empire romain, vandale, musulman, … Le terme « colon » est apparu au Moyen-âge afin de désigner les personnes qui exploitent une parcelle de terre dont elles ne sont pas propriétaires en échange du payement d’un loyer en nature. Ce terme purement économique va changer d’acception au XVIIIe siècle, pour désigner la personne qui peuple une colonie. Cette évolution lexicale est liée au changement de représentation du monde par les Occidentaux. En effet, c’est à partir de cette époque que l’Europe se représente au centre du monde, réduisant le reste du monde à une périphérie. Dans le cadre du colonialisme, le rapport fondamental est la domination qui est établie grâce à une politique d’assujettissement et d’infériorisation de l’Autre Le premier empire colonial moderne est le Royaume Chrétien d’Espagne qui dès la fin du XVe siècle se lance à la conquête de l’Amérique et de l’Asie. Il sera très vite suivi du Portugal qui va à la conquête de l’Amérique du Sud. 3 Cette volonté d’exploiter les ressources des pays colonisés va déboucher sur le plus grand drame de l’histoire de l’humanité : la déportation des populations africaines et leur mise en esclavagisme. Drame toujours pas assumé par l’Occident. Au XIXe siècle, grâce à la révolution industrielle, les deux grands empires coloniaux sont la France et la Grande-Bretagne. Et l’entreprise coloniale est orientée déplacée vers le continent africain qui a été colonisé en totalité (à l’exception de l’Éthiopie). Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, les pays colonisés accèdent à l’indépendance. Les formes de colonisation Il faut distinguer la colonisation dite de peuplement et celle d’exploitation. La première désigne une colonisation où des colons européens s’installent en nombre suffisamment important pour former des communautés sur les territoires colonisés (c’est uploads/Histoire/ 02-histoire-amp-colonisation-du-maghreb.pdf

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  • Publié le Mar 21, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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