1 M.A HADDADOU RECUEIL DE PRENOMS BERBERES Plus de 1100 prénoms berbères, de l’

1 M.A HADDADOU RECUEIL DE PRENOMS BERBERES Plus de 1100 prénoms berbères, de l’Antiquité à nos jours, avec leurs origines et leur significations Etude réalisée pour le compte du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) Alger, 2003 2 A Nadia, Ndjima et Mehdi, à Faouzi et Azeddine 3 Sommaire Abréviations………………………………………………………4 Système de transcriprtion…………............................................…5 Introduction……………………………………………………….6 Répertoire des prénoms (classification par racines)....................... 4 Abréviations A lprb : à lire probablement Ant. : provenant des inscruptions de l’Antiquité ar. : d’origine arabe B : commun à la plupart des dialectes berbères Cha : chaoui, dialecte berbère d’Algérie Chl : chleuh, dialecte berbère du Maroc dim. : diminutif ddp : diminutif du précédent fém. : féminin Ghd, ghadamsi, dialecte de Ghadamès (Libye) K : kabyle, dialecte berbère d’Algérie M.A : provenant des écrits du Moyen âge MC : dialecte tamazi$t, parlers du Maroc central msc. : masculin msqp. : même sens que le précédent Mzb : mozabite, dialecte berbère d’Algérie p. ext. : par extension pl. : pluriel sg. : singulier 5 To : touareg, parler de l’Ahaggar (Algérie) T w : touareg, tawellemet, parler de l’Azawagh (Niger) T Y : touareg, tayert, parler de l’Aïr (Niger) vdp : variante du précédent Wrg : dialecte de Ouargla (Algérie) Zng : zénaga, dialecte berbère de Mauritanie 6 Système de transcription Consonnes : Chuintantes : c (français ch), Emphatiques : v, û, ô, î, é Labiovélarisées : b°, g° Vélaires : $ (notation traditionnelle : gh) , capitale £, x (notation : kh), q Uvulaires : ê (h de Hamid), ε ('aïne de l'arabe),capitale : Ε Laryngale : h Affriquées : o ( notation : dj), p, Les autres consonnes sont notées comme en français : j, b, d, f, g, , k, l, m, n, r, s, t, z La tension consonantique est notée par une lettre doublée Semi –voyelles : w, y Voyelles a, i, u (variante o), voyelle neutre : e 7 Introduction Si un nom sert à désigner un individu et à le distinguer de ses congenères, c’est aussi le reflet de comportements et de choix que l’on veut faire transparaître à travers lui. C’est particulièrement vrai des Berbères pour qui le nom a été longtemps, avec la langue, l’une des formes de la résistance à l’invasion et à l’assimilation étrangères. Les noms importés eux- mêmes peuvent subir des altérations phoniques au point de paraître autochtones : c’est le cas, entre autres, du nom de Prophète, Mohammed, réalisé souvent Moêand dans la plupart des régions du Maghreb demeurées berbérophones. Et quand les noms sont construits sur le modèle étranger, il est souvent possible de détecter, dans la forme ou dans le sens, l’esprit de l’onomastique berbère. Ainsi, dans l’Antiquité, la priorité accordée au cognomen et, plus particulièrement au nom de bon augure, trahit souvent une origine berbère. Les noms qui apparaissent dans les recueils biographiques du Moyen âge, comportent pour la plupart des noms et surtout des ethniques berbères : Ëamuc, Yeddu, al Sanhaoî, al Ma$ilî, al Wa$lisi etc.. En dépit de ces signes de résistance, la nomenclature berbère a subi, au cours des siècles une lente érosion, pour se réduire aujourd’hui, dans la plupart des régions berbèrophones, à quelques 8 prénoms. Si on excepte les nouveaux prénoms introduits ces dernières années, la nomenclature kabyle ne compte plus qu’une dizaine de prénoms d’origine berbère. Il faut attendre les premières manifestations de la revendication culturelle en Kabylie pour voir resssurgir les noms des grandes figures de l’histoire des Berbères : Massinissa, Jugurtha, Kahina, Tacfarinas…Le mouvement est devenu si important, à la fin des années 1970, que les autorités algériennes ont imposé une nomenclature officielle dans laquelle les usagers devaient obligatoirement puiser. Le prétexte avancé est la protection de l’onomastique algérienne de l’invasion étrangère mais en réalité, c’est le prénom berbère qui est visé. Cette nomenclature qui n’a plus cours en Kabylie est encore en usage dans beaucoup de régions où des noms berbères sont refusés régulièrement par les officiers de l’Etat civil. Depuis quelques décennies, des recueils de prénoms berbères ont été diffusés : il s’agit, en fait de listes de noms, relevés, pour la plupart, dans les ouvrages d’histoire antique, et plus rarement, dans les écrits du Moyen âge. Un certain nombre de noms sont même forgés, sur des modèles existants, par des auteurs qui ne soucient pas de la réalité historique et dont le seul but est de multiplier les noms à consonnance berbère pour répondre aux goûts du public. Sans avoir la prétention d’être exaustif, ce recueil se propose de présenter et de classer une partie du matériel onomastique recueilli dans les manuels d’épigraphie, d’histoire et dans divers ouvrages. Auparavant, on présentera, en guise d’introduction, les grands traits de 9 l’onomastique berbère, ancienne et moderne, pour montrer son originalité et la pérennité, à travers le temps, de ses modèles de formation. L’onomastique antique Notre information sur l’onomastique berbère antique provient pour l’essentiel des inscriptions, relevées principalement sur les monuments funéraires. C’est d’ailleurs à partir des listes de noms propres, figurant sur les inscriptions bilingues, que le vieil alphabet berbère, le libyque, a été déchiffré. Depuis le milieu du 19ième siècle, un grand nombre de noms libyques ont été recensés. Le recueil d’inscriptions de J.B Chabot, publié au début des années 1940, en comporte plusieurs centaines. Depuis, de nouvelles trouvailles ont été faites et la quantité de noms a forcément augmenté. Il n’y a pas de doute que l’analyse de cet abondant matériau nous fournirait d’intéressantes informations sur la langue, la société et les comportements culturels des anciens Berbères mais les études d’onomastique , et plus particulièrement celle du nom de personne, ne sont pas encore suffisamment développées. Si la documentation épigraphique antique est abondante, l’établissement de la forme des noms reste aléatoire : l’alphabet libyque ne notant pas les voyelles, on ne dispose, en effet, que de la structure consonantique de ces noms : BXW, BWSN, KLL, YMDY etc. 10 Un certain nombre de noms figure dans les écrits grecs et latins mais s’ils nous donnent une idée de leur vocalisme, il n’est pas certain qu’ils les transcrivent fidèlement. Ainsi, si les textes donnent Massinissa, les inscriptions notent MSNSN, à lire probablement Masensen ; les mêmes textes donnent le nom de Gaya au père de Massinissa alors que les inscriptions le notent sous la forme GYY, à lire probablement Gayaya. Quant à Micipsa, son nom libyque figure, sous la forme MKWSN dans les inscriptions, à lire probablement Mikiwsen. C’est que les Grecs et les Romains, en notant les noms étrangers, ont cette habitude de les transformer pour les adapter à leur langue. En dépit des difficultés, on peut tenter de reconstituer, en se fondant sur la langue et l’onomastique modernes, la forme d’un grand nombre de noms, voire d’établir leur étymologie. Ainsi, YMSTN peut être lu YEMESTEN ‘’il a protégé, il a défendu’’ sur la base du prénom touareg moderne AMASTAN ‘’protecteur’’ Les sources antiques donnent aussi MASTANABAL, à lire sans doute (a)mastan (n) Baal ‘’protégé du dieu Baal’’ ou ‘’protecteur du (temple) du dieu Baal’’. Nous avons lu DBR, ADBIR, en nous rapportant encore à un prénom touareg actuel : ADBIR, au propre ‘’ganga, anciennement pigeon’’, mot attesté dans la quasi-totalité des dialectes berbères sous les formes adbir, idbir, atbir et itbir, avec, partout, le sens de ‘’pigeon’’. 11 Même quand les noms antiques n’ont pas d’équivalents en berbère moderne et qu’on ne peut donner leur sens, on peut encore les distinguer des noms latins ou puniques, par une série de marques que l’on trouve dans les dénominations actuelles. -emploi du modèle : indice de personne + verbe : YBDD, à lire y- ebded « il est debout », YRN, à lire y-erna « il a vaincu », à moins qu’il ne s’agisse des formes optatives des même verbes : yabded « qu’il soit, qu’il reste debout !», yarna « qu’il vaincque ! », cette forme est attestée actuellement dans le prénom kabyle bien connu YIDIR, à lire (ad) yidir « qu’il vive ! » -emploi du modèle verbe + affixe de personne : YRNTN, à lire yerna-ten « il les a vaincus », JUGURTHA, à lire yugar-ten « il les a surpassés, il les a terrassés », nom moderne : touareg SALLENTET, de sallen-tet « ils ont entendu parler d’elle, elle est renommée » -emploi du suffixe (a-)n : les stèles libyques comportent de nombreux noms avec cette terminaison, c’est le cas également des ouvrages latins, notamment la Johanide de Corippe qui cite, sans les latiniser, plusieurs noms libyques : AUDILIMAN, CARCASAN, GUENFAN, IMASTAN etc. On peut reconnaître dans cette marque le suffixe –an , formateur d’adjectifs , si vivant dans des dialectes comme le kabyle ou les parlers du Maroc Central : aberkan « noir », azuran « épais », et dans l’anthroponymie : AMEèYAN, AMEQ°RAN etc. 12 -emploi du préfixe -ms , parfois identifié au touareg mas « maître, seigneur » mais sans doute, en tout cas dans un certain nombre de cas, affixe de nom d’agent, largement attesté dan beaucoup de dialectes berbères actuels : To uploads/Histoire/ 1-mesopotamie.pdf

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  • Publié le Sep 29, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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