1/30/22, 1:48 AM 2 juin 1793, 29 députés girondins révoqués : le « parti » cons

1/30/22, 1:48 AM 2 juin 1793, 29 députés girondins révoqués : le « parti » conservateur balayé à l’assemblée - L'Histoire à la loupe - Enquêtes & Découvertes… https://lhistoirealaloupe.com/2020/12/02/204/ 1/1 1 2 juin 1793, 29 députés girondins révoqués : le « parti » conservateur balayé à l’assemblée Un préalable s’impose. Il n’y a pas d’opposition initiale entre Girondins et Jacobins pour la simple raison que tous les leaders girondins étaient jacobins ! C’est au sein des Jacobins et notamment du club de Paris – il y a des clubs jacobins dans toute la France – que les Girondins se rencontrent, se structurent, établissent leur politique. Les Girondins dominent le réseau jacobin jusqu’à l’été 1792. D’ailleurs, au cours de cette année 1792, le journal de Carra, le plus en vue de la presse girondine, est le journal le plus lu dans les clubs jacobins. À Aix, les Antipolitiques, jacobins radicaux – entendre à la Gauche de la Gauche –, continuent à lire le Carra en séances en 1793 au plus fort de la crise entre Girondins et Montagnards, dont les rangs de ces derniers sont abondamment fournis par les Jacobins. Enfin, pendant la Révolution française, on n’appelle pas les Girondins « girondins », mais les Brissotins, du nom de leur chef de file, Jacques- pierre Brissot. Aussi, à chaque fois que vous lirez « Brissotins », cela signifiera « Girondins » et réciproquement. De surcroît, les partis politiques n’existent pas encore, j’ai utilisé le terme en titre par commodités. Mais alors, qui sont les Girondins ? À peu près l’exact opposé de tout ce que vous entendez dire à la télévision. Au club des Jacobins et d’autant plus après la scission avec les Feuillants en 1791, ils se révèlent parmi les plus modérés, entendre ceux 1/30/22, 1:48 AM 2 juin 1793, 29 députés girondins révoqués : le « parti » conservateur balayé à l’assemblée - L'Histoire à la loupe - Enquêtes & Découvertes… https://lhistoirealaloupe.com/2020/12/02/204/ 2/1 1 qui se méfient des classes populaires, difficilement contrôlables, ils défendent un système politique plutôt favorable aux possédants et se révèlent très tôt fervents partisans du libéralisme économique, ce qui ne les empêche pas d’être contre l’esclavage – Brissot est même l’un des fondateurs de la Société des Amis des Noirs – ou de lutter âprement contre les prêtres réfractaires. Brissot justement commence à réunir autour de lui ses amis – dont beaucoup viennent de la Gironde – sous l’Assemblée dite « Législative », en octobre 1791. Ils s’appellent Vergniaud, Isnard, Gensonné, Guadet, Condorcet, … Et alors que la Révolution française avait proclamé une « déclaration de paix au monde » (20 mai 1791), les Girondins défendent bientôt la guerre offensive. Évidemment, ils mettent en avant l’idée de guerre préventive – les monarchies européennes hésitent encore à attaquer la France pour y éteindre le feu révolutionnaire – et avancent l’idée que tous les peuples attendent d’être libérés de leurs tyrans. Et c’est de la tribune des Jacobins que les Girondins appellent à la guerre. S’y opposent notamment Jean-Paul Maratet Maximilien Robespierrequi lance : « Remettez l’ordre chez vous avant de porter la liberté ailleurs […] La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois ; Personne n’aime les missionnaires armés ! » L’objectif inavouable des Girondins ? Mener une guerre de rapine. La vente des biens nationaux et l’assignat n’ont pas remporté les succès escomptés, il faut donc trouver l’argent ailleurs. Une interprétation malhonnête ? « La guerre est indispensable à nos finances et à la tranquillité intérieure. » Brissot. Enfin, en mars 1792, Louis XVI appelle un « ministère girondin » réuni autour de Roland, le ministre de l’Intérieur. Les Girondins allaient obtenir du roi qu’il déclare la guerre à François, roi de Bohême et de Hongrie, futur empereur d’Autriche. Ils n’eurent pas à insister, il y avait bien longtemps que le Roi et la Reine de France entretenaient par correspondance des suppliques pour une intervention militaire contre… la France ! Quelle est la politique girondine ? Cédons la parole à Roland, girondin deux fois ministre : « Tout ce que l’État doit faire en matière économique est de déclarer qu’il n’interviendra jamais 1/30/22, 1:48 AM 2 juin 1793, 29 députés girondins révoqués : le « parti » conservateur balayé à l’assemblée - L'Histoire à la loupe - Enquêtes & Découvertes… https://lhistoirealaloupe.com/2020/12/02/204/ 3/1 1 car ce n’est pas son domaine. » Il faut dire que les Girondins sont gagnés aux idées de Voltaire : « L’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui et le gouverne. » Remerciés par le roi en juin 1792 puis rappelés, les Brissotins ne participent pas à la prise des Tuileries, pourtant nombre d’entre eux sont républicains – Condorcet par exemple. La chute de la Royauté est le fait de la mouvance populaire et démocrate et se fait sous l’impulsion des Cordeliers, des sections de Paris et des bataillons des Fédérés venus de toute la France, les Marseillais faisant remonter Le chant de guerre pour l’armée du Rhin que l’on appellerait bientôt L’hymne des Marseillais – oui, à l’époque, l’extrême-gauche chante La Marseillaise. Bientôt la République, adoptée discrètement par décret le 22 septembre 1792, un jour après l’abolition de la Royauté. Une nouvelle assemblée constituante, la Convention, est appelée à siéger. Les députés se répartissent par sensibilité. La majorité au Centre, c’est la Plaine ou le Marais. À Gauche, la Montagne – non, les Montagnards ne siègent pas en haut ! À Droite, la Gironde – et sous la République, les Girondins allaient considérablement se droitiser, s’illustrant par une politique farouchement conservatrice et assurément libérale. Camille Desmoulins, journaliste et député montagnard, républicain de la première heure, évoque les « républicains aristocrates » – les Girondins – et les « républicains démocrates » – les montagnards. Dichotomie qui n’est pas contestée par la droite parlementaire. Brissot dégaine presque au lendemain du 10 août et résume à lui tout seul la conception girondine de la République : « Le peuple doit rentrer chez lui et laisser à ceux qui ont plus d’esprit que lui la peine de Gouverner. » – ce qu’il nierait avoir dit, à son procès. Mais face au pouvoir légal de la Convention s’établit celui de la Commune insurrectionnelle de Paris, ville rouge, qui se fait le porte-voix des Patriotes. Les sociétés populaires, dont à peu près 6000 – moins de la moitié – sont jacobines, et la Commune exigent des mesures sociales et une politique d’exception – non, à l’époque l’extrême-gauche n’estime pas que sauver la Patrie avec 1/30/22, 1:48 AM 2 juin 1793, 29 députés girondins révoqués : le « parti » conservateur balayé à l’assemblée - L'Histoire à la loupe - Enquêtes & Découvertes… https://lhistoirealaloupe.com/2020/12/02/204/ 4/1 1 des lois d’exception le temps d’une crise d’une gravité majeure est une politique liberticide. Crise causée en grande partie par les Girondins qui sont incapables de gérer la guerre qu’ils ont déclenchés, mais refusent les mesures exceptionnelles qui s’imposent. Face à la pression du mouvement populaire parisien, Lassource, député girondin, dit : « Je crains le despotisme de Paris, et je ne veux pas que ceux qui y disposent de l’opinion des hommes qu’ils égarent dominent la Convention nationale et la France entière. Je ne veux pas que Paris, dirigé par des intrigants, devienne dans l’empire français ce que fut Rome dans l’empire romain. Il faut que Paris soit réduit à un quatre-vingt-troisième d’influence comme chacun des autres départements. » La Droite, déjà, établit le vocable du « démagogue ». Rien à changer de ce point de vue depuis les Girondins, si ce n’est que la Gauche s’est laissée gagnée à leurs conceptions « aristocratiques ». Il faut préciser que ce souhait de Lassource n’est pas revendiqué par les Girondins qui s’illustrent bien au contraire par une politique très… centralisatrice ! Nous y reviendrons. Le Girondin vise en réalité la députation démocratique de Paris : Marat, Danton, Robespierre, Desmoulins, Fabre-D’Églantine, etc. Les Girondins, à l’Assemblée notamment, par leur presse puissante évidemment – mais à l’époque il existe aussi une presse patriotique, de Gauche et d’Extrême-Gauche, tout aussi puissante – parlent de la politique montagnarde en les termes suivants : « niveleurs », « anarchistes », les accusent de vouloir réaliser « la loi agraire » – le partage des terres. Les Montagnards sont inspirés entre autres par un philosophe des Lumières aujourd’hui oublié du grand public, l’abbé Gabriel Bonnot de Mably. « Vous parlerai-je de la mendicité, qui déshonore aujourd’hui l’Europe, comme l’esclavage a autrefois déshonoré les républiques des Grecs et des Romains ? » En effet, au droit à l’existence revendiqué pour le peuple par les Montagnards, contre « l’aristocratie de la richesse », les Girondins opposent la liberté absolue de commercer – les Brissotins refusent par exemple le maximum des prix sur les denrées alimentaires alors que l’accès aux subsistances est un uploads/Histoire/ 2-juin-1793-29-deputes-girondins-revoques-le-parti-conservateur-balaye-a-l-x27-assemblee-l-x27-histoire-a-la-loupe-enquetes-amp-decouvertes-historiques.pdf

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  • Publié le Oct 28, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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