CERDUS: FASCICULE HISTOIRE INTRODUCTION Les divergences politiques entre les gr

CERDUS: FASCICULE HISTOIRE INTRODUCTION Les divergences politiques entre les grandes nations avaient plongé l’humanité dans une deuxième guerre mondiale entre 1939 et 1945. Celle-ci a entraîné d’énormes pertes, a bouleversé le mode de vie et a totalement changé la physionomie politique du monde. L’idée de reconstruction d’un monde de paix et de stabilité sera discutée lors de conférences internationales et matérialisée par la création de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dont le but essentiel est de préserver les générations futures des périls de la guerre. I- LES CONSÉQUENCES DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE Elles sont notées aux plans humain, moral, économique, matériel, et politique. 1- Une véritable hécatombe humaine Les morts de la Seconde Guerre Mondiale en millions Pays Pertes militaires Pertes civiles Total URSS 10 10 20 Chine 3,5 10 13,5 Allemagne 3,5 2,5 6 Pologne 0,5 5,5 6 Japon 1,7 0,7 2,4 Yougoslavie 0,3 1,2 1,5 France 0,25 0,35 0,60 Royaume Uni 0,4 0,1 0,5 Italie 0,3 0,1 0,4 Etats-Unis 0,3 0 0,3 Source : Histoire – Géographie, classe de première, Edition Belin, 1994, page 35 A) LE MONDE CONTEMPORAIN Première Partie : LE MONDE AU LENDEMAIN DE LA 2ème GM (1945–1990) LEÇON 1: LES CONSÉQUENCES DE LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE ET LES RÉGLEMENTS DU CONFLIT Avec ses 50 millions de morts, la Deuxième GM est considérée comme une véritable boucherie humaine. Son bilan est presque 5 fois plus lourd que celui de la Première Guerre Mondiale. Durant la Deuxième GM, les civils sont plus touchés: 10 millions en URSS, même chiffre en Chine ; 5,5 millions en Pologne (18% de sa population) ; 2,5 millions en Allemagne ; 1,2 millions en Yougoslavie (10 % de la population)… Le nazisme a massacré 10 millions de personnes dont plus de 5 millions de juifs tués dans les ghettos et dans les camps de concentration (Auschwitz, Sobibor, Belzec…). Près de 30 millions de personnes errent à travers l’Europe en 1945, ajoutons le déficit des naissances, l’espérance de vie qui baisse (de 8 ans en France), les invalides, les mutilés, les blessés, les irradiés japonais. Cette hécatombe humaine a créé un choc véritable moral au niveau de la population européenne. 2- Le choc moral La découverte en 1945 des crimes nazis a mis l’humanité en état de choc. Des photographies révèlent au monde les charniers, les chambres à gaz et l’organisation scientifique du génocide des juifs. Avec l’utilisation de la bombe Atomique sur Hiroshima et Nagasaki, les hommes s’interrogent sur le devenir de l’humanité. Ils savent désormais qu’ils ont le pouvoir de détruire l’humanité. Cette prise de conscience à pousser certains intellectuels à réagir à travers la littérature de l’Existentialisme de Jean Paul Sartre, la Philosophie de l’Absurde d’ALBERT Camus. La responsabilité de l’Allemagne est posée et pour satisfaire la soif de justice des hommes, le tribunal de Nuremberg est convoqué le 18 octobre 1945 pour juger les chefs nazis allemands considérés comme des criminels de guerre. Parmi eux Hermann Goering (condamné à mort), Rudolf Hess (prison à vie), Joachim Von Ribbentrop (condamné à mort), B. Von Sirach (20 ans de prison) et Fritz Saukel (condamné à mort). 3- Un lourd bilan matériel et économique Les destructions matérielles sont impressionnantes. En Allemagne, en Pologne, en URSS, au Japon, en Angleterre, en France…, les villes ne sont que ruines et cendres. En Europe, les équipements ferroviaires, portuaires, routiers, le matériel industriel de nombreux pays sont totalement anéantis, les échanges paralysés, l’économie compartimentée et la production bloquée. La situation de pénurie et de déséquilibre alimentaire se prolonge après la guerre. Dans certains pays comme la France, les autorités n’ont pas hésité à faire recours au système du rationnement. Au décompte final, le coût des dommages de guerre est évalué à 2 000 milliards de dollars. Cependant, la guerre a stimulé la recherche fondamentale. En plus, certains États ont tiré profit de la guerre. La production industrielle des États-Unis a doublé entre 1939 et 1945 et le chômage réduit à son strique minimum. A la fin de la guerre, les États-Unis détenaient 75 % du stock d’or mondial, ce qui leur a permis d’imposer le dollar comme monnaie d’échange internationale. D’autres pays comme l’URSS, l’Australie, la Nouvelle-Zélande vont aussi tirer des bénéfices de la Deuxième Guerre Mondiale. 4- Les conséquences politiques ou le nouvel ordre politique L’Europe n’est plus le centre du monde, car la Deuxième GM clôt pour elle plusieurs siècles de domination et de rayonnement politique. La Grande Bretagne, bien qu’ayant résisté aux nazis, est ruinée, la France a connu la déroute militaire à partir de 1940; l’Allemagne était écrasée par les bombes de 1945 et devient un pays occupé et sous tutelle. Les pays d’Europe centrale et orientale complètement désorganisés et dépendent désormais de l’URSS. A l’exception de l’URSS, la Deuxième Guerre Mondiale a ruinée politiquement l’Europe. Profitant de la faiblesse des métropoles, les colonies d’Afrique, d’Asie affirment leur désir d’indépendance. Le nouvel ordre mondial est aussi marqué par la création de l’Organisation des Nation Unies à la place de la Société Des Nations. Parallèlement, la guerre a permis l’émergence de deux grandes puissances (les Etats-Unis et l’URSS) qui sont les seuls vainqueurs du conflit. II- LES RÈGLEMENTS DU CONFLIT Les règlements du conflit sont faits sur la base des lois élaborées par les vainqueurs lors des conférences de Téhéran, de Yalta, de Potsdam et de Paris. La création de L’Organisation des Nation Unies (ONU) en 1945 vient confirmer la volonté des vainqueurs de bâtir un monde de paix et justice. 1- La conférence de Téhéran (Iran, du 28 novembre au 1er décembre 1943) Pour la première fois, les dirigeants des trois grands pays alliés, Roosevelt, Churchill et Staline, vont se réunir à Téhéran de novembre à décembre 1943, pour réfléchir sur l’avenir de l’Europe et du monde. Quelques décisions majeures sont arrêtées : - l’ouverture d’un front à l’est pour faire capituler l’Allemagne, - la mise en place d’une stratégie militaire qui consiste à abattre l’Allemagne d’abord, l’Italie ensuite et enfin le Japon, - le principe d’un débarquement allié en mai 1944 est retenu, - et après la guerre, une organisation internationale sera créée pour garantir la paix. 2- La conférence de Yalta (Crimée en URSS, du 04 au 11 février 1945) Roosevelt, Churchill et Staline, se rencontre à nouveau à Yalta en Crimée pour parler de paix. Staline y est en position de force, car ses armées ont pénétré et libéré tous les pays de l’Europe centrale et orientale, alors que les forces anglo- américaines piétinaient le long du Rhin. Quelques grands principes seront retenus : - l’organisation d’élections libres (déclaration sur l’Europe libérée) dans les pays d’Europe libérés de la domination nazie est confirmée ; - la destruction du militarisme allemand et du nazisme; - l'Allemagne payera des réparations de guerre et sera divisée en quatre zones, occupée chacune par les États-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France ; - l’entrée en guerre de l'Union soviétique contre le Japon dans les 3 mois qui suivront la défaite de l'Allemagne, l'URSS recevant en échange l’île de Sakhaline et les îles Kouriles; - le projet de la création de la future Organisation des Nation Unis, est entériné. Toutefois, des malentendus ne manquent pas. Staline espérait convaincre les occidentaux sur son idée de glacis défensif. Or, si Roosevelt reconnaît à l’URSS le droit d’exiger l’amitié de ses voisins, ils rejettent toute idée d’expansion soviétique en Europe de l’Est. Même si Staline adhère au projet américain de mettre en place une organisation internationale, il refuse que celle-ci serve aux Etats-Unis à établir leur hégémonie sur le monde. 3- La conférence de Potsdam (Allemagne, du 17 juillet au 02 août 1945) Cette conférence se déroule dans un contexte particulier, car dans la semaine qui avait suivi la conférence de Yalta, Staline installe des gouvernements provisoires dominés par des communistes dans les pays libérés par l’armée rouge, violant ainsi la déclaration sur l’Europe libérée. Roosevelt, puis son successeur, Truman protestent vigoureusement. Les États-Unis suspendent le Prêt-bail à l’URSS. Staline soupçonne Truman de vouloir étrangler son pays et d’exercer là un chantage financier. Cependant, le président des États-Unis se sent en position de force grâce à l’arme nucléaire. C’est dans ce contexte fortement marqué par la méfiance que s’ouvre la conférence de Potsdam à laquelle participe Staline, Truman (qui remplace Roosevelt mort le 12 Avril 1945), et Clément Attlee (qui remplace Churchill qu’il a battu aux élections législatives). L’Allemagne était au centre des débats : -les quatre zones d’occupation sont mises en place, ainsi qu’à Berlin ; -les décisions de démilitarisation, de dénazification et de jugement des criminels de guerre sont confirmées ; -le montant des réparations à verser par l’Allemagne est de 20 milliards de dollars ; -le déplacement vers l'ouest de la frontière de l'Allemagne avec la Pologne, soit une perte d'environ 25% de son territoire dont la haute Silésie, deuxième centre industriel du pays. L’évolution des pays contrôlés par l’armée rouge ainsi que leur régime politique restent incertains. La méfiance s’est désormais installée entre les Alliés. A l’Ouest, on redoute l’extension du uploads/Histoire/ fascicule-histoire-terminale-cerdus-pdf.pdf

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  • Publié le Jui 11, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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