Angélina Coquelin – L1 Sciences de l’éducation Marie Dantonnel – L1 Sciences de
Angélina Coquelin – L1 Sciences de l’éducation Marie Dantonnel – L1 Sciences de l’éducation Gabriel Roger-Margueritat – L2 Histoire Amelle Zitouni – L2 Histoire Yannis Vecchiali – L2 Economie Dossier de zététique. Sujet : l’existence de Jésus de Nazareth est-elle plausible ? Sommaire. Introduction I. Les sources a) Sources chrétiennes 1. La formation des Evangiles 2. Les Evangiles : témoignage oculaire ? Un débat. 3. Les autres sources chrétiennes : évangiles apocryphes et agrapha b) Les sources profanes II. La recherche du Jésus historique a) Naissance de Jésus b) Les années sombres c) Les miracles d) La mort de Jésus e)La christologie Conclusion Bibliographie Introduction Deux mille ans nous séparent des débuts du mouvement chrétien, initié par des disciples se réclamant d’un prêcheur judéen, à qui ils attribuaient des actes merveilleux et une mort atroce de laquelle il revint trois jours plus tard. Cet homme, Jésus de Nazareth, que l’on appellerait par la suite Christ, ne tarda pas à faire l’objet d’un culte pour ces disciples qui parcoururent le monde pour répandre la « bonne nouvelle » de leur Maître. « Nous ne sommes plus au temps où B. Bauer, ou P . L. Couchoud s'ingénient à nier que Jésus eut existé : le sens de ses faits et gestes, non son existence fait aujourd'hui débat ». Cette phrase tirée de l’introduction de l’ouvrage Jésus de Nazareth : nouvelles approches d’une énigme rédigé par Daniel Marguerat, Enrico Norelli et Jean-Michel Poffet en 1998 pose la question de l’existence de Jésus de Nazareth et soulève l’ancienneté du débat, B.Bauer, philosophe et écrivain allemand, écrivait durant le XIXème siècle. La question de l’existence de Jésus soulève elle-même deux questions capitales dans deux thématiques différentes. La première sur le plan théologique, cette question remettant directement en question le fondement même du christianisme, religion monothéiste basée sur les enseignements de Jésus de Nazareth lui-même. Le Christianisme étant la religion la plus pratiquée au monde toute branche confondue devant l’Islam. La seconde question est elle d’ordre rationnelle car elle vise à démontrer si Jésus de Nazareth a réellement existé, non pas en tant que Messie au travers d’écrits religieux comme le Nouveau Testament, mais en tant qu’homme fait de chair et d’os dont il est possible de retracer l’histoire. Cette hypothèse est remise en cause dès le XVIIIème siècle par le biais de ce que l’on a appelé la thèse mythiste qui stipule que le personnage historique de Jésus de Nazareth n’a jamais existé et ne serait qu’une construction syncrétique basée sur des mythes religieux grecs comme Dionysos ou romains tel le Sol Invictus. Il serait néanmoins réducteur de se limiter uniquement à ces thèses. De fait, il convient donc maintenant de présenter un élément important qui cadre nos recherches et notre dossier à savoir le contexte historique, similaire à la fois sur le plan scientifique que théologique. Si l’on en croit les différents écrits de l’époque où aurait vécu Jésus, celui-ci naquit entre 7 et 5 av J-C et mourut entre 30 et 33 ap J-C dans le Royaume de Judée sous domination romaine. Bien que ces dates ne demeurent pas exactes, il paraît sûr que Jésus de Nazareth ait vécu entre la fin du Ier siècle av J-c et le début du Ier siècle ap J-C. A ce moment, la Judée connaît l’empreinte romaine depuis 63 av J-C, lorsque l’imperator romain Pompée le Grand prend parti dans la lutte de pouvoir opposant Hyrcan II et Aristobule II pour le trône du royaume de Judée. Le royaume de Judée devient alors un état client de Rome où le souverain est considéré comme un ami de Rome. Les romains ancrent leur domination de manière plus profonde durant les conflits suivants lors de la fin du Ier siècle av J-C et font définitivement de la Judée une province romaine administrée directement par un gouverneur dès l’an 6 ap J-C, à la fin du règne de l’empereur Auguste. Les romains vont donc imposer leur culture et leurs coutumes en Judée, en particulier leur culte religieux. Le panthéon des Dieux romains étant composé de multiples dieux, les romains ne voient pas d’inconvénient à ce que les autochtones ajoutent leur propre divinités au panthéon romain. Mais à partir du début de son règne, l’empereur Auguste (27 av J-C à 14 ap J-C) met en place le culte impérial et divinise son père adoptif, César. Sous Tibère (14-37), il convient donc de vouer un culte à Auguste, divinisé par Auguste après sa mort. Dans le cadre de son prêche, Jésus de Nazareth appelle à ne reconnaître que le seul et unique Dieu, ce qui vaut aux chrétiens d’être persécutés. Quant aux juifs, qui vivaient sous le joug des romains, ils avaient développé une attente messianiste : le Messie, descendant du Roi de David et Fils de Dieu, devait arriver dans un avenir immédiat afin de délivrer son peuple des impies, au besoin par la force. I/ Etude des sources Les sources sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour l’étude du Jésus historique sont exclusivement littéraires ; il s’agit d’écrits, de témoignages. La majeure partie de ces écrits proviennent de sources chrétiennes, contenues en grande partie dans le Nouveau Testament. Nous verrons ensuite que d’autres écrits, non-chrétiens, peuvent nous être utiles dans notre quête du Jésus historique. A/ Les sources chrétiennes : Le Nouveaux Testament est l'ensemble des écrits de la vie de Jésus ainsi que l'enseignement de ses premiers disciples reconnus canoniques par les autorités chrétiennes. Le terme testament provient du latin testamentum et signifie "témoignage". Le Nouveaux Testament n’est pas un livre mais un corpus regroupant plusieurs écrits, notamment les quatre évangiles qui racontent la vie de Jésus-Christ. Mais également les actes des apôtres, qui correspondent à la première partie de l'évangile selon Luc dédicacée à Théophile ou bien encore les épîtres de Paul, et les épîtres catholiques appelées ainsi car elles s'adressent à un public plus large que celles de Paul c'est à dire l'église entière. Pour terminer ce Nouveaux Testament, le dernier livre s'intitule Apocalypse ou appelé aussi « Révélation de Jésus-Christ ». Les Evangiles sont-ils une biographie ? Les Evangiles ne sont pas une biographie au sens moderne du terme. L ’intention des évangélistes n’était pas de rendre compte, à la façon de journalistes, des faits historiques tels qu’ils s’étaient déroulés, mais de susciter la foi par des récits d’édification, et d’interpréter des évènements à la lumière de symboles bibliques. Le portrait de Jésus dépeint par les Evangiles n’est pas celui d’un homme ordinaire, mais celui d’un être exceptionnel, qui réalisait des actions exceptionnelles. En ce sens, il est légitime de parler d’hagiographie pour désigner le genre littéraire des Evangiles. Le but de ses auteurs était de démontrer la filiation divine et la messianité de Jésus, en mettant en exergue certains évènements de sa vie, voire en les inventant de toute pièce, et en en obstruant certains autres. Ces textes ne nous livrent aucun détail sur le physique de Jésus : à quoi ressemblait-il ? Quelle était sa taille ? la couleur de ses yeux ? De fait, ce n’est pas l’humanité du Christ qui est mise en valeur, mais sa nature divine. Les Evangiles ne sont pas une « vie de Jésus ». Ils sont un témoignage de la foi des premières générations chrétiennes à l’égard d’un prêcheur nazaréen. Aussi, il est significatif qu’entre son enfance et le début de son ministère public, les Evangiles ne nous livrent aucun détail sur Jésus. L ’on imagine mal aujourd’hui une biographie d’un personnage célèbre qui omettrait des années aussi essentielles de sa vie. Cela nous indique au moins que, durant toute cette période, Jésus n’était qu’un homme ordinaire, qui ne suscitait guère d’intérêt pour sa personne. Enfin, les Evangiles n’accordent aucune importance à la chronologie des évènements. Tout est fait comme si les rédacteurs avaient assemblé divers matériaux relatifs aux évènements de la de Jésus, sans tenir compte de l’ordre dans lequel ils se produisirent. La formation des Evangiles. L ’opinion dominante parmi les historiens est que Marc fut le premier à composer son Evangile vers l’an 60. Une dizaine d’années plus tard, Matthieu et Luc écrivirent à leur tour leur évangile, en s’appuyant a) sur celui de Marc, b) sur les matériaux qui circulaient dans leurs communautés respectives et c) sur un document commun aux deux que l’on appelle la source Q. Jean fut le dernier, à la fin du 1er siècle, à rédiger son Evangile, à partir des écrits de ses prédécesseurs d’une part, et des traditions de la communauté johannique d’autre part. La formation des Evangiles synoptiques1. Les matériaux sur lesquels s’appuyèrent les uns et les autres sont des traditions orales et écrites. Il est hélas difficile de reconstituer ces sources primitives. Plusieurs hypothèses ont été émises par les spécialistes sans qu’aucune ne s’impose véritablement. Il serait trop lourd de lister chacune de ces hypothèses ; aussi voudrions-nous présenter tout d’abord la théorie émise par deux exégètes français dans une étude parue en trois tomes, Synopse des quatre évangiles2. D’après les auteurs, il existerait uploads/Histoire/ 24-18-jesus-coquelin-dantonnel-roger-margeritat-vecchiali-zitouni 1 .pdf
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- Publié le Nov 21, 2021
- Catégorie History / Histoire
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