2€ Liberté, Egalité, Fraternité : “Appliquons au quotidien notre devise” LA GUE
2€ Liberté, Egalité, Fraternité : “Appliquons au quotidien notre devise” LA GUERRE D’ALGÉRIE AUX INVALIDES à lire dans notre EncartL’Iti îledeFrance Annonces légales pages XVII à XXV 18 e année • N° 913 - DU 21 MAI 2012 • Premier hebdomadaire de lutte contre la misère et la précarité • LE HARCÈLEMENT SEXUEL SANS LOI L’Itinérant n° 913 — Du lundi 21 mai 2012 L’Iti îledeFrance Sommaire thèques, centres d’archives audiovi- suelles…). À travers ces pièces, le par- cours retrace la chronologie des événe- ments, en présente les protagonistes, en explique les causes et les effets. Abordés sous l’angle militaire, ils sont systémati- quement replacés dans leur contexte poli- tique, économique, social, international. Cette exposition met par ailleurs en exergue les représentations qui ont été faites de ces événements, en s’appuyant sur de nombreux documents audiovisuels (films d’actualités, fictions, série TV…) diffusés sur une quarantaine de moni- teurs qui ponctuent le parcours. Les éditions Casterman s’associent à cette exposition, à travers l’œuvre de Jacques Ferrandez, auteur et dessinateur des Carnets d’Orient. Cette bande dessi- née en 10 tomes retrace l’histoire d’une PARIS La guerre d’Algérie aux Invalides D u 16 mai au 29 juillet 2012, le musée de l’Armée, Hôtel natio- nal des Invalides à Paris, propose au grand public l’exposition Algérie 1830-1962. Avec Jacques Ferran- dez, réalisée avec le concours des éditions Casterman. En écho au 50e anniversaire des Accords d’Évian qui permirent à l’Algérie d’accé- der à son indépendance, cette exposition revient sur plus de 130 ans de présence militaire française en Algérie, de la conquête à l’indépendance. La démarche du musée de l’Armée est clairement his- torique et son approche pédagogique. Il invite le grand public à mieux compren- dre une histoire longue marquée par des relations complexes, dont il apparaît aujourd’hui nécessaire de saisir les diffé- rents facteurs et aspects, notamment en l’abordant dans sa totalité, sans réduire l’approche à la seule période de la guerre d’Algérie (de 1954 à 1962). L’exposition réunit pas moins de 270 œuvres et objets – uniformes, armes, peintures, documents (officiels et person- nels), photos, films, coupures de presse… – provenant des collections du musée de l’Armée et prêtés par des insti- tutions françaises (musées, biblio- page VI: Journée nationale contre les cancers de la peau page VIII: Promesse de vente pour le futur Arena Nanterre La Défense page X: Le 92 en marche page XI: Tableaux numériques dans les classes de Terres de France page XIV: L'entente du Nord Métropolitain page XVI: L’agglo Ivry, Vitry et Choisy s’expose h Le Camp de Staoueli, le jour du débarquement de l'armée française en Algérie, le 14 juin 1830: la tente de l'Agha Ibrahim. De Gudin Jean Antoine Théodore de Baron. (vers 1831). Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN / Giovanni Dagli Orti L’Itinérant n° 913 — Du lundi 21 mai 2012 • II famille de Pieds-noirs en Algérie des années 1830 à la fin des années 1950. L’univers de cette fiction narrative sert alternativement de toile de fond scéno- graphique et de contrepoint à la succes- sion des événements historiques et aux objets présentés. Par le regard et l’œuvre du dessinateur, sont ainsi mis en évi- dence, d’une part l’actualité de l’histoire de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie, d’autre part le travail par lequel un auteur de fiction s’approprie les sources matérielles et documentaires, les sélectionne, les assimile et les interprète. Le visiteur se voit donc offrir l’exemple d’une lecture possible des événements, soigneusement présentée comme telle et confrontée aux objets, documents et représentations de ces derniers, ainsi qu’aux analyses des historiens. Car cet événement s’adresse au grand public. L’histoire de la présence de la France en Algérie est un épisode impor- tant de son histoire coloniale. Sa simple évocation génère souvent tensions, polé- miques et passions chez les anciens acteurs des événements, comme chez ceux qui, aujourd’hui encore, se sentent proches d’eux. Le musée de l’Armée, conscient de la difficulté de ce projet, entend permettre à ses visiteurs, quels que soient leur âge, leur origine et leur sensibilité, d’appréhender la complexité de l’histoire coloniale de l’Algérie. Il se propose de leur fournir des éléments de compréhension et des repères: chronolo- gies et cartes de la conquête, des affron- tements et de la guerre de décolonisation; évolutions du mode d’administration de l’Algérie et du rôle de l’Armée dans les dispositifs successifs; cadres législatif, réglementaire et administratif dans les- quels s’inscrit son action… Parcours de l’exposition La fin de la Régence ottomane et l’oc- cupation restreinte de l’Algérie Lorsqu’en 1830 la flotte française débarque dans la presqu’île de Sidi-Fer- ruch, la Régence d’Alger, qui dépend depuis près de trois siècles de l’empire ottoman, possède toutes les caractéris- tiques d’un État largement autonome. Dirigée par une oligarchie militaire turque, elle contrôle Alger de près et l’ar- rière-pays des tribus arabo-berbères d’as- sez loin. La Régence entretient avec la France des relations liées essentiellement à la guerre de course, à la capture et au rachat des esclaves chrétiens ainsi qu’à l’importa- tion de blé en France, dont le paiement sera le principal objet du litige préalable à la conquête. Mais si l’expédition d’Al- ger vise officiellement à laver l’affront du fameux « coup d’éventail », une victoire brillante doit avant tout rendre à Charles X le prestige qui jugulera l’opposition intérieure et consolidera l’influence fran- çaise en Méditerranée. Forte des renseignements du comman- dant Boutin, l’armée française, débar- quée le 14 juin 1830, obtient dès le 5 juil- let la reddition du dey d’Alger. Très vite se pose alors la question du devenir des possessions françaises d’Afrique du Nord dont hérite la toute jeune Monar- chie de Juillet: occupation restreinte ou totale? Si les Français prennent vite pos- session de quelques points du littoral, l’intérieur du pays leur échappe totale- ment et l’armée se heurte à de fortes oppositions. À l’Est, le bey Ahmed tient vigoureusement le beylik de Constantine au nom de la Sublime Porte jusqu’en 1837, tandis qu’à partir de 1832, à l’Ouest, s’impose peu à peu la figure de la résistance aux Roumis (chrétiens), l’émir Abd el-Kader. La « conquête absolue » de l’Algérie Sans véritable projet de conquête jusque- là, la France opère à la fin des années 1830 un tournant décisif quant à la poli- tique à mener sur cette terre d’Afrique devenue « Algérie » par décret en 1839. En franchissant les Portes de Fer, la France rompt le traité de la Tafna, jugé trop défavorable, qu’elle a contracté avec Abd el-Kader en 1837. C’en est fini de l’occupation restreinte, s’engage alors « la conquête absolue » du territoire, dont le général Bugeaud se fait le chantre. Nommé gouverneur de l’Algérie en décembre 1840, il s’emploie à mettre en place une guerre nouvelle, mieux adaptée au terrain et à l’adversaire: campagnes incessantes, marches forcées, colonnes mobiles rayonnant depuis des postes for- tifiés, doivent mener à la soumission des tribus. Il faut chasser, traquer, détruire l’adversaire. Soutenu par les tribus hostiles à l’émir, Bugeaud s’appuie sur une Armée d’Afrique réorganisée, dans laquelle nombre d’officiers amenés à jouer un rôle majeur sous le Second Empire, font leurs premières armes. Dès 1841, les principaux centres de l’émir sont enlevés par les colonnes françaises. En mai 1843, le duc d’Aumale s’empare de la Smala d’Abd el-Kader, avant qu’en h RMN-GP (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi Cavaliers arabes emportant leurs morts après une affaire contre des spahis par Chasseriau Théodore (1819-1856). L’Itinérant n° 913 — Du lundi 21 mai 2012 • III août 1844, l’armée du Sultan du Maroc, principal soutien de l’émir, ne soit défaite par les troupes de Bugeaud à la bataille d’Isly. Les belligérants font preuve d’une rare violence pen- dant la conquête et les nom- breux exemples d’exactions, razzia ou « enfumades » de tri- bus entières, frappent l’opinion. Mais après quinze ans d’une lutte acharnée, refoulé par ses anciens alliés marocains, Abd el-Kader doit remettre sa reddi- tion au général Lamoricière le 23 décembre 1847. Les derniers temps de la conquête sous le Second Empire et l’éphémère Royaume arabe Aux lendemains de la soumis- sion d’Abd el-Kader, la deuxième République esquisse une politique d’assimilation et de colonisation. La constitution de 1848 déclare ainsi l’Algérie « territoire français » et l’organise en trois départements. La conquête n’est cepen- dant pas terminée et les insurrections sont durement réprimées. À partir de 1852, le Second Empire conforte le rôle des militaires dans l’ad- ministration et relance la conquête. Le général Randon, nommé gouverneur de l’Algérie, soumet ainsi les oasis du nord du Sahara algérien et surtout, en 1857, la Kabylie, dernier bastion indé- pendant au cœur de l’Algérie. La conquête est alors considérée comme achevée, même si plusieurs révoltes dans les territoires nouvellement conquis doi- vent encore être matées. Si Napoléon III a fait libérer, en 1852, l’émir Abd el- Kader, retenu captif au mépris des pro- messes du duc d’Aumale, il ne porte tou- tefois, avant 1860, que peu d’intérêt à l’Algérie qu’il considère comme « un boulet attaché aux pieds de la France ». Cependant, uploads/Histoire/ 913-iti.pdf
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- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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