printemps-été 2011 Dans les musées Les Musées de Poitiers 2 Bataille de légende

printemps-été 2011 Dans les musées Les Musées de Poitiers 2 Bataille de légende ou guerre historique, combat singulier, embuscade, bataille rangée, triomphe ou déroute : la guerre a de multiples facettes, que les artistes ont représentées. En écho à la thématique retenue pour la Nuit des musées à Poitiers, une sélection d’une trentaine de dessins, du XVIe au XXe siècle, montre combats et combattants, avant, pendant et après l’aff rontement. Remarquables guerriers Jusqu’à la guerre 14-18, le soldat arbore un costume coloré. Ses atours sont d’autant plus riches qu’il exerce de hautes fonctions. Le prestige militaire s’affi rme sur le papier : tout l’équipement est décrit, casques et armures rutilants, épées, sabres ou hallebardes. Le cheval, le compagnon indispensable de l’élite guerrière, complète la mise en scène. Certains artistes, comme Louis Gauffi er (1762-1801), se spécialisent dans le portrait d’offi cier, debout en tenue d’apparat, silhouette élancée dressée fi èrement près de sa monture. Préparatifs, tumulte, victoire En plan large ou rapproché, la bataille se dessine sous de multiples points de vue : quelques cavaliers bivouaquent, des militaires fourbissent leurs armes, l’armée se déploie sur le terrain, le combat éclate dans un tumulte que traduisent les contrastes d’ombre et de lumière, les prisonniers attendent un sort incertain en prison. Le surnom de Jacques Courtois (1621-1676), « le Bourguignon des batailles », traduit la réputation acquise par ce peintre dans la transcription des combats. D’autres comme Joseph Parrocel (1646-1704) ou Auguste Raff et (1804-1860) partagent ce goût pour les sujets militaires qui ont eu parfois la faveur des princes. A.B.P. Bataille de papier haLL du musée saiNte-CroiX, 7 mai - 14 aoÛt 2011 Exposition En couverture : Giovanni Lanfranco, Elie et la veuve de Sarepta, vers 1620-1625 (détail) Combat de cavalerie, attribué à Jacques Courtois dit le Bourguignon, plume et lavis d’encre brune Louis Gauffi er, Offi cier de l’armée d’Italie, pierre noire et lavis d’encre brune 3 De bruit et de fureur : Guerre, bataille, dispute et… grosse colère dans les collections du musée Sainte-Croix samedi 14 mai entrée libre Pieter Potter, Choc de cavalerie, détail (1641) Nuit des musées Animations culturelles et éducatives (en partenariat avec le C.R.R. de Poitiers) L’après-midi 15h– 16h : « Chargez !... » ■  visites des collections sur le thème du cheval pour les plus jeunes (6-11 ans) par Nathanaëlle Gervais et Mélanie Sachon, guides-conférencières ■  démonstration d’escrime, par Pierre-Adrien Chastang et Josselin Girard. En soirée 19h30-20h00 ■  concert dans l’auditorium : « Le siège de Newarke » de John Jenkins (1592-1678) pour consort de violes : Sylvie Françoise, Guillaume Pintoux, Mickaël Durand, Domitille Grévy. ■  visite commentée de l’œuvre de François Nautré « Le siège de Poitiers par l’amiral Coligny en 1569 » (1619) par Françoise d’Argenson guide-conférencière (20 personnes maximum), 20h15-20h45 ■  visites commentées des collections - Préhistoire : premières armes, par Monique Béraud guide-conférencière - Antiquité : les dieux de la guerre, par Stéphanie Coussay guide-conférencière - Beaux-arts : les guerres mondiales du XXe siècle, par Daniel Clauzier guide-conférencier 21h00 – 21h15 ■  lectures théâtralisées devant des œuvres du musée : - extrait de « La reine de salle de bain » de Hanokh Levin, devant le tableau « Le premier meurtre » (1899) de Léon Perrault. - extrait de « La mort de Danton » de Georges Büchner devant le tableau « La fête de la Raison dans Notre- Dame de Paris, le 10 novembre 1793 » (1878) de Charles-Louis Müller. - extrait de « Meurtre » de Anock Levin dans les collections de Préhistoire. ■  impromptus (escrime) 21h30-22h00 : ■  concert dans l’auditorium : « La fureur dans les airs d’opéras » Katarina Simon, voix Félix Ramos, piano ■  visite commentée de l’œuvre de François Nautré « Le siège de Poitiers par l’amiral Coligny en 1569 » (1619) (20 personnes maximum) 22h15 – 22h45 ■  visites commentées des collections - Préhistoire : premières armes - Antiquité : les dieux de la guerre - Beaux-arts : les guerres mondiales du XXe siècle 23h00-23h30 ■  lectures théâtralisées ■  impromptus (escrime) 4 La galerie des enfants (salle 17) Un nouvel espace pour le jeune public est ouvert depuis le mois de février à proximité de l’atelier pédagogique. Plus spacieux que celui aménagé auparavant dans le hall, il est conçu en relation étroite avec les thématiques des animations proposées tout au long de l’année : des paysages pour évoquer « La ronde des saisons », des marines pour regarder « La mer qu’on voit danser », des natures mortes qui composent le menu de « Purée ! Quelle compote ! », ou encore des portraits pour admirer « Un si joli minois ». Tableaux et sculptures sont présentés à hauteur des yeux d’enfant : la proximité physique favorise la découverte des détails comme l’appréhension globale des oeuvres, essentielles à l’éveil du regard. Nouvelles salles d’art ancien (salles 4, 5, 6 et 17 - à partir du 16 avril) Depuis la fermeture du musée Rupert-de-Chièvres pour travaux, seule une sélection d’œuvres du XVIe au XVIIIe siècle était présentée au public au musée Sainte- Croix. A la faveur de la ré-ouverture prochaine de la salle d’exposition temporaire au rez-de-chaussée, le parcours des Beaux-Arts regagne de l’espace : les collections d’art ancien sont redéployées dans un accrochage qui réunit peinture, mobilier, objets d’art. Parti-pris thématique Autour de quelques pièces d’exception, les fonds d’art ancien permettent d’évoquer des thématiques transversales, telles que l’art religieux au XVIIe siècle ou les collectionneurs poitevins. Commodes et sièges, portraits peints, natures mortes, céramiques, émaux composent des ensembles cohérents, où la valeur d’usage des objets étaie leur valeur esthétique et historique. Des œuvres majeures sortent des réserves : l’Allégorie de la nuit attribuée à Jan Brueghel de Velours, Elie et la veuve de Sarepta par Giovanni Lanfranco, mais aussi la paire de cabinets en ébène du XVIIe siècle et le ciboire ciselé par le maître orfèvre Jean Crochet pour le couvent de la Visitation de Poitiers. A.B.P. Muséographie : Carnet des musées Allégorie de la nuit, attr. à Jan Brueghel dit de Velours (1568-1625), peinture à l’huile sur cuivre, début du XVIIe siècle (salle 4) Paul Belmondo (1898-1982), Buste de jeune garçon, marbre (salle 17) 5 Carnet des musées Les travaux effectués dans les carrières de Jaunay-Clan de 1947 à 1960 ont mis au jour des vestiges lithiques et osseux d’une grande valeur pour la connaissance des cultures locales les plus anciennes. Grâce à la compétence, la ténacité et la générosité de leur inventeur Maurice Taillet, ils font désormais partie de notre patrimoine. Les 1500 pièces de faune qui nous sont parvenues avaient été répertoriées, marquées, et, pour la plupart, déterminées par Jean Bouchud et Claude Guérin. Les plus fragiles d’entre elles avaient fait l’objet d’une première consolidation. Les restes d’animaux, lorsqu’ils sont conservés, non seulement nous informent sur leur environnement, mais sont d’excellents « marqueurs » chronologiques. Leur détermination associée à la connaissance des types d’outils en silex taillé ainsi qu’à celle des sédiments les contenant permettent de reconstituer l’histoire d’un site couche par couche. Ainsi la basse terrasse du Clain (sites de La Viaube, l’Aumont Naintré), au nord de Jaunay-Clan, par exemple, a enregistré pendant les deux dernières glaciations (fin du Riss et Würm) et la phase interglaciaire (Riss-Würm) la trace des oscillations climatiques dont les restes d’animaux évoqués sont des témoins. En milieu de toundra ont évolué cervidés, bovidés et équidés dont les os longs et les dents ne nécessitent pas forcément de traitement, quelquefois une simple consolidation. Les bois de rennes en matière poreuse et souvent fracturés, nécessitent un travail plus important. Des grands bovidés ont subsisté aussi nombre de chevilles osseuses (supports des cornes disparues) (fig.1) tantôt seules, tantôt attachées à des parties crâniennes avec, parfois, les premières vertèbres. Ces dernières auront aussi besoin d’être traitées. En milieu de steppe ont vécu les mammouths. Parvenues à nous, les dents de mammouth sont fragiles car elles sont constituées de lamelles accolées qui se délitent facilement, l’ivoire étant très sensible aux variations d’hygrométrie. C’est encore plus vrai pour les défenses (fig.2) du même animal dont plusieurs d’entre elles ont été découvertes entières ou presque. La structure des défenses est, comme celle du bois, formée de cercles concentriques. En milieu trop sec, les cernes se désolidarisent et la moindre vibration peut provoquer aussi des cassures qui se propagent selon des lignes brisées, ce qui complique le travail de restauration pour lequel certaines pièces devront faire l’objet d’études particulières. Parmi ces découvertes, il faut mentionner une mandibule de mammouth quasi entière (fig.3) qui fera l’objet d’une restauration complète et d’un soclage adapté pour présentation au public. La conservation comprend de nombreux stades d’inter­ vention : -  la consolidation consistant en une imprégnation par une résine dans un solvant ; lorsque l’objet a été collé ou imprégné antérieurement, il convient de commencer par éliminer les anciens produits (colle, paraffine, plâtre) qui ont perdu leur qualité adhésive, même s’ils ont permis la conservation de l’objet ; - le remontage ; uploads/Histoire/ actualites-des-musees-de-poitiers-2-2011.pdf

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  • Publié le Nov 08, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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