@ Charles AUBERTIN L’ESPRIT PUBLIC au XVIIIe SIÈCLE Étude sur les mémoires et l
@ Charles AUBERTIN L’ESPRIT PUBLIC au XVIIIe SIÈCLE Étude sur les mémoires et les correspondances politiques des contemporains 1715 à 1789 Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, bénévole, Courriel : ppalpant@uqac.ca Dans le cadre de la collection : “ Les classiques des sciences sociales ” fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi. Site web : http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi. Site web : http://bibliotheque.uqac.ca/ Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, collaborateur bénévole, Courriel : ppalpant@uqac.ca à partir de : L’ESPRIT PUBLIC AU XVIIIe SIÈCLE Étude sur les mémoires et les correspondances politiques des contemporains, 1715 à 1789 par Charles AUBERTIN (1825 - ??) Editions Slatkine reprints, Genève, 1968, 500 pages. 1e édition : 1873. Polices de caractères utilisée : Verdana, 12 et 10 points. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5 x 11’’ [note : un clic sur @ en tête de volume et des chapitres et en fin d’ouvrage, permet de rejoindre la table des matières] Édition complétée le 1er décembre 2006 à Chicoutimi, Québec. L’esprit public au XVIIIe siècle 2 T A B L E D E S M A T I È R E S INTRODUCTION. — Idée générale et dessein de l’ouvrage : le XVIIIe siècle expliqué par les Mémoires contemporains. Première époque : la Régence (1715-1724) CHAPITRE Ier. — La Chronique des bourgeois de Paris : Journal de Buvat, Mémoires de Marais. CHAPITRE II. — La Régence jugée par les Mémoires. Le principe monarchique en 1715. CHAPITRE III. — Correspondance manuscrite de l’abbé Dubois : la diplomatie sous la Régence. CHAPITRE IV. — La Province en 1715 : Lettres manuscrites de la marquise de Balleroy et de ses amis. Deuxième époque : le règne de Louis XV Depuis le ministère de Fleury jusqu’à la guerre de Sept ans (1724-1756) CHAPITRE Ier. — La Vie et les Mémoires de l’avocat Barbier. CHAPITRE II. — Le Journal du marquis d’Argenson : un philosophe homme d’Etat. CHAPITRE III. — Le Roi Louis XV et son gouvernement d’après Barbier et d’Argenson. CHAPITRE IV. — L’Opposition sous Louis XV. Parlementaires, jansénistes, philosophes et républicains. CHAPITRE V. — La Cour et l’étiquette. Mémoires du duc de Luynes. Troisième époque : le règne de Louis XV (suite) De la guerre de Sept ans à la mort du roi (1756-1774) CHAPITRE Ier. — La France après Rosbach : Correspondance manuscrite de Bernis et de Choiseul, etc. CHAPITRE II. — Les Salons de Paris à la fin du règne : Mémoires de Bachaumont. CHAPITRE III. — Le Sentiment religieux au temps de l’Encyclopédie : Journal manuscrit de S.-P. Hardy. L’esprit public au XVIIIe siècle 3 Quatrième époque : règne de Louis XVI Fin de l’ancien régime (1774-1789) CHAPITRE Ier. — Marie-Antoinette et son rôle politique : Mémoires de Bezenval, d’Augeard et de madame Campan. CHAPITRE II. — La Reine jugée par ses parents et par elle-même : correspondance avec Marie-Thérèse et Joseph II. CHAPITRE III. — La fin de l’ancien régime. Correspondances secrètes et anonymes imprimées ou manuscrites. @ L’esprit public au XVIIIe siècle 4 INTRODUCTION Idée générale et dessein de ce livre : le XVIIIe siècle expliqué par les Mémoires contemporains. — Méthode à suivre dans cette étude ; limites et divisions du sujet. — Intérêt particulier des Mémoires politiques : comment on y peut chercher l’histoire sincère des progrès et des transformations de l’esprit public depuis 1711 jusqu’en 1789. @ p.1 Le XVIIIe siècle, dont la gloire est aujourd’hui hors d’atteinte, a compté dans son histoire plus d’une date néfaste ; il a eu, lui aussi, ses défaillances et ses tristesses. Sous cet éclat des arts et de la philosophie qui, en dépit de nos revers, continuait à illustrer le nom français, plus d’une blessure infligée au patriotisme a saigné. Mais l’âme de la France, trahie par des chefs indignes, consolée et raffermie par d’éloquents écrivains, a non seulement maintenu sur l’Europe, à force de génie civilisateur, son empire ébranlé ; elle a fait plus, elle a entretenu dans les générations nouvelles le ressentiment de l’honneur offensé, elle a créé l’énergie qui efface avec l’épée les humiliations de la défaite. C’est ce qui imprime p.2 à ce siècle, si grand par l’esprit, la marque héroïque ; c’est par là qu’il exerce une séduction dont l’attrait devient plus pénétrant et plus vif dès que l’heure présente est plus sombre et que nous traversons quelque passagère éclipse. Il semble parfois s’abaisser jusqu’à nos faiblesses et souffrir nos douleurs, comme pour nous mieux apprendre le secret de l’espoir invincible. Après tout ce qu’on a publié sur cette époque mémorable, après tant de travaux brillants ou profonds, tant de recherches L’esprit public au XVIIIe siècle 5 savantes, tant d’aperçus ingénieux et délicats, il m’a paru qu’une étude, nouvelle encore, restait à entreprendre. J’ai cru qu’en laissant à l’écart les œuvres célèbres de la littérature supérieure, sur lesquelles la critique a dit, ou peu s’en faut, son dernier mot, il ne serait pas sans intérêt d’observer les mouvements de l’esprit français au XVIIIe siècle dans cette partie intime et confidentielle de la littérature historique qui, sous le nom de Mémoires, traduit jour par jour, avec une sincérité négligée, la pensée du moment, et d’une plume libre, inégale, diffuse, mais assez fidèle, écrit l’histoire à mesure qu’elle se fait. Peut-être un tableau ainsi tracé sans parti pris, avec la matière même de la vérité nue et sans art, sera-t-il plus facilement dégagé du mélange des fausses couleurs, des illusions de la perspective et des tons forcés de la déclamation. Suivant un axiome admirablement justifié par M. Villemain et par l’école qu’il a fondée, la littérature est l’expression vivante de l’état moral d’une société ; mais n’aurons-nous pas une garantie plus sûre encore de la fidélité de cette brillante image littéraire si nous pouvons placer, en face des peintures que le talent et la passion animent, une expression plus simple des mœurs p.3 publiques qui nous aide à vérifier l’exactitude de la première ? Nulle époque ne se prête aussi aisément aux conditions de cette épreuve et de ce contrôle ; aucune n’est aussi abondante en confidences sur elle-même ; aucune n’a aussi libéralement prodigué, à côté des Mémoires, les Correspondances, — qui ne sont que des Mémoires involontaires ; — et cette richesse même est un témoignage de plus qui atteste l’activité puissante de L’esprit public au XVIIIe siècle 6 l’opinion et le charme varié du spectacle que les émotions de la vie publique offraient aux regards intelligents. D’assez nombreux explorateurs, nous ne l’ignorons pas, ont déjà visité avec fruit cette partie la moins connue et la moins accessible de l’érudition littéraire : philosophes, historiens et critiques ont creusé cette mine opulente et sont revenus de leur recherche les mains pleines. Mais, remarquons-le, toutes les études entreprises dans cette direction et sur ce terrain étaient limitées à un objet spécial, subordonnées à un dessein étranger : une fois les renseignements pris et la moisson faite, on laissait là le champ à demi cultivé. L’idée ne venait pas d’étudier cette vaste matière en elle-même, de la faire passer du second rang au premier, et de la choisir, non comme un auxiliaire et un accessoire, mais comme l’objet unique d’un travail déterminé. D’ailleurs, parmi tant de documents nouveaux que chaque jour met en lumière, combien de publications qui sont d’une date trop récente pour avoir pris rang dans les résultats généraux de la science et pour avoir livré aux lecteurs pénétrants tout ce qu’elles renferment ! Serait-ce aussi une présomption de croire qu’il ne saurait être inutile d’introduire l’ordre, l’esprit critique, l’unité dans ce p.4 mélange d’éléments disparates et cet amas d’informations ? N’est-il pas permis d’espérer que ces témoignages, de tout caractère et de toute origine, une fois classés suivant leurs affinités naturelles, une fois débarrassés des récits mensongers ou suspects dont le voisinage leur nuit, gagneront en intérêt comme en autorité ? L’esprit public au XVIIIe siècle 7 Telle est la pensée et l’ambition de cette étude. Nous avons un double but : expliquer le XVIIIe siècle par les Mémoires contemporains ; donner une idée juste de la vie sociale et politique de cette époque en écartant les notions vagues, les renseignements de seconde main et le savoir improvisé ; confronter le témoignage de la littérature secrète avec la manifestation éclatante et plus ou moins apprêtée de la littérature publique, voilà notre principal dessein. Le second sera rempli si, selon notre espérance, il nous est donné en même temps d’accroître la valeur de ce fonds déjà si riche, comme on double celle d’une terre fertile et à demi inculte par un travail persévérant. Avant tout, fixons nos limites : c’est notre premier devoir en face d’une matière flottante et si vaste. Où commencent, où finissent les Mémoires du XVIIIe siècle ? Considéré du point de vue où nous sommes placés, le XVIIIe siècle commence, à vrai dire, en 1715, et finit uploads/Histoire/ aubertin-esprit-public-18e.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 07, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 3.0382MB