Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 40 CNT-AIT BAKOUNINE BAKOU

Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 40 CNT-AIT BAKOUNINE BAKOUNINE BAKOUNINE BAKOUNINE Fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire Par Gaston Leval CNT CNT- -AI AIT T L e véritable fondateur du syndicalisme révolutionnaire fut Bakounine. Voilà ce qu'on ignore trop, ou que l'on tait par nous ne savons quel parti pris car dans les constructions théoriques et tactiques sur le but et les tâches historiques du syndicalisme, Bakounine a apporté un ensemble de pensées d'une richesse et d'un dynamisme qui non seulement n'ont pas été dé- passées, mais n'ont jamais été égalées par aucun autre penseur. Et nous pouvons affirmer que l'état cadavérique dans lequel se trouve aujourd'hui ce qui fut pendant une courte période un mou- vement et un espoir révolutionnaires provient en premier lieu de l'absence d'une doctrine assez vaste pour embrasser les grands problèmes posés par la lutte sociale, et assez profonde pour résister aux assauts des doctrines adverses ainsi qu'aux dévia- tions réformistes et politiques. L'étude fragmentaire qui suit en apporte la preuve. Peut- être, à l'heure où certains camarades s'efforcent de mettre de- bout une force syndicaliste libertaire, serait-il utile de puiser dans Bakounine et de s'inspirer des principes et même des métho- des d'action par lui exposés. Car, en cela comme en tant d'autres choses, ce qu'il a dit et écrit conserve et conservera un carac- tère de pérennité. Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 1 CNT-AIT BAKOUNINE BAKOUNINE BAKOUNINE FONDATEUR DU SYNDICA FONDATEUR DU SYNDICA FONDATEUR DU SYNDICALISME RÉVOLUTIONNAIR LISME RÉVOLUTIONNAIR LISME RÉVOLUTIONNAIRE E E Gaston Leval COLLECTION SYNDICALISME CNT CNT- -AI AIT T Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 2 CNT-AIT Ce texte a paru en feuilleton dans Le Combat Syndicaliste dans les années 1960. CNT-AIT SIPN Syndicat Intercorporatif Paris Nord http://cnt-ait.info Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 39 CNT-AIT et collective. Il a, par la suite, et en partie par sa faiblesse doctrinale « se suffisant à elle-même », renoncé à suivre le chemin qui menait au socialisme véritable et à la vraie liberté. S'il doit renaître, il lui faudra s'inspirer des théoriciens de l'époque héroïque, mais il fera bien de re- monter à la source première. Il y trouvera les conceptions sociales qui lui manquaient, sur le plan théorique, moral et technique, et les élé- ments nécessaires d'une résurrection et d'une oeuvre dont dépend beaucoup l'avenir de l'humanité. ********************************************************** 1. L'Internationale, documents et souvenirs. 2. L'Internationale, documents et souvenirs. 3. Portraits d'hier, Michel Bakou- nine. 4. La Politique de l'Internationale. 5. La Politique de l'Internationale. 6. Protestation de l'Alliance. 7. Protestation de l'Alliance. 8. Protestation de l'Alliance. 9. Protestation de l'Alliance. 10. Fragment formant une suite de l'Empire knoutogermanique. 11. Article « Organisation et grève générale ». 12. La Double Grève de Genève. 13. Organisation et grève géné- rale. 14. Organisation et grève géné- rale. 15. La Politique de l'Internatio- nale. 16. La Politique de l'Internatio- nale. 17. La Politique de l'internatio- nale. 18. Voici ce que Bernstein, au moment où il était le plus grand théoricien et le représentant le plus en vue de la social- démocratie allemande, qui n'avait pas encore dévié de la ligne mar- xiste-engeliennne, écrivait à pro- pos d'Outine : « Un petit groupe de Russes seulement se trouvaient autour de Marx en 1870 et dans les années suivantes. Parmi eux était Outine, ce qui n'a pas contri- bué à leur bonne renommée. On ne voyait généralement dans Ou- tine qu'un instrument tortueux et cancanier, et de nombreuses per- sonnes n'étaient pas loin de juger le maître d'après l'élève. » 19. Protestation de l’Alliance. 20. La Double Grève de Genève. 21. Protestation de l'Alliance. 22. Fragment formant une suite de l'Empire knouto-germanique. 23. Fragment formant une suite de l'Empire knouto-germanique. 24. Il s'agissait des membres de la Fédération de Jura. 25. N. Rosselli : Mazzini i Bakunine. Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 38 CNT-AIT Un an plus tard, Bakounine, épuisé, se retirait de l'Internationale dans laquelle il ne voulait pas rester comme simple figure décorative. Dans la lettre de démission qu'il adressait à ses camarades, il conti- nuait à marquer l'orientation de l'avenir : « Le temps n'est plus aux idées, il est aux faits et aux actes. Ce qui importe avant tout aujour- d'hui, c'est l'organisation des forces du prolétariat. Mais cette organi- sation doit être l’œuvre du prolétariat lui-même. Si j'étais jeune, je me serais transporté dans un milieu ouvrier, et, partageant la vie labo- rieuse de mes frères, j'aurais également participé avec eux au grand travail de cette organisation nécessaire. » Les deux derniers paragraphes de cette lettre recommandaient sur un ton où perce l'adjuration : « l°) Tenez ferme à ce principe de la grande et large liberté populaire sans laquelle l'égalité et la solidarité elles-mêmes ne seraient que des mensonges ; 2°) Organisez toujours davantage la solidarité internationale, pra- tique, militante, des travailleurs de tous les métiers et de tous les pays, et rappelez-vous qu'infiniment faibles comme individus, comme loca- lités ou comme pays isolés, vous trouverez une force immense, irré- sistible, dans cette universelle solidarité. » Tel était le testament de Bakounine. Il ressemble un peu aux décla- rations posthumes de Kropotkine vantant le mouvement syndical des travailleurs de l'Occident : « Si je pouvais retourner en Occident, et si ma santé me le permettait, je m'y donnerais de toutes mes forces. » Bakounine s'y donna à temps, bien qu'il regrettait de ne pas avoir fait davantage - et l'on se demande ce qu'il aurait pu faire de plus - en cinq ans ! À part l'Espagne, presque tous ses continuateurs ignorèrent ses re- commandations. Le résultat est visible. L'anarchisme militant s'est mis en marge de la vie pratique, des problèmes positifs de la vie sociale. Réduit à de seules négations, il a fini par perdre son contenu socialiste et son influence est, presque partout, à peu près inexistante. Quant au syndicalisme, il fut grand dans la période où, consciem- ment ou non, il fut bakouninien. Quand se gardant jalousement de tout contact avec les gouvernements en lutte ouverte contre le capitalisme et l'État, il accomplissait sa mission sociale de rénovation individuelle Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 3 CNT-AIT Note préliminaire Le véritable fondateur du syndicalisme révolutionnaire fut Bakou- nine. Voilà ce qu'on ignore trop, ou que l'on tait par nous ne savons quel parti pris car dans les constructions théoriques et tactiques sur le but et les tâches historiques du syndicalisme, Bakounine a apporté un ensemble de pensées d'une richesse et d'un dynamisme qui non seu- lement n'ont pas été dépassées, mais n'ont jamais été égalées par au- cun autre penseur. Et nous pouvons affirmer que l'état cadavérique dans lequel se trouve aujourd'hui ce qui fut pendant une courte pé- riode un mouvement et un espoir révolutionnaires provient en pre- mier lieu de l'absence d'une doctrine assez vaste pour embrasser les grands problèmes posés par la lutte sociale, et assez profonde pour résister aux assauts des doctrines adverses ainsi qu'aux déviations ré- formistes et politiques. L'étude fragmentaire qui suit en apporte la preuve. Peut-être, à l'heure où certains camarades s'efforcent de mettre debout une force syndicaliste libertaire, serait-il utile de puiser dans Bakounine et de s'inspirer des principes et même des méthodes d'action par lui exposés. Car, en cela comme en tant d'autres choses, ce qu'il a dit et écrit conserve et conservera un caractère de pérennité. Anarchistes et syndicalisme Dans sa première et longue introduction à Réflexions sur la vio- lence, datée de juillet 1907, Georges Sorel écrivait à propos de l'ad- hésion des anarchistes à l'activité syndicale, après les méfaits de la pé- riode dite « héroïque » : « Les historiens verront un jour, dans cette entrée des anarchistes dans les syndicats, l'un des plus grands évé- nements qui se soient produits de notre temps ; et alors le nom de mon pauvre ami Fernand Pelloutier sera connu comme il mérite de l'être ». Dans le même livre nous lisons encore : « On accuse les partisans de la grève générale d'avoir des tendances anarchistes ; on observe en effet que les anarchistes sont entrés en grand nombre dans les syndi- Bakounine, fondateur du Syndicalisme Révolutionnaire 4 CNT-AIT cats depuis quelques années, et qu'ils ont beaucoup travaillé à déve- lopper des tendances favorables à la grève générale ». Mais tout occupé à faire, quoiqu'il s'en défende, une apologie sys- tématique de la violence - non autoritairement organisée il est vrai -, Sorel ne voit en ces anarchistes que les introducteurs de la violence dans la lutte ouvrière. Et confondant volontairement, afin de justifier sa prétention à l'originalité d'une doctrine syndicaliste, les esthètes qui s'étaient appelés anarchistes par snobisme, et les sociologues, il enter- rait ces derniers sous les sottises des premiers. Il lui fallait pourtant bien rendre hommage à Fernand Pelloutier ; or celui-ci, anarchiste depuis 1894, secrétaire depuis 1895 de la Fédé- ration des Bourses dont il fut l'inlassable apôtre, avait apporté au mou- vement syndical autre chose que l'emploi de la force. D'autres aussi, dont Yvetot, Pouget, Delessale, Dumoulin, Jouhaux même, et des cen- taines de militants obscurs, qui uploads/Histoire/ bakouninefondateur-sr.pdf

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  • Publié le Oct 27, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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