un nouveau regard sur le patrimoine parisien Les balades du patrimoine >>> (18è

un nouveau regard sur le patrimoine parisien Les balades du patrimoine >>> (18ème) >>> Place du Tertre et rue Gabrielle Les canons du Champ polonais En 1871, la Butte Montmartre est très inéga- lement construite. Sur un terrain qui regarde vers Paris subsiste le Champ polonais, allant de la rue Gabrielle jusqu’à l’emplacement de l’église du Sacré Cœur (qui ne sera construite qu’après et contre la Commune). C’est là que la Garde nationale de Paris (le peuple de Paris armé pour la défense nationale) entrepose nombre de ses canons en mars. Le 18 mars, la troupe, sur les ordres de Thiers, monte sur la Butte pour récupérer les canons. Un garde national est abattu. Mais la mise en route de l’opération est trop longue. Les blanchisseuses et le comité de vigilance de Montmartre, avec Louise Michel, lancent l’alarme. La foule afflue. La troupe refuse de tirer malgré des ordres répétés et se disperse. Deux généraux versaillais sont passés par les armes. Dans la journée, les barricades couvrent Paris et, le soir, la Garde nationale occupe l’Hôtel de Ville. Non loin de là, rue des Rosiers, on pourra retrouver le mur devant lequel fut exécuté Eugène Varlin (membre actif de la Commune). >>> (10ème) >>> Mairie du 10e arrondissement >>> 76 rue du Faubourg Saint-Martin Le siège de l’Union des femmes L’actuelle mairie du 10e arrondissement a été inaugurée en 1896. C’est dans le bâti- ment disparu de l’ancienne mairie que siège pendant la Commune « l’Union des femmes » créée par l’ouvrière relieuse Nathalie Le Mel et la jeune étudiante russe Élisabeth Dmitrieff. L’Union joue un rôle considérable pendant la Commune. Elle défend le travail des femmes et élabore un programme de reprise des ateliers abandonnés pour les remettre aux mains des ouvrières. Elle appelle les femmes à combattre sur les barricades. En face de la mairie, se trouve l’emplacement de l’ancien magasin du Tapis rouge, incendié pendant la Semaine sanglante. >>> (3ème) >>> 14 rue de la Corderie Le siège de l’Internationale En 1864, la Première Internationale est créée à Londres, à l’initiative de Karl Marx. Elle se développe rapidement en France. La sec- tion française de l’Internationale joue un grand rôle pendant la Commune, l’orientant dans un sens social. Rue de la Corderie se tient, en 1871, le siège de la section française LE PARIS COMMUNARD > balades du patrimoine de la place du tertre (18 ème) à la place de la commune (13 ème) >>> Le 18 mars 1871, Paris s’insurge contre le gouvernement de Thiers, nommé par l’Assemblée élue le 8 février. Les Parisiens, qui sont très patriotes, n’acceptent pas ce qu’ils considèrent comme des capitulations devant l’Allemagne. En fervents républicains, ils se méfient d’une Assemblée qui a choisi de siéger à Versailles. Le peuple parisien n’accepte pas enfin les mesures antisociales de Thiers comme le paiement des loyers impayés pendant le siège ou la reprise de la mise en vente au Mont-de-Piété des objets non dégagés. >>> Une Assemblée parisienne, la Commune, est élue le 26 mars. Elle va siéger jusqu’à la Semaine sanglante (21-28 mai). La Commune est une forme originale de démocratie avec une intervention populaire active contrôlant les élus qui ne doivent pas confisquer la souveraineté du peuple. Elle prend des mesures très modernes : séparation de l’Église et de l’État, école laïque, gratuite et obligatoire, citoyenneté aux étrangers, égalité des salaires des femmes et des hommes, réquisition des logements vacants, destruction de la guillotine, salaire minimum et maximum, réquisition des ateliers abandonnés… >>> Mais la guerre civile avec l’armée de Versailles multiplie les tensions dans la capitale. Aux exécutions versaillaises, les Communards répondent par la menace d’exécuter des otages. Le 21 mai, les Versaillais entrent dans Paris. Les Communards déclenchent des incendies (Tuileries, Hôtel de Ville..) pour arrêter leur avance. Les obus versaillais détruisent de nombreuses maisons. Autour de 20 000 Communards sont exécutés sommairement (contre moins d’une centaine de Versaillais). Plusieurs milliers seront condamnés aux travaux forcés ou à la déportation. Ils ne seront amnistiés qu’en 1880. LE PARIS COMMUNARD 35 >>> (11ème) >>> Place Léon Blum (alors place Voltaire) La guillotine brûlée devant la statue de Voltaire Les citoyens du 11e arrondissement décident de détruire les guillotines trouvées dans la prison de la Roquette. Un bataillon de la Garde nationale se charge de cette tâche le 6 avril 1871. Il y a là une foule considérable devant la statue de Voltaire (détruite en 1942), l’homme de l’acquittement de Calas. Le co- mité de vigilance du 11ème arrondissement déclare qu’« il a fait saisir ces instruments serviles de la domination monarchique et en a voté la destruction pour toujours » ce qui sera « la consécration de la nouvelle liberté ». En s’en prenant à la guillotine, le peuple de Paris dénonce la peine de mort. La mairie du 11ème arrondissement, construite de 1862 à 1865, par l’architecte Bailly, a accueilli, les 24 et 25 mai 1871, le comité de salut public de la Commune. Une plaque rappelant cet épisode a été apposée en mairie en 2011. >>> (20ème) >>> Cimetière du Père Lachaise Le Mur des Fédérés Les combats sont féroces au Père Lachaise dans la nuit du 27 au 28 mai. Au petit matin, 147 Communards sont fusillés à l’intérieur et de la Fédération des chambres syndi- cales. Laissons la parole à Jules Vallès pour le décrire dans L’Insurgé : « Connaissez-vous entre le Temple et le Château d’Eau, une place encaissée, toute humide... Les mansardes sont pleines de pauvres ! Regardez bien cette maison… Montez ! Au troisième étage, une porte qu’un coup d’épaule ferait sauter… Saluez ! Voici le nouveau parlement ! C’est la Révolution qui est assise sur ces bancs : la Révolution en habit d’ouvrier ! ». >>> (11ème) >>> Le cirque d’hiver >>> boulevard des Filles du Clavaire ou 110 rue Amelot Les ouvriers boulangers manifestent leur satisfaction Construit en 1852, le cirque Napoléon est re- baptisé Cirque National en 1870 (puis Cirque d’hiver en 1873). Ce joli bâtiment, réalisé par Jacques Hittorf, pouvait accueillir 6 000 personnes (moins de 2 000 de nos jours). On comprend qu’il devienne un lieu privi- légié des réunions. Le 6 février 1871 a lieu la première assemblée générale de la Garde nationale d’où va sortir la Fédération qui conduira l’insurrection. Le 31 avril s’y tient une assemblée des Francs-Maçons qui lance un « Appel à leurs Frères de France et du monde entier » pour qu’ils soutiennent la Commune. Le 15 mai, plusieurs milliers d’ouvriers bou- langers y « manifestent leur satisfaction » devant l’interdiction du travail de nuit des boulangers par la Commune. >>> (1er) >>> Place Vendôme La colonne Vendôme abattue le 16 mai 1871 Érigée en 1810 à la gloire de l’armée impé- riale, la colonne Vendôme est abattue par la Commune devant une foule enthousiaste le 16 mai 1871, « considérant que la colonne impériale est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte perma- nente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à la fraternité… ». Courbet a été rendu responsable de la chute de la colonne. Il est vrai qu’en pleine guerre avec les Allemands, il avait lancé un bel ap- pel aux artistes allemands et français pour qu’ils élèvent ensemble en lieu et place de la colonne impériale une colonne de la paix. Un projet artistique qui n’engage nullement la responsabilité de Courbet ! >>> (6ème) >>> 7 rue Dupuytren La Commune ouvre une école professionnelle de filles Il existait depuis 1803, rue Dupuytren, une « école de dessin pour les demoiselles ». Le 12 mai, la Commune décrète sa réouver- ture avec un projet radicalement différent. du cimetière. Entre 800 et 3000 (selon les sources) seront enfouis dans la fosse com- mune du cimetière. Le « Mur » est devenu le lieu principal de mémoire de la Commune. En 1908, la Ville de Paris accepte qu’y soit posée une grande plaque : « Aux morts de la Commune de Paris ». Chaque année une montée au Mur rend hommage aux Commu- nards exécutés. La conservation du cimetière tient à la disposition des visiteurs une notice présentant les tombes. Celles de Jean-Baptiste Clément, d’Eugène Pottier (l’auteur de l’Inter- nationale) et de Blanqui, magnifique gisant de Dalou, sont proches du Mur. On confond trop souvent le Mur des Fédérés avec le monument, square Gambetta, adjacent au cimetière, « Aux victimes des Révolutions » qui évoque tous les morts (Versaillais ou Communards) de 1871. >>> (4ème) >>> Place de l’Hôtel de Ville L’Hôtel de Ville L’Hôtel de Ville est occupé par la Garde na- tionale le soir du 18 mars. La Commune y siège à compter du 28 mars. Une grande agitation populaire règne dans la maison commune pendant deux mois. C’est aussi là que des commissions élaborent les décrets de la Commune. L’Hôtel de Ville est évacué le 24 mai par le Comité de salut public qui se replie sur la mairie du 11ème uploads/Histoire/ balade-du-patrimoine-35-paris-communard-pdf.pdf

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  • Publié le Fev 28, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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