^1 r- RÏRLIOTHÈQUE DE LECOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE sors LES AUSPICES DU MIN

^1 r- RÏRLIOTHÈQUE DE LECOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE sors LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES CENT VINGT-NEUVIÈME FASCICULE HISTOIRE ET RELIGION DES XOSAIRlS, PAR RENÉ DUSSAUD C)0 PARIS LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, RUE DE RICHELIEU, AU PREMIER 1900 (tous nP.OITS RKSERVÉS) \ ^'L HISTOIRE ET RELIGION DES NOSAIRÎS CHALON-SUR-SAONE iMPniMnmr: fran-c'aise i:t ORiKNTALr; de e. hertrand HISTOIRE ET RELIGION DES NOSAIRiS RENE DUSSAUD PARIS LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, RUE DE RICHELIEU, AU PREMIER 1900 (tous DKOITS nESIillVE:-) Digitized by the Internet Archive in 2010 witii funding from University of Ottawa http://www.arcliive.org/details/bibliothquedel129ecol Sur l'avis de IM. Charles Clermont-Ganneau, directeur de la Conférence d'Archéologie orientale, et de MM. Auguste Carrière et lïartwig Derenbourg, commissaires responsables, le présent mémoire a valu à M. René Dussaud le titre d'Élève diplômé de la Section d'histoire et de philologie de VÉcole pratique des Hautes-Études. Paris, le 25 juin 1899. Le Directvnr de la Conférence d'Archéologie Orientale, Sirpié : Ch. Clermont-Ganneau. Les Commissaires responsables. Signé : A. Carrière. H. Derenbourg. Le Président de. la Section, Signé : G. Monod. 34 îMonsieur Charles CLERxMONT-GANNEAU -Membre de l'Institut Directeur d'Etudes a l'Ecole des Hautes Etudes Hommage respectueux de son élève. AVANT-PROPOS La religion des Nosairls reste assez ignorée, bien que Soleïmàn-efendî en ait présenté aux arabisants, dès 1863, un exposé détaillé. Il nous a paru utile de reprendre le sujet en contrôlant et complétant les renseignements de Soleï- man-efendî par ceux que nous fournissent les manuscrits nosairls de Paris et de Berlin, et par des indications prises sur place au cours de plusieurs voyages dans la Syrie du Nord. Ayant assuré les bases de la religion nosairi, nous avons cherché à déterminer les influences sous lesquelles elle s'est développée. Comme d'autre part, nous établissions que les Nosairîs uniquement considérés jusqu'ici comme une secte, étaient aussi un peuple installé depuis longtemps dans le pays, nous avons dû rechercher à quel groupe religieux se ratta- chait ce peuple, avant la transformation d'où est sortie la religion actuelle. Les documents sur les religions syriennes antérieures au christianisme (ui ayant vécu en dehors de lui sont si rares (ju'on ne peut négliger les survivances très nettes conservées chez les Nosairis. Sans oser nous flatter d'avoir mis cette population à son rang parmi les multiples sectes syriennes de tous les temps, nous avons voulu signaler son rôle politique et religieux. Cette étude se divise en deux parties : Histoire et Reli- gion. On trouvera en tête, la Bibliographie et en appendice le texte et la traduction des seize chapitres du livre reli- gieux par excellence des Nosairis : le Kitàb al-inadjinoà\ BIBLIOGRAPHIE I. — DOCUMENTS NOSAIRIS 1. - aJIjJI jl^l JaJ-^J a^jUJI ;j^é=Ul ^l_i5^ ^Jiy\ (^Aii ôU- ^i^" 4_i^^^l Kitàb al-hâkourali aH-^oulainiànijjjjali coiiteiuint l'oxposé des secrets religieux des Nosairis par Soleïmâx-efendî d'Adhana'. (Sans lieu ni date. Imi)rimé à Beyrouth en 1863). 119 pages. Traduit en grande partie par Edward Salisbury annule Jonnuil of the American Oriental Society, t. VIII, p. 227-308 (conmuini cation des 18 mai et 27 octobre 1861). Voici les renseignements que Salisbury [loc. cit., p. 227-228) donne sur la composition de cet opuscule : « Il a été écrit par un ancien membre de la secte, selon le rapport de notre confrère le D^' Van Dyck, mission- naire à Beyrouth, à qui nous devons l'impression de cet ouvrage. » Suit le rapport du D'' Van Dyck : « Ce traité a été écrit par un Nosairî qui d'abord douta de sa propre religion, se fit Juif, puis Musulman, Grec, enfin Protestant. Il fut pris comme soldat et envoyé d'Adhana à Damas, où il fut relâché. Il vint à Beyrouth et y écrivit son traité. Il gagna ensuite Lataquié et resta pendant quelques mois chez le Rév. R. J. Dodds, missionnaire de l'Assoc. Reformed Church. Il retourna à Beyrouth pour faire imprimer son traité à ses propres frais. Je l'ai laissé à peu près tel qu'il l'a écrit, sans essayer de le plier aux règles de la langue. Je n'ai pas eu le temps non plus de relire les épreuves. Plusieurs passages ont été supprimés pour des raisons de bienséance (for the sake of decency). — Beyrouth,. 26 sept. 1863. » Par l'obligeante entremise de notre consul à Lata(iuié, M. Adolphe Geofroy, nous avons pu obtenir un exemplaire du Kitàb al-bàhoùrah devenu très rare. M. Geofroy nous écrivait, au 25 mars 1898, avec l'autorité que lui donne son long séjour dans le pays : « J'ai dû faire écrire plusieurs fois et à diverses personnes pour arriver à 1. A la première page de son traité, Soleïniâii nous aitpicntl (|u'il iKKiiiit à Antioche en 1250 de l'hégire (1834-35). XIV mBLIOGUAl'IllK 1110 priicmtM' un oxemplaire de cet ouvrajîe que je vous adresse aujourd'luii |)ar la |)oste. \'()us pourrez vous baser dessus, car à la suite des infonnatioiis (pic j'ai prises, jai constaté (pic tout ce (pi'il ilit est exact. » D'autre part, voici la réponse ((ue nous faisait un Xosairi très versé dans les choses de sa religion : « Le Kitàb (fl-bàUdnra/i est scrupuleusement exact et absolument complet. Si vous Tave/ dans son entier et sans cpi'on l'ait défiguré, vous n'avez plus aucun ren- seignement à demander. Son auteur était un ( 'iKiikli nosairi d'un \illage des environs d'Antioche, connaissant parfaitement la reli gion. Il serait de\enu successivement Grec, Protestant, Arménien et Musulman. 1mi lin dr (•()iii|)te. il aurait été assassiné, à TarsotJs, par des Xosairis. » Enfin, M. Clément Iluart a ainsi formulé son opinion : (( Ce n'est que par la publication d'un livre fort curieux, dû à la plume d'un Xosairi d'Adhana, nommé Soleïmân-Efendî, devenu clirétien et protestant, (ju'on a pu avoir une idée assez complète des prin- cipes sur lesquels repose l'enseignement de ces dissidents ^ )) Xous avons pu nous en assurer par nous-méme, le traité de Soleïmàn est fort précieux. Dans sa traduction, Salisbury suit le texte de près, mais il ne fournit aucune explication et n'a pas entrepris l'étude comparée de la religion nosairienne avec les religions voisines. Le Kitàb al-bàkoùvali nous donne plusieurs textes religieux nosairis avec un commentaire, (.lout : a. — ç-^o^i cjl^. Kitàb al'inadjmon'"^. Cité sous le n" 20, dans la liste des quarante livres nosairis donnée par Catafago, dans le Journal Asiatique, 1*> série, t. VIII, p. 523-525. Nous en donnons en appendice le texte et la traduction. Le Kitàb al- madjinou formé de seize sourates est pour les Xosairis le livre de prières par excellence et le livre d'instruction religieuse. Le Xosairi (pie nous interrogions à ce sujet, nous repondit : « Le Kitàb al-mafljinoù'' est la pierre fondamentale de la religion. Il renferme toute la doctrine. » C'est pour([uoi on le remet au fidèle lors de son initiation. Xous ne possédons aucun renseignement sur sa composition, ni sur l'époque à laquelle il a été rédigé. L'auteur du Kitàb al-bàkoùvalt attribue à Al-Khosail)î la forme définitive de la doctrine et des prières nosairis''. La légende lapins répandue attribue au prophète Mohammed le Kitàb al iiuuljiuon, qui contient la parole et les commandements d''Ali. Mohammed en fit don aux Xosairis sans le révéler aux Musulmans et le remit aux douze Xacjibs — cités dans la seizième sourate — et à vingt-quatre Xadjibs la nuit dal 'Aqabah dans leWàdi Mina, près de la Mec([ue *. 1. Clément Huart, Journal asiatique, 1' sér., t. XIV, p. 191-192. 2. Kitnh al-bàhoûvah. p. 7-34. Le titre «te ce recueil de prières est donné par .Soleïmàn, iliid.. p. 6, ligne 10, ii roccasion de la remise (|ui lui en lut laite. 3. Soleïmàn, al-h(il:<mrali, p. 16. 4. Légende que nous avons recueillie sur place. BIBLIOGHAIMIIR XV On se convaincra facilement que le Kitàb nlmadjnioù" est un dérivé d'écrits isniaélis : tous le> noms pro|)res sont ceux de per- sonnages isniaélis. Les docteurs nosairis ont poussé la glorilication d"'Alî jusqu'à son identification avec Dieu. On leur doit l'inven- tion du symbole 'ain mîm sîn qui joue un si grand rôle dans les cérémonies religieuses. Mais grâce à l'interprétation allégorique dont le commentaire de Soleïman nous donne un exemple, bien des passages de l'ancien texte, en contradiction apparente avec la religion nouvelle, nous ont été conservés. Les écrits isniaélis qu'utilisaient les scribes nosairis n'avaient pas été composés autrement, en prenant pour base le Qoran. L'esprit oriental s'at- tache si bien aux formules, que malgré un long détour, nous retrouvons dans les écrits nosairis des versets du Qoran presque intacts. Il n'y a aucun doute que ces passages du Qoran se trans- mettaient oralement '. Pour en donner un exemple, voici Qoran, sour. 112 : On lit dans le Ms. arabe 1450, f« 130 v^, de la Bibl. Nation. : -X^l \y^ a) Js> ij Jjj ij jJb i et plus abrégé, f» 136 v» : Le Ms. arabe 4292, P 6 v", de Berlin, porte : L'initiation nosairî comporte, en dehors des cérémonies décrites plus loin, l'explication du Kitàb al-jnàdjiuoù'. Cette explication diffère suivant les sectes nosairis, et dans chaque secte les chaikhs ne sont pas d'accord sur le uploads/Histoire/ bibliothquedel-129-ecol.pdf

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  • Publié le Jul 26, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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