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HAL Id: dumas-01623517 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01623517 Submitted on 9 Jan 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. La traite négrière Mourad Cheikh-Salah To cite this version: Mourad Cheikh-Salah. La traite négrière. Education. 2017. dumas-01623517 MASTER 2 MEEF Métiers de l'Enseignement, de l’Éducation et de la Formation Mention Premier degré Année universitaire 2016-2017 UE 3 - Mémoire Prénom et Nom de l’étudiant : Mourad CHEIKH-SALAH Site de formation : ESPE Villeneuve d’Ascq Section : 2 Domaine disciplinaire concerné : Séminaire Histoire – « La traite négrière » SOMMAIRE Introduction.................................................................................................................................... p.3 A) La traite négrière....................................................................................................................... p.5 1) Qu'est ce que la traite négrière......................................................................................... p.5 2) Les étapes menant à la traite négrière.............................................................................. p.6 3) Les révoltes avant l'abolition............................................................................................ p.8 4) L'abolition en deux temps................................................................................................p.10 5) Le lien entre la traite négrière et la société actuelle : la discrimination raciale, l'esclavage moderne, etc. .......................................................p.13 B) Le travail de mémoire..............................................................................................................p.17 C) La transposition didactique.....................................................................................................p.21 1) Textes Officiels................................................................................................................p.21 2) La Séquence : pré-requis ; objectifs................................................................................p.21 Séance 1...............................................................................................................................p.22 Séance 2...............................................................................................................................p.23 Séance 3...............................................................................................................................p.25 Séance 4...............................................................................................................................p.26 Séance 5 et 6........................................................................................................................p.28 Conclusion......................................................................................................................................p.31 INTRODUCTION : Ce mémoire d'histoire a pour commencement une question d'élève posée fin novembre 2016 : « Pourquoi y'a-t-il beaucoup de noirs en Amérique et en Afrique alors qu'ailleurs il y en a beaucoup moins ? ». Cette question a déclenché toute une série d'interrogations : Comment lui répondre rapidement alors que la leçon est prévue en période 5 ? Dois-je faire référence aux sujets connexes travaillés en EMC (la discrimination, le respect des différences, Rosa Parks, etc.) ? En effet, depuis la rentrée scolaire de septembre, nous faisons beaucoup de liens entre les valeurs à acquérir, les constats de notre société et leurs évolutions dans notre histoire, à travers certaines périodes notamment. Dois-je lui dire que sa question peut être différemment interprétée selon la personne qui est interrogée... Autant d'incertitudes qui m'ont poussé à creuser cette question spontanée et qui, pourtant, serait une situation problème idéale au début d'une séquence d'histoire sur le commerce triangulaire. Une des premières réflexions faites après coup a été de me dire : « apparemment, cet élève n'a aucune idée de ce qui a pu se passer et surtout n'en a jamais entendu parler». Le travail de mémoire des historiens sur l'esclavage ne semble pas avoir l’écho suffisant pour arriver jusqu'aux portes des écoles avant que le sujet ne soit traité, ce qui peut également être interprété comme le reflet de la relation qu'entretien la société française vis à vis de heures sombres de son histoire, notamment sur la question de l'esclavage ; ce qu'intitule l'historienne, Annette Wieviorka, « Malaise dans l'histoire et troubles de la mémoire »1. Pourtant depuis le 10 mai 2001, la loi dite « Taubira », reconnaissant la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité (loi n° 2001-434 du 21 mai 2001) a été adoptée en dernière lecture par le Sénat. A travers cette loi, la France reconnaît son passé esclavagiste. On retrouve ceci dans l'exposé des motifs de la proposition de loi tendant à reconnaître la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité, enregistrée à la Présidence de l'Assemblée Nationale le 22 décembre 1998, présentée par Madame Christiane Taubira : « Les non-dits de l’épouvante qui accompagna la déportation la plus massive et la plus longue de l’histoire des hommes sommeillèrent, un siècle et demi durant, sous la plus pesante chape de silence. » « La France, qui fut esclavagiste avant d’être abolitionniste, patrie des droits de l’homme ternie par les ombres et les 'misères des Lumières', redonnera éclat et grandeur à son prestige aux yeux du monde en s’inclinant la première devant la mémoire des victimes de ce crime orphelin. » Cette loi a notamment instauré le « Comité Nationale pour la Mémoire et l'Histoire et de l'Esclavage » (CNMHE). Il est d'ailleurs à l'initiative d'un concours pédagogique national en 1 Dans, Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°85, janvier- mars 2007 3 direction des publics scolaires, « la flamme de l'égalité » et qui a pour objet de « réaliser un projet sur l'histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l'abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains »2. A partir de ces exemples et par rapport à l'interrogation soulevée par l'élève de ma classe, je vais donc m’intéresser à la problématique suivante : Comment transmettre la mémoire de la traite négrière à l'école, en toute objectivité, sans que les élèves ne se sentent coupables ou moralisés d'une quelconque façon et surtout pour qu'ils continuent à comprendre le monde qui les entoure ? C'est justement ce manque de prise de conscience de cet épisode de l'Histoire de France que dénonce Christiane Taubira. Il pourrait effectivement scléroser la société et sa population, dont les citoyens en devenir que sont les élèves. C'est d'ailleurs déjà le cas sur plusieurs sujets (la collaboration sous Vichy, la Françafrique, etc.). Pascal Blanchard et Isabelle Veyrat-Masson corroborent ce constat et expliquent très bien comment les mentalités évoluent quant aux demandes de transparence sur les vérités du passé3 : « Depuis le milieu des années 1990 , la notion de « guerres de mémoires » s'affirme dans le débat public. Les termes de « repentance » et de « lois mémorielles » sont entrés dans le discours politique et la mémoire devient un enjeu du présent. Les médias, les historiens et les responsables politiques s'engagent, certains évoquant même un risque de débordement mémoriel, en particulier à propos de l'histoire coloniale (…) Pourtant, en France, le XIXème puis le XXème siècle ont été, génération après génération, une longue suite de conflits mémoriels qui ont permis à ce pays de faire entrer le passé dans le présent. » Pour répondre à cette problématique, il serait donc judicieux de faire un état des lieux de ce qu'on entend par « traite négrière » ; c'est alors que l'on pourra s'interroger sur la question du travail de mémoire vis à vis de ce trafic humain (son rôle, les différentes perceptions, sa transmission). Et enfin, il sera alors le moments d'évoquer sa transposition didactique et son exploitation pédagogique dans un contexte professionnel face à des élèves. 2 http://www.esclavage-memoire.com/evenements/loi-taubira-tendant-a-la-reconnaissance-de-la-traite-et-de-l- esclavage-en-tant-que-crime-contre-l-humanite-15e-anniversaire 3 Pascal Blanchard, Isabelle Veyrat-Masson, Les guerres de mémoires – la France et son histiore, Edition la Découverte, 2008 4 A) LA TRAITE NÉGRIÈRE 1) Qu'est ce que la « traite négrière » ? Tout d'abord, il est nécessaire d'apporter des précisions sur le concept de « traite négrière » encore appelé « esclavage », « commerce triangulaire », « traite des noirs ». Toutes ces appellations ont un lien de proximité. En effet, elles se renforcent entre elles par le fait que l'absence de pratiques esclavagistes ne peut permettre une quelconque traite d'esclaves, impliquant ainsi un autre lien indissociable entre ces deux dernières dénomination: « Le terme traite était à l'époque moderne un équivalent de celui, actuel, de commerce. Il sous-entendait l'existence d'opérations d'achat et de vente (…) Par traitant, on désignait non seulement le marchand, mais aussi le bénéficiaire de marchés publics ou de monopoles, bref l'homme brassant des affaires »4. Olivier Pétré-Grenouilleau n'en reste pas là quant à la définition que l'on pourrait apporter à cette expression courante. Il précise que le commerce des esclaves renvoie à des périodes historiques plus anciennes. L’état de soumission imposé à des captifs est aussi ancien que la guerre et l’esclavage est un élément constitutif des sociétés humaines. Il est d’ailleurs difficile de déterminer l’apparition de l’esclavage dont l’origine est probablement liée à celle de la guerre. Au Néolithique5, l’augmentation de la population des différents groupes humains, la constitution d’une classe « dominante » (physique plus que sociale) et la découverte de nouveaux territoires sont des éléments qui ont pu être à l’origine des premiers conflits armés. En effet, les vainqueurs décidaient du sort de leurs adversaires. S’ils leur laissaient la vie sauve, c’était le plus souvent pour les emmener avec eux et les asservir dans leur domaine. C’est alors la naissance d’une société de caste où « les supérieurs » jugeaient les autres comme « inférieurs », donc indignes du statut d’homme libre, voire comparable à celui d’un animal. Plusieurs civilisations ont pratiqué l’esclavage notamment les égyptiens, grecs, romains, musulmans, chrétiens, aztèques, barbares… C'est pourquoi, Olivier Pétré-Grenouilleau rappelle qu'il n'est pas possible de réduire le « commerce des esclaves » aux seules opérations où bons nombres d'africains en furent les victimes. De ce fait, en précisant ce propos la dénomination s'affinerait autour du concept de « traite des noirs » ou de « traite négrière », faisant apparaître le mot « nègre qui, jusqu'au XVIIIème uploads/Histoire/ cheikh-salah-mourad.pdf
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- Publié le Mai 31, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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